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Comptes rendus
France Comite des
travaux historiques et scientifiques
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OMITK nivS Tf\\V\l\ Jlisfo
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COMPTES REND LIS
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'ONGlifcS DES SOCIKTES SAVAM ES
^DE PARIS ET DES l)i:PAirrEMEM\S
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SECTION DES S(;iE>(;i:s
IMPUIMEKIE NATION ALE
COMITY DES TRAVAUX HiSTORIQUES ET SClENTlFlQyKS.
USTE DES MEMBRES
DK LA SECTION DES SCIENCES.
President :
M. Berthei.ot, secretaire perpeluel de J'Acadc^mie des sciences, senateur,
professeur an GoH^ge de F Fance , president de section et dir ecteur h
TEcole des hautes Etudes, rue Mazarine, 3.
Viee- President:
M. Mascart, meuibre de Tlnstitut, professeur au Goilege de France, di-
rectenr du Bureau central m^t^rologiqu^:, rue derUuiverfiiit^., 176.
Secretaire :
M. Vaillant, professeur au: Musduni d'histoire nalurelle, rue Geoffroy-
Saint-Hdaire, 36.
Membres :
MM. Akoot, m<5l^orologisle lilulaire au Bureau central m^l^orologiqu^, pro^
feaseur k I'lnstitul national agronomique, avenue de TAliha, la.
Apwbll, raembre de rinslilut, professeur h la Faculty dos sciences,
roe de NoaiDes, 93, a Saint-(Jermairi-en-Laye.
Bureau, professeur au Museum d'histoire nalurelle, yjuai de B^-
thune, 94.
. Ghatin (le docteur), niembie de rinslitut, directeur honoraire de
I'Ecole supt^rieure de [.harmacte, rue de Rennes, 1^9.
Darboux, membre de flnstituf , doyen de la FacuU^ de& sciences , rue
Gay-Lussac, 06. /
Davanne, president de la Societe francjaise de photographic, rue des
Petils-Ghamps, 89. ;
DenERAiN , membre de Tlnstitut , professeur au Museum d'histoii^e na*
turelle, rue d'Argenson, 1.
Duval (Malhias), membre de TAcademi^ de medecine, professeur a
la Faculty de medecine, cit^ Malesh^rbcs, 11.
( Voir l(f suite page S de la couverture,)
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CONGRES DES SOCIET^IS SAVANTES
1900
SECTION DES SCIENCES
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MINISTERE DE L'lNSTRUGTlOlV PUBLIQDE
BT DBS BBAUX-ARTS
^.rt, ..Cc COMITY DES TRAVAUX HISTORIQUES
ET SGIENTIFIQUES
COMPTES RENDUS
DU
CONGRfeS DES SOCltlfiS SAVANTES
DE PARIS ET DES DEPARTEMENTS
TENU A PARIS BN 1900
SECTION DES SCIENCES
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
MDGCCC
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Cl\oi
CONGRES C5S
SOCI^TES SAVANTES DE PARIS
ET DES DEPARTEMENTS
A PARIS.
SECTION DES SCIENCES.
PREMIERE PARTIE.
PROCES-VERBAUX DES STANCES.
PHOTOGRAPHIE.
SEANCE DU MARDI 5 JOIN.
President : M. DAVAnifB , membre du Comity.
Sepritaire : M. Angot, menibre du Comity.
La se'ance est ouverte a 3 heures et demie.
M. LE President, en declarant la stance ouverte, prononce cette
courte allocution :
« Messieurs, celte annee encore, j'ai le grand honneur d'etre
charge par M. le Ministre de Tinstruction publique de presider les
stances de la sous-section de photographie. Mes premieres paroles
sont des paroles de deuil, rappelant avec quel rdel chagrin, il y
a deux mois k peine , le Gomite des travaux historiques et scien-
tifiques d^plorait le ddces de son president effectif, M. Milne-
Edwards, le directeur de notre Museum. II ne m'appartient pas
Sciences. i
095
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SECTION DES SCIENCES.
d'^num^rer ici ses travaux, sa science profonde sur toutes ces
questions d'histoire naturelle, dont ii dtait le premier repr^sentant,
mais ce que je tiens a dire, c'est i'amenit^ avec laqueile il accueil-
lait toute personne ayant k lui faire quelque communication, c'est
la courtoisie avec iaquelie il presidait nos stances du Gomite et les
vifs regrets qui! iaisse au milieu de nous. Ii suirait avec grand in-
ter^t tous ies progrfes de la photographie, car il la reconnaissait
indispensable pour ses missionnaires scientifiques, et la savait li^e
d^sormais d'une manifere indissoluble a toutes les recherches, a
toutes les vulgarisations de la science. Que ce souvenir nous soit un
encouragement 1 C'est k vous, messieurs, qu'il appartient par vos
travaux, par vos decouvertes, d'etendre indeTmiment les services
que la photographie doit rendre dans toutes les branches de la
science. Nous sommes reunis ici pour entendre vos communications
et en repandre la connaissance dans la mesure des moyens dont
nous disposons.7)
MM. LuMiERE fr^res et Sbtrwitz communiquent le rdsultat de
leurs travaux relatifs k Taffaiblissement des images argentiques.
{lihwiresy I, p. 33.)
M, Debrun, absent, adresse deux notes manuscrites : Tune sur
des essais de photographie chromatique; Tautre sur quelques
perfectionnements apport6s aux m^lhodes st^reoscopiques. {Me^
moires, II, p. 4i.)
M. le docteur Marage a refait avec la m^thode graphique les
expe'rieuces qu il avail entreprises sur les voyelles en se servant de
la photographie des flammes manomdtriques. II a pu ainsi, non seu-
lement constater Inexactitude des premiers resultats qu'il avait ob-
tenus, mais encore expliquer les divergences qui existaient entre les
resultats des divers experimentateurs.
La m(^thode des flammes de Koenig a Favantage d'etre excessive-
ment sensible, tres maniable et tr^s exacte; mais elle ne permet
pas de pousser aussi loin Tetude des voyelles que la m^thode gra-
phique qui, cependant, est moins sensible.
Les traces qu'il a obtenus par une methode quelconque lui ont
indique :
k est form^ d'un groupe de trois vibrations;
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GONGRi:S DES SOGI^TlgS SAYAJVTES.
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E, 0, d'an groupe de deux;
I, OU, de vibratioDS equidistantes; la somme des vibrations re-
pr^ente la vocable, c'est4-dire la note du r^sonateur buccal; le
nombre de groupements repr^sente la note fondameotale sur laquelle
la voyelle est ^mise.
D'aprfes ces r^suitats, M. Marage a fait la synthase des voyeHes,
en rempla^ant les r^sonateurs par des moulages de la cavite buccale,
pronon^ant la voyelle, et le larynx, par une sirfene de M. Pellat,
modifi^e de la fa(^on suivante :
Le plateau fixe est perc6 d'une seule fente triangulaire repr^sen-
tant I'espace glottique ; le plateau mobile est perc6 de fentes ^gales
entre elles et dirigees suivant les rayons; ce plateau est renferm^
dans une petite caisse cylindrique de hauteur n^gligeable, et Tair
s^^happe par un tube perpendiculaire plac^ au-dessus de la fente fixe.
Pour reproduire A, il sn£Bt d'avoir trois fentes ouvertes, s^par^
par une fente ferm^e, de mani^re a obtenir un groupement de trois
vibrations; le nombre total de vibrations repr^sente la vocable, le
nombre de groupes de trois repr^sente la note fondamentale; ie trac^
de ces voyelles synth^tiques Tindique tr^ nettement. Si Ton place
au-dessus du tube un des moulages en plAtre correspondant & A, la
Toyelle est beaucoup plus parfaite, mais il faut que la note de ce
r^sonateur soit k Tunisson avec la vocable, cest^-dire avec la
somme des vibrations du larynx; s'il n'en est pas ainsi, la voyelle
est encore perdue, mais elle est modifi^e ainsi que son trac^.
Pour obtenir E et , il faut que les fentes du plateau mobile
soient r^unies par groupes de deux s^par^ par une fente bouch^e;
pour passer de E a 0, on doit modifier la fente fixe; cette fente
est tr^ large pour et trfes etroite pour E.
Pour obtenir I et OU, il faut que toutes les fentes soient ou-
vertes sans intervalle; mais pour passer d'une voyelle k Tautre, il
faut faire varier le diam^tre des fentes, qui sont larges pour OU,
f^lroites pour I.
On pent done donner la de'finition suivante :
Les voyelles sont dues k une vibration adrolaryngienne intermit-
tente renforcde par la cavity buccale et produisant OU, 0, A, E,
I, lorsque celle^ci se met k Tunisson de la somme des vibrations;
transform^ par la cavity buccale et donnant naissance aux aulres
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SECTION DES SCIENCES.
voyelles, Iorsque cet unisson n'existe pas; le nombre des intermit-
tences donne la note fondamentale.
Si la cavity buccale fonctionne seule, on a la voyelle chuchott^e.
Si le larynx fonctionne seul, on a la voyelle chant^e.
Si les deux fonctionnent, on a la voyelle parl^.
La stance est levde a 3 heures &5 minutes.
Sl^ANCE DU MERCBEDI 6 JUIN.
Prhident : M. Datahrb. — SecrAaire : M. Fibre.
A propos d'un nouvel appareil de photographie instantan^e, dA i
M. Guide Sigriste, M. E. Wallon ^tudie sommairement la question
des obturateurs de plaque et du rendement des obturateurs en g^n^
ral. II montre comment, dans cet instrument nouveau, le rendement
est port6 a sa valeur maximum et comment on a pu obtenir ainsi ,
avec des objecUfs, des plaques et des rev^laieurs d^ja en usage, des
r^sultats tr^s sup^rieurs a ceux qu on avait atteints jusque-la. II si-
gnale tout particuli^rement la fa^on tres remarquable dont les va-
leurs sont conserv^es dans des images pour lesquelles la dur^e de
pose est extr^mement r^duite.
M. GiUHONT pr^sente la s^rie des appareils chronophotogra-
phiques qu'il a construits depuis 189/i, en collaboration avec
M. Demeny et fait voir successivement les modeles empioyant des
bandes de 60 millimetres de largeur et ceux de 35 millimetres, les
types d'appareils destin^ soit aux savants, soit aux professionnels;
enfin, il montre un dernier module de i5 millimetres reserve aux
amateurs, pouvant se charger en plein jour et fonctionner automa-
tiquement grAce k un mouvemenl d'horlogerie.
Des projections cinematographiques termi^ent cette communi-
cation.
M. Wallon signale une application assez inattendue de la cind-
matographie due h M. Gaumont : c'est pour Fenseignement tactique.
On dresse une carte du champ de bataille; on dispose sur la carte
des pieces de fer doux reprdsentant une unit^; au moyen d'aimants
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GONGR^S DES SOCI^T^S SAVANTES.
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places en dessous, on fait mouvoir ces pieces; on cin^matographie
ces pieces en mouvement.
Au lieu d'une courbe continue, il suffit d'avoir des courbes par
points; on a ies positions successives et on pent d'heure en heure,
par exemple, avoir ies positions de chaque unit^. On photographie
et on projette cinematographiquement.
M. Fabre fait connattre les experiences qu'il a entrepnses pour
determiner certaines constantes des objectifs qu'il est important de
connaitre au point de vue pratique. Les procM^s employes, qui ont
pour base la mesure de ia surface de nettet^, sont parfois insuffi-
sants. M. Fabre propose de joindre i cette donn^e ia iimite de
nettet6 au centre ou pouvoir s^parateur de Tobjectif.
A ia suite d'une discussion k iaquelle prennent part MM. Wallon
et Houdaille, la section decide qu'ii y a lieu de determiner ia va-
ieur de cette limite pour les objectifs photographiques.
M. Trutat traite la question de Tenseignement d ela photogra
phie. {MhnoireSy lU, p.
M. Houdaille expose une methode d'essai d'un rdv^lateur et
d'une Emulsion photographique. {Mimoires, IV, p. 45.)
M. DoNGiER, sous-directeur du iaboratoire de physique a ia
Sorbonne, presente h la section un dispositif experimental destind
a determiner ia courbure des ientiiies et les constantes d'un ob-
jectif.
SCIENCES MATH^MATIQUES.
STANCE DU MERGREDI 6 JUIN.
Preiident : M. Appbix, membre de rinstitut, membre du Gomit^.
La Stance est ouverte k 9 heures et demie.
M. ViNOT presente une petite lunette equatoriale, de construction
facile, dite Lunette ^quatariak ilimentaire du Journal du Ciel, et une
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SECTION DES SCIENCES.
earte de la region ^quatoriale du oiel, servant k la manoeuvre de la
petite lunette.
Le prix modique de cet appareil en fait un instrument appele a
rendre les plus grands services dans Tenseignement lil^mentaire de
la cosmographie.
PHYglQUE ET A^RONAUTIQUE.
Sl^ANCE DU MERCREDI 6 JUIN.
Pretident : M. Masgabt, membre de rinsiitut, membre du Comite.
Secretaire : M. Argot, membre du Comity.
La stance est ouverte h 2 heures.
M. TabW Fbrran pr^sente un manuscrit comprenant Texpose
sommaire des ph^nomenes mdt6orologiques survenus aux x\if et
xvm* Slides, daps U» anoiens dioceses de Pamiers, Mirepoix, Cou-
serans, Rieuxet Alet, {Menmre9, V. p,
M. JoBSBT, d^ TAcad^mie d^a^rostation met^orologique, presente
de nouveaux modMes d'h^licas pour le propulseur des aerostats et des
aeroplanes. Dans ees modules, les filets d^air sont renvoy^s dans
Taxe et le rendement est sup^rieur a celui des modMes ordinaires,
M. F61ix Sahdt, de Montpellier, ancien pr&ident de la Society
d'horticulture et d'histoire naturelle de THerault, fait une commu-
nication sur les v^g^taux consid^r^s comme des pluviomfetres enre-
gistreurs. {Mhnoires, VI, p. 86.)
^tudiant le regime des pluies de la region m^diterran^enne
frangaise, M. Sahut fait remarquer d^abord que la quantity d'eau
qui tombe aaoueUement dans cette region dimiQlie constamment
depuis cinquante ans. II signale les inconv^nients qui en r^suitent
pour la vegetation et montre que la vigne f^eule r^siste a ift s^che-
resse prolongee pendant tout IMt^, gr^ce h la brise de mer qui est
naturde d'bumidit^ et qui fait aoqu^rir quand m&m» aux baias un
grossissement inusit^ partout aiUeurs.
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CONGRte DES SOGltT^S SAVANTES.
7
M. Sahut signale ensuite I'influence qu'exercent ies s^cheresses
plus ou moins intenses sur certain^ v^g^taux at particuiiferement sur
le Pin de Corse et le Sapin de Gephalonie. L'allongement des ra-
meaux chez ces deux esp^ces est toujours proportionn^ a la quan-
tite de pluie qui tombe pendant les mois de Tann^e oi!L elle leur
est le plus profitable. II etablit les coeflScients qui indiquent quel
en est le degre pour chacun des mois de Tannic. Ces coeflScients
permettent de determiner la relation qui existe entre la quantite
d'eau tombee et Tintensite plus ou mois grande de la vegetation
qu elle a facilit^e.
II montre que dans ces conditions on pent juger assez exactement
dela quantity d'eau qui est tombee, en mesurant exactement la
longueur de la flfeche ou de la braucbe produite cbaque aup^e sur
ces espfeces de Pin et de Sapin.
Si cette constatation u est pas rigoureuiement proporlionnelle i
ia quantite de pluie enregistr^ par le pluviom^tre, elle sen appro*-
cliera beaucoup, etil est poseiWe dWiver k une appreciation en-
core plus complete en tenant compte de la valeur relative des effets
produits par la pluie selon les differents mois de rann^e. II est done
possible, dans une certaine mesure, de considdrer des veg^tao)^
specialement cboisis a cet elfet comme de v^ritables pluviom^tres
enregistreurs.
M. Gaston Dbnsuts, ancien pr^ident de TAcaddmia d^a^rostation
m^t^orologiqua, pr^sente le resume d un travail sur Tappropriation
d^s rayons X a Timpermeabilit^ des tissus employes en a&*osta-
tique. Apr^s avoir pass^ en revue toutas les compositions des vemis
employes jugqu a ce jour, il d^montre leur defaut d'etancb^ite at
d^veloppe ia fagon dont il les a decomposes par Taction des
rayons X.
U preconis^, en terminant, Temploi du phosphate de chaux,
associe au siccatif de Haarlem et an rouge d'aniline soluble dana
I'alcool.
M. Bbnarj), agr6ge-preparateur au College de France, expose ses
r^centes recberches sur les divisions cellulair^s des liquides. Une
lame mince de liquide cbauflKe par la partie infe'rieure se divise en
cellules hexagonales permanentes, dans chaeune desquelles il y a
une circulation reguliere ; mouvement convergent vers le centre en
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SECTION DES SCIENCES.
has, ascendant au centre, divergent en haut et descendant suivant
la peripherie. II indiqu^ les lois de ces mouvements.
CHIMIE ET MIN^RALOGIE.
STANCE DU MERCREDI 6 JUIN.
Pre$idmt : M. Troost, membre de llostitut, membre du Comity. — Secretaire :
M. Gbkvressb, membre de la Soci^t^ d'^mulation du Doubs, professeur a la Fa-
cult^ des sciences de I'Umversit^ de BesaD^on.
M. Paul Sabatier, professeur de chimie a TUniversit^ de Tou-
louse, dans un travail poursuivi depuis Tannee derni^re, avec
M. Senderens, a trouv^ que divers metaux reduits, fer, nickel, co-
balt, cuivre, realisent tr^s aisement k temperature basse la combi-
naison de Tac^tylfene et de Thydrogfene, et fournissent ainsi, a c6t6
de produits gazeux, des quantit^s importantep de liquides, qui sont,
par leur odeur et par leur composition chimique, trhs analogues
a certains p^troles naturels. Cette synthiise permet d'^difier une
theorie simple de la gen^se g^ologique des petroles, th^orie qui
n'est en r^alite qu une generalisation exp^rimentale de celle pro-
posee, en 1866, par M. Berthelot : dans les parties profondes du
sol, il se trouve des metaux alcalins ou alcalino-terreux (sodium,
calcium), ainsi que leurs carbures; Teau arrivant, au contact, de
gage de Thydrogiine et de Tacdtylfene, dont le melange rencontrant
des metaux communs, fer, nickel, cobalt, cuivre, donne lieu a une
formation de petroles.
M. Paul Sabatier expose les principaux resultats qu'il a obtenus
avec M. Senderens en faisant agir Tacetylfene seul sur divers me-
taux.
Le cuivre donne a 180 degrfe un produit nouveau fort curieux,
le cuprhie, hydrocarbure solide trhs condense, dont la consistance
et Taspect rappelient Tamadou.
Avec le fer, le cobalt, le nickel reduits, Tauteur a pu ^viter Tin-
candescence destructive immMiate observee par MM. Moissan et
Moureu; on y arrive, soit en diluant Tac^tylene dans Tazote, soit
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CONGRAS DES SOCrtT^S SAVANTES.
9
m^me en appliquant au debut un courant tr^s lent du gaz pur.
Dans ces conditions, il se forme une certaine quantite d'hydrocar-
bures solides analogues au cuprfene : Televation de temperature
finit toujours par amener i'incandescence avec foisonnement char-
bonneux.
M. Albert Granger, professeur h T^cole d'application de la ma-
nufacture nationale de Sivres, membre de la Soci6t6 chimique,
pr^sente quelques observations sur la determination des tempera-
tures dans les appareils destines h Tobtention des temperatures
elevees.
Dans les laboratoires, les instruments les plus connus sont les
fours de Perrot et de Seger. L'auteur fait remarquer que les con-
structeurs fournissent sur les temperatures atteintes des Evaluations
souvent exag^rees; m^me dans les instruments les mieuxconstruits,
il faut diminuer d'une assez grande quantity les chii&es donnas.
Ces erreurs tiennent k la maniiire dont on a op^re les determi-
nations; les chiffres obtenus sont le r^sultat d'une mesure effectuee
avec unc pince thermo-Electrique; ils indiquent non ia temperature
de I'enceinte, mais celle de la flamme au point examine. II serait
beaucoup plus exact d'indiquer comme point de repere un ph^no-
mene tel que la fusion d'une certaine quantite d'un corps de fu-
sibilite connue. En proc^dant ainsi, on connattrait avec plus de
securite Telfet calorique auquel on peut soumettre ies corps mis en
experience.
L'auteur condut en faisant remarquer qu en cEramique on obtient
des r^sultats satisfaisants avec les montres fusibles de Seger; on
arrdte la cuisson quand une montre de fusibility connue s'est affais-
s^e. En indiquant quelle montre on peut fondre dans un four, il
est certain que le constructeur donnerait un renseignement utili-
sable.
M. Genvresse expose comment il a obtenu un nouvel alcool ter-
p^nique. Les vapeurs nitreuses ou le peroxyde d'azote agissant sur
Tessence de terebenthine donnent le pen^nol, liqueur k odeur
agr^able et possEdant la fonction d'alcool secondaire. En effet, ce
corps, traite par Tanhydride phosphorique , perd une moldcule
d'eau et se transforme en cymine; le melange chromique engendre
une cdtone; la cetone a etE caract^risee par sa semicarbozone et
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SECTION DES SCIENCES.
par Bon oxime; cette derni^re est tr^s bien crisUlliide et donne dea
produits ^galement bien cristallises avec les chlorures d^acetyle, de
butyryie et de benzoiile. Tous ces produits agissent eur la lumiere
polarisee et n'avaient pas 6td obtenus jusqu'k present.
M. Trubert, professeur au lycee de Roanne, presente un pro-
cid6 trhs pratique de dosage de Tacidit^ des modiM de raisin, des
vins et, en g^n^ral, des liquides acides.
Ce precede, bas^ sur le ph^nom^ne eonnu de la ddcompositioii
des bicarbonates par les acides, et en particuUer sur Taction de
Tacide tartrique sur les bicarbonates de potasse et de soude, sup-
prime Temploi des liqueurs titr^es et des formules; il peut dtre em-
ploy^ ^conomiquement par les praticiens dans le vignoble. II permet
d'am^liorer imm^diatement les modts de raisins soumis k la fer-
mentation et les vins piques ou trop acides.
M. Trubert a fait un dosage d^acidite du vin h la stance.
M. MosNiER, professeur au lyc^e de Tulle, presente un nouveau
proc^d^ permettant d'enlever les taches d'encre sur la toile et le pa-
pier. Ce precede consiste a plonger la partie tach^e dans une solu-
tion da permanganate de potassium (solution normale, 3i gr. 6 par
litre), kla laver ensuite, puis kla plonger dans de Tacide chlorhy*-
drique commercial. Un dernier lavage k Teau fait tout disparaitre.
Ce proc^de s'applique egalement k Tencre k base de violet d^aniline
ou d'^osine.
M. Mosnier presente ensuite un siphon directement amor^able.
Ce n'est autre qu'un siphon ordinaire dans lequel la grande branehe
presente trois spires superpos^es et de diam^tres ddcroissants. On
a le soin d'introduire d^abord dans le tube un peu de liquide k
transvaser. II suffit alors de plonger la petite branehe dans le li-
quide pour que le siphon s'amorce tout seul.
M. le docteur Barral, agr^g^ a la Faculty de m^deoine de Lyon,
fait trois communications :
i'' Sur un proc^de de preparation des others carboniques mixtes
de la sdrie grasse et de la s^rie aromatique. Les m^thodes or-
dinaires ne donnant pai de bons r^sultats pour les phenols poly-
substitu^s ou les phenols k poids moli^culaire 61ev6, M. Barral a
obtenu ces derives en faisant r^agir une solution tolu^nique d'oxy-
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CONGRiS DBS SOCI^'rtS SAVANTES.
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chlorure de carbone sur un m^ange de i molecule du phenol
dissous dans U k 6 fois son poids de Talcool a ethdrifler et de
1 molecule de potasse caustique. Les rendements oat ^te de 3o ^
3o p. loo;
i"" Sur les carbonates mixtes du pentachloroph^nol et de quel-
ques alcools. — Les corps obtenus sont solides, bien cristallis^s en
prismes orthorhombiques, insolubles dans Teau, tr^s solubles dans
les dissolvants ueutres, saponifiables par la potasse alcoolique.
3"* Sur Tanalyse des amalgames de cadmium. — L'andyse des
dissolutions de cadmium dans le mercure ne donnent pas de bons
rdsultats par les m^thodes ordinaires, M. Barral a constats que
Tacide azotique h 3 p. lOo dissout tout le cadmium sans toucher au
mercure, en laissant Tamalgame en contact pendant trois h quatre
jours. La solution d'azotate est 6vapor6e a siccit6; le r6sidu calein^
au rouge sombre laisse de Toxyde de cadmium.
M. Opprbt, professeur a la Faculty des sciences de TUniversit^
de Lyon, et M. Villbnrt, pr^parateur h la Faculty de m^decine de
rUniversit6 de Lyon, s'excusent d'etre emp^cb^s d'assister h la
jseance et de faire leur communication annonc^e sur les trois
formes cristallines de la m^tadinitroph^nylcarbomide, prrfparees
par Tevaporation des solutions alcooliques de m^tadinitroph^nyl-
carbomide dans des conditions d^termin^es.
M. DuBoiH , professeur adjoint k la Faculty des scienees de TUni-
versite de Clermont, emp4ch^ ^galement, fait savoir qu'il a obt^nu
des verves bleui k base de chrome en chauffant dans un oreuset
brasqu^ au foumeau k verre le m^ange vitrifiable aveo une petite
quantite de chromate de potasse ou d^oxyde de chrome.
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SECTION DES SCIENCES.
SCIENCES M^DICALES ET HYGI^.NE.
STANCE DU MERGREDI DU 6 JUIN.
Prendmt : M. le docteur Femand Ixoi , membre du Comity.
Auesseur : M. Degboh. — Secretaire : M. ie docteur Barters.
La stance est ouverte k 9 heures et demie.
M. LE President rappelle les travaux de M. le docteur Le Roy de
M^ricourt et regrette qu'il ne puisse continuer a pr^sider les tra-
vaux de la section.
Les membres de la section applaudissent, et, sur la proposition
du president, adressent aM. le docteur Le Roy de Mericourt, qui a
preside' les travaux de la section depuis 1886, Tassurance de leurs
sentiments de reconnaissance.
M. le docteur Rergeon , en rappelant le travail qu'il a communique
au Congres, en 1899, donne lecture des conclusions suivantes,
adoptees sur la proposition de M. Lortet, doyen de la Faculty de
medecine de Lyon, par la Societe de medecine de Lyon :
w Considerant le developpement redoutable que la variole prend
depuis un an dans Tagglomdration lyonnaise;
?f Gonsiderant que les mesures d'isolement et de desinfection prises
par Tautorite municipale ou pr^fectorale se sont montr^es insuffi-
santes pour arr^ter les progrfes de Tepid^mie;
w Gonsiderant que les vaccinations et revaccinations obligatoires,
telles qu elles se pratiquent dans certains pays d'Europe et d'Ame-
rique, constituent le seul proced^ vraiment efficace pour mettre
un terme aux envahissements de cette maladie, qui pent, comme
en 1870-1871, s'6tendre sur une grande partie de notre terri-
toire;
tr Gonsiderant, d'autre part, que dans les 6coles municipales ou
libres de la ville de Lyon , un grand nombre de parents refusent ac-
tuellement de laisser revacciner leurs enfants ou de se faire eux-
m^mes revacci ner ;
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CONGRiS DES SOCI^Tfe SAVANTES.
13
crConsid^rant que les revaccinations faites avec le vaccin animal
sont sans danger;
cr^met ie voeu que le Comity consultatif d'hygiene de France
veuille bien presser sur les pouvoirs publics, afin de h4ter la pro-
mulgation de la loi sur les vaccinations et revaccinations obliga-
toires, que la France attend en vain depuis plus de vingt-cinq
ans.7)
M. Degroix propose de modifier ainsi le voeu :
wLa section des sciences m6dicales et d'hygifene emet le voeu que
TAcad^mie de m6decine veuille bien demander a M. le Ministre de
rint^rieur d'obtenir du Parlement le vote urgent de la loi sur la
vaccination et la revacclnation. -n
Ge voeu est adopts par la section.
M. Decroix fait une communication sur Tinfluence du tabac chez
les adolescents. Apr^s avoir rappel^ sommairement ]es principes
toxiques contenus dans le tabac et dans la fumee , apr^s avoir fait
observer que la fum^e est respiree par les ennemis du tabac aussi
bien que par ses amis, M. Decroix cite des faits d^montrant que les
enfants et les jeunes gens fumeurs k exc^s sont inf^rieurs aux non-
fumeurs sous le rapport de la croissance, de Tenergie musculaire,
des facult^s intellectueHes et morales, des aptitudes aux etudes sco-
laires et scientifiques.
Ainsi, le docteur Decaisne a constat^ que sur 38 jeunes fumeurs
sig^s de neuf k seize ans, 3i avaient une affection cardiaque.
Le docteur Clinton dit avoir et6 souvent appey pour donner des
soins k de jeunes fumeurs atteints de palpitations cardiaques dues
au tabac.
Le docteur Leaver, de TUniversit^ de Yale, a compare 74 ^l^ves
fumeurs a 70 abstentionnistes, et il a trouv^ une superiority mar-
quee chez ces derniers sous le rapport de la taille, du poids, du
d^veloppement de la poitrine, etc.
En 1 855 , les docteurs Bertillon et Coustan ont observe que, dans
ies ^coles sup^rieures de TEtat : Poly technique, Saint-Cyr, Saumur,
Alfort, etc., les elfeves non fumeurs ont une sup6riorite 6vidente,
au point de vue des Etudes, sur les fumeurs.
Le Japon, les ^tats-Unis, la Suisse, etc., ont pris des mesures
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SECTION DES SGIENGES.
pour emp^cher les jeunes gens de faire usage du tabac. En France,
la Soci^t^ contre Tabus du tabac a adress^ au Pariement una peti-
tion tendant a obtenir une loi qui interdise aux mineurs au-dessous
de seize ans de faire usage du tabac.
Enfin, M. Decroix conciut que les pouvoirs publics, et notam-
ment les corps enseignants, doivent intervenir pour pr^rver la
jeunesse contre le tabagisme premature.
M. le docteur Barthes, d^l^gu^ de la Soci^t^ intemationale pour
Tetude des questions d'assistance, lit son travail sur la protection
des enfants du premier &ge, en Eure-etrLoir, pendant Tann^e 1899.
{Mimoires, VII, p. 93.)
M. Barthfes indique, en outre, les resultats obtenus aux sanatoria
de Banyuls et de Saint-Trojan a propos des 18 enfants du depar-
tement d'Eure-et-Loir envoy<^s a ces sanatoria. Depuis quatre ann^es,
lU enfants ont ^te gu^ris et la situation s'est am^lioree pour les
U autres enfants.
STANCE DU JEUDI 7 JUIN.
Pr4»idmU : M. le docteur Ferntnd Lbd^.
Ai$€$iiur : M. Dbcboix, prudent de la Sod^t^ contre Tabus da tabac.
M. ie docteur Jobbrt, d^l^gue de la Soci^t^ des sciences de Dijon,
fait une communication sur les Propriitis physiohgiques du Cocculus
ahutm et du Strychnos pseudoJeina.
Depuis le voyage de Gastelnau, on sait que les Indians de la
haute Amazone emploient pour la confection du poison curare,
outre une strychn^e, une menispermacee d6nommee par Weddel
Cocculus toxicofera. Les Indiens Tecuoas m^langent les deux forces,
et, apris de nombreuses experiences, le docteur Jobert a pu constater
que le cocculus est un curarisant aussi puissant que le strychnos.
Dans les environs de Rio-de-Janeiro croit en abondance un Cocculus,
le Platyphylla, vulgo abutua, dont A. Saint-Hilaire a signal^ les
usages.
Les propri^t^s febrifuges du strychnos pseudo-kina, auquel les
indigenes ont donn^ le nom de quinquina des champs, ont ^t^ signa-
ges par Saint-Hilaire. Pris en infusion a la dose de ho a 5o grammes
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CONGRiES DES SOCI^T^S SAVANTES.
15
pour 1,000 d'eau, il gu^rit, suivant eux, les fifevres les plus re-
belles.
Tres riche en r^sine , cette ^corce contient une substance active
tout aussi curarisante que celle des autres strychn^es.
M. J. Robin, membre de la Soci^t^ des ing^nieurs civils et de la
Society des architectes et ingenieurs sanitaires, fait une communi-
cation sur la salubrite hospitaliere et la salubriti urhaine. {Mimoires,
VIII, p. 110.)
M. le docteur Coulon, de la Soci^t6 d'6mulation de Cambrai, pr6-
gente le texte et la traduction qu'il a faite d'un petit trait6 des
affections des yeux, tir^ d'un manuscrit latin de la seconde moiti^
du xiii* sifecle.
Aprfes avoir sommairement indiqu^ les progrfes des connaissances
ophtalmologiques aux differentes ^poques de Tantiquit^, le docteur
Coulon montre combien la tb^rapeutique oculaire fut d^laiss^e au
moyen Age, et il en foumit les preuves incontestables dans les nom-
breuses formules empiriques contenues dans le manuscrit en ques-
tion. Quand on consid^re la quantity de substances bizarres et
grossi^res que Ton employait alors, on en vient a se demander si
le malade, en bien des circonstances, n'avait pas plus k lutter contre
Tapplication du remide que contre le mal lui-mdme. Quel effet
curatif, par exemple, pouvait obtenir Tindividu atteint d'une tache
de la cornee, h qui Ton conseillaitde mettre dans Toeil de la poudre
de vieilles chaussures brAl^es, du fiel d'anguille ou du sang de co-
lombe? Dans quel ^tat devait se trouver le patient k la suite d'in-
sufflation dans les yeuxde poivre pulv^ris^, remMe r^put^ excellent
contre le pannus ? Ce n'est pas qu il manquait de mMications plus
anodines contre cette derniere affection, Thomme de Tart avait
encore k sa disposition la poudre Stercoris Gallinmcitrinee, la poudre
Stercoris columbarum, les cloportes broy^s dans du lait, les cata-
plasmes de lima^ons, sans oublier les fameux coUyres composes
avec les liquides excr^mentitiels, etc. Les exemples du m^me genre
abondent dans ce traits et ne font qu'augmenter Tint^r^t qu'il pre-
sente. Bien que le m^moire dont it vient d'etre donn^ lecture des
principaux passages ne constitue pas une oeuvre didactique, mais
plutdt un recueil de notes, un assemblage de recettes plus ou moins
originales, il d^peint suffisaroment IMtat de la science oculistique
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16
SECTION DES SCIENCES.
au XIII* si^cle. Pour mener son travail a bonne fin, le traducteur a
eu k surmonter de nombreuses difficulles amen^es par certaines
abr^viations, par la presence de mots techniques de matiere m^di-
cale ancienne mal orthographies ou alt^r^s par le copiste. M. le
docteur Coulon remet k la section la photograph ie du manuscrit
qui lui a permis de faire son travail.
Cette photographie sera transmise avec le manuscrit a M. le pre-
sident du congris.
M. CiVALiE, professeur suppliant k T^cole de m^decine de Cler-
mont, fait une communication sur les Relations vasculaires erUre la
visicule biliaire et le foie. La dissection a la loupe des pieces inject^es
par des proc^des divers nous a permis de constater un systeme par-
ticulier de relations entre les vaisseaux de la v^sicule biliaire et les
vaisseaux du foie. Sa communication , outre les dessins qu^il Irace
sur le tableau, est accompagn^e de graphiques et de radiogra-
phies. II pr^sente les conclusions suivantes :
II resulte de nos recherches que chez Thomme et chez quelques
mammif^res le reservoir biliaire presenle de conslantes relations
vasculaires avec le foie. Elles sont moins imporlantes lorsqu'il existe
un mesocyste.
Faut-il voir Ik un phenom^ne d'adaptation secondaire, ou biea
doit-on consid^rer la ve'sicule et le canal cystique comme la partie
terminale d'une voie biliaire totale avec la substance h^patique voi-
sine pour origine ?
Pour les arteres en particulier, il existe chez Thomme des artferes
cystico-he'patiques que Ton retrouve chez les mammif^res que nous
avons etudies.
II existe dans le tissu h^pathique un terriloire qui appartient a
Tart^re cystique (homme, boeuf); ce territoire atteint la valeur d'un
lobule chez le lapin, de deux lobules chez le chien. Ce sont des
lobules cystiques qui d^versent leur bile dans la v^sicule ou dans
son col.
Ces nombreuses relations entre la v^sicule et le foie expiiquent
certaines propri^tes de la v^sicule. La bile s'y condense par r^
sorption principalement de Teau et de quelques sels, et le liquide
r^sorbe revient dans le parenchyme hepatique. Nous avons r^alis^
souvent Texpe'rience suivante, qui consiste a lier le canal cystique
et tons les vaisseaux cystiques au niveau du col, puis k injecter
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GONGRiS DES SOGl^T^S SAVANTES.
17
une solution de ferrocyanure de potassium dans la cavity de la
vesicule.
Pendant Theure qui suit cette injection, il est impossible de de-
celer la presence de ce ferrocyanure dans le sang ou dans la lymphe.
Par contre, presque instantandment, le ferrocyanure passe par le
canal chol^doque. II s'est done etabli la une sorte de circulation
cystico-h^patique.
M. le docteur Degaux lit un travail sur la Notation symitrique de
tasiigmatistne, {Memoires, IX, p. 127.)
En r^ponse kla 23* question du programme, MM. le docteur De-
LOBEL et CozETTE, vet^rlnaire a Noyon, font une communication sur
les moyens de contr6Je pouvant assurer la salubrity et Tinnocuit^
des substances alimentaires.
lis ^tudientles aliments d'origine animale, indiquent les carac-
ihres des viandes saines provenant des difE^rents animaux de bou-
cherie , des viandes douteuses et des viandes nuisibles; ils rappellent
les diverses maladies pouvant atteindre les animaux de boucherie,
exigeant Tinterdiction de Temploi de ces viandes.
La volaille, le gibier, le poisson, les crustacfe, les mollusques,
sont Tobjet de paragraphes diflP^rents. lis etudient aussi le lait et
ses ddriv^s, le beurre et le fromage.
Le deuxieme chapitre est reserve aux aliments d'origine vegdtale,
a Texamen des farines, aux qualitt^s du pain, enfin aux pommes de
terre et aux champignons. Les conserves alimentaires et les condi-
ments terminent ce travail.
Les conclusions tendent k d^montrer qu il y a possibility certaine
d'assurer la salubrite des substances alimentaires. Une inspection
minutieuse des marches et des abattoirs a la viiie comme k la cam-
pagne; Tinspection des laiteries et des vacheries, des halles, des
fruiteries, etc., sont des mesures d'une incontestable utility : elles
sont prescrites en partie par des lois et rfeglements de la police
sanitaire, mais leur application laisse beaucoup a d^sirer dans les
petites villes.
M. Carlier, membre de TAcad^mie d' Arras, lit un travail sur les
enfants assist^s dans le Pas-de-Calais avant et pendant le xix^'si^cle.
Apr^s un historique tr^s document^, il montre les r^sultats obtenus
Sciences. a
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18 SECTION DE8 SCIENCES.
par rapplioation deg lois de protection et d'aMistanee am enfanti.
{Mhmresy X, p. i3i.)
STANCE DU VENDREDI 8 JUIN.
Pretident : M. le docteur Fernand Lbde. — Atsesseur : M. Dbgroh.
M. l^mile Bebtrand, secretaire,
A ToccasioD du voeu adopts dans ia stance du 6 juin, k propos
de la loi sur la vaccine, M. le docteur Bergeon fait observer que la
Section, en priant TAcad^mie de ni6decine d'obtenir le vote de la
loi de vaccine obligaloire, a renouvel^ les voeux ^mis dans les pr^-
c^dents congr^s.
En effet, en 1873, le congr^s de m^decine adresse aux pou-
voirs publics le voeu de T^tablissement d'une loi de vaccine obli-
gatoire.
En 1876, M. Liouville pr^nte le m^me voeu et le m^me projet
k la Ghambre des d^put^; en 1893 , M. Le Roy de M^ricourt pr^
sente a TAcad^mie de m^decine le travail de M. Bergeon sur le
m^me sujet; en 1900, le congrfes ^met de nouveau le voeu de la
vaccine obligatoire et, sur la proposition de M. Decroix, adresse ce
voeu a TAcad^mie de m^decine.
M. le docteur P. Led^ insiste sur la n^cessit^ de renouveler ces
voeux, afin que TAcad^mie de mMecine puisse obtenir du Parlement
le vote de cette loi depuis si longtemps attendu.
G*e6t une r^ponse la 90* question que M. L^n PLiNcouiaD,
correspondant du Minist^re, pr^sente k la Section des sciences m^-
dicales sur la consanguinity.
Le sentiment de repulsion du sang pour lui-m^me a 6iA trop
souvent invoqu^ et cxag^rd. Le physiologiste n'a pas k s'arriter aux
distinctions qui s'appliquent au mot c&nganguiniti , ni aux articles
733, 735, 787, 762 du code, ni au droit canonique. Le l^slateur
n'a vu que le cote moral, mais pas le cotd hygi^nique. Parents
fictive qui n'est pas consacr^e par ces liens d'affection qui ferment
la famille. A Berck ou a^caples, pen d'individus connaissent leurs
parents au 19* degr^; au 6* degr^, quoi qu*en dise la loi reiigieuse,
la parents n'exiate plus.
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GONGRlfeS DES SOCI^T^S SAVANTES. 19
A Berck, Staples, le PorteJ, etc., o& les alliances sont contract^es
dans un cercle ^troit, ces alliances n'ont pas juaqu'aujourd'hui
donne lieu a une degeneration physique; il n'en est plus de m6me
a cause de Talcoolisme.
L'auteur de la communication passe en revue tons les ports du
littoral de Berck k Boulogne. On trouve maintenant absence de
conception h Berck et beaucoup plus de conception imparfaite.
En terminant, M. Plancouard demande que cette question de U
consanguinite soit d^battue en 1901 au Congrfes des Soci^tis sa-
vantes.
M. le docteur Kortz fait une communication sur Ylnjluenee du taba-
gisme sur le ddveloppement de Vakoolisme et la gramti de ses manifesta-
tions. Aprfes avoir expose que Taction de fumer provoque la soif et
(ju'Ji la longue il se produit une habitude qui en entraine une autre
et par consequent un double affaibllssement de la volont^ , il montre
Tentratnement fatal auquel se trouve expos^ le grand ftimeur si
souvent double d'un alcoolique. C'est dfes Tenfance que cet entraine-
ment se produit le plus souvent et pen h peu se forme Tadulte dou-
blement intoxiqu^ chez lequel tons les organes se trouvent attaints.
Le syst^me nerveux ainsi que les organes des sens, les appareils
digestifs , respiratoire et circulatoire pr^sentent tout cet ensemble
de lesions et* de troubles : vertices, fourmillement et crampes,
affaibllssement de la vue et du goAt, pharyngites et gastrites chro-
niques, laryngites et bronchites du m^me type avee tendance h la
tuberculose , angine de poitrine vraie on fausse et arterio-scierose
en sont les types principaux.
Le systfeme genital n est pas rfparg^e, Timpuissanee et la sierilite
sont la rfegle. Quant aux facultes intellectuelles et mwales, elles
sont affaiblies : perte de la memoire et de la volont^, diminution
des sentiments affectifs et developpement de I'egoi'sme en sont les
principales manifestations.
II en resulte, au point de vue social, de trfes grands inconve-
nients : Tadolescent qui veut faire Thomme ne respecte plus ses
parents, travaille peu et devient souvent un revolte. Uhomme fait
est un mauvais chef de famille, travaillant peu, par consequent,
errant un foyer de misfere, brutalisant les siens auxquels il donne
de mauvais exemples, procreant des enfants degeneres et devenant
k charge k Tassistance publique qui sera obligee de le soigner lors-
a .
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20
SECTION DES SCIENCES.
qu'il deviendra tuberculeux, ^pileptique ou ali^ne, de placer ses
enfants rachitiques, tuberculeux ou idiots, et d'aider k tout instant
cette famille.
Le remMe k un tel 6tat de choses consiste surtout dans des me-
sures prophylactiques bien entendues. D^j^, sous Timpulsion de la
Socidt^ contre Tabus du tabac, un grand nombre d'instituteurs ont
emp^ch^ leurs ^l^ves de fumer, ont fait aux adultes des conferences
qui ont porte leurs fruits. Que Tenseignement antitabagique se
juxtapose a Tenseignement antialcoolique avec lequel il a tant de
points de ressemblance, et la lutte se trouvera orgam's^e pour toute
la France. De plus, il est facile d'interdire, comme pour les bois-
sons alcooliques, la vente du tabac aux enfants de moins de seize
ans; enfin la separation des d^its de boissons des debits de tabac
^viterait souvent Tachat de Tun des poisons en m^me temps que de
Tautre.
II est temps d'agir avec ^nergie; Tint^r^t de la race frangaise et
de rhumanite Texige.
M. BBRTRiNB fait une communication sur les sanatoria maritimes
en rdponse a la si'' question du programme du congres. {Mimoiresy
XI, p. i35.)
M. le docteur Loppi, membre de la Soci^te acad^mique de TAube,
m^decin-inspecteur des ^coles, fait une communication sur Une
terminaison exceptionnelle des oreiUons. [Mimoires, XII, p. i38.)
M. le docteur Marcel Cavalie, professeur k T^lcole de ra^decine
de Clermont, fait une communication sur les Relations vascuhires
enire les visicuUs biUaires et le foie, (Mimoires, XIII, p. i&a.)
M. Lede resume les travaux de la Section des sciences medicales
et d'hygifene; il remercie M. Decroix de son concours comme asses-
seur, et apris avoir remercie les membres de la Section de leurs
communications, il leur demande de vouloir bien continuer leurs
etudes et se preparer aux travaux du Congres de 1901.
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CONGRfeS DES SOCrtT^S SAVANTES.
21
ZOOLOGIE.
STANCE DU MERGREDI 6 JUIN.
Prdndent : M. Tbutat, conservateur du Mus^e de Toulouse.
Secretaire : M. Leon Vaillart, membre du Comity.
M. LE President, en ouvrant la stance, croit devoir rappeler les
services rendus k la science et au Comity des travaux historiques et
scientifiques par M. Alphonse Milne-Edwards, dont il deplore la
perte r^cente.
M^"" M. Beleze envoie les notes suivantes :
1° No8 oiseaux de France : VhtrmdeUe;
f)** Uste des Upidoptires des envirans de Mmtfart-T Amaury et de la
foret de RambouiUet
M . le docteur Paul Ratmonb indique deux m^moires oil sont donnas
des renseignements sur La fame et la flore des eaux souterraines des
cavemes des causses du Gard,
BOTANIQUE.
STANCE DU JEUDI 7 JUIN.
President : M. Bubkau, membre du Gomit^.
Auesseur : M. Malirvadb, secretaire g^^ral de la Soci^t^ de botanique de France.
AP* Marguerite Beleze, des Soci^t^s botanique et mycologique de
France, pr^sente une s^rie de mdmoires sur les sujets suivants :
1** A propos de VEkocharis wata R. Br. {Mimoires, XIV, p.
9'' Le mimdtismc chez quelques v^gdtaux des environs de Mont-
fort-rAmaury;
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22
SECTION DES SCIENCES.
3° Les bons et les mauvais champignons;
4° Quelques champignons superieurs et microscopiques de la
for^t de Rambouillet;
5° Quelques mousses et hepatiques des environs de Montfort-
I'Amaury;
6° Observations sur les ttcriblures des grains de plomb^) qui
perforent les feuilles de certains v^getaux cultives et sauvages.
M. Joseph CoMiHB, de la Soci6t6 botanique de France, expose le
resultat de ses recherches sur la flore des conjuguees des environs
de Toulouse. {MSmmreg, XV, p. i48.)
M. LtJTz, de la Soci^t^ botanique de Prance, fait connaltre les
resultats de ses recherches sur la nutrition des thallophytes a Taide
des nitriles. (Memoires, XVI, p. j5i.)
M. Auguste ViDAL, correspondant du Ministere, communique un
ttieffloire qui fli pour but de prouver que le mais aurait dt^ cultive
en France sous le nom de mil avant la d^couverte du Pdrou. {Me^
moires, XVII,. p. i56.)
M. Gaonepain, membre de la Socidte botanique de France et de
la Soci^te' d'histoire naturelle d'Autun, d^crit un nouvel hybride
qu'il a obtenu par f^condation croise'e des Onothera suaveolens et
Erennis, {Mimoires, XVIII, p. i65.)
M. le docteur Gillot, de la Societe de botanique de France et de
la Soci^te d'histoire naturelle d^Autun, a fait des observations fort
interessantes sur les hybrides et les m^tis dans la flore indigene,
(ilf^moire*, XIX , p. 169.)
M. Malinvaud a dtudi^ les phdnomenes d'hybriditd dans le genre
Mentha* {Mhmre$f XX, p. 174*)
Mi Danobard, membre de la Sooidte botanique de France, en-
tretient la Section de considerations sur la reproduction sexuelle.
{Moires, XXI, p* 176.)
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CONGRiS DBS SOCI^T^S SAVANTES.
33
G^OLOGIB.
STANCE DU JEUDI 7 JUIN.
Pr^iident : M. FotQti^, membrd tie l^Institut, membPe du Gd»nit4i
Secretaire t M. SABBAtr d'Allabb, oomBpondant du Minisi^t^i
M. le docteur Paul Girod, profesdeur a la Faculty ieA icieiioes
et a I'^lcole pr6paratoire de m^decine et de pharmacie de rUniversiti
de Clermont, fait uoe commumcation sur les Migratiom paUoUthi-
que$ dam V Europe occidentale,
Les traces d'un ^tre intelligent, tailleur de silex, danti TEurope
occidentale pendant le miocend n'existent pas : les silex de Thenayi
de Puy^Courny, etc*, ne pr^sentent pas de taille intentionndll6< Ln
dtfcouverte du Picanthrapithecui de Java indique eependant que T^yo*-
lution vers un type humoin s'aecentuait sur notre soL C'est aprfefc
la premiere extension glaciaire pliocene dans les couches k Ehphus
meridionaUs , alors que El* antiquus commence a paraltre, que des
silex tallies annoncent Tarriv^e de Thomme.
C'est dans les bassins de la Somme et de la Seiiie qu on peut
^tudier les formations et les silex qu'elles contiennent. Les strates
montrent la succession d'EL meridionalii ^ El. Afitiquuit EL primtgeniui.
A la base, ce sont de grossi^rs rognons k peine ^bauch^s, tailMs k
grands coups en amandes grossi^res. Ce sont les baches de Bottcber
de Perthes, qui caraclerisent Tindustrie que De Mortillet a pris
pour caract^riser son chelUen. Les travaux de M. d'Ault du Mesnil
mettent en Evidence le perfectiotinement de types, penda&t son
acheuUm; les formes deviennent plus l^g^res, les baches sont tail*
yes a petits dclats et on arrive ainsi a Tindustrie du moustirien des
plateaux oii la bache s'accompagne de racloirs, de points, de disques
fagonnes avec de grands eclats.
Ce tnousterien se retrouve identique dans les grottes (grotte des
Moustiers, de Cbez-Pourr^, etc.)* L'apparition du mammouth
marque un regime froid et sec qui oblige Thomme k s'abriteri Get
homme, que nous connaissons par les squelettes du Neanderthal et
de Spy, dolicoo^pbale australoi'de, semble ayoir abandonn^ alors
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24
SECTION DES SCIENCES.
notre sol oii ies conditions climat^riques dcvenaient de plus en plus
d^favorables.
G'est alorsquun semis de stations, a\ec une industrie nouvelle,
jalonne une invasion venant de TEst. Ge sont des hommes du Nord
qui, apres avoir suivi les moraines du grand glacier germanique,
atteignent la region de Constance; une branche remonte le Rhin
pour atteindre la Belgique et I'Angleterre; une autre passe au Nord
du Plateau central, fait une incursion du c6t^ de la Limagne et
atteint les Charentes et TAquitaine, s'^talant dans cette vaste plaine
ensoleill^e, entre le massif central et les Pyr^n^es; une dernifere,
par le Mdconnais, descend le Rli6ne pour atteindre la M^diterran^e.
Ges tribus sont bien connues par leur industrie caract^ristique : les
pointes en feuille de laurier de Solutre et de Laugerie Haute ; les
pointes de m^me forme, en bois de renne, de Gorge-d'Enfer, enfin
ia belle industrie magdal^nienne, de la Madeleine, des Eyzies, de
Laugerie Basse el des grottes pyr6n6ennes marquent les Stapes de
revolution de cette race nouvelle. Les gravures et les sculptures
mettent en relief les aptitudes artistiques des nouveaux arrivants.
Or, ces hommes, que nous connaissons par les squelettes de Gban-
celade et de Laugerie Basse, sont des Esquimaux et, au moment
ou ils se montrent, une faune froide, caract^ris^e par le renne,
Tantilope saiga, le lemming, etc., s'installe sur notre sol transform^
en steppes glaciaires. Tant que les conditions de s6cheresse et de
froid persistent, ces Esquimaux reslent dans nos grottes et sous
les abris naturels qu'ils rencontrent. Mais lorsque la temperature
sMlfeve, lorsque le renne rep rend le chemin du Nord, les tribus
esquimaudes le suivent dans sa migration.
II semble probable que quelques groupes soient rest^s sur divers
points. La race des Baumes-Gbaudes, les stations a barpons en bois
de cerf du Mas-d-Azil indiquent les derniers ddbris de populations
anciennes adaptees aux conditions nouvelles.
Enfin, les premiers envahisseurs asiatiques font leur apparition
avec les animaux domestiques qui vont ddsormais caracteriser la
faune. Nous entrons dans le domaine paleolithique.
La coupure entre le chailleo-monsierien et le solutreo-magdalenien est
trfes nette. II s'agit de races trfes diff^rentes au point de vue sque-
lettique, trfes distinctes par leur industrie, par les habitudes et les
moeurs. Les australoides (negroi'des, sans doute) ^taient des hommes
aimant le bord des grands fleuves, la temperature elev^e; les se-
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CONGRiS DES SOCrtT^S SAVANTES. 25
conds (de race jaune) dtaient avant tout des hommes glaciaires,
des chasseurs de rennes qui continuent de vivre dans des conditions
identiques, avec la m^me industrie.
li n'y a done pas eu sur notre sol dvolution successive d'une hu-
manite ayant apparu au miocene et ayant ^voiu^ vers notre race
sup^rieure. Nous nous trouvons en presence de races ayant ^volue
ailleurs et venant successivement de i'Europe occidentale , les pre-
mieres venues du Midi, les secondes du Nord, les troisi^mes de
rOrient. Nous avons done iti d'antiques territoires colonists; au-
jourd'hui, cest nous qui envoyons au loin nos colonies.
M. Charles Duffart, de la Soci^t^ de g^ographie de Bordeaux,
fait une communication sur le Rok de la magnetite et de V alios dans
la classification gSohgique du terrain landais. (MSmoires, XXV, p. 3 9/1.)
La magnetite, sous forme de grains arrondis par Tusure, ne se
rencontre que dans les sables quaternaires du plateau landais ayant
form^ les dunes littorales et continentales, et dans les sables grave-
leux du glaciaire sur lesquels ces dunes reposent fr^quemment. Ja-
mais la magnetite n'a ^t^ rencontr^e par M. Duffart dans les sables
inf^rieurs des ^poques tertiaires sur lesquels reposent toujours les
graviers et argiles du glaciaire et les dunes continentales. L'alios
n'a jou^ aucun r61e actif dans la formation du terrain landais qua-
ternaire.
M. LE President demande k M. Duffart Torigine de Talios et du
fer oxyduld magn^tique; serait-ce un produit amen^ du Plateau
central ou des Pyr6ndes?
M. Duffart repond qu'il consid^re ces roin^raux comme d'origine
non locale, mais bien marine ou ^olienne.
M. LE PrI^sibent fait observer que la magnetite pure est rapide-
ment transformee par les agents ext^rieurs. On pourrait done ad-
mettre que Teau contenait en dissolution du fer, qui a decompose
par les v^g^taux de Talios; ce serait un produit secondaire et non
primaire.
Au nom de M. E. Fournier, professeur k la Faculty des sciences
de rUniversit^ de Besan^n , de la Soci^t^ de sp^l^ologie, M. Martrl
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SECTION DE8 SGIBNGfiS.
lit un m^moire intitule : Rechereh$t ipiUologiqm$ dam h Jura franc^
eonUoig*
Dans ce travail, M. E. Fournier expose left premiers r^ultats de
ses recherches souterraines dans le Jura, depuis 1896, avec la col-
laboration de M. Magnin.
Les bassins ferm^s du Jura, pareils aux Kessel thaler du Karst
nMcoulent leurs eaux sous la terre que par des orifices si ^troits
que des inondations p^riodiques en r^sultent. Dans celui de Sa6ne
en particulier, pris Besan^on , M. Fotimier a constat^ qu'en repre-
nant, avec Taide des denudes fournies par les r^centes recherches
souterraines, certains travaux de desobstruction timidement tenths
il y a plusieurs ann^es, on arriverait certainement, comme en
Bosnie, k des dess^chements profi tables a Tagriculture. Plusieurs
experiences a la fluorescine ont precise les communications exis-
tantes entre telle perte du plateau et telle fausse source ou resur-
gence des valines. Kelude microbienne des eaux de ces resurgences ,
entreprise par M. Marechal, a malheureusement confirm^ la trop
r^elle justesse des vues emises depuis 1891, par M. Martel, surles
dangers de contamination des Fontaines des terrains calcaires fis-
surds. Plusieurs grands gouifres du Jura, proibnds de 1 3o ^ 990 me-
tres, ont ete explores avec succ^s par M. Fournier et ses elives.
Tout le regime hydrologique souterrain de cette region est aussi
important et fertile en decouvertes futures que celui du Karst et des
Gausses, et surtout le cote hygienique de la protection des eaux y
presente une importance capitale , sur laquelle on ne saurait trop
attirer Tattention des pouvoirs publics.
D'accord avec M. Martel, M. le President fait ressortir I'inter^t a
la fois scientifique et pratique que presentent les belies recherches
de M. Fournier.
^mue des faits r^v^ies par cette etude, la Section charge
M« Martel de rediger le voeu suivant a soumettre aux pouvoirs pu-
blics :
(fA la suite d'une communication de M. Fournier sur les eaux
souterraines du Jura, la Sous-Section de geologie emet le vosu que,
conformement aux idees emises et developpees par M. Martel, de-
puis 1891, des mesures administratives rigoureuses soient prises
par les pouvoirs publics pour parvenir a sauvegarder les fontaines
des pays calcaires (Jura, Alpes frangaiaes, G6te>d'0r, Charente,
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CONGRte DES SOCI^Tfe 8AVANTES.
27
Caudses, etc.) contre les dangereuses causes de pollution et de con*
lamination auxquelles les exposent leurs modes sp^ciaux d^alimen*-
tation par les pertes, betoires, abimes, etc., modes qui ont ete r^-
yeles par les explorations souterraines de ces derni^res annees. II y
a la une question d'hygiene publique de capitate importance, beau-
coup trop negligee jusqu'ici.T)
Ge Voeu, mis aux voix, est adopts a Tunanimit^.
M. DE Martonne, maitre de conferences k la Faculty des lettres
de rUniversite de Rennes, fait une communication sur les Forma*
tions des cirques*
Des ^tudes sur les traces de la periode glaciaire dans les Kar-
pathes m^ridionales ont amen^ M. de Martonne a chercher k ^lucider
cette question qui interesse a la fois la g^ographie physique et la
geologic. II a reconnu qu'en presence des divergences de vue sur
Torigine des cirques attribuee paries uns a Terosion suba^rienne,
par les autres a IMrosion glaciaire, par quelques-uns a la decompo-
sition chimique on mecanique des roches, on ne pouvait, comme
certains auteurs le font, conside'rer — sauf demonstration — la
presence des cirques comme une preuve d'extension glaciaire. La
principale cause des dissentiments lui a paru 4tre Tabsence de de-
finition purement topographique du cirque, due k ce qu'on ne
possfede pas de lev^ de precision a grande echelle embrassant une
region de haute montagne oil la forme en question se trouve rea-
lis^e d*une manifere typique.
Pour combler cette lacune, il a leve au 1/10,000', i la rigle k
eclimJtre, les cirques de Gastri et de Galcescu, dans le massif du
Paringu, etest arrive par la a pouvoir definir ainsi le cirque : «f De-
pression formant comme une niche sur le flanc dWe masse mon-
tagneuse, generalement au voisinage de la Cr^te, et presentant un
fond plat ou une pente assez faible, domine de tons cotes par des
escarpements qui s'abaissent en convergeant vers le debouche de la
cuvette ainsi formee* Les elements essentiels de la topographie du
cirque peuvent ^tre groupes sous quatre rubriques : a. profils trans-
versal en U, profil longitudinal en escalier; b. lignes de plus grande
pente des escarpements convergeant vers une ligne de rupture de
pente eatourant un fond plal ou deprime; c, courbes de niveau
carrdeft dans les creux (cirques) et a angles aigus dans les pleins
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28
SECTION DES SCIENCES.
(crates qui les separent); d. ind^pendance du trac^ des cours d'eau
de celui des courbes de niveau t).
Gette definition permet de distinguer ie cercle typique des bas-
sins de reception torrentieile; la confusion de ces deux formes
explique seule la pretention d'expHquer le cirque par Taction de
Terosion suba^rienne. La th^orie de Terosion glaciaire est ^galement
ecart^e, car elle n explique pas tons les caractferes de la topographic
du cirque.
D'aprfes la th^orie propos6e, la forme du cirque est due k Taction
de glaciers locaux qui aplanissent et rabotent irr^guli^rement leur
lit, tandis que les pentes qui les dominent s'^boulent constamment
sous Tinfluence des intemperies, et que Terosion suba^rienne con-
tinue Tapprofondissement du thalweg des grandes valines. Ainsi
s'expliquent tous les details de la topographie du cirque, et parti-
culiferement les ruptures de pente qui ne coincident a pen pres ja-
mais ni avec des contacts de roches de duret6 diff^rente, ni avec
des dislocations tectoniques.
On arrive a cette double conclusion g^oiogique et g^ographique
que les cirques sont une preuve d'extension glaciaire aussi sAre
que les roches moutonnees, stries et moraines, plus precise m6me,
car le cirque ne se forme que dans le regime des glaciers de type
pyr^neen, et les formes de haute montagne sont souvent dues a
Taction glaciaire qui a amen^ une difiF6renciation dans le monde
d'attaque du sol par les agents exterieurs.
M. Bernard Renault, correspondant du Minist^re, de la Soci^te
d'histoire naturelle d'Autun, fait une communication sur la Diver-
site du travail des Bactiriacies fossUes. (MimoireSj XXII, p. 178.)
M. E.-A. Martel, de la Society de sp^l^ologie, fait, h propos de
la question du programme, une communication sur le Mode de
remplissage des cavemes. [Mimoiresy XXIII, p. igi.)
M. Louis DE Sarran d'Allard, tresorier de la Socidte scientifique
et litteraire d'Alais, fait une communication sur les Sources de la ri-
gion d'Ahis, et en particulier sur celles des vallees de TAuzonnet et
de TAvfene, et, d'une maniere plus particulifere, la source de la Nou-
garkde, prfes Saint-Jean-de-Vaieriscle.
Contrairement k ce qui a ii^ affirm^ par ^milieu Dumas, le ni-
veau principal de cette derni^re source n'existe pas dans les dohmies
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CONGRiS DES SOCI^Tfo SAVANTES.
29
mfrcUiasiques plus ou moins caverneuses^ formant ia base du lias
dans le massif de Panissi^res, oil, comme Tavait d^j^ reconnu le
regrette g^logue, se trouve ie bassin d'alimentation de la source.
Ce niveau est plus infSrieur; c'est celui-lJi m^me de toutes les
sources r^ellement importantes de la region septentrioaale de Tar-
rondissement d'Alais : on le renconlre dans les sables et grhs sans
consistance, subordonn^s aux arkoses qui constituent la base du
terrain iriasique. Plusieurs de ces sources, par exemple, celle de
FontfrMe pres des Brousses, emergent naturellement a la surface,
au-dessus des schistes houillers impermeables. D'autres, et c'est le
cas le plus general, aussi bien pour la fontaine de la NougarMe
que pour celle du village k Saint-Jean et celle des Peyrousses, a
Saint-Florent, sont des sources ascendantes amen^es par des cas-
sures parallMes k de grandes failles en Echelon N.E.-S. 0., dont
Tensemble, recoupant souvent des failles plus anciennes et plus ou
moins importantes N. O.-S. E., forme ce que les geologues locaux
appellent la faille des CevennesT} et les mineurs le trsyst^me de
rheure III?).
Les cassures parallMes aux failles N. O.-S. E. sont pen aquiftres :
les sources qu'elles produisent tarissent en Hi. Quelques-unes sont
de simples infiltrations de la surface. Une des plus interessantes
est la fontaine du Baud, aux Clapouzes, pr^s Saint-Jean, a la se-
paration des marnes supraliasiques et des calcaires siliceux bajo-
ciens, tr^s fissures en cet endroit.
Au nom de M. L.-L. Vauthier, de la Soci^t^ de statistique de
Paris, M. Eugene Gargin, du F^librige parisien, lit un travail qui
r^pond a la question du programme : Rigime des cours d^eau, inon-
dathns, alluvions. {Mimoires, XXIV, p. 196.)
M. G. Ramond, delegu^ par la Soci^t^ d'histoire naturelle des
Ardennes, pr&ente, de la part du president de cette soci^t^, les
tomes IV et V du BuUelin de cette soci^t^ (annees 1897 et 1898),
renfermant plusieurs notes g^ologiques de MM. Pigeot, Watrin,
Bestel et Benoit.
M. G. Ramond pr^sente, en outre, le Catalogue raisonneet descriptif
des plantes vasculaires du dipartemant des Ardennes, par M. A. Callay;
il renferme une description orographique et gdologique, avec une
carte geologique du d^partement des Ardennes, par M. Bestel,
professeur a TEcole normale de Charleville.
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30 SECTION DES SCIENCES.
M. G. Ramond office i la Section diverses bpochurep (en tirage k
part), dont il est I'auteur : Etudes giologiques dans Paris el sa han^
Ueue, avec coupes et photogravures, etc.
STANCE G^N^RALE DU VENDREDl g JUIN.
PrhiderU : M. MisoABf, — Seofitaire t M. AiiflOT.
M. L. Tbissbrbno db Bort, directeur de TObservatoire de met^o^
rologie dynamique de Trappes (Seine-et-OiBe), expose les recherches
qu'il a entreprises sur I'exploralion des hautes regions de Tatmo-
sphere au moyen de ballons-sondes ou de eerf«*¥oUDts. H d^rit
les appareils, le« montre par projections photographiquet at indique
les prineipaux r^sultats obtenus dans les trois premieres ann^s
d'^tudes.
M. le commandant Houdaillb expose que T^tude d^s propri^t^s
d^une Emulsion photographique est intimement li^ h cella du viL-r
v^ateur.
Au moyen de 3 coefficients eonvenablernont ehoisis, d'^nepgie,
d'opacite et de sensibility, il est possible d'^tablir entre la quantity
da lumierjg, la duree d'ppparition, la dimejision de3 details per-
ceptibieSi TopacitiS d^s teintes, trpiii relations mathdmatiquas :
Ces relations permettent de pr^voir h Tavance tons les ph^no-
o)&nes du d^veloppement lorsqu'on connatt la quantity de lumifere
re^ue par IMmulsion en diflP^rents points. Au sujet de la mesure de
Topacit^, le commandant Houdaille appelle I'attention des physi-
ciens sur la variation du rapport de la lumiere transmise h la lu-
mifere re^ue, lorsque Tintensit^ de la source lumineuse augmente.
D'aprfes ses recherches, cette variation serait proportionnelle it i
t
a AUtd voifiia dis 16.
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GONGRiS DES SOCI^T^S SAVANTES. 31
En passant de Tinlensit^ i a Tintensit^ 4o,ooo, le rapport d'opa-
cit^ varie de i 2.
Cette ^tude devrait 6tre poursuivie non seulement iau point de
vue photographique, mais surtout dans le sens des recherches adi-
nometriques.
M. le commandant Houdaille expose les conditions spdciales dans
lesquelles il a dA operer a la G6te d'lvoire pour rapporter une serie
de documents photographiques.
A la suite de cette experience, il a 6i6 amen^ a forrauler des
rfegles pratiques k suivre pour le choix des appareils, des formules
de d^veloppement des plaques et produits, ainsi que pour les pre-
cautions a prendre en ce qui concerne Temballage.
II fait ensuite d^filer devant les auditeurs une s^rie de 70 vues
de projections prises au cours de la mission d'etudes de chemin de
fer qu'il a eu I'honneur de dinger en 1898-1899 dans Tinterieur
de la C6te dlvoire.
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DEUXIEME PARTIE.
NOTES ET M^MOIRES.
I
Lbs affaiblissburs dbs imagbs arqbntiqvbs,
par MM. Lumiere fr^res et Setewetz.
L'op^ratioQ eonsistant k r^duire Tintensit^ des images argentiques connue
sous le nom Scffaihlissemmt peut £tre r^aiis^, comme on le sail, par un
assez grand nombre de proc^^ qui , par lenrs effets , pen vent se diviser
en deux dasses :
1. Les affaibli8seui*8 agissant d*une fa^n uniforme sur les diffi^rentes
parties de I'image.
% Ceux diont Taction s'exerce sartout sur les parties les plus opaques
de rimage.
A. — Affaiblissburs agissant d'une fa^on uniforme
SUR LBS DIFFERENTES PARTIES DE l'iMAGE.
Les compost de cette classe affaiblissent dans tons les cas Timage en
utilisant Targent du cliche k ramener au minimum un compost au
maximum, ce qui produit un sel argentique dont I'acide est foumi par le
compost au maximum. Ces substances peuvent se subdiviser elles-mimes
en deux groupes :
A. Celles qui donnent un compost argentique insoluble dans Teau, mais
soluble dans rhyposulfite de sonde.
h. Celles qui foumissent im compost argentique soluble dans Teau.
Premier groupe. Substances donnant un eomfosi argentique insoluble
dans I'eau, soluble dans rhyposulfite de soude, — Dans ce premier groupe,
on distingue, d'une part, les r^ucteurs qui ne peuvent pas ^tre m^lang^s
k rhyposulflte de soude sans oxyder imm^atememt ce corps et d ou il r^-
sulte que le phototype ne peut ^tre affaibti qu'en le plongeant dans deux
bains successifs; d autre part, les affaiblisseurs peuvent £ti*e melanges k
rhyposulfite de soude sans r^agir imm^iatement sur ce compost. M^n-
moins, dans tous les cas, ce mdange du corps oxydant avec Thyposulfite
SCIIRGBS. 3
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SECTION DES SCIENCES.
ne peat 6tre conserve sans alteration, car les deux compost reagissent
toujours plus ou moins rapidement I'un sor I'autre.
A la premiere subdivision appartiennent les m^thodes d'affaiblissement
bas^s sur Temploi simultan^ des chlorures, bromures, iodures ferriqaes
ou cuivriques et de rbyposvdGte de sonde, dans lesqudles le sel ferrique ou
cuivrique donne un sel ferreux ou cuivreux et I'argent un sel halog^n^ cor-
respondant, d'apr^ r^quatiim i
2 Ag + Fe*a* = AgCl + aFeCP.
Si Ton mdangeait le sel ferreux et l*hyposulfite, il se produirait du
cUorure ferreux sans action sur f argent du cliche, d'apr^ T^quation :
4Fe*a* + 8*0 W + 5ffO = 2S0*HNa + SFeCl* 4- 8HC1.
Ge mode d'affaiblissement pr^nte {'inconvenient d'abandonner un pea
Top^ration fiu hasard, car H o'ert posaible de juger de la rMuctioa de
i*ihia^ qoe loraque efihni «ort du bain d'hypomilfite de soiide.
A la deiixi^e subditiskm appflrtieiiiieiit les proO^d^ utilisant f oidate
ferrique ou le ferricyanure de potassium melange k Thyposiilfit^ dc adade.
D«ti8 c« eas, la reaotkm des eoitipda^ ati nuUDmom sur rhyposolGte de
sonde n'ayant lieu qu'assez lentement, on pent meianger les rAiGti& an
mmmi di utmW, sans que le oompoa^ an maimiam perde scttisi-
blement ses propriet^s affaiblissantes pendant le temps n^cessaire k Vop4^
ration.
Les Equations de ces reactions peuvent ^tre respectivement representees
ainsi qu'il suit :
aAg + Fe*{C'Oy = AgW + aPeC^O*
Oxalate Oxalate Oxalate
ferricjue. d^argent. ferreux.
Ug + 2 (Fe^Gy") K' - 3FeCy«K* + FeCyMg*
Pefrlcyattttre ferrdtyatiure Fcfrocyanuw
de potassium, de pdilR^tim. d^ai^t
Le m^nge de ferricyanure de potassium et d'hyposulfite de sonde connu
aotts le nom de tiquide de Fnmer, qui a prevate jusquld dans h pratique
sur totites les metbodes precedefited , tt'est pas sand ptese&tef des kiconte-^
hients.
En effet, le m^ange ne se edtis^ve pas et an bout de tr^s pea de temps
il est bors d'usage, le ferricyanure 4ian% k la longue reduit par fbyposul-
fite d6 sdtide. onite, si 6n tie pteni pas k {n^caati^Wi d'agit^ ^stam-
ment le ttiAinge pendftnt I'op^tion, 6h (ionstate des irr^ularites d'action.
Get inucwvenient emp^Ae de stiivre fodtettl^t la m&ifeh^ de I'l^hiUisse-
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CONGRtS DBS SOCl*Tfe SAVANTES. 35
ment et 3 faut thaqae fois qu'on vetit examiner ]e cliche par trsiiurp^etiee
le laver prdalablement, sous peiH^ de voir ftpparailre des trdti^ iH^tAi-
diaU^.
D0uadtaie fgroupe. Affaiblisseurs foummarU un compose argmtique di-
rectBment soluble daits Peau. — Nous avons signay r^oemment qu'un cer*
tain nombre de sds m^tsdliques aa maximum, dool ies acides pouvaieut
foumir un sel d^argent soluble dans Teau, poss^aient la propri^t^ de dis-
soudre direetement Targent d'une image photographique, dans cju^il soii
D^cessaire d'empioyer Thyposulfite de soude.
Sels ferriques. — Dans cet ordre d'id^s, des sels femques, tels que le
sulfate et le nitrate, donnent avec Targent du dichd la reaction suivante :
(SO*)' Fe^ + Ag SO*Ag -f aFdSOS
mais ce« compost, bien qu'affaiUissetirs ^n^'giqileB, tie peuvent pas ^tte
utilise pratiquement, k cause d'un l^r pr^pit^ jaune d'crxyde ie fer ou
d6 sei basique qui se produit dans la ooucbe et la oolore ^n jauti^ qttand m
kve le dich4 k Teau , ^ la fin de Top^tidUi
Nous sommes bien arrives a supprimer compl^tement cet iil($Oiit<$ni^t
en passant le dichd, apr^ affiiiblissement, dans un bain acide faibki un
acide organique par exemple, ou bien en ajoutant de Tacide citrique ou
m^me du citrate ou du lactate d'ammoniaque k la solution ferrique; mais,
outre que le proc^^ se trouve ainsi compliqu^, un inconvenient plus grave
est que, pendant Taffaiblissement, Targent change de couleur et conserve
une teinte jaunAtre, notablement diffi^rente de sa teinte primitive.
Nous avons experiments, comparativement aux sels de peroxyde de fer,
toute une sSrie d'autres sels au maximum, aiin d'essayer de g^n^^ser
cette mSthode basSe sur la reduction directe d'un sel att maximum par dis-
solution directe de Targent de Timage dans Tacide du sel.
Sets manganiques. — Nous tt'avons essay^, comme dffidblisseun^, que les
sels de peroxyde de manganese susceptibles d'etre Stendtts d'eatt sans se
decomposer et pouvant se conserver sans subir d'dtSration notable. Qudques
sels acides organiques jouissent seuis de cette propriety.
Nous avons pt^pare ces composes par Taction des solutions aqUeUdes des
divers acides organiques sur le permanganate de potassitdU en sdtttidn
eoncentree dans Teau. U se prScipite du peroxyde de mattg^U^se hydrate
qil^on redissout k ff oid dans un exc^s de solution adde. Les Uqaeiti^ brunes
ainsi obtenues avec les citrate, tartrate, lactate manganiques affaiblissent
rimage, mais, outre que ces solutions ne sont pas Stables et se decom-
Bulletin d$ Id Sm4t4 Jrangaue d4 photogrdphie , igoo.
3.
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SECTION DES SCIENCES.
posent facilement, elles colorent les couches g^atin^s en jaune, comme les
sds feniques et modifient la couleur de 1 argent.
Les sels manganiques ne pr^sentent done aucun int^r^t pratique comme
affiiiblisseurs.
Sels deperoxyde de titane, — Lorsqu'on traite I'acide titanique TiO* par
I'eau bxyg^n^, on obtient le peroxyde de titane TiO', qui se dissout dans
les divers acides, en donnant des solutions rouges qui sont les seis corres-
pondants de peroxyde de titane.
Ges seis, dont les acides donnent des composes d'argent solubles, affai-
blissent plus ou moins Timage. Parmi ces compost , le sulfate titanique seul
est un affaiblisseur assez ^nergique.
L'action affaiblissante du sulfate titanique se manifeste d'une fa^on toute
sp^ciale. La couche g^atinee contenant Targent de I'image se d^tache , au
fur et ^ mesure de Taction du bain, en couches minces, sans que la g^a-
tine sous-jacente soit alt^r^, de sorte que ce n'est pas par simple dissolulion
de fargent que Taffaiblissement parait se produire, mais aussi par dimi-
nution de r^paisseur de la couche gdatin^. Cette action se manifeste du
reste avec plus d'intensit^ dans les parties les plus transparentes, ce qui
produit un relief tr^s apparent, en m^me temps que les details sont pen k
pen roughs. *
Sels mercuriques. — Parmi les sels mercuriques, le nitrate seul est sus-
ceptible de foumir des r^sultals utilisables pour Taffaiblissement des images
aux sels d'argent.
Le nitrate mercurique, qui est un sel fondant k la temperature de 6 de-
gr^, est liquide a la temperature ordinaire. Pour qu'il n'ait pas d'action
d^sorganisante sur la g^atine , il faut i'employer en solutions dilutes. On
etend lo centimetres cubes de sel fondu dans 200 centimtoes cubes d'eau.
Cette solution, qui pent ^tre additionn^e d un exc^s d'eau sans donner de
pr^cipite de sel basique, affaiblit tr^s rapidement les images argentiques ;
mais la couleur de Targent, qui ne parait pas sensiblement modifi^e quand
on retire le dichd du bain, jaunit tr^s notablement quand il a dt^ lave.
Pour cette raison, le nitrate mercurique ne saurait ^tre utilise pratique-
ment.
Les autres sels merciu'iques donnent par reduction, au moyen de Tar-
gent du cliche, des sels insolubies qui rendent la couche opaque et blanche ,
comme le bicUorure de mercure.
Outre les sels precedents , nous avons essaye toute une serie d'autres sek
metalliques, dans lesquels le metal peroxyde jouait le r61e soit d*acide, soit
de base.
I^s sels chromiques, les chromates, les arseniates, les vanadates, les
tungstates, etc., nous ont donne des resultats negatifs. Les sels au maximum
qui nous ont donne les meilleurs resultats, comme affaiblisseurs, sont ceux
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CONGRilS DES SOCI^T^S SAVANTES. 37
de peroxyde de cerium et, parmi les divers sels cinques, le sulfate est celui
qui nous a paru presenter le plus d'avantages.
Sels ceriques, — Nous avons reconnu que les sels cinques, dont Tacide
peut donuer un sel d'argent soluble, tels que le sulfate et le nitrate, affai-
blissent tr^s rapidement les images aux sels d'argent, sans produire aucun
des inconv^nients des sels ferriques. Le sulfate, qui est un sd commercial,
est cdui qui pr^sente le plus d'avantages, le nitrate se rMuisant du reste
assez rapidement en simple solution aqueuse. Le sulfate c^rique neutre pr^
cipite bien, il est vrai, en prince d'un exc^s d'eau, mais on ^vite facile-
ment cet inconvenient en additionnant la solution d'une petite quantity
d*acide sulfurique , qui donne avec le sulfate c^rique un sel acide n'ayant
aucune action d^rganisante, m^me en solution concentre, sur la gdatine.
L'^quation de la r^uction est la suivante :
Ge^(SO*)' + Ag = AgSO* + aCeSO*
Sulfate ceiique. Sulfate c^reux.
Le sulfate cdrique peut iire utilise sans inconvenient en solution con-
centr^e ; la rapidity de son action est proportionndle au degr^ de concen-
tration des solutions.
La facility avec laquelle il se dissout dans Teau, la grande stabUite de ses
solutions acidul^es par I'acide jsulfurique , la rapidity avec laquelle il peut
dissoudre I'argent lorsqu'il est en solution concentric, son action tr^s ri-
guli^re k tons les degris de concentration, enfin la possibility d'utiiiser les
solutions jusqu'a epuisement et de conserver indifiniment les solutions font
de ce nouvel afifaiblisseur un riactif d'un emploi tr^ commode. II prisente ,
en outre , Tavantage de pouvoir affaiblir les ipreuves sur papier au gilatino-
bromure d'argent sans colorer les blaucs.
Affaibltsseur au sulfate de peroxyde de cerium. — La solution concentrie
de sulfate cirique qui convient le mieux , pour ^tre ensuite itendue suivant
les besoins aux divers degris de dilution, est celle k lo p. loo, addi-
tionnie de h centimetres cubes environ dWde sulfurique pour i oo centi-
metres cubes de solution , addition privenant la formation du sel basique
qui , sans cette precaution , se diposerait et appauvrirait le bain en sub-
stance active proportionnellement a la formation du d6f6i. Cette addition
d'acide n'a, du reste, comme nous Tavons vu plus haut, aucune action
ficheuse sur la couche, car il se forme finalement un sel k reaction tr^s
faiblement acide.
La solution k i o p. loo agit tr^s inergiquement et, malgri cette grande
energie, n'attaque pas la couche par places, en formant des coulures lors-
qu'on examine le cUche par transparence, accident si frequent, comme on
le sait, avec le ferricyanure de potassium.
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88 SECTION DES SCIENCES,
La rapi4it^ de TacUon peut dtre T6^6e ^ volont^ en diluaot plus ou
moins la solution.
Conclu9i<m8. — En r^urod, parmi les sets an maximum susceptibles
d'affaiblir directement les images aux sels d'argent, ceux de peroxyde de
cerium seuls nous out paru printer des propri^t^ int^ressantes. Aussi
Temploi de la solution de sulfate cdricpie nous semble-t-il devoir ^tre sub-
8titu<^, avec de notables avantages, an liquide de Farner, qui non seulement
ne peut pas ^ire conserve en solution , mais pr^sente d'autres inconv^nients
que nous avons signal^ plas haut et dont le sulfate c^rique est compl^le-
ment exempt.
Quant aux ructions chimiques qui r^gissent Taction des diff^rents sels
au maximum sur Targent des ^preuves, eiles se r^ument ^videmment
toutes h une dissolution de I'argent dans une partie de Tacide du sel au
maximum , au fur et mesure que celui-ci se transforme en sel au mioi-
mum , d'apr^ une Equation analogue a celie que nous avons donnde k
propos des sels ferriques. Cette reaction se produit, selon toutes proba-
bility, toutes les fois que la chaleur de formation du sel au maximum est
inferieur k la chaleur de formation du sel d'argent, et c'est ainsi qu'U
est possible d*expliquer pourquoi certains sels au maximum affaiblissent
les images aux sels d'argent, iorsque d'autres ayant le m^me acide sout
sans action.
B. : — Affaiblissiuis dont l'agtion 8*BXBRGB prircipalbmbnt
DANS LBS PARTIES 0PAQUB8.
Ge mode d'affaiUissement peut ^tre r^alis^ soit par une m^thode d^
tourn^, soit directement au moyen de composes peroxyde dou^ de pro-
pri^t^s analogues k celles de Teau oxygdn^e.
Dans le premier proc^^, qui a ^t^ indiqu^ par Elder, on transforme tout
Targent du dichd en chlorure par le ehiorure ferrique, puis on d/iveloppe
rimage avec un r^v^ateur agissant lentement, en arrdtant le d^veloppe-
ment avant que le clieh^ devienne trop opaque. On disiout ensuite le
ehiorure non rtfduit dans Thyposulfite de sonde.
tiette m^lhode, bas^ but un prinoipe tr^ int^ressant, est d'une appli-
cation quelque pen d^ieate k raison de Tincertitudd dans laqiiejle on ae
trouve IcM^qu'il s'agit d'arr^ter Inaction du d^vdoppataur.
Dans le deuti^me iut)o^^, on emploie des corps peroxyde , tels que let
persulfates, notamment lepersulfate d'ammoniaque , qui peuvent jouer k la
foil le r61e d*oxydantl et de r^dueteurs, suivant les conditions dans les-
qudles on les utilise.
, Jusqu'icii en dehors du persulfate d'ammoniaque, SO^ (NH^) dont noua
avons ^t^ les premiers k signaler Taction ourieuse .et k donner h mode
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GONGRiS DXS BOCliTfe SAYANTES. 39
d'empioi dans une ^de d^taill^^*\ deux autres suiittaiieet ont M
signaMef , qui produiseot des effete analogues k ceux que donne le pmut
&te d'ammoniaqne.
L'une d*elles est Veau oxy genie en solution aeidey indiqu^ epar le docteur
Andressen ; Tautre est le permanganate de potassium, em^doy^ ^alement
etk Mobtdanaade, qui a it6 pr^conis^ par le pnrfesseur Namias^'\ avee la
formule suivante :
Permanganate de potassium o''5o
Adde sulfurique concentre i oo
Eau 1,000 00
On pent admettFe que le persulfate d'ammomaqne et Teau^xyg^ncto
acide agissent d'une fa^on analogue sur Targent du cliche ; le premie, en
donnant un sulfate double d*argent et d'ammoniaque, d*apr^ I'^uation :
U deuxi^me, en donnant ^falement dtt sidfate d'argent, n 1* on additionne
Yem oxyg^^ d'acide sulfurique » par exemple, d'apris T^quation :
H*0* + Ag + SOW = aff + SO*Ag.
Nous avons, pour expliquer Taction partieuU^ du persulfate d'anuno-
niaque qui affaiblit beaucoup plus rapidemeut les parties intenses du dich^
cpie les parties l^gAres, fait interveoir la ration r^uetrioe seoondaire k
laquelle pouvait donner lieu le persulfiftte d'anunoniaque , en presence du
auUate double d'argent et d'anunooiaque« ruction qui pent itra repf^
•ent^ par T^quation suivante :
9 (SO*NH*) + a (so' <J J) + aH'O = aSO^HNH* + Ag» + 0\
Une ruction tout k fait analogue peut dtre obtenue avep Teau exyg^n^
adde t
H*0* + SO*H* + SO*Ag = aSO*H* + Ag* + 0*.
Nous avions pens^ que cette ruction inverse de la r^tiMi principale
tendait surtout k se produire k Text^rieur de la couche de gelatine r oil le
sul&te double d^ammonium et d^argent se trouvait en presence de Texeite
de persulfate, tandis qu'k Tint^eur de la eoudie le persulfate itait seule-
t*) Bulletin de la Socidte frangaiie de photographie , 1898.
'^^ Photographi$eh9 Correipondenz , 1898.
B^UkHn de la S<fci4t4 ik Fotografika italian^irfy 1899*
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40
SECTION DES SGIENGES.
ment utilise a disisoudre de Targent du dich^, la ruction inverse devant se
produire beauconp plus difficilement k cause de Tabsence de Texc^s de per-
sulfate d'ammouiaque. Gette hypoth^se, qui est ^galement applicable k
Teau dxyg^Q^, pouvait, dans une ceitaine mesure, expliquer ponrquoi
lies parties opaques, qui int^^seot une plus grande partie de T^paisseur
de la couche que les parties transparentes , ^taient plus rapidement dissoutes
que ces demi^res par le persulfate d'ammoniaque.
Notre th^rie a 4ti tr^ discut^ par divers auteurs, mais jusqu'ici
aucun d'eux n'a donn^ une explication satisfaisante de ce ph^nom^ae
curieux.
L'action du permanganate de potassium , en prince d'acide sulfurique ,
pent ^galement ^tre expliqu^ par des ructions analogues aux pr^c^
dentes.
On pent, en effet, suppose* que la dissolution de Targ^ent a lieu d'apr^
r^quation suivante :
3 (KMnO*) + Ag 4- 4 (SO*ff ) = SO*Ag + q (SO*Mn) + SO*K» + 4H*0.
Quant k la reaction inverse empfehant an permanganate d'agir sur Tar^
gent des parties transparentes qui est k la surface de la couche, on peut
admeltre qu'il y a tendance k d^poser de I'argent sur ces parties , d'apr^
r^quation :
KMnO* + 3 AgSO* = SO*K» + SO*Mn + Ag* + 0\
conmie dans le cas du persul&te d'ammoniaque ou de Teau oxyg^n^.
Signalons enfin les r^sultats n^tifs qui nous out ^ foumis par toute
une s^rie de corps suroxyd^ que nous pensions , a priori, devoir dtre des
succ^dands du persul&te d'ammoniaque ct dont un petit nombre tendent k
transformer Targent du cliche en oxyde et d^terminent, an contraire, un
l^ger renforcement, et par d'autres qui soDt sans action sur Timage, qu'on
les emploie en solution neutre ou acide. Ge sont : les periodates , iodates, les
acides iodique et periodique , les percUorates , chlorate*, les aeides percUorique
et chlorique, les bromates, les permolybdates , pertungstates , pervanadates ,
perborates alcalins.
Conclusions. — En resume, on pent condure de ce qui pr^cMe que les
corps susceptibles d*affaiblir les dich^s, en attaquant plus rapidement les
parties opaques que les parties transparentes, paraissent dire en tr^ petit
nombre et ne fonctionnent qu'en solution acide. Gette categoric de corps
semble limit^e aux persulfates, k Veau oxygenic et au permanganate de po-
tasse en solution acide, c'est-a-dire k des corps susceptibles, suivant les cas ,
soit de c^er de I'oxyg^ne, soit de foumir de Thydrog^ne.
Ce sont done des compost qui, bien que peroxyd^, difi^rent tr^ nota-
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CONQRfcS DES SOCrtl^S SAVANTES. 41
blement, au point de vue de ieurs propri^t^ chimiques, des affaiblissenrs
agissant smraltan^ment et uniform^eiit sur toutes les parties de Timage.
II
Ds QVELQVES PERFECTIONNEMENTS APP0RTE8 AUX METH0DE8 STETBOSCO^
PIQUES y par 'M. Debrun, professeur de physique au College de
Loudun.
n n'est pas un photographe qui n*ait 6i6 frapp^ de ce fedt : que ies vues
st^r^oscopiques ne joubsent pas, dans le monde photographique, de tout
ie succ^s auquei on aurait du s'attendre, en raison de la perfection des
sensations optiques qu'elles donnent Sdon moi, ceci doit dtre attribu^ k ce
fait, qu'un tr^ grand nombre de personnes ne per^oivent point ie relief
st^^scopique, par suite de la mauvaise organisation soit du st^r^scope,
soit de la chambre qui a servi k faire les ^preuves, qui n'ont aucune rda-
tion dans leurs constructions avec Tanatomie de Toeil de cdui qui regarde.
Moi-m^me j'ai pendant fort longtemps rejet^ loin de moi les ^preuves
8t^*^scopiques, par suite de Timpossibilit^ oil je me trouvais de faire
coincider les deux images. D'abord, je me suis assurd qu'il y avait une va-
riation de plusieurs mfllim^tres entre ia distance des prundles, suivant les
individus, que, dans toits les cas, cette distance n'exc^ait pas de 65 k
70 millimetres, ce qui m'a 6i& confirm^ par divers m^decins oculistes. 11
arrive m^me assez souvent que cette distance descend k 55 mfllim. 5. En
cons^enee, nous avons d^but^ par cr^r un appareil k foyer fiie, dans
lequd la distance entre les centres obliques des deux objectifs ^tait 6t4e k
60 millimetres. Bien entendu, des photographies aussi rapproch^ doivent
^tre fort petites et nous avons cm devoir adopter une distance focale
lement de 6 centimetres.
Une autre observation, faite sur Tceil, a permis de constater que, dans la
plupart des stereoscopes, les personnes qui y regardaient n'y arrivaient
qu*en louchant extr^mement et que ceci ^tait dii k la mauvaise position des
verres. En consequence, nous avons era devoir modifier profondement les
stereoscopes. D'abord, pour tenir compte des difierences d*ecartement des
yenx, les deux lentUies du stereoscope ont ete montees sur une vis k pas
contrarie, qui permet de les eloigner et de les rapprocher. En m^me temps,
chacune d*dles est montee sur une petite colonne qui pent tourner autour
d'on axe vertical, ce qui permet de varier Tangle que ferment les deux len-
tilles. Cette operation dispense d*une chose que j'avais crae de prime abord
necessaire et qui consistait k couper en deux la carte portant les images,
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42
SKCTION DES SCIENCES.
poor permMre de mettre lenr centre snr la ligne axialadei deux yeiix« J*«i
done hx6 la distance de« deux images comme ^ale k 65 millimetres; k
I'aide de la rotation d'une des deux lentilles , on am^ne la coincidence. Mais
il se produit encore alors une nouvelle difficult^ de coincidence ; les yeux
humains sont astigmates , ce qui fait qu'il n'est pas rare de voir une des
images &ire un certain angle avec sa voisine. Pour y obvier, le porte-image
a 6U dou^ d'un mouvement de rotation aulour d'un axe horizontal , per-
mettant de faire monter ou descendre une des images. Enfin, le porte-
image est dou^ d'an mouvement d'avant en arrik«, permettant d*aeeom'»
moder les images a la loogueur de la vision dislincte.
Bien entendu , la distance focale des lentilles du st^r^scope a ^t^ choisie
de telle sorte que leur foyer fut exactement le m^me que celui de Tappareil
photographique qui a produit les images. On arrive, de la sorte, k obtenir
la coincidence absolue entre les deux images, quel que soitle d^ut optiqae
de Toeil de celui qui regarde.
Ill
VSNSEIGNBMENT PBOTOGRAPHIQUS y
par M. Trutat, conservateur du Mus^e de Toulouse.
L*enseignement de la photographie est bien eertainement une des ques-
tions qui int^resse tous ceux qui s'occupent de photographie. Malheureu-^
sement, jnsqu'k ce jour, on a beaucoup parl^ de cet enseignement et 11 n'a
pas 6i6 fait grand chose : je veux dire par Ik que rten da stable, rien d'offi**
ciel (pour dire ie grand mot), n'existe encore ch^ nous, alors que, au
contraire, k T^tranger, Tenseignement de la photographie fonotionne Hga*
li^rement avec le plus grand succ^. Bt il est vraiment singnlier que iiotre
pays oil est n^ la photographie, oik die a re^u tous les perfectionnemmts
qui Tout transform^e , soit le dernier de tous au point de vue qui nous
oceupe.
Dans ces demies ann^es, nous avions tous esp^ voir la photographie
entrar au Conservatoire des arts et metiers, oar Ik i^tait sa place naturella.
Mais, aujourd'hui, tout espoir doit ^tre abandonn^ et les science sooiales
ont pris notre place, et feront probablement le bonheur du plus grand
nombre, ce que n'auraient jamais pu faire Tobjectif et la plaque sensible.
Pour nous, qui sommes encore terre k terre dans ces travaux inf^rieurs,
purement mat^riels de la photographie, nous devons penser k Tavenir de
notre art et cfaercher k le d^velopper encore, et pour cela former de nou'^
veaux adeptes, savants, amateurs, ouvriers.
A tous ceux'-lk, il fiiut un enseignen^ent, et cartas rimportance de la
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GONGRia DBS SOGI^Tl^S 6AVANTES. 49
photog^rapbie est assez grande aujourd'hui pour qae Ton daigne s^oceupor
d'eiie.
Nous le voyoQs, n*a encore rien fait, semblerait m^me ne vocdoir •
rien faire, et nous ne pouvons expliquer ce d^sint^ressement que par une
non-connaissance de la question.
J'ai hAte, cependanl, de faire remarquer que le Ministre de rinstruetion
publique, le premier et jusqu*a pr^nt le seul, s'est occup^ d^elle et lui a
donn^ une place dans ces reunions de soci^t^s savantes; et nous devons Tea
remercier tout particuli^rement, sans oublier toutefois que ee r^ultat ast
du, en grande partie, k notre cber president, et que o'est gr^ice k Da-
vanne qu'il existe une Section de photographies
Puisque nous avons, de ce fait, une existence officielle, il jm aemble
qu'il nous est bien permis de paiier de cette question d'enseignement de fa
photographie, et de demander, en haut lieu, qu'il soit enfin fait qudque
chose.
L utility de cet enseignement n'a pas besoin d'etre disout^ devnat vous ,
car vous ^tes tons convaincus par avance. Mais que doit ^tre cet ensei-
gnement? c'est 1^ une question qu'il convient d'examiaer.
S'il m'est pmnis d avoir une opinion, et je base ceile-ci sur une expe-
rience personnelle, poursuivie depuis pr^ de trois ans, je vous dirai que , k
mon avis, Tenseignement photographique doit :
1 ° Provoquer les ^des scieotifiques qui , seides , font marcher de Tavant
la photographie;
2* Former des ouvriers, en leur apprenant leur metier.
^ VoiUt les deux grandes cat^ories de travailleurs auxquelles doit s^adresaar
Tenseignement cpie nous demandons.
Ac6te, cependant, il ne faut pas oublier cette cat^rie si int^ressante,
si nombreuse, si importante au point de vue des industries qui foumissent
appareils et produits, je veux dire ies amateurs.
Oeeupons-nous, tout d'abord, de ces demiers, pour dire que li, sen-
lement, il a 6U hit quelque chose; que la Soci^td fran^ise de photographie,
par ses cours, a permis aux amateurs parisifflis de s'initier d'une manito
tr^s sufHsante aux travaux photographiques, sans paiier des autres cours
similaires organises par les chambres syndicales, soit par Tioitiative indi-
viduelle.
Ici, Texp^rience est &ite, les r^sultats sont acquis, ils sont complets;
done la chose est bonne , elle ^tait n^cessaire.
Mais, pour ces recherches, ces Etudes scientifiqaes , pour oes ouvriers,
pouvons-nous en dire autant?
Au Conservatoire des arts et m^tim, par deux fois, M« Laussedat a or-
ganist une strie de confi^rences sur la photographie; elles out eu le plus
grand sneers , je crois , . . . mais elles n'ont eu aucune suite et les sciences
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SECTION DBS SCIENCES.
sociaies . . . mais , ne parions plus de cela , les r^riminations proiong^s oe
servent k rien.
Tout est done encore k faire. Que faudrait-ii ? En deux mots : I'ensei-
gnement scientifique devrait comprendre toutes les donn^ de ia chimie et
de ia physique qui permettent d^expliquer, de diriger les manipidatioas
photographiques, car, il ne faut pas I'oubiier, ii ne faut pas cesser dele
dire : Tadmirabie dan de ia photograpUe modeme est parti du iaI)oratoire
scientifique. lA est Tavenir et nous ne pouvons pr^voir ce qu'ii nous est
r^rv^ de voir.
Mais, cet enseignement, T^tat pent et doit ie constituer, ii n*a qu*a vou-
loir, ii n*aura que i'em])arras du clioix, k Paris, pour r^unirle personnd
n^cessaire.
A c6t^, doit encore ^tre organist I'enseignement technique, et celui-ci
donnera k Industrie photographique les ouvriers qui lui sont n^es-
saires.
Je sais bien que le conseil municipal de Paris a d^ja tent^ d'organiser
i'enseignement de ia photographie k V4co\e Estienne, et nous devons tons
i en remercier; mais ici ia photographie n'est, en fait, qu'un accessoire, et
par ceia m^me elie ne pourra recevoir tons ies d^veloppements n^ssaires ;
il y a done plus k fidre encore.
A propos de cet enseignement technique de Touvrier photographe, j'ai
entendu dire quelquefois : trMais cet apprentissage ^ fait dans les iabora-
toires du professionnel; ii doit 6tre purement pratique et pas autre chose. «
C'est Ik une erreur grave, et tout ouvrier photographe doit poss^er une
certaine sonune de connaissances scientifiques, qui iui permettent de com-
prendre cc quii &it, de le faire mieux, et par ik il acqui^ra cette cod-
naissance indispensable : savoir parer aux accidents.
lA encore, me semble-t-il, Tfitat a le devoir d'intervenir, c'est k iui
qu'incombe la charge d'organiser cette ^oie de photographie profession-
neile.
Et que Ton ne nous dise pas qu*il n'y a pas lieu de s'occuper, aussi sp^ia-
iement que nous ie demandons, de ia photc^^phie : aujourd'hui elie est
partout, aujourd'hui elie constitue une industrie qui remue des millions;
elie est d^k importante, efle le deviendra de plus en plus.
Si ie conseil municipal de Paris a d^jk cherch^ k entrer dans la voie que
j^indique, je dois ajouter qu*en province chose pareille a 6i6 ^alement
essay^, et le conseil municipal de Toulouse, depuis trois ans d6jk, a orga-
nist un cours public de photographie.
Je ne peux vous dire comment est fait ce cours , moins que personne je
ne peux le juger, mais, ce que je peux dire, c'est que plus de cent auditeurs
out siiivi mon enseignement avec une assiduity remarquabie. Et cependant,
ce cours n'est, en r^aUtt, qu'un cours b^tard, insuffisant; il est un pen
scientifique, un pen th^rique, un pen pratique, et par consequent abso-
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CONGRiS DES SOClMS SAVANTES. 45
lament incomplet; mais enfin il pouvait, parait-il, inilier quelc[ues ama-
teurs et ouvriers, il a done ^t^ utile.
Comma conclusion k tout ceci, je demanderai done que la Section de
photographie du Gongr^s des Soci^t^ savantes dmette le voeu que le
Goavemement s'occupe de er^r un enseignement photographique com-
plet : Tun plus partieidi^rement scientifique, et Tautre essentiellement
pratique.
IV
Methods d'essai d'un bevelateur et d'une emulsion pbotooraphique ,
par M. HouDAiLLE.
Dans une communication faite, en 1896, k la Soci^t^ fran^aise de pho-
tographie, nous avions d^jk signal^ I'impossibilit^ de d^finir d'une fa^on
absolue la sensibility d'une Emulsion, si on ne fait intervenir en m^me temps
loutes les caract^ristiques du rdvdateur, e'est-k-dire sa composition, sa
temperature , sa dur^ d'action.
En poursuivant nos recherches, nous avons reeonnu que les quality
d'une Emulsion et d'un r^v^ateur pouvaient pratiquement se mesurer an
moyen de trois coefficients , savoir :
1° Le coefficient d'^nergie du r^vdateur, qui se mesure par le temps
n^cessaire k Tapparition des teintes successives du dich^;
2" Le coefficient de sensibility de la plaque, qui depend de la quantity
de lumi^re n^cessaire pour faire apparaltre un detail d'une dimension
connue;
3* Le coefficient d'opacit^, qui varie k la fois avee le ryvdateur et avec
i'^mulsion et qui est caraetyrisy par la transparence d'une teinte produite
dans des conditions connues.
Les relations entre ces trois coefficients sont assez precises pour pouvoir
^tre traduites par des formules math^matiques , sous la reserve expresse de
n'appliquer ces formules que dans des limites assez ^troites indiqu^es par
I'expyrience.
Coefficient d'energie du revelateur. — H existe entre la quantity de lu-
mi^re re^ue par r^mulsion, le temps d'apparition et le coefficient d'energie
une relation qui pent se repr^senter par la formule :
log(Qx<r) = ~.
6" est le coefficient d'energie.
t" la dur^e d'apparition d'une teinte qui a re^u I'exposition Q.
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M SECTION DBS SCIENCBIS.
Qtuiilt k & 1 c'est an coefficient tttim^que, dont on mesnre la rsAew* en
remarquant que f devient infini lorsque Qxo'=i;Q = i repr^sente done
ii quantity de lumi^ n^cessaire pour produire un commencement d'ei-
pre88ion«
Pour les plaques ettra^apideSi on trouve que Q est compiis :
entre i et 4: de B . M . S.
h 16
Pour les plaques k projection :
entre a et 8 B.M.S.
Pour les papiers au g^tino-bromure :
entre 10 et io B.M.S.
Pour le nonveau papier au g^atino-bromure d'argent de Guilleminot :
entre 200 et 800 B.M.S.
Si on ne connait pas la valeur de &, on prendra pour determiner le
coefficient d'^nergie :
0-= 10 pour les plaques extra-rapides;
o-=i, plaques h projection;
o- = ^ , papier au g^atino-bromure ;
(T = -i— , papier Guilleminot G . B.
5oo
La valeur du coefficient d'^nergie vane dans des limites tr^ ^tendues
pour une m^e ^midsion, suivant la composition et la temperature du r^-
v^ateur.
En operant sur des plaques exira-rapides, marque Lumi^re, avec le
r^v&teur k rhydroquinone-m^tal, dont nous avons donn^ la formule,
$ varie de 16" k ioo"^ suivant la quantity du Wcnnure, T^tat de dilution
du bain, etc.
Ce coefficient 6 caract^rise Taction du r^v^lateur et, par suite, il est tr^
utile d'en determiner une valeur au moins approch^e.
H suffit d'exposer une plaque pendant 1 secondes k faction d'tme botigie
plac^e k 1 m^tre et de noter le temps d'apparition de Id teinte. Eti doublant
ce temps , on a la valeur de 6",
La formide devient en effet :
&'
log (Qx<T)=logioo==-i = ^,
d'our^af.
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CONGHiS DE8 SOCl^'rtS SAVANTES. A7
Coimaissant eette valeor du coefficient d'^ergie , il est itb$ h/cHe de cal-
cuier ies durees d'apparition pour une exposition deteroiiuee*
(In revdateur d'un emploi facile correspond kO = 60".
Nous indiquons ci-dessous la dur^e de ta pose et le temps cpie met
rimage k apparaitre :
1,000 B.M.S 45'
100 B.M.S ao'
10 B.M.S 3a'
1 B.M.S.. , s 60'
^ B.M.S W
Si on a opdr^ a une temperature differente de 1 5 d^r^s , m ram^nera
le coefficient 6 k cette temperature moyenne en midtipliant par
temperature observ^e
La connaissance du coefficient dMnergiepermet done de se rendre coikipte
dans queUe proportion un diche a ete surexpose ou sousexpose.
En outre, ce coefficient intervient, comme nous k verrons plus^loin,
dans la mesure des deux coefficients qui servent a determiner la valeur d'une
Anolsion.
Coefficient de aeMtbiUte. — Nous deOnissons la sensibilite par la faculte
de percevoir des detafls tr^ fins, faiblemeot edaires.
Pour mesurer k sensibilite, nous utiliserons une loi assez curieuse qui
lie la quantite de lumi^re an diam^tre de Timage perceptiUe*
81 i. rtpre^ente en fraction de miBimMre le diamMre du detail pertep-
dble; Q, quantite de lumi^re; T", duree du developpement; <t, coefficient
de saisibilite, on a la relation ;
rww
N = <TxQxi,.
Si tt=i, T"=r, 0=1
a fepresente done la fraction de bougie-m^tre seoonde neceaeaire
pour faire apparaitre un detail d'un millimetre.
NoQs retrouvons, sous une autre forme, la definiticm de la limite d*im-
firessioa qui nous a servi k earacteriser le coefficiait d'energia
En genera) , il convient de ne pas prolonger le developpement au AfAk
i^kxd" pour eviter Tapparitioa du Toile g^nirsi oo de la teinte jamie.
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US
SECTION DES SCIENCES.
Cette formule pennet de calculer la c[uantit^ de Imnik^ n^cessaire pour
I'apparition de certains details.
Pour qu'un dich^ soit complet et fouiU^ , il faut que le ^ de millimetre
apparaisse dans les grandes lumi^res.
On en d^uit que la valeur de la quantity de lumi^re ne doit pas ^tre in-
f^rieure k i,35 B.M.S.
Coefficient d'opacite, — S'il ne s'agissait que de photographies documen-
taires, le coefficient de sensibility, tel que nous venous de le d^finir, suffi-
rait pour nous renseigner sur la valeur d'une plaque.
Mais, d^s quil s'agit d'obtenir une ^preuve positive, la vdeur relative
des diffi^rentes teintes du dich^ a beaucoup plus d'importance que Tabon-
dance des details.
II existe m^me une ^cole, celle des flouistes, qui ne consid^re Tenregis-
trement photographique qu'au point de vue de la gamme des teintes. Sans
adopter compl^tement cette mani^re de voir, il est bien certain que Tin-
fluence de la gamme des teintes dans la valeur d*un dich^ n'est pas n^[li-
geable.
Nous proposons de mesurer cette quality de F^mulsion par le coefficient
d'opacity.
Nous d^Gnissons le coefficient d'opacit^ d'une teinte par le rappoii; de la
lumi^re totale re^ue k la lumi^re transmise par cette teinte.
Pour qu'un cliche donne une bonne ^preuve positive, il feut que ce
rapport soit compris entre 26 et 5o pour les parties les plus opaques.
Un phdnom^ne special , que nous signalons k Tattention des physiciens ,
vient rendre assez delicate la determination de Topacit^ d'une teinte.
Nous avons v^rifi^, en effet, que le rapport de la lumik^ transmise a
la lumi^re re^ue varie non seulement avec la nature de la lumi^re, mais
encore avec son intensity.
La valeur de ce coefficient de correctioii nous a paru proportionnelle
Entouscas, pour d^finir Topacit^ d'une teinte, il est indispensable de
d^rmir en m^me temps la nature et Tintensite de la source de lumi^re qui
a servi k la mesure.
Pour nos essais, nous avons adopts la lumi^re diffiise pour mesurer
Topacite du n^gatif et la lumi^re d'une bougie pour impressiomier la
plaque sensible.
L'^cran jaune dont nous nous servons a pour valeur d'opacit^ : 5o k
la lumi^re d'une bougie, k la lumi^re diffuse, a5 k la lumi^ du
soieil.
IxM^qu'on op^re dans de certaines limites de pose et de dur^ de
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CONGRfeS DES SOCl^lfo SAVANTES. 49
d^veloppement, la relation qui lie Topacit^ aux autres donnas peut
8*^crire :
0=(wxQx-j^.
Q doit ^tre compris entre 3 et &o B . M . S.
T" enire 3 et 4 6".
Pour rdmulsiou Lumi^re, la valeur de (a est voisine de Tunit^,
Gr^ce ^ cette formule, il est done facile de connaltre Topacit^ d'lme
teinte quelconqae du cliche, pourvu que Ton connaisse le temps de pose.
Si on fait : T" = ke\ = 5o , « = i ,
on trouve Q= is, 5 B. M.S.
Cetle quantity de lumiere est strictement indispensable pour obtenir un
dich^ vigoureux.
On peut avoir un clichd encore utilisable avec w= ao, ce qui donne
comme limite inf^rieure Q = 5 B . M . S.
On en de'duit les limites extremes qu'il convient de ne pas d^passer
comme vitesse des obturateurs, en remarquant qu'un objectif diaphragm^
i — rdduit rintensit^ lumineuse dans le rapport de ^ de -4- >
10 * aoo 0.0 100
a de .
4.5 8o
En dt^, par belle lumiere difiuse ou beau soleil, les temps de pose-
limite sont les suivants :
F F F
To 673 O
1.11
Paysaffe, lumiere difmse — -r-
^ ^ 90 00 100
Paysage, plem soleil — r— ■; — — =—
^ " i5o 4oo 750
M. Guido-Sigriste parait avoir encore recul^ ces limites en supprimant
tons les faisceaux secondaires par Temploi d'un obturateur de plaque rasant
de tr^ pr^s la couche sensible.
Dans ces conditions, on peut prolonger la durde du d^veloppement
jusqu'a x^B\ soit 4 fois plus, sans que le cliche se voile ou s'emp^te, et,
par suite, on peut quadrupler les chilfres ci-dessus.
Avec un Planar, on pourra done obtenir un cliche^ complet en de
seconde k la Imniere diffuse et en — ^ — de seconde en plein soleil.
3,000
Procede operatoire. — Nous avons r^Ussi a determiner les trois coeffi-
cients d'^nergie , de sensibility et d'opacit^ au moyen d'un seul cliche.
Sciences. ^
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50 SECTION DES SCIENCES.
A cet elfet, nous avons transform^ on chlissis positif 6ix9 en une
. sorte de seDsitom^re.
Une coulisse mobile permet d'effectuer quatre poses sur la m^me
plaque; enfin, dans le sens longitudinal, la moiti^ de la plaque 6^x9
est recouverte par un veire jaune double d'une toile mdtallique du
n** 1 35 , dont chaque intervalie correipond ^ ^ de millim^.
Uopacit^ du verre jaune a pour vateur, 5o k la lumi^re d'une bougie,
3a & la lumi^ diffuse.
On place la plaque h essayer dans le chAssis et on pose 10", ao", 3o%
40", k la lumi^re d'une bougie plac^e k 1 m^tre.
Les portions de la plaque, plac^es derriire le verre jaune ne re^oivent,
par cons^uent, qu'un cinqui^me, deux cinqui^mes, trois cinqui^mes et
quatre cinqui^es de bougie-mfetre seconde.
On note la dur^ d'apparition t du carr^ pos^ 10* et on y arrive assez
exaciement, parce qu*on est averti par Tapparition successive des carr^
pos^s 4o^ So* et ao*.
On arrdte le d^vdoppement lorsque le carr^ pos^ ^ de B.M.S est vi-
sible sur le cliche et on note le temps T.
On lave , on fixe , on s^he k Talcool et on tire un positif sur papier k ia
himi^re diffuse.
On note le carr^ qui a la m^me opacity que le verre janne, soit 10" la
pose correspondante.
Ges trois cbiftes, dur^e d'apparition, dur^ du d^veloppement permet-
tant de distinguer le ^ de millimetre avec une pose de o,4 B . M . S , quan-
tity de lumi^re correspondaiit k une opacity 33, permettent de cal-
culer <r, au moyen des formuies cit^s plus haut.
Avec une Emulsion Lumi^re, n" 94i4, nous avons trouv^ les chiffi^
suivants :
Bain neuf, hydroquinone-m^tal (t=8 d=a8" w=i.5
Bain vieux, charg^ de bromure tf=s=i9 ^rrsSa" «=i.i
Bain etendu de 9 fois son volume d'eau. at»(i5 9=180'' o^^so.aS
On voit que, par Taddilion d'eau et de bromure, on pent ^Ire absolO'
ment maitre des caract^ristiques d*un r^v^ateur.
L'essai des papiers au g^atino-bromure ou des plaques h projections
pent s'effectuer par une m^thode analogue avec quelques modifications.
On doit chercher a mesurer :
1 ° La quantiti^ de lumi^re n^cessaire pour donner une trace d'impression ;
a" La dunfe du d^veloppement qui fonrait un ton noir pour une quan-
lile de htmi^re 5o fois plus grande.
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CONGRilS DES SOCI^T^S SAVANTES. 61
Les plaques au lactate Guilleminot donnent les resultats suivants avec le
bain hydroquinone-m^tal dddoubld :
1** Quantity de iumi^ n^ssaire pour obtenir trace d'impresBion
-iBB.M.S;
Pour obtenir du noir absolu, il faut d^velopper 90" pour
Q = 75oB.M.8;
si, au contraire, on emploie ce genre de plaques comme Emulsion destinee
h foumir des n^atifs, on trouve :
1 r» //
<y = - 0=^0 6) = 0,09,
Conclusions, — En soumettant ie r^ultat de nos recherches aux membres
de la Section de photographie du Congr^ des Soci^t^ savantes, nous
appdons leur attention sur i'utilit^ de remplacer les graduations empi-
riques des sensitom^tres par des coefficients ayant une signification essen*
tiellement pratique.
Plusieurs de mcs coU^gues m'objecteront peut-^tre qaih obtiennent
d'excellents dich^ sans s^embarrasser de ces coefficients d'^nergie, de sen-
sibility et d'opacit^; mais, de mon c6te, je pourrai leur r^pondre qu'il
existe une satisfaction plus grande que cdle de produire une belle ^preuve ,
c*e8t de savoir pourquoi on a r^ussi.
Substituer le raisonnement k Tempirisme , c'est le v^table moyen de
marcher rapidement et sih*ement dans la voie du progr^.
V
Expose sommaire des phenomenes meteorologiques survbnus,
AUX XVn'ET XV SlECLESy dans lbs ANCIENS dioceses de pAMIERSy
MiBSPoiXy CousBRANSy RiEux ET Alet^ par M. Tabby Eugene
Ferran , secretaire adjoint de la Soci6td ariygeoise des sciences ,
lettres et arts.
AVANT-PROPOS.
Nous avons minutieusement recherche dans les Archives ari^geoises et
toulousaines et, k leur d^faut, dans les auteurs myridionaux , les traces
laiss^es par les divers phynom^nes myt^orologiques qui se sont produits k
travers les si^cles dans la region d^sign^e aujourd'hui sous le nom de
D^partement de TAri^ge et qui, avant la H^volution, appartenait, au point
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52
SECTION DES SCIENCES.
de vue de la juridicdon ecd^siastique, aux cinq dioceses de Pamiers, Mire-
poix, Gouserans, Rieux et Alet Nous avons not^ tous les renseigneroents
que nous avons pu d^uvrir, de la p^riode la plus recul^ de notre his-
toire jusqu'au milieu du xix* si^le, sur les grdes, les temp^tes, les grands
froids, les s^heresses extremes, les grandes pluies, les inondations, les
tremblements de terre, etc. Un r^l int^r^ s'attache k ces observations, qui
nous r^vMent bien des traits ignore de la vie de nos p^res.
En extrayant de ce recueil, encore forc^ment incomplet, ce qui conceme
les xTu* et xYui* si^es, il nous sera permis de nous apitoyer sur les
mdbeurs du pauvre peuple, qui n'avait pas alors, pour r^parer les ravages
de la nature trop souvent mar&tre , les innombrables bienfaits que la nou-
velle organisation de la soci^t^ a procure aux generations actudles par
les secours gdn^reux et r^guliers dont les dasses agricoles sont Tobjet de
la part des pouvoirs publics, et pai* les indemnites que les compagnies
d'assurances ont trouv^ moyeo , en ^cbange d'une faible retribution an-
nuelle, de distribuer en cas de d^sastre. Sans doute, 1e pouvoir royal
accordait parfois des reductions d'impAt, et les riches possesseurs de do-
maines — seigneurs, ev^ques, chapitres, abbes, grands decimateurs —
consentaient de temps h autre k ali^r les charges et redevanoes de leurs
fermiers. Mais ces all^gements fortuits dependaient trop du bon piaisir
pour ofitir des garanties suflSsamment stables aux populations rurales,
victimes des elements dechaines. Nous ne pretendons pas neanmoins
affirmer que les progr^s realises aient atteint ie dernier degre de la per-
fection. Le progr^ existe, mais tout n'a pas encore ete fait pour maintenir
attaches k la terre nourrici^re les vigoureux pionniers des champs.
On les voit, tristement seduits par TappAt des grandes vflles, preferer k
Tair pur des campagnes, cultivees jadis de generation en generation et qui
assuraient a leurs p^res Tindependance et le caime d'uoe vie modeste. Tat-
mosph^re viciee des usines, le surmenage debSitant de Tindustrie k en-
trance, ou Texistence aventureuse et pleine de perils des chercheurs de
fortunes rapides et les decevants attraits de Taicoolisme, ce terrible fieau
des societes modemes. Nous oublions trop que rrle paysan, chez lui, semant
le seigle et poussant la charrue, constitue par excellence la force vive du
pays 9) et que, (ttransporie dans les cites , il ne fera jamais qu'un instrument
de trouble et qu'un agent de seditions ^^K
Moins favorise qu'aujourd'hui du c6te des institutions sociales, le peuple,
dans ses revers, avait, aux Ages de foi, le prerieux avantage de savoir
recourir aux consolations supr^mes de la religion, m^re tendre et compa-
tissante qui a le secret divin de rendre la souffrance douce et aimable en la
faisant accepter comme une expiation du mal et comme un gage assure de
bonheur etemel.
La Vdritefran^ue ilnndi 12 mars 1900, Sain t-Gayrac.
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CONGRilS DBS SOCI^TUS SAVANTES.
53
La vie est aujourd'hui plus confortable qu'autrefois, mais elle est aussi
plus complexe et plus difficile.
L'habitant des campagnes, comme Touvrier des viiles, est plus instruit,
mieux log^, mieux v^tu qu'autrefois, plus recherche daos ses godts, plus
avide de plaisirs frivoles, plus ^pre au gain, plus ambitieux, mais il n'est
assur^ment pas plus gai et plus beurieux que ses devanciers.
Les tortures du donte, les agitations st^riles de la politique, les ravages
de r^goisme dans les Ames contemporaines, qui n'ont gu^re plus de foi et
d'id^, doivent nous rendre attrayante T^tude d*un pass^ agit^ d'^preuves
et de tristesses, mais embelli et fortifi^ par les croyances, par Tattachement
aox traditions ancestrales et par I'union f(^conde des coeurs et des voiont^s.
Au reste, T^preuve est le lot de Tbumanit^, et Ton pent dire que cbaque
si^le a eu sa grande part de calamit^s et de douleurs. ffL'homme, ^oit
M. Jides de Lahond^s, se chercbe lui-m^me en interrogeant sa destin^
dans r^tude de Thistoire comme dans Texamen de la nature. II se plait k
retrouver dans la vie de ses devanciers les difficult^s qui Tassaillent, les
Amotions qui Taoiment, les esp^rances qui le soutiennent. II s'apercoit que
nolle p^riode n'a 6i6 exempte d'^preuves et de souflFrances, souventfort
analogues k celles dont il croyait ^tre accabl^ pour la premiere fois, et
qu^^tudier Thistoire c'est parcourir la voie douloureuse sur laquelle che-
mine rhumanit^. Peut-^tre qu'apres s'^tre convaincu de la similitude des
destinies k travers des diffi^rehces purement ext^rieures, il reconnaltra que
la juste et mis^ricordieuse Providence a r^parti k toules les generations
bumaines la m^me somme de peines et de joiesn
Comment se fait-il que nos p^res se soient complu k relater en detail
dans leurs archives les malheurs qui les ont frappds, tandis qu'ils ont
laisse le plus souvent dans Tombre les ^vdnements heureux dont le Gid
parsemait de temps k autre leur existence? Un savant auteur, M. C. Maze,
donne une saisissante explication de cette singuli^re anomalie :
(rL'homme oublie facilement le temps qu'il a pass^ dans le bien-^tre,
mais il garde volontiers le souvenir des jours d'^preuves. Aussi, si nous
ouvrons Thistoire, nous y trouvons, dans tous leurs details, les hauts foils
et gestes des ravageurs de nations que Ton gratifie du nom de conqudrants.
Les actes admirables et essentiellement louables des g^n^reux bienfaiteurs
de rhumanite ou des hommes de g^nie qui n'ont chercbe qa'k ^tre utiles
aux autres, lorsqu'ils ne sontpas enticement passes sous silence, tiennent
bien peu de place dans nos chroniques.
(fLe m^e esprit a preside k Tenregistrement des ev^nements dimat^-
riques; ceux d'entre eux qui ont poor cort^e la souffi*ance et la misCe
ont 6i6 soigneusement notds. Aussi est-il relativement focile de retrouver
dans les historiens la trace des grands hivers, des inondations d^sastreuses,
Annakt de Pamiers, t. II, preface, p. xii?.
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SECTION DES SCIENCES.
(1(98 s^cheresses oaiamiteuses, des gr^les et des temp^tes d^vastatrices. II
n'en est plus de m^me des pluies raod^r^es et r^guli^rement i^parties, des
^t^s temp^r^ et des hivers doux. Pour ce qui conceme ces demiers, en
particidier, les travaux des observatoires montrent qu'ils sont plus fr^
quents que les grands hivers. Gependant, lorsqu'on parcourt nos vimlles
chroniques, on trouve que la proportion est coinpl^tement renvers^; c'est
k peine si quelcpies hivers doux apparaissent , noy^s entre de noinbreux
hivers , tous plus horribles que tons ceux que Ton avait vus de mdmoire
d'homme^'\i»
xvn* sxicLB.
1606. L'inondation du a septembre 1606 fit de grands ravages a
Belpech ; elle emporta le pont et la porte de Tournefeuille.
[Manuscrit conserve au presbytfere de Belpech (Aude).]
1612. nVsiU mil six cent dou«e, il y eut une grande s^heresse sur la
terre et demeura sans pluie Tespace de quatre ou cinq mois que peu ne
fut , tellement que pour apaiser Tire de Dieu , Ton fit de grandes proces-
sions. C'dtait que Ton diait de viile en vilje , comme de B^ziers a Carcas-
sonne , et ceux de Carcassonne k Limoux ; ceux de Narbonne a Perpignan ,
pays du Roussillon; ceux de Fanjaux k Castelnaudai'y, et ainsi faisaient les
autres lieux. Nous autres de Lavelanet alWiines k Laroque le 3 juin avec
notre procession; ceux de Laroque vinrent en notre ville le 97 mai. Le
m^me jour nous allies aussi a \illeneuve [d'Olmes] et ceux de VOleneuve
k Lavelanet, et aussi ceux de Bdnaix et ceux de Saint Jean; et all&mes
auissi k Montferrier. Le tout s'est fait sans mandement du cur^, ni m^me
de ri^v^que. Toutes ces processions se firent partout le mois de mai et le
mois de juin en Van que dessus. Fait par moi pai ce que c'est vrai et me
suis signd.Ti
BmssAUT, vicaire.
[Begistre de T^tat civil de Lavelanet (Ari^ge).]
161 3. Une extreme s^cheresse s^vit k Bonnac et dans le pays d'alentour.
Les r^ooltes ne purent venir hormis quelqaes tardiveaux qui permirent
aux habitants de ne pas mourir de faim.
[Archives particuli^res de la famiile Lannes-Cambon , k Pamiers.]
1612. En vue de la ditette qui commencait k s^vir dans la contrde par
suite de la grande s^cheresse, les consuls d'Ax ddcrdtk'ent, en mai 1619
ffqu'on ne pourrait vendre du grain qu^aux gens du Consulat et k ceux du
C. Maze, Essai historique sur les hivers doux, (Le Cosmos, revue de»
sciences et de leur application, n° 681, tk mars 1896.)
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CONGR^S DES SOClA'rtS SAVANTES.
55
Lordadais pour leur nourriture seolementt). Dtfense fut faite aux habitants
de la viile, des villages, de Savignac et de Perles, de transporter du bi^ en
dehors des limites du Consulat, trsous la peine de lo livres et confiscation
du grain*.
[Arehives mmiieipales d*Ax-le»-Thenne8 (Ari^ge).]
1613, Dans ia demande en reduction d*impAt8 que ies habitants de la
baronnie de ChAteau-Verdun adressirent aux comniissaires des ^tats de
Foix, charg^ de proc^er a la confection des r6]es sous Louis XIV, nous
lisons :
ffQue la plupart des fonds de ladite baronnie est sur le penchant des
montagnes qui Tenvironnent, et il y faut plus de semeoces k cause des
neiges et du froid; et d*ailleurs ledit fonds est expos^ aux torrents et ra-
vines qui lui causent un notable prejudice; comme il sera ais^ k nos dits
seigneurs commissaires de v^rilier, s'ils prennent la peine de se porter sur
les lieux, oil ils verront que tous les villages de ladite terre y soot sujets,
$t particuliiremmt Verdm, ou vtn^t'Cinq mamttM fwrmt mportiu
I' an J mime regime courut ri$qu$ d'etre r9m>er$ee, et l$9 mart* furmt
dijiewi0peU9 0I beaucoup de pike$ de terre furent enti^renmt ruinSee, iom
avoir pu itre remieee, oomme il parait encore par la grande quantiti de
rochere que h torrent y emdmit. Et cette annie h dit village a failH (pirir)
dane la mime incmmodiie. Albih, Aeton, Peek, Larcat, en ont ete ami
memnmodee, et Barnn en a refu un ei grand dommage, eoit auw maiiim»
soit aux champs, vignes et pres, qu'on I'estime d plue de sia mille livree,
ay ant ete emporti le meilleur fonds dudit lieu, mime plusieurs betee d laine
et le pastear qui leu gardait,
ffQue les habitants de ladite baronnie soutiennent k leurs irais et d^
pens neuf ponts sur les rivi^ de TAri^ et d' Aston dont la d^pense est
fprt considerable, particuliirement de celui de Saint-Martin, oil toutela
Yoiture de la montagne passe, qui leur codte, cette ann^, 700 livres. lis
•OQt presque tous les ans obUg^ k de pareils frais. Les autres [^onts] sent
La baronnie de Verdun ^tait compost des dix villages de : Gastel- Verdun,
lee Ctbtmies, Albi^, Pe«b, Aston, Lamt, Sinsat, Bouan, Auloi , Verdun, qui
apparteaaiant m toute justice, haute, moyenne ft basse, au seigneur de Gu*
daoes.
W L'inondation de iSjS, qui emporta un$ partie de Verdun dan$ la nuit du
adjuin, pre'serUa les caracthee de celle de i6t3. On serait tente, dil M. Pasquier,
archivisle de la Haute-Garonne , d'en conclure que le JUau se manifesle a des
epoques de'terminees et sevtt chaque fois dans des conditions analogues,
D*apr^ M. Pasqiiier, la requite des habitants de la baronnie de Verdun ,
qui ne porte pas de date, a ^le vmitemlilablement r^di^^^e en 1671, ann^e
pendant laquelle le Roi fit proc^er k un d^ombrement et k una revision des
doodaines de Tl^tat dans ie eoint4 de Foix.
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56
SECTION DES SCIENCES*
de moindre codt, mais, comme ils sont en grand nombre et que la riviere
les emporte souvent, la d^pense en est plus grander.
[ Demande de reduction d^imp^ts pr^sent^ sous Louis XIV par les habitants de
la baronnie de Chateau- Verdun. Archives d^partementales de TAri^e.]
1613. Les revenus du convent des Augustins de -Saverdun furent
an^ntis en 161 3 par une gr^le terrible qui ravagea la juridiction de Sa-
verdun, le 8 juin; les ruisseaux d^bord^rent et ensabl^rent les champs
converts de moissons.
[Archives municipales de Saverdun (Ariige).]
1613. La tradition, tr^ vivace encore dans les villages d'Amigud,
Senconac, Caychax et Endoumens (canton des Cabannes-Ari^ge), assure
que les habitants d*Amiguel furent forces par une inondation de quitter
leur ^glise et leur pays, lei Fhistoire prAiise vient au secours de cette tra-
dition; car, d'apr^s des documents authentiques, graves sur des livres et
des pierres hdraldiques comm^moratives de ces faits, c'est en i6i3 que
les eaux parties de Sourdeing, comme en 1876, enlev^rent k Verdun
95 maisons. Tout le territoire de Sourdeing, depuis Arniguel jusqu'k Eii-^
doumens, IMtendue de a kilometres, fiit aussi entrain^ par Tinondatioii
pour ne laisser h sa place qu'un immense et profond ravin qu'on voit
encore aujourd'hui. Les gens d' Arniguel n'ayant plus de champs k cultiver,
abandonn^rent done leur ^g^se et leurs maisons, pour descendre k
Verdun on aux Cabannes.
[Notice mamuerite sur V^glite disparue de Notre-Dame de Chamarieu (ArUge), par
M. Tabb^ Labrousse, cur^oyen des Cabannes- (Ari^ge),juillet 1893.]
1618. L'hiver de Tann^ 1618 fut remarquable par Tapparition d'une
com^te qui, selon un auteur contemporain {Hist, Gramondi, p. 70 et suiv.)
T^tala, pendant trois mois sa longue chevelure au milieu de Tespace. Elle
brillait la nuit d'un si vif ^clat, qu'on aurait dit qu'elle allait incendier le
ciei. Depuis mille ans , il n'^tait apparu une com^te plus grande et plus
effi*ayante. Aussi quelques ^crivains ne manqu^ent point de faire r^-
pandre le bruit que cet astre de mauvais augure pr^sageait des guerres et
des s^tions pendant de longues ann^sr?. Les nouveaux troubles qui
s'dev^rent dans la province, k la fin de Tann^e suivante, accr^t^rent
Terreur populaire que la com^te avait fait naitre.
[Gastillon d'Aspet, Le ComUdeFoix, t. II, p. 346.]
1621. Une cruelle disette se faisait dors sentir dans le pays de Foix;
la r^olte du bl^ avait M nuUe; il ^tait impossible de s'en procurer des
pays voisins, k cause de la guerre qui accaparait tons les vivres. Dans
cette circonstance , les cit^s de Pamiers, de Maz^res etde Saverdun, que
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coNGRi:s DES socd6t^s savantes.
57
les catholiques (eDaient assi^g^s, ne pouvaient maDipier de se reodre.
Mais par un sordide calcul qui ne fait pas I'eloge des seigneurs de cette
^poque, ies nobles des environs, qui avaient monopolist les grains, les
vendaient aux gamisons de ces trois places k un prix exorbitant.
[GastiUon d^Aspet, Le ComtS de Foix, t II, p. 35o.]
1623. rrLe 7 mars iGaB, a M enseveli [k Ax] maitre Armand Cas-
telnau, marchand de la pr^nte ville, et pareur de draps, apr^s avoir dd-
votement re^u les sacrements de notre sainle mire £g^se. Son corps repose
en paix au stpulcre de ses anc^tres, pr^ du clocher de la grande ^se.
11 est mort Tan de la neige; cette ann^ a commence a neiger k la Tons-
saint et a durt toujours sur terre jusqu'k la fin du Car^me, qui ttait le
1 5 avril an que dessus.
Perperb, vicaire.
[Registre de i'^tat dvii de la commune d^Ax-les-Thermes (Ari^e).]
1625. L'inondation du 8 novembre 1626, demeur^ calibre dans les
annales de Belpech, fit monter les eaux de THers par-dessus les ponts et
la place au foirail.
[ Mannserit conserve an presbytire de Bdpech. ]
1627. Le due de Rohan, chef des Rtform^, parlit de Mazires dans la
nuit du 10 novembre 1637, et apr^ plusieurs sondages pratiqu^ dans le
lit de TAriige, entre Saverdun et Pamiers, passa assez diflScilement la
liviire avec son arm^ , k la pointe du jour ; die etait en eifet tellemeni
grossie par les pluies recentes, que la cavderie dut prendre en croupe les
fantassins; malgrt cela de nombreux soldats se npyirent et une partie des
armes fut perdue ^^K
[Archires munieipales de Saverdun.]
1629. Deux bandouliers ou brigands de montagnes, de Saurat, (rung
nomm^ le Diable et 1 autre Faucanv^ se pr^ntent aux consuk de Foix et
sollicitent un secours de deux pistoles trpr^tendant que la neige les a
assaiUisn.
[ao d^cembre 1639. Begistre des d^b^rations da Gonseil politique de la ville
de Foix.]
1632. ffLe 18* de juin i63a , Jean Carol fut ensevdi dans le dmeti^re
commun de Saint-Vincens [de Foix], en nostre paroisse, ayant 6i6 surpris
par une grande inondalion d'eau devant une vigne k Flassa, laquelle inon-
dalian camee par un grand tonnerre accompagne de beaucoup de gresh, k
Rohan eotra dans Saverdun ie la novembre 1697.
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SECTION DES SCIENCES.
rmon de cpioy I'eaue I'avoit port^ mort et niid jusques au lieu dit Gamp-
bentous et daas une vigne appartenant h noble Jehan Battide dadict Foix.ii
Delescazes , recteur de Fob,
[Re^tre des mortuaires de la mairie de Foix.]
1634. Dans la reunion du Conseil politique de la ville de Foix du
3i Janvier i634, on constate que rrie vent a fait certain ravage et ruyue
a la tour du pont joignant la maison de M. 1e juge Magen.
[Registre det d^b^rations du Gonaeil politique de la ville de Foix.]
1637. ffCette ann^e 1687, il a fait un des beaux Car6meB qu'ii ait fait,
je pense , depuis la cr^tion du monde. Le beau temps a commence ie
premier jour de Gar^me et a dur^ tout le mois de mars, sans pleuvoir, que
le jour de Notre-Dame une petite rosee douce comme en et6y et apr^ a
continue jusques k PAques et encore jusqu'au a 4 avril, vendredi apr^
Quasimodo. r>
Perp^re, vicaire.
[Registre de T^tat civil de la commune d*Ax ( Ari^ge).]
1639. Dans le proc^verbal de la stance du Gonseil politique de la
ville de Foix du i3 aout 1639, on lit que rrles inondations ont sap^ et
ruyn^jj lea fondemenls du pont de TArget, et gki4 les chemins de Rieu-
court^s.
[ Registre des deliberations du Conseil politique de la ville de Foix. ]
16A0. Une inondalion emporte le moulin banal de Saverdun.
[Archives de Saverdun.]
1653. Une terrible inondation de rHerg ravage la vilie da Mirepoix.
mine le cimeti^re situ^ au nord de ia ville k pen de distance de la riviere
et d^uit la cbapeile d^i^ k Saint Michel archange qui avait tpois autals ,
deux doehes et lea oraementa n^cessairea au service divin. On put faavtr lei
ornements et les doehei, qui (urent d^pos^ au couvent des Trinitairea.
La ville de Mirepoix, coostruite vers Ian 1000 sur la rive droite da
I'Hera et soui la prolectiou de cbAteau fori de Terride, diaparut a son
tour, conune celle d'origine celtique qui avait exists soui la domination
romaine, sur la rive oppos^e de la riviere.
Une inondation extraordinaire, airiv^e le samedi 16 jum iSiSg et que
gFoasit encore la nature d'un lae prhu ie Puivert, la d^truisit eompl^tement;
le oh&teau fort, que sa position ^iev^ pr^serva, resta seul debout, t^moioi
du d^tagtre horribie qui tema la mort et T^pouvante dans )a conlr^e. Get
dv^nement est rappel^ en ces termes dans un m^moire imprim^ en faveur
de dame de Roquelaure, veuve d* Alexandre de Ldvis, marquis da Mire-
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CONGRfeS DES SOGI^T^S SAVANTES.
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poix : trAnno Domini i^Sg, et die Sanctorum Cirici et Jiditae, fuii desolata
Civitas mirapicensis per inmdaiionem aqmrum,y> Les habitants qui purent
se sauver all^rent sMlablir sur la rive gauche de la riviere, Ik ou la ville
existe aujourd'hui , a Tentr^e d'une for^t appel^e Pleine-Fage et sur un
plateau ^leve de 34 pieds au-dessus des eaux moyennes de THers. Ceat
set^r^ de terre et sans doate aussi le hois de la for^t de Pleine-Fage , qui
n' existe plus, furent donnas, par le seigneur, aux habitants qui eurent a
fonder une nouvelle ville.
' [Histoire manuscrite et inedite de la vUle de Mirepoix (ArUge)^^\ document du com-
mencement du xdl' si^de.]
1654. ffLa r^colte Put si m^ocre dans le Capsir que la famine fut
afireuse; on attribua la cause de cette calamity aux sorciers ou eonjureurs.
Les habitants du Capsir firent monter de Carcassonne un homme qui avait
la reputation de connaitre les sorciers et de savoir lever les sorts. Ce mei-
beureuxmonta k Rieutord, prit au hasard trente-deux femmes, et les fit
i^teuir prisonni^res par le bayle. On n' avait qu'a fixer le genre de suppliqe
a leur faire subir; on choisit le feu. Les cur^s, au d&espoir de ne pouvoir
calmer )a rage populaire, avertirent du crime qu on diait commettre le
cur^ de Rouze, vicaire forain, qui se rendit en toute h^te k Met.
ffA cette nouvelle, Monseigneur de Pavilion se mit en route, malgr^ la
pluie et la neige, Avant d entrer dans le pays de Sault, il lui fut reprdseut^
que le vent, la neige, le tourbillon et les sentiers impraticables rendaient
son voyage impossible, L'^ v^que congddia les guides et les eccl^siastiques
de sa suite, sauf le cure de Rouze et deux domestiques qui ne voulurent
pas Tabandonner. Hs affront^ent le mauvais temps , et mirent deux jours
pour parcourir Tespace de quatre lieues. Apr^ s'^tre repos^ une nuit h
Rouze , comme les mulets et les ehevaux ne pouvaient sortir k cause de la
prodigieiue qmntite de neige, ils repartirent k pied, prdc^^ de quelques
paysans qai fray^rent un sentier dans la neige k travers le Donnezan , le
col des Ares et le Capsir. Comme les maris des fenmies accuses s^oppo-
saient fortement k ce qa'on les ex^ut^t. Pavilion eut le temps d^amva*
k Rieutord, pour confondre Timposteur et arracher ces malheureuses
femmes k uue mort cruelle. L'evdque fit venir devant lui ce devin et une
des femmes inculpdes, et lui demanda comment il savait qu'elle dtait
sorci^re. L'imposteur, qui vit le curd de Rouze dcrire les demandes de
rfiv^ue et pr^t k recueiUir ses rdponses, se.troubla. Cependant il afBrma
que cette femme avait la marque distinctive des sorciires k la t4te. L'fiv^que
lui fit raser la t^te et on ne trouva rien. Sur les menaces de Pavilion, le
devin implora sa misericorde et la vie , en presence des Capsinois , pr^ts k
le mettre en pieces. Pavilion mit en liberty les trente-deux prisonni^res;
Les ddsastres qu'il signale sont eiDnfirm^s par tous les auteurs m^ridionaux.
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SECTION DES SCIENCES.
et I'homme de Carcassonne fiit remis entre les mains d*un officier, gou-
verneur de Perpignan, qui ^tait venu dans le Capsir avec des archers
pour comprimer IMmeute du peaple.T)
[Archives de la famille de Roquelaure, a Garcaniires, canton de Qu^rigut
(Ari^ge), recueillies et consenr^ par M. Tabb^ de Boquelaure, core de
Ganac, auteor de YHistoire de la haute valine de VAude.]
1660. En juin 1660, tremblement de terre dans le midi de la France;
plusieurs sources chaudes des Pyr^n^ se refroidissent au point ipi'dles
ne servirent plus k Tusage auquei on les employait auparavant.
[Memorial portatif de ehronohgie, de biographie, d'tfconomie politiquie, etc —
Paris, Verdi^re, iSaa^ page agS.]
1 667. Dans la stance des £tats du pays et oomtd de Foix , tenue le 1 aout
1667, de La Fleuri^que, lieutenant dugouvemeur du chateau etde laville
de Foix , pr^sente une requ6te qui int^resse tout particuli^rement Thistoire
des tours comtales. Entre autres choses, il expose que lorsque la foudre
tomha sur la tour ronde du chateau, ou sont les archives de la province, il
employa ses soins et sa bourse pour faire couvrir rrladicte tour et chambre
ou sont les archifs , et du despuis a toujours continue de prendre le mesme
soin pour la conservation desdictes archifs ». 11 demandedonc h Tassembl^
de rindemniser. Malgr^ Topposition de Monseigneur de Gaulet, qui pr^ide
en sa quality d*£v^ue de Pamiers, on lui accorde, k Tunanimit^, 3o louis
d'or de 1 1 livres pi^.
[Archives d^partementales de l*Ari^ge et la Vie mUiUwre d Foix et le rdle du cMi-
teau, de i63o d i6j5, par M. 6. Doublet.]
1670. rrLe a5 juin 1670, un ouragan furieux, qui ddracina un grand
nombre d'arbres, s'abattit sur le tailiable de ce present lieu du Yemet de
Gante-Reines; il fut suivi d'une grande pluie, mesl^ de grede, qui en-
dommagea fortement les r^ltes et fit d^rder les cours d'eau k travers
les prairies qui demeur^rent ensabl^s. Le d^maire de Jean de Crieu
fut aussi tr^ ^prouv^. On pria les saincts et les sainctes du paradis d'^par-
gner des malheurs pareils que de longtemps on n*avait veu. »
[Feuiiiet d^tach6 provenant des archives municipaies du Yernet-d'Ari^ , autrefois
Vemet de Can(»-A6ifiM, par aiiusioD aux grenoniiles, ranae, rainettes, qui pul-
lulent dans ce pays et ne cessent d'y foire entendre leurs assourdissants con-
certs.]
1678. L'hiver fut extr^mement rigoureux k Pamiers, surtout aiix appro-
ches de la ftte de Noel.
[Archives municipaies de Pamiers.]
1678. En 1678, eut lieu ud tremblement de terre, qui oceasionna 1^
grossissement de la Garonne et de TAdour.
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B eut cda de particulier, qu'ii se fit ressentir dans toute la longueur des
Pyr^n^, d'une mani^re tr^ intense; il produisit des effets dtranges dans
le pays de Foix. Pr^ du hameau de Goumecaude, aux environs de Seix,
dans Tancien Couserans, on trouve une fontaine, La Hount del Boutas,
dont rhistoire mdrite d'etre rapport^. Sa marche^tait jadis uniforine, mais
le tremblement de terre de 1678, ayant ouvert aux eaux qui Fdimentent
une autre issue vers le bas de la colline -, Tancienne fontaine deviru inter--
mittente. . .
Ge ph^nom^ne ne fut pas le seul qui se produisit alors dans notre con-
tra. On rapporte que la fontaine de B^esta, appel^ Fontestorbe, chants
par le po^te du Bartas et remarquable par Tabondance de ses eaux, qui
alimentent une grande forge et plusieurs usines rapprochees les unes des
autres, devint intermittente k la suite de cette secousse souterraine. A part
ces deux ^vdnements, et une firayeur assez naturelle qu'^prouv^rent les
habitants des montagnes, ce tremblement de terre n'offrit point d'autres
particularity dignes de Thistoire.
[GASTiLLOif D^AsPBGT. Le Comti deFoix, tome II, p. 398.]
1678. Les fitats du Languedoc, r^unis k Montpellier, du 17 novembre
1678 au 19 Janvier 1679, d^arent qu'on nepeut aider les communaut^s
de Gaz^res et de Valentine k r^tablir leurs ponts qui out 6U emport^ par
les inondations, dans la Garonne : rrAttendu qu^il a est^ pris une resolu-
tion de surseoir k toute sorte de d^pense de la part de la seneschaussde
jusqu'k ce que le grand chemin de la poste soit r^par^». {Seance du a Jan-
vier iBjg.)
[Archives departementaies de la Haute-Garonne, s6rie G, 33a3.]
168&. Dans la s^nce capitulaire du vendredi ao juin 168&, rrsur
la d^nonce faite au Ghapitre (cath^al de Mirepoix) par Jean Valhade,
fermier de la. Grande M^tairie, que les eaux de la rivi^e de I' Hers ayant
augmente ces jours demiers, aunHent inonde la recdte en avoine et en millet
pendante k la pi^ de Gavraivix, deppendant de ladite m^tairie , par Ray-
mond Dupont, fermier de nos bordes de Besset et par les fermiers de Gau-
nens , de La Bastide et MazeroUes , que les ruisseaux de ces lieux ayant
aussi augmente auroient cause un dammage tris notable aux recoltes de millets
et mongettes, pendantes aux bordes de ces lieux comprinses dans leurs
fermes, et qu'ainsy ils prient le Ghapitre de d^puter qudqu*un pour visitec
lesdits dommages.
«D est arrest^ que les sieurs de La Tousche, archidiacre , et Ityeront est^
d^put^ avec M* Andrieu, scindic des prdbendiers, pour visiter les dom-
mages causes k ladite pi^ de Gavraivix, et M' Taillas, scindic des pr^ben-
diers, a est^ di^put^ pour aller visiter le dommage caus^ aux r^oltes des
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SECTION DES SCIENCES.
hordes de Besset et dtomaires de la Baslide et MaseroHes, pour, iear rap-
port ouy, estre d^liWr^ ce qu'il appartiendra. »
[Reg^stre des deliberations da Ghapitre cathedral de Mirepoix, 1684-1695.]
1687. A Pamiers, 1e pont de Gailloup , en piles de ma^onnerie et tablier
de charpente , devenu h peu pr^s inutile depuis (jne i'EvAque et le» chanoines
avaient abandonn^ la vieiUe abbaye ruin^e du Mas Saint-Ajitoniu, ^tait d^
truit depuis plusieurs ann^es , et le souvenir m^me en^tait perdu , lorsque ,
en 1687, une crue subite [de TAri^ge] d^^ageadans le sable, oil une inon-
dation pr^c^dente les avait ^fouis, de grands piliers en pierre de taille
et en brique, que Ton proposa de d^moiir, afin d'en employer les mat^
riaux k h reconstruction du Pont-Neuf. Les pierres et les briques furent,
en eflfet, transportdes en d^6t k la maison de ville, mais le Ponl-Neuf de-
vait attendre plus d'un si^le encore la construction monumentale que Ton
projetait d^jk depuis longtemps.
[ AnneUes de Pamiers, par Mi J. de Lahond^s , tome II. ]
1693. tfSur la demande faite par MM. les consuls de la viUe de Mire-
poix, k ce qu il plaise au Ghapitre vouloir faire la procession a Thonneur de
Saint Gaud^ric, avec sa ch^sse, pendant neuf jours, atin d'obtenir deDieu,
par rintercession de ce Saint , la cessation des pluies si Jrequentes depuis
deux mois, pour la conservation de la r^colte et pour ia semence du
millet.
ffLe Ghapitre a delib^r^ d'accorder la demande faite par lesdits sieurs
consuls et de faire les processions ordinaires, k commencer demain, avec
la ch^sse de Saint Gaud^ric, .1 la charge par lesdits consuls de faire brusler
quatre ou six cierges de cire blanche autour dela chftsse, dans la chapelle,
durant les offices , et deux gros flambeaux durant les processions, -n
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 3 mai 1698.]
169/1. Une grande disette s^vil k Mirepoix. L'h6pital est rempli d'Aran-
gers; on ^tablit un bureau de charity et des directeurs surnum^rairespour
pourvoir plus facilement k la nourriture des pauvres.
[ Notice manuscrite in^dite sttr Mirepoix.]
1694. ff Que la post^rit^ apprenne et se souvienne de Textr^me disette
deTannde 1696 oil Ton vit, au mois de mars de ladite annde^ manger la
chair des chevaux, chiens et autres animaux , morts de maiadie, k de pau-
vres mis^rabies qui manquaient de toutes choses n^cessaires k la vie, grand
nombre mourant de faim , ne trouvant , au mois d'avril , des orties autant
qu'ils en auraient souhait^. Le bl^ ^tait a ikk, ^27 iivres le setier.n
[Registre de I'etat civil de la commune de Camarade, canton du Mas-d*Azil
(Ari^ge).]
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1694. (tEn 1694, pendant que la France ^tait en guerre avec toute
TBurope^ nne cruelle famine d^solait ces contr^ (la cit^du Mas-d'Azil et
les pays limitrophes). Les bommes furent r^uits h se nourrir de la chair
des chevaux, k manger des chiens et m^me d'autres animaux, morts de
maladie. Les pauvres manquaient de toutes choses n^essaires k la tie ; ils
ne trouvaient pas m^me autimt d'orties qu'ils auraient souhait^ pour s*en
nourrir, et, pour comble de maux, la mort frappait indistinctement de sa
faux sanglante sur tons les Ages et sur tons les rangs. »
[M^oire historique in^dit sur \e Maz-d'Azil (Ari^e), par M. Saint-Paul, i843,
p. 19-ao.]
1696. Le a5 septembre 1696, M* Francois Bourse, tr^sorier du Cha*
pitre cathMrd de Pamiers, transmet & la compagnie les doli^ances des
metayers de Laborie et du Gariaret, k qui ffla gr^le a emport^ presque
toute la r^oUe».
Le 8 juin de la m^me ann^, Teau emporte, sur une longueur de
3o Cannes, (tla digue du moulin de Lesbarraquesw, propri^t^ du Cbapitre.
[Re^stre des Mib^ratiods du Ghapitre cathedral de Pamiers, aux archives d^par-
tementales.]
1696. La premiere semaine du mois de mai 1696, la grfle emporta la
moiti^ du vignoble de Pamiers, unique ressource des habitants.
[Archives municipales de Pamiers.]
1696. Le Ghapitre cath^ral de Mirepoix trqui a veu la relation des
experts qui ont procM^, en presence de nos scindics^ k la visite des dom-
mages de la greak, tomb^e sur les fruits pendants k notre m^taine de
Parauiettes, a r^solu de quitter aux fenniers de ladite m^tairie) en consi*
deration desdits dommages , la quantity de cinq cestiers bled , mesure des
obits, qui seront dtfalquds du prix de ladite fermen.
[Registre des d^iib^tions du Ghapitre cath^dml de Mirepoix, 1*' juin 1696.]
1696. (Mirepoix.) ffSur Facte faict au Ghapitre par les fermiers de nos
dixmes de Fougax, concernant la d^nonce de la gresle, tomb^e sur les
fruictz de ladite ferme , le vingt-sixifeme du couraot (juillet) , et la requisi-
tion de nommer des experts pour proc^der k la vdrifBcation et estimation
dudit dommage, a esl^ ddib^r^ que M' Gairard Cazaud, scindic des pr^-
bendiers, est depute avec le sieur Jean Arnaud, marchand de cette viHe,
pour alter proc^der k la v^riffication dudit dommage, et sur leur rapport
sera d^libdrd aiosi que le Ghapitre verra eslre k faire. »
[Registre des deliberations du Ghapitre cathMral de Mirepoix, 37 juillet 1696.]
1 696. Sur le rapport des experts , fait au Ghapitre cath^ral de Mirepoix ,
le 3 aotit 1 696 , les dommages causes par la gr^le au dtmaire de Fougax.
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SECTION DES SGIENGBS.
ffquoyque plus considerables, furent ^valu^ k la quantity de vingt-huit
cestiers bled, dont la vaieur doibt estre k quatre iivres dix sols le
cestier suivant les articles du Chapitre, et lecture faite de ladite relation,
a este ddlib^r^ que mandement sera dress^ auxdits fermiers de la somme
de cent viugt-six livres, pour la vaieur des vingt-huit cestiers. bled audit
prix de quatre livres dix sols le cestier ».
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 3 aoilt 1696.]
1698. ffM' Taillas, scindic des pr^bendiers du Chapitre [de Mirepoix],
a diet que suivant Tordre du Chapitre il a accompagn^ Jean Fabr^ , mar-
chand de cette ville, pour estimer le dommage caus^ par la gresle sur ies
fruictz de noti'e Grande Mdtairie et d'Espinoux, le vingti^me du mois de
juin dernier, et suivant la relation dress^ par ledit Fabr^ et les experts des
fermiers, le dommage caus^ sur la r^colte de la ra^tairie d*Espinoux monte
la quantity de trente cestiers bled , et le donmiage caus^ k la grande md-
tairie monte vingt cestiers bled, et lecture faite de ladite relation a esi4
Qrrestd que le Chapitre tiendra en compte.pour ledit dommage, au fermier
de la mdtairie d'Espinoux, neuf cestiers bled, et au fermier de la Grande
Mdtairie , cinq cestiers bled,
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 4 juillet 1698.]
1698. (Chapitre de Mirepoix.) ffM* Taillas, scindic des prebendiers, a
dit que, suivant la d^bdration du vingt-septiesme juillet dernier, il se
transporta le lendemain avec Jean Fabrd, expert nommd par le Chapitre,
aulieu de La Garde de Lauragois, pour la vdriflScation du dommage causd
par la gresle, sur une partie du ddcimaire de La Garde et que ledit Fabrd,
ayant procddd avec le sieur Rey, expert des fermiers k la visite des pieces
endommagdes , ils auroient dressd leur relation de Testimation du dommage
et trouvd qu'il monte, pour la portion du Chapitre, quatorze cestiers
quatre boisseaux bled, trois cestiers deux quartiers un boisseau d'avoine,
et sept charges et demy de vin. n
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 1" aout 1698.]
1699. (Chapitre de Mirepoix.) trSur la demande faicte par Francois
Valhade, f^mier de la Grande Mdtairie, k ce qu'il plaise au Chapitre,
nommer un expert pour procdder k Testimation du dommage qui a estd
causd par deux inondations de la riviere de I'Hers, qui ont quasi enti^re-
ment emportdlardcoltependantealapi^e appelde de Gavraivix df^pendante
de ladite mdtairie , ou il avoit semd quatorze cestiers avoine ; a estd ddibdrd
que le Chapitre faira visiter le dommage causd k ladite rdcolte, et au sur-
plus qu'k la dihgence des scindics, il sera faict des reparations le long de la
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CONGRte DES S0CIET6s SAVATNTES. 65
riviere de J'Hers, pour la conservation de ladite pi^e de Cavraivix, ie
plus tost qu ii sera possible, -n
[Registredes deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, a novembre 1699.J
1699. Husieurs grandes crues de TAri^ge firent craindre pour le pont
de Bonnac , qui devait ^tre emport^ queiques ann^s plus tard.
[Archives particqli^res de la familie Gambon-LanDes , a Pamiers.]
1699-1700. Pamiers. La pauvret^ du peuple ^tait extreme, k cause de
la sterilile des recolteset de I'^normit^des tailles et de la capitation. Lespluies
achevaient de r^uire les Iravailleurs k la mis^re. Le Chapitre cathedral
donna 1 livres par jour pour ies souiager, pendant les plus mauvais temps
dumois de mars 1700. Au mois d'octobre, Tintendant vint k Pamiers pour
faire executer Tordonnance du roi sur les mendiants. On lui reprdsenta que
la communaut^ n'^tait pas en ^tat de foumir la subsistance a tous ceux qui
ne pouvaient gagner leur vie ; on decida que Ton ferait ime qu^te pour les
pauvres de la ville, et que Ton coog^ierait les pauvres Strangers en leur
donnant un petit secours pour les aider k se conduire. Plusieurs eofants
furent trouv^s abandonn^ devant les portes des ^glises , et 1 00 livres furent
imposees pour les mettre en nourrice. Les habitants avaient de la peine a
payer !eurs tallies , et ils firent renouveler la defense de laisser entrer du
vin (Stranger, parce que la vente de leur vin ^tait leur seule ressource pour
s'acquitter de leurs charges.
[Archives municipales de Pamiers.]
XVIU" SIECLE.
1701. Le Chapitre cathedral de Mirepoix frayant ^gard k la pri^re de
Francois Valhade , fermier de la Grande M^tairie , el a la disette de la recolte
de la presente ann^e , lui a surcis la quantity de vingt cestiers bled , dont
le payement devra esti'e fait , k raison de six livres dix sols le cestier, k la
Saint-Jean prochain. Le Chapitre a aussi surcis k Jean Sinault, fermier de
la m^tairie d'Espinoux, la quantity de huit cestiere bled, qu'il payera en
esp^ces k la prochaine recolte. Et a quitt^ k Pierre Rigail, fermier des
terres d'Embarons, attendu le dommage caus^ par la gresle et Vinondation,
deux cestiers, trois quartiers, deux pugn^res bled?).
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, a decembre 1701.J
1 702. (Chapitre de Mirepoix.) (t Francois Valhade, fermier de la Grande
M(5tairie, expose an Chapitre le dommage qu'il a souffert de Yinondnlion des
eaux de la riviere de I'Hers, qui ont emport^ la recolte en bled de la pre-
sente ann^e , et le dommage qu'il en souffrira les ann^es suivantes , parce
que la terre a estd aussi emport^e. Le Chapitre quitte audict sieur Valhade
Sci BACKS. 5
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SUCTION OES SCIENCES,
six cestiers bled et, pour ies apn^ suivantes, fixe Je dommage k troii
cestiers bled, mesure des obits, pour cbaqiie ann^.n
Jean Sinault, fermier de la m^tairie d'Espinoux, i qvii ie Chapitre avait
sursis rann^ pr^c^ente huit seders de bl^, eu ^gard k la disette de la
n^te, d^are irque la r^ie de la pr^sente aan^ a ea,i6 ausii miserable
et il supplie le Chapitre de lui faire ]a mesme grAce^?.
[ Registre do4 4^li]>^r#UQii4 4u Cb^pilre catbiMrd 4e Mirepmx , %k BO¥Mii|ire 170a.]
1 702. Suivant i'Ordonnawoe de Pierre de ia Broue , fivfque de Mirepoix ,
retfitive au jubij^ centenaire qui ouvrit le xviu' si^cle, lea GdMes des pa-
roissep du dioci^, distantes de plus d*une lieue de la cit^ ^pisoopale
satis&isaieot en un jour k leurs oUigations, eu se rendant processionndle-
ment k Mirepoix pour y visiter : la cath^rale, ¥4^9e des Trinitaires,
cdle des Franciscaina de Inobservance et la ebapdle da TbApital,
tie luodi, premier jour des Rogations, la population de Maa^res, s'^tant
i^ansport^ k Belpeob, entendit la mespe k deux beures du matin, d^
r^glisQ de cet(e pfiroisse, et se disposa eosuite k contipuer sa marche vera
Mirepoix, u Mai? , dit le cbroniqueur, on partit fort tard k cause de la ]duye ,
k laqudle }e oiel paraisaait dispo?^. Dieu, a^nmmns, nous en pr^serva.
Mais nous lumes ipcommod^ par un grand vent d'autan, qui 8ou£EU avec
violence tout ce jour et la veille. 1
[Extvaik du fegittra dt la eonfrArie da 6aiut^«Feiii«nt, ^ Martpps.]
1704. line crue de THers emporte )e panal qui coqduisait le^ eaux au
moulin de La Mondouine, pres de Manses. Le ^ juin, le marquis de Ma-
lause, seigneur baron de LaPenneet Manses, demande au Chapitre cathe-
dral de Mirepoix la permission, qui lui est accord^e, de faire passer un
UQUveau canal k travera uu champ qui est uoe propriety canoniale.
[Ragittre des d^lib^ratioiis du Chapitre cathedral de Mirepoix, d juin 1704.]
1704, Les fermiers du lieude TAiguillon et SaintJean (d'Aigueft-vives),
prient le Chapitre cath^ral de Mirepoix (td'avoir esgard au dommagc de
hgreMie lomWe sur les fruicta d^imaux dudict Saiut-Jean, lannfe der-
ui^re, mil sept cent troiss.
Le Chapitre lui accorde la somme de 3o livres.
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 8 fevrier 1704.] '
1705. Lei3 juin 1708 , une grele terrti^e detruisit les r^coltes et ravagea
lea vignes du territoire de Pamiers; quelques travailleurs de terre, se
voyant sans ressources, gagri6rent I'Espague, Le roiabandonna i3,fl8o li-
vres qui devaient lui advenir de la capitatiou impost sur les officim^ du
pr&idial et de la mar^cbauss^, Mais la gdue fat ^troite pendant lea ann^s
qui suivirept. Aux vendapges de Taunf^e suivaute* fioo chefs de femiUe,
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CONGRis DES SOGIET^S 8AVANTKS.
siiT 800, ae recumliirent pas leurs provisions, et eurent la penmssjou do
feire entrer le via de leurs domaines, situ^s hoi's de la juridiction. Lataille
fnt lev^ imTn^diatenient apr^s la r^colte, parce que le cojlecteur ppaignait
de ne plus trouver de I'argent, s'il retardait de quelques semaines.
[Archives municipales de Pamiers et Annales de Pamiers, tome II, p. 3o5.]
1705. line iuondation emporta le pent de Bonnao, ea d^mbre 1706.
Les comptabies de la communautd firent d^peuse, eo 1706, h\\ sieur Yi-
dal, consul de ce lieu, pour une journ^e de vacation employi^ par lui, le
2 A aout, k Auterive, et pour les frais exposes par Jui, k Teffet de retirer
de cette locality les pointes de fer, Ips soutiens et le bois du pont que Teau
avait charries jusque-la.
Quelque temps plus tard , nous voyons les m^mes comptabies faire dd-
pense rrde la somme de 83 1 livres 9 sols 7 deniers, qu'ils out pai'^e, soit
aux raaltres entrepreneurs du pont, h celluy qui en a fourni le bois oupour
d'autres frais el voyages qu'ils ont fails pendant qu'ont dur^ les construc-
tions et reparations dudit pont, la susdite ann^ 1706, sans h ce com-
prendre la sonmie de 102 livres 16 sols 1 denier, qui est deiie au sieur
Morli^re, marchand de Pamiers, pour les ferrures qu'il a prest^es a la com-
mmmU pour ledit pont».
[Gomptes de la communaut^ de Bonnae. A:^liive8 particuliires de la famille
Lannea-Gan^on , de Pamiero.]
1706, Une gr^le, tombfe en juift 3ur le terriloire de Pamiers, l^uisit
la viUe ^ une mis^ compl^ie.
[ Archives munieipales de Pamiers.]
1706. Le $5 di^cembre 1706, me iuondation pnl^ve le PontNeuf de
Pamiers, alors en bois, fort endommag^ d^jh par rinpndation de 170a,
emporte le bac de la plaine SaintrMartin , d^vaste les propri^t^s riveraines,
menace de remiser le moulin du Pont*Neuf , et di^truit le moidia foglqn
d'UchdPalaicb.
[Arehives municipales de Pamiei's.]
1708. M. Sabatier, sacristaiu duChapitrecath^al deMirepoij^, era diet
que Francois Valhade, fermier de la Grande M^tairie du Cbapitre, estoit
venu le trouver pour le prier de representor au Ghapitre que son bail
d'afferme (inissoit k la feste des Saincts prochaine , et qu'il ne pouvoit pas
tenir ladicte m^tairie en afferme sur le pied du dernier bail, attendu que la
rivii^re de THers continue de faire des grands dommages a la pi^ce dicte de
Gavraivix , dependaute de ladicte metairie. Sup quoy, le Ghapitre a pri^ et
depute Messieurs le scindic^ general et Abrahan^, chanoine, de se trans-
porter, avec un des scindics des hebdomadiers el prebendiers, sm* ladicte
5.
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68
SECTION DES SCIENCES.
pi^ de Gavraivix, poor proceder h i'eslimation da dommage et, sur leur
rapport, estre ensuite delib^r^ par le Chapitre ce qu'il appartiendra9).
[Reg^stre des d^lib^ratioDs du Chapitre cathedral de Mirepoix, 98 d^cembre 1708.]
1708-1709. La rigueur de Thiver de 1708-1709 a fait p^rir ies se-
mences de froment et d*avoine, endommag^ notablement les seig^es et les
vignes, doDt la plupart des souches sontmortes.
[Registre des deliberations du Conseil politique de la viUe de Foix, 3o avril
*709-]
1709. Les vignes de Pamiers fiirent tuees par ]e rude hiver de 1709,
et deux ans apr^, le vin valail environ 80 livres la pipe (4 hectolitres),
prix tr^ dev^ pour T^poqiie. On n'en trouva m^me pas k ce prix pour
fournir T^tape au r^ment qui devait passer, si ce n est chez un seul taver-
nier de Loumet. Pour souiager les pauvres et le menu peuple pendant cet
hiver terrible, les consuls firent p^trir, h Thdtel de ville, de la farine
lang^ de trois quarts de farine de seigle et d'un quart de &rine de
millet.
[Deliberations du Conseil politique de la ville de Pamiers, 1709.]
1709. rrLe marquis de Bonnac, charg^ de r^rganiser la justice dansce
pays, fiit t^moin, durant son s^jour au milieu des habitants de la vall^ de
TAude, des calamity qui afflig^nt la France, et enparticulier le Donnezan,
en 1709. L'hiver fut si inclement, que la geMe durcit le sol jusqu'aux cou-
ches inf^rieures ; le pain , le vin et toutes les provisions de bouche ^taient
converts d'une ^paisse enveloppe de g^ace; plus d'eau, plus de moyen de
communication avec les regions voisines; plus de maisons debout; tons les
vieillards, tons les enfants, toutes les personnes faibles succomb^rent, et
les vivants ne purent leur donner la sepulture; les oiseaux, les b^tes sau-
vages, les ioups, les ours et les sangliers vinrentmourir dans les d^combres
des maisons ^roul^s sous la neige, sous Toeil des habitants; toutes les
i^^ltes p^rirent et beaucoup d'arbres se s^ch^rent h la suite de cet hiver.
Le marquis de Bonnac visita, malgr^ les plus grandes difficult^, toutes les
families, leur prodigua les soins de tout genre, t^cha de faire arriver des
vivres , habiUa les pauvres , ouvrit le chateau d'Usson aux alfam^s , y recueillit
les malades dont les parents ^taient morts, vida tons ses greniers pour les
besoins du peuple, donna son linge aux plus n^ssiteux et des couvertures
en laine k tons ceux qui en avaient besoin. Les m^decins soignaient, h ses
frais, les malheureux dont i'hiver avait gel^ ies membres; les Roqudaure
offrirent les bassins de leurs eaux thermales au Donnezan, k Escouloubre,
au Roquefortez , au Sault et au Capsir; les seigneurs de toutes ces contrto
donn^rent Texemple de la charity la plus heroique envers le peuple. «
[Archives de la famille de Roquelaure, de Carcaniires, canton de Qu^ngut
(Ari^ge), recueillies par M. Tabbe de Roquelaure. cure de Ganac]
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CONGRfeS DES SOCI^TfiS SAVANTES.
69
— Au sujet du terrible hiver de 1709 , YHistoire ghirale de Languedoc
(liv. XLV, c. XXXIX ) s'exprime ainsi : trD^s les derniers mois de Tann^,
un froid excessif se fit ressentir. Les annales de Languedoc n oflraient
pas un seui exemple d'un tel abaissement de temperature. Les rivieres
furent compl^tement glac^; les vignes, les oliviers, cette richesse de nos
contr^ m^ridionales, p^rirent. Les bl^s furent dess^h^s sur le sol qu'ils
avaient k peine convert de leur verdure.
(rll fallut alors cbercher, sur les c^tes d'Afrique, des graines qui arri-
v^rent trop tard. De tardives semaiUes ne produisirent qu'une r^olte insuf-
fisante, et cependant il fellait foumir k tons les besoins des arm^s qui
luttaient, en Espagne et en Itdie, contre la puissante coalition form^
contre la France, w
1 711. Le i5 mai 1711, une inondation enl^ve ie bac du passage de la
plaine Saint-Martin, et Tann^ suivante une crue plus violente renverse
une parlie du pont.
[Archives de Pamiers.]
1711. Les ernes successives de FArize rendent la riviere niena^le
pour les riverains, k la Bastide-de-S^rou. Unepartie du terrain communal,
ou se trouve la Fontaine , est emport^. Les d^bordements fr^uents de la
riviere causent de si graves dommages que la communaut^ doit prendre
des mesures' preventives pour en emp^cher le retour.
[Archives municipales de La Bastide-de-S^rou.]
1714. Le territoire de la Bastide-de-S^rou est, k plusieurs reprises,
ravage par la gr^le.
[Archives municipales de La Bastide-de-S^rou.]
1716. frAttendu la st^rilite du foin, causae par la grande secheresse^,
le Chapitre de Mirepoix, dans sa stance du mardi 2 3* jour de juin conrant,
accorde rrau sieur Gairaud, fermier du pred du Villasavary, une reduction
de iSlivres, sur le prix de Tafferme de la presente annee.^
[Registre des d^ib^radons du Chapitre cathedral de Mirepoix, 93 juiu 1716.]
1718. Le premier consid Renalye dit k ses collogues du conseil de ville
de Pamiers, dans la seance du a4 septembre 1718, frqu'une recente inon-
dation de TAri^e a fait perdre la source ferrugineuse des Barraques ;
(0 ffCette fontaine, dit Expilly, dans son Dictionnairegeographique, tV, p. Sga ,
participe du fer et du vitriol. Les goutteux y trouvent du souiagement, ainsi que
ceux qui souffrent d^obstructions.T) Les sables et les graviers du plateau diluvien,
qui constitue la plaine de Pamiers , contiennent des traces Dombreuses de fer, et la
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SECTION bES SCIENCES.
(Jiie Id aieur Daliol, scyndic de la coinmunatilt^ , a fait faire des travaux
pom* tocher de r^tablir Cette source si n^cessaire k la sant^ publiqde, et il
demande qii'ii soit tir^ un mandement sur ie coHecteur, du montant qu'il
a fourni. »
[Archives municipales de Pamiers.]
1720. A Couiza (Aude), ie 18 avril 1720, entre une et deux heili^ de
I'apr^s-midi , survint un orage , venant du cAt^ de la for^t de Fanges , qui
descendit dans la valine de la Salz , y demeura fix^ pendant deux heures ,
et d^chargea , h quatre reprises , une dnorme quaniit^ de gr^le sur le pic
de Cardou et les territoires des communes voisines. La Salz d^bofda et
entra dans la rue du Pont par la rue de TArcade, charriant, deux heures
durant, des amas de glace compacts ayant 3 pans (66 centimetres) d'^pais-
seur et qui formaient comme des radeaux ou de grandes tables au-dessus
de lean. Ces radeaux de glace, de 66 centimetres d'^paisseur, all^rent sur
Teau de TAude jusqu au dela de Carcassonne.
[Resume d'une relation consignee par M. Assezat, prdtre, recteiir de Couiza,
sur les registres de ?a paroisse.]
1724. Dans sa visite de la paroisse de Gampagne, i'Ev^que de Rieux,
a la date dtt 98 octobre 1724, Louis Mervie ^tant recleur, conslale quVil
n'y a point de vic&ire ni de t'^gent, taut par rapport h la diselte des pr^tres
qu'k la grile dont cette paroisse a ^t^ afflig^e cette ann^e^'.
[Visites 6piscopales dans le diocese de Rieux. Archives de la Haute-Garonne.
Fonds de Rieux.]
1724. Une inondation terrible empcrf? ip pont de Massat, aVefe plu-
sieurs autres pouts de la vall^. Berilard Gasfos, chdrpedtier de Montbrun,
au diocese de Rieux, qui fut charg^ de reconstruire les ponts, construisit
aussi la tief de I'l^g^ise, sur une adjudication de 16,72^ livres. Une itripo-
sltibti annuelle de 1,200 livres fut ^tablie, k\eth permission de I'ifit^tidant
d'Auch , jusqu*ii ce que I'^glise Mt terminde.
[Archives municipales de Massat.]
1725. Le pont de la cascade de Caponta, pr^s d'Auzat, canton de Vic-
nappe d^eau dans laquelie plongent ies puits de cette plaiiie est sur tous les points
plus ou moins ferrugineuse.
En 189.5, M. Favareu, mililaire en retraile, a decouvert dans sa propriety du
M^B Saint-Antotlin, situde noti Ibiti de raricien quaKier des Ba^^aiques, utie source
ferrugineuse, qiill a soutnise k ^analyse, et dont il fait depuis rexpldllatiori.
Aidsi revit, dsius iiiie (Serlalne mesure, la Sodrce fftrugineuse des Barra(Jiies, ^t^{
^tait jadis si fenouimd^.
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coNGRfts Md BmttAi SAVantes.
1\
diissod (Ari^^), fttt enipdrt^, ie 3d abftt 17^5, pai* tirie inondation, et
r^tabli aux fraiii de 1ft eotnmunautd de la valine;
[Archives de Vicdessos. Deliberation du Couseil politique, en date du a septemLre
1726.]
— A qtlelqu^^ kaomtoes dii pdnt d^ Caponlsl, a dPoite li iohgUfe
c6te de Ranet, voieht les grdnges d'OUl'tiafe , sui* I'^inpiacemeiit A'm ftti*
fcifefl village ddtruit au xViii* gikle pal* uae avaktiche,
Les avalaticlies sont, encore de nos joilrs, trfes fr^cpieiites daiis cei feoH-
tr^es. IjC d^boisement en est une des principales causes.
1727. Le Pont-Nelif de Pamiers fiit emporl^ pttf rittdtidatidii du la sep-
lembt'e 1727, qui causa de grands favsiges.
[Arehives municipales de Pamiers.]
1727. La baronnie d'Alzen est ravagee par une inondatioot Gette m^me
inondation cause de grands dommages k Nescus.
[Ai*ehiv«8 munidpAleS de La Bdltid«^lle^d6rott.]
1727. La gr^le ravage, a Foix, tens ies fruits de la terre, casse cftoUs
les tuiles et converts des maisons^*, notamment le couvert de la place pti-
biique et de rh6tel de ville, la tour de Thoiioge, k ruaison qui servait aux
^oles, les casernes sont fort endommag^s.
[Registta des deiib^ratiohs du Gonseii politique d« lH Willi di Fdix, 8 jttili^t it
io ao6t
1728-1729. Les consuls dd Pamiers d^arent, le la juin 1799, ci Tin-
iendant du roi, que la ville est accabl^e« depuis plusienrs ann^^ par le
manque de r^coltes^ d^truites par les brouillat'ds et ks greks^ par les loge-
ments continuels des troupes et la p^rte presque generale des vignes, tueespar
le froid extreme de I'hiver, Lea pluies de I'annee ijaS avaient dt^ funestes
dans tout le Languedoc. Les gel^ de 1739 tu^rent aussi les vignes h
GaiUaci
[Archives municipales de Pamiers, la join 1739.]
I729. Une grande gr^le ravagea tout le Saint-Gironnais , le a4 juin
1739. Pour ^viter le retour de cette catastrophe, la ville de Saint-Girons
fit voeu de se rend re tons les aus en procession , le jour de la Saint-Jean, au
sanctuaire d'Eycbeil , d^did depuis un temps immemorial au Saint Pr^cur-
seur* Gette procession ful inaugur^e le a^ juin 1730. Les Penitents bieus
de Saint-Girons, ^taient tenus de s'y rendre fravec les reliques de la Sainte
Groix, de la Sainte Eplne et de Saint Jean, les confreres nud pied pour les
porter, ainsi que le Christ, les cordons du Christ et des flambeaUxn. Avant
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72
SECTION DES SCIENCES.
leur depart, iJs r^itaient les petites Heures et enteadaient h messe devant
ie Tr^s Saiat-Sacrement expos^. A Eycheil, ils commimiaient; au retour,
ils faisaient station aux egiisesde Saint-Girons et assistaient a la benediction
dans leur chapeile. Cette procession se fit chaque ann^e, jusqu'a la suppres-
sion des congregations par la Revolution. Apr^ le retabiissement du culte,
ies penitents bleus, desirant toujours remplir leur voeu, adress^rent un
memoire k M*' Primat, arcliev^ue de Toulouse, qui les autorisa k faire la
m^me procession, k pareil jour. La ville de Saint-Girons n'a pas cesse
depuis d'accomplir fidMement la procession traditionnelle k Saint-Jean
d*Eycheil.
[Tableau des pri^res et offices qui se sont pratiques, depuis i6o3, dans ia cha-
' pelie de Messieurs les Penitents bleus de la ville 4e Saint-Girons.J
( Cette piece manuscrite fait partie d'un dossier complet de ia confr^rie des Peni-
tents bleus de Saint-Girons, conserve dans nos archives particuii^res.)
1730. ff Une des charges annuelles du diocese de Rieux et qu on pourrait
mettre au rang des charges ordinaires sont les gr^les; quoique ce diocese
en soit ravage considerablement depuis plus de trenle annees , on peut as-
surer qu'on les a passees aussi bien que tous les autres cas foi*tuits avec
beaucoup de moderation et toujours suivant la connaissance qu'on a eue
de la situation des benefices, n'ayant pas ete possible, le plus souvent,
d'en faire une an nee commune sur dix.
frCe diocese, qui se trouve situe au pied des montagnes, est afflige de-
puis plus de trente annees par des gr^les continuelles ; ces gr^les jettent la
desolation dans les paroisses k la veille pour I'ordinaire de la recolte. Les
cures se trouvent accabies par les miserables k qui il faut qu'ils fournissent
les semences, ou de quoi passer Thiver, independamment de ce qu'ils
perdent eux-m^mes par suite de la diminution de la dime.
frUne somme de 9,000 livres, annee commune, est fixee parmi les
charges, pour le cas fortuit de gr^le, auquel le diocese est tr^s sujet.n Les
paroisses et les abbayes et convents du diocese sont taxes pour le m^me
cas de gr^le, k 3,4o5 livres, annee commune.
(tLe chapitre cathedral de Rieux s'impose aussi une charge annuelle de
700 livres pour reparations et entretien du moulin de Rieux el de la
Ghaussee.
fr Cette Ghaussee est situee sur une riviere tr^s rapide (!' Arize) et sujette
a de frequentes inondations , k cause de la fonle des neiges des Pyrenees ,
au pied desquelles le diocese de Rieux est situe, ce qui expose le Ghapitre
k des depenses tr^s considerables. 11 est prouve par les comples du treso-
rier, actes d'emprunt et autres que, depuis 1709 jusqu'en 1729, les repa-
rations qu'on a ete oblige de faire au moulin en ont absorbe le revenu. »
[Pouilie du diocese de Rieux (1780), contenant I'^tat general et le revenu de
tous les benefices qui en dependent .[(Archives de la Haute-Garonne. Fonds de
Rieux, n" 26).]
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CONGRilS DES SOCI^TES SAVANTES.
73
1736. Dans la s^nce du Chapitre cath^ral de Mirepoix, du 12 jail-
let 1786, M. Mondin, syndic general du Chapitre, entretient I'assembMe
capitulaire rrde la gresle tomb^e en deux diflKrentes fois dans le d^cimaire
de Mirepoix i» et rappelle rrque I'indemnit^ que les fermiers pr^tendent,
n'est pas encore r^gl^e».
[Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix, 12 juiliet 1786.]
i 736. Dans la stance du Chapitre de Mirepoix, du 1 1 novembre 1786 ,
fTsur la d^nonce qui a el^ faite au Chapitre de h gresle tomb^e cette pr^-
senle ann^e sur la r^olte de la Grande M^tairie du Chapitre , par le sieur Ja-
labert, fermier d'icelle, il a est^ d^ib^r^ que pour Tindemnit^ du sieur JaJa-
bert le Chapitre luy quittera, pour cette pr^sente ann^, non seulement
la quantity de trente cesliers de bled , sur cent soixante qu'il est oblig^ de
payer suivant son bail , mais qu'il payera les cent trente cestiers restant
apr^s cette reduction, k raison de huit livres seize sols le cestier, ne versant
la somme de 1,1 44 livres qu'en deux termes de payement ^gaux de
672 livres qui ^cherront aux fesles prochaines de Pasques et de Saint Jean-
Baptiste , et en cas le dit sieur Jalabert ne veuille pas acquiescer au rela-
chement, le Chapitre S9 reserve Tex^cution de son bail sans aucune mod^
ration ».
[ Registre des deliberations du Chapitre cathedral de Mirepoix.]
1 738. Dans la s^nce du Conseil politique de la ville de Pamiers tenue
dans la maison commune, le 12 Janvier 1788 , par devant M' Cornet des
Nobles, juge-mage, lieutenant g^n^ral en la s^n^chauss^e et si^ge pr^si-
(lial , et k laquelle assistaient MM. de Chancey, grand vicaire de Monsei-
gneur I'^v^que, Pauli et Guerre, consuls, Desplas et Mallet, chanoines,
d^put^s de la cath^drale, Flourel, chanoine, d^put^ de la colMgiale du
Camp, Marfaing, chevalier de TOrdre de Saint-Louis, Darnaud, pr^bend^
de ia coll^^giale, Bellecoste, bourgeois, Verg^, syndic, Claverie, bourgeois,
Destanos, marchand, Cazaneuve, procureur, et Delpi, premier avocat du
Roi, M. le prt^sident notifie a Tassembl^e trque M. le sindiclui a repr^sent^
que les grandes pluies tombdes dans le mois de d^cembre dernier et dans le
present mois out caus^ quantit^s de goutti^res et des degradations sur le
couvert de la nef de I'^glise coll^giaJe et autres. Sur quoi, de commune
voix, a 6U d^ib^r^ que lesdites reparations seront faites suivant et confor-
m^ment aux pr^c^dentes deliberations, et aux frais et d^pens de qui il
appartiendran.
[Registre des deliberations du conseil politique de la ville de Pamiers.]
1738. (tDu sixi^me juillet 1788, apr^ midi, dans la maison com-
mune de la viUe.de Saint- Ybars, etant assembles en conseil politique en la
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SECTION DCS sMENCfiS.
foi*ttie ordinaire, M. Atnbfdise Latour, aVocat au Parlemenl, et ie sieur
Guilhaume Gaston < consuls de ladite ville, assist^ de Noble J^n de Reste,
^uyer, syndic de ia comtnunaute, M. Jeati Salinier, cun^, Noble Bertiard
de Ranainq, M. Jean-Denis Sicard, avocat en Parlement, des sietirs Jo-
seph Latour, Jean Saivaroque, etc., par iedit sieur de Reste, syndic, a ^t^
repr^sent^ que, pendant quatre anndes consdcutives , ladite commnnaut^
aurait eu ie malheur de perdre, par la gr^le, toute la r^colte qui, notam-
ment mercredi dernier, second du courant* fut emport^e en entier. C'est
pourquoi il a requis ladite assembi^e de prendre les voies n^cessaii^es pour
obtenir de Sa Majest(^ quelque don pour emp^cher la perte enti^re de tons
ies habitants. Que si ladite assembl^e trouvait k propos de faire un voeu a
perp^tuit^ au nom de la communaute, a cause des gr^les fr^quentes qui
nous affligent, et de vouloir fixer, au dimanche apres la ftle de Saint Ybars
(Saint ^parche), une procession avec la relique du saint Patron de ladite
ville pour aJler k Saint- Ybars-le-Vieux y c^lebrer une grand'messe , aux
pr^tres il serait foumi , par le collecteur de ladite ville , savoir : vingt sols
pour le cd^brant et dix sols pour chacun des assistants.
frSui* quoi, dune commune voix. . . , ladite assembl^e a d^ib^r^ : de
faire toutes d^igences n^essaires pour pouvoir obtenir du Roi qudque
soulagement; de deputer le sieur Latour, premier consul, etM.de Noble,
premier syndic, pr^s Monseigneui* TEv^que de Pamiers, pr^idenl des
l^tats, pom^ lui pr&enter le verbal dfe verification et le prier de vouloir
bien s'interesser aupr^s du Roi pour la communaute. Lesdits sieurs syndic
et consul sont aussi d^put^s aupr^s de Monseigneur Tfiv^qiie de Lortibez ,
seigneur de Saint- Ybars , pour lui faire la m^me pri^re.
(rEnfin ladite assemble, au nom de la communaute, a deHbdre qu*eHe
fera faire k I'avenir annilelldment, le jour de Saint Pierre et Saiiit Paul, tine
procession g^n^rale k i*eglise de Saint-Ybars-le-Vieux , avec la relique du
Patron, ou il sera une grand'messe pour deniander a Di^u & cbii-
servation des fruits de la terre. Poui* I'honoraire du clerg^ qui a -sisl^rft k
ladite procession et messe , Tassembl^e a fix^ , savoir : Viiigt sols au Cele-
brant et dix sols a dhdcun des aulres. Lesquelles somtnes seroht pri^^s sur
ies fonds de la communaute. fit out sigiie les susnommes. n
[ Registre des deliberations du eonseil politique de ia ville de Saint- Ybftrs.]
1^38. La gr^k detruisit les recolles,* les orages noy^rent les chanips;
les tempSles renvers^rent les maisons; les maladies firetit peril* les tr()U-
peaux, et la pesle decima les villages. La religion consola tatlt d^fortUties ;
les cures rassasi^rent les affames et v^tirent les nus ; mais ils n'oubli^rent
pas de relevet* vers le ciel le front des tnalheureux. Dans tin eiftn spontane,
Escouloubre, Rouze, le Puch, Garcani^res , le Pla, Artigues, Fontrabiouse,
renduvel^irent leui*s voeux k Saint Roch^ qui les garantit de la temp^te, et k
8aiiite Madeleine, qui preservAt les recoltefl de la grSlei protefcti&ft in
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CONGR^.S DfiS SOCl^:tfis SAVANTES.
lb
Cid ne se fit pas attetodre; les Saints pt^t^rent I'oreiile h Id pri^l*^ du
peuple.
[Archives de f^glise d'Escouioubre (Aude) ei Archives de la famille de Roque-
laure, a Carnani^res (Ari^e).]
1739. La viHe de Pamiers a ^l^ de loos les temps \e refli^e d^S niis^-
rables de la contr^ ; ceux de la montagne y d^scendent sans oesse pom*
y trouver, grAce h la cliaril(^ de la ville ^piscopale et monastique , les se-
cottrs que leurs rlides eonlrfes ne pourraient leur fournir. Plus de huit
cents s'y ^taient rassettibl^s dans Fhiver de i j3g, qui fat trk riffouriBUx,
L'fiv^que, M'" Francois- Barth^lemy de Salignac-F^nelon, toucy de
la mis^re qui les accablait, apr^ les ^\oit soulag^s perldslrtt |)lusi6urs
semaines par ses aumdnes joumali^res , r^nnit dans un oonseil les syndics
des Chapitres de la cath^ale et de la coll^giale du Camp, les chefs
d'ordres religieux, les adtoinistraleui*s de Thdpilal, avec le liiarquis de
Botmac, gouverneur de la province, ie pr^ident dtt Pr^idial, de Fidhes,
et le prOcureur du Roi , Marfaing ; ii leur proposa d'organiser dds travaux ,
particuli^ment h la c6te de Vicaria , et de distribtiei* h ces malhfeuretix du
pain , ^es feves cuites et des soupes au bouillon faites k I'hdpital, au moyen
d'un fonds de 3,6 oo livres. L'^Y^que donna 1,900 livres, les Chapitres
1,000, les couvenls 800, Fhdpital 600. Mais quelques semaines apr^, le
coflseil de irille, craignant que, si ce grand nombre de pauvres demeurait
dans la ville, il n*amenAt des maladies, d^ida qu'on admettrait seidement
aux travaux les pauvres de la ville ou des villages voisins k Itt distance
d*tltie liede, et que Ton renverrait les Strangers, en donnant k chftcdH
cinq sols. Les maladies se repandirent inalgr^ cette mesure.
[Archives muiiicipaleS Pamieirs et Annales de Pami^t^, t6m4 II.]
17&0. rrLa Gascogne n'^tait pas seide k se plaindre des ravages de la
gr^le et des inondations : les habitants de Varilhes adress^rent au comte de
Saint-Florentin des representations sur la mis^re dont ils ^taient accabl^s.
Le Ministry dcrivit par errettl*, k c6 sujet, k Tintendant d'Auch, qiii ren-
voya la dethandfe k M. d'Albaret, soil collie dfe Roussillon, ddnt le pays
deFoix d^pelidiit,i»
[U Administration de la Gascogne, de la Navarre et du B6am en ijUo, par M. Louis
01 fiABliifeA, avocat, docteof droit, 1868, p. 48.]
1748. Une grande disette s^vit pendant Thiver de 17/18 ; elle obligea
k communaute de Pamiers k sedotirir ks n^cessiteilx d^ \k ville 6t de la
banlieue.
[Archives municipales de Pamiers.]
1750. L'itiondalidti dil mois d'Mdflt 1780 etaporta le Poiit-Neilf de Pa-
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SECTION DES SCIENCES.
miers, d^grada le canal des Barraqaes et mena^ m^me I'^glise de Saint-
Jean-du-Falga.
Cette inondation montra I'inconv^nient de conserver ie chemin de Foix
dans le fond de la plaine basse du bassin de i'Ari^ge , et on r^solut de la
dinger, de Bonnac k Joucla, en suivant la cr^te de la derni^re terrasse de
la plaine. L'intendant du Roi vint en tracer le plan.
[Archives municipales de Pamiers.]
1750. Le 3 juillet 1760, une avalanche emporta, a Miglos, 1 1 maisons
on granges , 80 s^te'r^s de terre labourable et 1 4 personnes. De nos jours
encore, le cur^ de la paroisse c^l^bre annuellement, le 3 juiliet, une messe
commemorative de cette catastrophe.
[Archives municipales de Miglos, canton de Tarascon (Ari^ge).]
1752. Lann^ 1782 fiit marqu^ par une gi*ande disette et la mis^re
fut affreuse k Saverdun. Les administrateurs de ThApital^^^ Saint-Jacques
se virent dans la n^cessit^ d'adresser une requite k M. de Macbault , mi-
nistre, conlr61eur des finances et garde des sceaux, afin d'obtenir des se-
cours pour les pauvres.
[Archives de la Haute-Garonne. Fonds de Rieux, n° 171.]
1753. Gonform^ment aux instructions et ordonnaiices de Monseigneur
Henri-Gaston de L^vis-L^ran , ^v^que de Pamiers, le Chapitre abbatial de
Foix, dans sa deliberation de juillet, decide quil y aura, pour demander
de la pluie, pro petenda pluvia , des pri^res, une messe solennelle en pre-
sence des consuls, capucins et penitents, une procession generale autour
de la viile, et le soir, apr^s v^pres et complies, une seconde procession au-
toiu" de reg^ise.
[Registre des d^Ub^rations du Chapitre abbatial deFoix. de 1798 a 1763, con-
serve aux Archives departemen tales de I'Ari^ge.]
1753. En octobre 1753, une inondation prodigieuse entralne etcouvre
les champs de Gariac, propriete du Chapitre abbatial de Foix, de pierres et
de sable , et enl^ve les fumiers dej^ transportes sur les lieux et dans les sil-
lons.
[Registre des deliberations du Chapitre abbatial de Foix, de 1728 k 1768, con-
serve aux Archives departementales de TAriege.]
1 754. En mai 1 784 , une nouvelle pluie excessive et I'inondation qu*elle
a occasionnee ont fait un tort infini k la metairie de Gariac ; outre le sable
L'h6pital Saint-Jacques de Saverdun fut fonde en i985, par Arnaud No-
velli, devenu plus tard cardinal, oncle malernel du Pape Benoit XII.
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CONGRte DES SOCI^T^S SAVANTES.
77
et ie gravier qui a entrain^ ou couverl une partie de la r^lte, il y a un
pied et demi d'eau dans les autres champs; les ruisseaux et fosses sont
combl^ de terre; un pont a 4U emport^, un autre chang^ de place.
[Registre des deliberations du Ghapitre abbatial de Foix, de 1798 k 1768, con-
serve am Archives departementales de l*Ariege.]
1755. L'ann^ 17 55 est marqu^ dans les annales du pays de Foix par
un tremblement de terre qui eut des effets d^streux , non seuiement dans
nos contr^, mais dans toute la chaine des Pyr^n^s. Plusieurs ruisseaux
chang^rent de lit , des rivieres furent d^bord^ par les eaux , et des mon-
tagnes ^prouv^rent de si forles secousses que des rochers se d^lach^rent de
leurs sommets. La frayeur qu'inspira ce tremblement aux habitants fut
telle , que plusieurs villages resl^rent deserts et abandonn^ pendant plus
de vingt-quatre heures. On montre encore dans le pays les traces des d^-
g^ls que cette secousse a laiss^s dans les montagnes qu elle ebranla.
[Bistoire du comtS de Foix, par Gastuloit d^Aspet, 1. 11, p. 4ii.]
1756. En juin lySG , le Chapitre abbatial de Foix constate ffl'ind^cence
de la procession pour Torage; le toit du convert est abymd; on est expos^
h toutes les injures de fair et de la pluye; il a m^me fallu se retirer en hkie;
pour (^viter un pareil inconvenient, les pri^res ordinaires seront faites a
r^ise, et la procession pour le tonnerre supprim^ejj.
[Registre des deliberations du Ghapitre abbatial de Foix, de 1728 a 1763, con-
serve aux Archives departementales de I'Ariege.]
1 758. En aout 1768, les vicaires g^ndraux de Pamiers rrayant present
Toraison des quarante heures pour la cessation de la pluye le Ghapitre
abbatial de Foix decide qu'il y aura procession g^ndrale avec les capucins ,
les penitents et toutes les confr^ries, station a T^lise des Religieuses (hos-
pitali^res) et aux Penitents; durant cette procession, on devra porter les
saintes Reliques; le Tr^s Sainl-Sacrement sera exposd k la chapelle du
Rosaire. — (En 1762, les processions ordinaires faites par le Ghapitre
s'^levaient au chiffi^ de 29.)
[Registre des deliberations du Ghapitre abbatial de Foix.)
1760. La Aineste gr^le du 27 juin 1760 mit la ville de Pamirs dans
rim possibility de verser entre les mains de Tintendant du Roi la somme
de 1 ,660 livres fix^ pour le rachat de la charge de maire. On d^ida de
retenir 6 livres sur les gages du maire et des Irois consuls pour le loyer
des robes consulaires, qui furent enferm^ et qui pouvaient bien durer
vingt ans; on esp^rait ainsi sacquilter en douze anuses.
[Archives municipales de Pamiers.]
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SECTION DES SCIENCES,
1760. Sous !e rhgm de Louis XV, en 1760, la gv6\e ravageft tautq la
paroisse de Saiut^Quirc. La mis^ la plus affreuse vignuit daqs la viQage ;
les habitants ne pouvaient pas payer las impositions et n'avaient m^TOO pa»
un morceau de pam d mettre fom h defit,
[Notice sur Samt-Quirc, pur M. BabiiIib-Flatt, p. 65.]
1762. Le 4 mai 17681 uqe graade ipondatioq de i'Hers caupadenom-
breux d^gi^ts k Belpech,
[M^moire conserve au preebyUve do B«ipeeb (Aude).]
1763. Le 3o aout 1763, uue tounnente d^truisit, d Miglos, huit uuti-
sonsou granges et une partie de T^^ise, rayina soixante s^t^r^es de terre
labourabie et causa la mort de dix persoques, Un service conun^moratif de
cette catastrophe est cd^br^, tous les ans, a Mi^os.
[Arehives eommunales de Miglos, eanton de Tarascon (An^).]
1765. Le 1 3 juin 1768, un ouragan furieux, suivi de quati'e jours de
pluie torrentieile, d^truit, a Parojers, ies vignobles et les jeunes bois
taiilis. Le Roi accorde k ia ville une remise de gSo livres sur ies imposi-
tions,
[Archives muiucipides de Pamiers.]
\ 765. Une inondation emporle trois piles de charpenle du Pont-Neuf.
Un empruntde 10,661 livres ftit lev^, Fannie suivante, pour le recon-
struire.
^Archives mimicipales de Pamiers, ai juin 1765.]
1766. Les geWes, ies inondations et ies gr^les appauvrissent consid^
rablement la ville de Pamiers, d^jk si malheureuse depuis plusieurs anndes.
[Archives miinicipales de Pamiers.]
1768, En 1768, le ruisseau du B^zinat ou de la Pdanquette changea
de lit. Vers la m^me ^poqua, le ruisseau de Loupsaut, a la suite de fortes
ernes, ravagea le champ d'un propri^taire riverain. Ge dernier bitenta
centre la communaut^ de Saint-Quire une action en dommages, Mais un
arr^t de la Chambre des eaux et for^ts de Toulouse, k la date du
i5 mars 1768, relaxa purement et simplement la communaut^ de la de-
mande en donunages dirigde centre die.
[Archives de ia commune de Saint-Quire, eanton de Saverdun (Ari^e).
1769. Une partie des bians-fonds du taiUable de la communaut^ de Foix
a ^t^ emport^e par la grtie : irelle n*y a rien laiss^ que les menus grains
[ Registre des deliberations du couseil politique da la vil|e de Foit,]
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GONGRte DBS SOGI^TBS SAVANTES. 70
1770. En avril et mai 1770, la vali^ de Massat fut particuli^rement
afflig^ par un brusque et terrible retour de Thiver. Les neiges, len frimas
d^laient toutela coutr^e. I^s troupeaui p^rissaient en masse, faute de
pAturages. Tout espoir pour les moissons ^tait perdu. La d^tresse avait
envahi tous les coeurs. Corame en 1758, lors d'une terrible ^pidt^mie qui
ravageait la contr^e , le clerg^ de la Coli^giale el le peuple de Massat pla-
Cerent toute leur con6ance en la puissant^ intercession du Pripee des
ApAtres, Patron s^ulaire de la cit^, qui possMe une de ses reliques in-
signes, et de toute la valMe. Un vobu solennel Ait fait, ie 4 mai, et h peine
le divin Sacrifice en Thonneur de Saint Pierre ^tait-il commence, que le
beau temps revint
[ Archiyes paroissides de Massat.}
De m^me, en 1782, lorsque k Suette qui, k Pamiers, feisait 600 vic-
times, vint a se maoifester dans la paroisse de Massat « la protection de Saint
Pierre fut invoquee par iine messe solennelle, le 96 mai ; et ce jour fut ]e der-
nier ou I'on ail vu , dani celte paroisse , les vestiges de cette cruelie malftdie. La
population de la vilie et 4e la vallee de Vassal, fiddle au voeu de ses aoc^tresi
celebre tous les aas, avec la plus grande solennitc, la fete de Saint Pierre. Les
habitants des paroisses de tout le canton se rendent processionnellement, ban-
nitres en t^te, k Tantique collegiale 011 se Ironve ia statue monumentale de Saint
Pierre et sa pr^ieuse relique. Sur le pi^eslal de ia statue on lit, gravee en lettres
d^or, cette inscription votive :
EX VOTO.
Fi^ant Exterrmnia Hominom Lve Ituanabili,
DeperibatU Peevde» Pabvlorvm Substraethne
Omnimoda. Lamentis VaUU opplebatvr; cvm
B. Petri Apost. implorato Patrocinio, Votvm
Vovimvi Ihw, Pro Hommbntt XXIX Jvn. Anno
M.DCC.LVU, Pro PecfMvt, /FJKoti, Anno if,DCC,
LXX. ET PL AG A CESSAVIT.
La reconnaissance populaire envers le celeste Patron fut traduite en vers pleins
de naive piet4 par ie cbanoine Galy-Roqiiefort, cur^ doyen de ia collegiale de
Massat, avant la Revolution . Ge v^n^rable ecclesiastique , qui devait, sous la Ter-
raur, confessor la foi par un courageux martyre, nous a laisse corome un mopiir
ment de sa devotion un precieux r ocueil de cantiques en Thonnenr de Saint Pierre
et de ses reliques, r^^dite , en 1898 , par son snccesseur, M, Tabb^ Bernard Daran ,
cbez Regnault (ils, rue de la Trinite, 19, Toulouse. Nous extrayons du canliqne
en langue romane ; A I'aunou de las Rdiquos de S' Pierres qu^ repauton fjtn«
la gleito coullegialo k parouquialo de Massat en Couseram , les deux strophes sui-
vantes relatives au fleau de 1770 :
fteou, gM et manque de pasture L*hiber, ia n^ou, le tor, ia g^a^o,
Destmsion mant un troup^i, que bous aj(^ren pregat,
Bostro boux fourete la nature A i'estiou ced^ren ia pia^o :
A mous da la tami la pas b^l. Gel e qial-tems , tout fuc caimat.
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SECTION DES SCIENCES.
1771. La viUe de Pamiers adressa un m^moire au Roi pourlui exposer
veaux droits de Toctroi demand^s pour le doa gratuit, moyennant uue
somine de 90,000 Hvres.
[Archives municipales de Pamiers.]
177:2. Toule Tann^e 177a fiit marquee par des d^bordements et des
inondations. li y eut des ^boulements considerables. Les eaux de i'Aude
cntr^rent dans T^tang de Marseillette par la rigole do Taiguille; T^cluse de
Puich^ric fut en partie d^truite par le courant. Tous les cours d'eau de
TAude se signal^rent par des intumescences extraordinaires et des inonda-
lions ruineuses.
[ Archives de la familie de Roqaelaure , a Garcani^res.]
1772. ffSera pour me'raoire que, le 5 septembre de la pr^sente ann^e,
la riviere (le Touyre, affluent de I'Hers) a si fort d^bord^ qu'elle a en-
Iraind aux Aui agnels un mouJinet a jayet de six meules, que j'avais fait
construire pour le compte de M. Acher, de Sainte-Colombe, en 175/i, en
sorte qu'ii ne reste plus que celui qui fut construit par M. Acher, un an
( vuparavant, sous la nioulinette au-dessus du pont des Curbeliers. Lesquels
moulinets, pendant plusieurs annees, occupaient quarante-huit enfants,
qui pouvaient ais^ment gagner de quinze k vingt sous par jour
[ Registre de i*etat civil de la commune de Larroque-d'Olmes , canton de Lave-
ianet (Ari^ge).]
1772. Une inondation, survenue dans Je mois de septembre 1772, de-
truisit compl^tement IMglise de Sainle-Quitterie , du faubourg de Tarascon ,
situ^e aloi-s au confluent de TAri^ge et de la riviere de Vicdessos.
[Archives municipales de Tarascon.]
ffCette circonstance, dit M. Garrigou dans sa monographie de Sahar,
chap, xvni, for^a de nouveau les habitants du faubourg et de Qui^ de
venir entendre les offices k I'^glise de Sabai', qui fut ainsi momentan^ment
rendue k sa premiere destination,
1772. Lei 6 septembre 1772, une inondation de YAurihge produit de
('^ L'auteur de ceite note se console facilement de ce desaslre, car il ajoute :
fflleiireusement pour ie salut et I'edificatioii de la paroisse, cela ne dura pas
longtemps, la mode du jayet ayant passe pour la troisi^me fois, de memoire
d'liomrae, en sorte qu'il ue reste plus que celui qui est sous la moulinetle.?)
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81
grands ravages, d^truit le chemin qui relie Foix k Veraajoul et creuse un
gouffre tr^s profond au lieu dit le Pas del roc.
[Registre des deliberations du conseil pditiqtte de la viiie de Foil.]
1776. Khiver de 1776 fut tr^ rude a Pamiers.
[ Archives municipaies de Pamiers.]
1781. La grdle, les brouillards et les inondations rendirent cette aan^
exceptionnelleinent calamiteuse pour la viile de Pamiers. Voici k ce sujet
un fragment in^dit de relation ou n'est signal^ qu une faible partie des
dommages subis par la communaut^ , mais qui fait bien pressentir toute la
gravity du desastre :
rr Minute de relation faitte k Toccasion de la grelle, du brouittard et des
inondations pour la communaut^ de Pamiers, en 1781. Pertes souffertes
sur les possessions de MM. du Chapitre cathedral. Pontes, bourgeois,
Gardebosc, notaire, Subra Duquier, Subra Saint-Martin et son fr^re et les
denioiselles de Bourges, les possessions desquels d^nomm^ nous n'avons
point vdrifi^s, sur Tavis qui nous en a 6i6 donn^ et chacun d'eux ayant
fait proc^er s^parament aux dommages qu'iis avoicnt soufTerts tant par la
grelle, le brouittard, que les inondations.
crEt conlfnuant notre operation, nous experts susdits, nous sommes
transport's dans le vignoble de Pamiers a Teffet de proc'der k la verifica-
tion des dommages occasionn's aux vignes par la greUe et le brouittard, et
avons estim' que dans celte partie du vignoble enclav'e dans le dixmaire
du Chapitre cathedral, la grelle et le brouiilard ont emport' 1,000 pipes
qui, k 4o livres, op^rent une perte de io,ooo litres,
frPlus dans la'partie du vignoble sur laquelle Monseigneur I'^v^que per-
?oit la dixme, estimons que la perte se porte a A 80 pipes qui, k 4o livres,
op^rent une perte de ig,soo livres.
ffPlus dans la partie du vignoble du Terrefort et de la Sacrislie, estimons
que la perte se porte k Sao pipes qui, k 4o livres, op^rent une perte de
ia,8oo livres,
ffPlus nous estimons que la perte du vin dans cette partie du vignoble
enclave dans le dixmaire de Bonnac faisant une d'pendance de notre
jurisdiction se porte k 900 pipes qui, k 4a livres, op^rent une perte de
8,000 livres,
(rPlus nous estimons que la perte caus^ par les inondations des 91 et
98 juin sur les possessions de notre jurisdiction se portent k la somme de
80,000 livres, soit par les possessions qui ont 't' entraln^s par le tor-
rent, soit par les graviers dont elles sont couvertes, soit encore par la perte
des foins ensevelis sous la vase et toujours sans k ce comprendre dans la
susdite estimation des dommages MM. du Chapitre cathedral, Pontes,
bourgeois, Gardebosc, notaire, etc., quitous s^parament ont fourni leur
SCIENCBS. 6
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82
SECTION DES SCIENCES.
relation particuliftpe tant pour les dommages soufferls par ia greile, le
brouillard et les inondalions.
ffTelle est notre relation que nous avons faitte en Dieu et en conscience
et a laquelle nous avons employ^ quinze jours, sans k ce coraprendre un
jour pour aller prater le serment k Foix el deux jours pour la dresse du
pr^sant, pour verifier separanient les possessions des difii^rents particuliers
de la susditte jurisdiction de laquelle ditte verification il r^sulte que laditte
jurisdiction a souffert par la greile, le brouillard et les inondations une
perte lant k raison du bled, seigle, qa'k raison du vin et des dommages
port^ aux possessions par les inondations, de la somme totale de
3jA,i8o Uvres.yt
[ Archives municipdes de Pamien.]
1781. ffEn fann^ 1781, 21 juin, une pluie extraordinaire sembiait
depuis plusieurs jours menacer le pays (Massat) d'un nouveau deluge.
Entre autres effets tragiques, I'inondation qu'elle avait produite, ^tait sur
le point d'op^rer la destruclion totale d'un gros village (Biert) k demi
submerge. La paroisse fit chanter une messe solennelle k rbonneur de
Saint Pierre, et la pluie, qui, an commencement de cette messe, ^tait dans
sa plus graude force, cessa peudant le Sacrifice, et avec elle les ravages de
rinondation prirent fin. n
[Archives paroissiales de Massat]
1781, Les habitants de Saint-Quire, de temps in^m^morial, avaieut
obtenu de r£v6que de Hieux Tautorisation de faire k perp^tuiie, tous les
ans et obaqve ^amedi du mois de mai, une procession pour la prosp^it^
el la conservation des fruits de la lerre. Etle s elfectuait au dehors et au-
tour de r^glise, au chant des Litaiues des Saints; ^ la rentr^e, le vicaire
donna it la benediction aux fiddles. Vtt'fkfm de Rieux, de Lastic, supprima
cette procession, *en fjSt. II ?st a remarquer que cette m^rae annee, a
plusieurs reprises , la gr^le ravagea toute la province de Saint-Quire. Les
habitants manifest^rent hautement leur mecontentement au sujet de la me-
sure prise par TEv^que de'Rieux. Le Conseil politique s'emut des plaintes
des paroissiens et adressa a M^' de Lastic une supplique pour le reiabUs-
sement de la procession.
[Registre des deliberations da conseil politique de Saint-Quire, 17S0-1785.]
1783. En 1783, une secheresse brMante ravageait la valiee de Massat;
Saint Pierre fut invoque, et le Saint Sacrifice offert k son honneur, le
1 4 juillet , k 9 heures du matin. D^s ce moment , le temps , qui etait alors
parfaitement serein, se couvril tout k coup, et, depuis les deux heures de
Tapr^s-midi , une pluie douce et neanmoins abondante , continuee par inter-
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CONGRfeS DBS SQCIETfe SAVANTES. 83
vfdlw jutqu'au surleademain , iH^tablit lei e«p^Qces das babitftuli at Iw
remplit d'all^gresse.
[Archives paroissiales de Massat.]
1783. En Tannic 1788, ^poque du d^s^ de Messine, un tremble-
ment de terra se fit sentir dans ie d^partement de I'Aude. Les eaux du
Bain-Port, k Rennes-les-Bains , prirent une teinte rouge ocreuse, qu'elles
conserv^nt huit jours durant.
Des itwndatiom extraordinaires survinrent aussi le 8 novembre et jours
suivants et causerent des degradations considerables.
[ Archives de la familie de Roquelaare , k Carcani^res.]
1785. Le pays de Variihes rrest tellement sujet aux greiies et aux
brouiilards et ies bleds charbonn^s que le pais n'a jamais assez de r^coltes
pourvivre, au point que h noqrriture de la gvande pvtje dep l^pbitunts
e&t de menus grains qu'ils soqt obliges J'aJler achetep aqx marches de Pa-
miers ou Foix, ce qui rend cet endroit si miserable, que le tregaprier est
oblige de faire des fi'ais tons les ans k la communaute, car depuis trente-
six ans, nous avons ete grelies ou brouillardes pen ou prou. L'Ari^ge
porte un gra4d prejudice anx proprjetes vpisines, nijss^u 4^ P^ou
porte un grand prejudice jusques aux migrs de h ville»).
[Tahieaustatistique 46 la cojpWupftMt^ dp YftTiJMP^, 4we^ g^n^rsljpvss^e de
Pamiers, fait en doable original, le i3 juillet 1786, dont Tun d^pos^ aux ar^
chives municipales de Variihes.]
1786. Le clocher de la catbedrale de Pamiers fiif pouvert, en 1786,
d'une fl^cbe en ardoise qu un ouragan renversa en quelques mois. ffPllp
n'etait pas regrettable, ditM. Jules de Lahondes, car cette construction, le-
ghre et peu monumentale, ne s'harmonisait nuliement avec le bel appareil
de briques de |a tour.» — Cette m^me jinnee, la foutjre endomuiQgea
fortement dans la catbedrale une statue de Notre-Dame-des-Victpires qui ,
apr^s avoir ete reieguee quelaue temp^ dans les combles du college , fgt
restauree par les soins de Tabbe de Monteils. aumAnier des Carmelites,
et placee dans le choeur de la communaute, ou elle se trouve encore.
[ Archiy«9 ^ mopast^ra Reli^iei^ Carmelites Pftmimry.]
1788, ffCitoyens administrateurs, une grelle offreHSf rovAgea, 1^ k vm-
iidor couraot, mes prpprietes, sises daus la pommune de VariUia« m
point d'en emporter tons les fruits pour les terres labourables et Tespe-
rance des fruits pour upe seconde aunee m moius dans les terres (jom-
plautees m vigoe; j'ai done droit aux indeumiteis nccprdi^p p^r la loi; ep
coos^uence, je m'^dn^^se k vous pour qu^ voup hm^ constater pap une
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SECTION DES SCIENCES.
expertise ie montant des dommages et qu'apr^ ie rapport, vous statuiez
sur i'indemnit^ que la ioi accorde.
[Lettre da citoyen Soi^re, habitant de Varilhes, aux citoyens admiiiistratean de
ia vilie. (Archives municipales de Vanlhes.)]
1789. L'hiver avait M nide, le pain^*^ ^tait cher; ie peuple s'insur-
geait, ies paysans r^lamaient la suppression de {'octroi. Les assemble
primaires , assez calmes dans la province , furent lumullueuses k Pamiers.
Les passions popuiaires d^rd^rent.
[Archives municipales de Pamiers.]
A Ax, aussi, le peuple s'insurgea et r^lama la suppression de I'octroi.
[Archives municipales d'Ax-les-Thermes.]
1790. n y eut, en 1790, dans la commune de Saurat-en-Foix , de
grandes pluies qui firent d^order tons les cours d'eau et produisirent de
grands ravages.
[Archives municipales de Saurat]
1790. En juin 1790, FAri^ge atteignit, k Bonnac, une hauteui* extra-
ordinaire; les propri^t^ riveraines furent fortement endommag^es.
[ Archives de la famille Lannes-Gambon , k Pamiers.]
1790. A Montseron, une gr^le meurtri^re, tombde dans les premiers
jours de juin 1790, d^truisit en grande partie les r^coltes, et enleva toute
esjp^rance aux habitants , d^j^ afflig^s par Jes ravages des pluies torren-
tielles.
[Archives du presbyt^re de Montseron, canton de la Bastide-de-S^rou (Ari^e).]
1 790. Dans la reunion du Conseil de ville de Pamiers , du 9 1 juin 1 790,
un des officiers municipaux dit trque le sujet de la convocation consistant
de repr^senter que les grandes pluies survenues en (krnier lieu ont ete si
abondantes qu'elles ont occassionne d notre riviere une grosseur prodigieuse
qui a caus^ un prejudice considerable k plusieurs par lieu Mers riverains;
vous ne devez pas , Messieurs , ignorer qu'avant la grande pluye on s'^tait
occup^ k tfidre r^tablir ie petit pontil au pont de la Barque, aOn de pou-
voir la joindre; que pour le montant des frais il fiit tir^ un mandement de
la somme de quatre-vingt-quinze livres, que par la grande crue d'eau
Le setier dc bl^ valait 37 livres 10 sols; Ie seigle, 19 livres; le pain blanc,
3 sols 1 denier la livre ; le pain brun , a sols 6 deniers ; le pain de seigle , 3 sols
^ dcnicrs. La ville de Pamiers consommait alors 196 scliersde grain par jour.
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celte reparation a 4i6 emport^ et le bateau aussi, leqad bateau a 6i6
coupd en deux , dont une portion a resl^ a la Mijeanne de M. Gaiilard , el
Taulre un pen plus bas , qu il est tr^s int^ressant de ne pas diffdrer h faire
r^parer cette barque et la mettre en ^tat de service, ce qui pourra couter,
d'apr^ les renseignements qu'on a pris, tout au moins 3oo livres; vous
devez. Messieurs, faire attention que si cette reparation venait ^ se relar-
der de quinze jours seulement, d ne serait pas possible de iaire servir
cette barque, attendu qu'elle se trouverait gAt^e par Tardeur du soleil, et
qu'aiors nous serions dans la n^cessit^ d*en acheter une h neuf. Je dois en-
core vous observer qu'au passage de cette barque , I'eau y a laiss^ et forme
sur le milieu un gravier considerable , de mani^re que ce passage est tout
k fait intercepte, et qu'il faut necessairement le pratiquer k tout autre en-
droit. On a dit que pr^ la metairie de Bourges il se trouve un endroit
propre k pouvoir y etablir un passage. Par toutes ces considerations, je
pense , Messieurs , qu'il est d'abord convenable et m^me indispensable de
faire travailier sans diffei*er au racconunodage de ladite barque, etd'ecrire
au sienrRoques, charpentier de Toulouse, qui avait fait et vendu ladite
barque, et de traiter du prix. Et que, neanmoins, il seroit pris un maitre
de Tart pour verifier el s^avoir avec lui ce qui en pourra couter pour la
remettre; secondement, de nommer des commissaires pour fixer Tendroit
le plus convenable pour le passage de la susditte barque. Et enfiu de con-
firmer le mandement de la somme de qualre-vingts livres. w
[Registre des deliberations du conseil politique de Pamiers.]
1794. ffOn assigne parmi les principaies epoques de la mortalite des
oliviers dans I'Aude, les annees 1 476, 1 607, 1 608 , janvier et fevrier 1 709,
janvier 1749, janvier 1765, 1766, fevrier 1767, 1768, 1789 et 1794. »
ffll serail peut-^tre difficile d'indiquer exaclement les circonstances qui
agirait par le froid sur la mortalite des oliviers aux epoques qui out pre-
cede Tannee 1789; mais on sait que cette calamite, dans les annees 1789
et 1794, fiit causee par la quantite de neige qui tomba pendant un temps
calme, et se fixa, par Tabsence du vent, sur les branches et sur les feuilles.
Le temps s'etant adouci, la neige commen^ait k fondre; tout k coup, il
survint un froid excessif, la congelation eul lieu et paralysa toutes les
parties superieures de Tarbre, en commen(:ant par les plus tendres et les
plus deiicates. Le principe de la vegetation, continuel dans I'olivier, se
trouvant interrompu parcet accident, il s'ensuivit un deperissement subit
et total dont la tige ressentit bient6t le terrible efiet.
[Let &aU de Languedoc, par M. BAROR-Taouri, t. II, p. 499, 600.]
1795. La recolte de Tannee ayant ete tout k fait defavorable, les fer-
miers de la Bastide-de-Serou ne peuvent acquilter en nature la foumilure
de grains k faire aux magasins de la Republique; le 38 frimaire an ui
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86 SECTION DES SCIENCES.
(18 d^cembre i7g5), ils demandenl de pouvoir s'acqnitter avec des assi-
gnats.
[Archives manicipales de la Bastide-de-S^rou.]
VI
SUR LES VBGETAVX CONSlDBRh COMME PLUVWHiTRES ENREmSfREURS y
par M. F. Sahut.
Dans toute la region m^terran^nne comprise etitre PerpigDao et Mar-
seille, et m^me an dela, jusqu'k la fronti^re italienne, le regime des pluies
diflP^re esseotiellement de celui du centre et du nor J de la France. Les
chutes d'eau, quoique souvent plus abondantes comme quantity totale et
annuelle, sont r^parties en un nombre de jours infiniment moins conside-
rable. Souvent torrenlielles en automne et moins frdquenies en hiver, elles
sont incertaines au printemps et k pen pr^s nulles en 4t6, Leur repartition
dans cetle region est done peu favorable a Tagriculture, puisque les pluies
manquent le phis souvent au moment ou elle^ seraient le plus utiles , c'est-
a-dire pendant la p^riode active de la vegetation.
De plus les vents du Nord et du Nord-Ouest sont generalement forts,
toujours tr^s sees, et soufflent trop fpequemment sur le littoral fran^ais de
la Mediterranee. lis dess^chent rapidement le sol et neutralisent ainsi Tin-
fluence bienfaisante des pluies. Aussi les cultures de c^r^ales et de plantes
fourrag^res n*y rdussissent pas souvent. Les parties basses dos ddparlemenis
du Gard, de THerauU, de I'Aude el des Pyrenees-Orientales sont surtoal
caracteristiques sons ce rapport, et ce pays serait le plus pauvre de France
si la Vigne ile s'accommodait malgr^ lout d'un cHmat aussi extreme. GrAce
k la brise de mer, qui souffle gen^ralement pendant les deux mois qui pre-
cedent la maturation des raisins, les vendanges sont lout de m^me dbon-
dantes malgre les plus grandes secheresses. Sous Tinfluence bienfaisante de
cette brise saluree d'humidite, les bales grossissent k vue d'oeil et acqui^-
rent un volume k peu prfes inusite partout aillenrs, quoique le sol reste
absolument sec k de grandes profondeurs. 11 est vrai que le mode de Cul-
ture en souche basse est intelligemment usite dans les pays sees et chaitds.
Les rameaux de la Vigne qui s'etendent tout autour en recouvrant bient6t
enti^rement le sol forment un ecran utile qui met a Torabre la surface
totale du terrain en emp^chant son evaporation trop active.
A Montpellier, la moyenne annuelle de Feau tombee pendant les qtia-
rante-huit demi^res annees est snpeHeure k celle tombee dans la region
de Paris pendant la m^me peHode, mais elle profile infiniment moins a ta
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CONGRftS DBS SOClfeTfo SAVANTES.
87
Y^g^tation. Depuis le mois de mars jusqa'ao mois de septembre^ le ciel y
est presqiie toujodrs d'uue sdr^oil^ d^sespdranle, de soi-le qu'oo a pu^
sans exag^ration , appeler aussi le pays de la soif cette region mMiteira-
n^nne dont Montpellier occupe le centre et qui est si ddshi^ritde sous ie
rapport pluviom^triqne.
Dans la region mMiterran^dne francaise, en effet, les plaies d'^t^^
d'ailleurs tr^ rares, sont presque toi^'odrs des pluies d'orages qui tombent
d'une fa^on torrentieile. ElJes glissent sur le so) dnrci et vont grossir ies
cours d'eau sans profiler beaucoup k la terre et par oons^uent k la vdg^-
tation.
Le plus souvent, h ces orages succMent les vents du Nord ou du Nord-
Onest, et T^vaporation, sous Tinfluence d'une temperature ^levi^, est alors
si active qu'il n'y paraft plus gu^re quelques jours apr^s. II arrive souvent
de constater que , tandis qu'il a tomb^ dans la nuit une masse d'eau assei
considerable, Ton soit^ d^s le lendemain, aveugld par lo poussi^re soulev^e
par le vent.
Les observations pluviometriqnes failes k Montpellier depuis quarante-
buit anndeS) indiquent ou semblent iiidiquer que ies quantities d'eott tom«-
b^es annueliement diminuent et tendont k diminuer de plus en plust
Mon ami regrette, le professeur Charles Martins, avail observd que la
moyenne de vingt-cinq ann^es d'observations suivies sans interruption et
faites au jardin des plantes de Montpellier, entre i85fl et 1876, dtail dfe
o m. 860 d'eau tomb^e annuellementi
Or, nous voyons que la moyenne pour les vingt-sii derni^res ann^es
d'ob^ervations pluviometriques faites k TEcoie nationale d'agriculture de la
Gaillarde, sous la direction des professeurs Crova et Hondaille, n'esl que de
o mi 799, soit m. i3i de moins que pendant la periods prdcedentei
Comment expliquer cette ^norme difference?
U est vrai que les points d'observation nd sont pas les m^meSf mais il y
a k peine un kilometre de distance de Tun k Tautre, ce qui n'est pad beau-
coup, quoique rigoureusement cette distance pdisse suffire parfois podr
expliquer une Wg^re difference.
Serait-ce les instruments, ou bien la methode d'obsenration qui ne se-
rait pas la m^me dans les deux cas? On pourrait k la rigueur emettre cette
hypotb^ si elle pouvait avoir quelque fondement; mais il n'en est rien,
car le mouvement a continue k se manifester si Ton consid^e isoMment les
observations faites k I'l^cole d'agricultnre. Nous voyons, en effet, qu'en diti-
sant la periode des vingt-six annees d^observations pluviomeiriques faites k
cette ficole, en deux periodes de trei^e annees chacune, la moyenne de la
premiere de c6b periodes est sensiblement superieure k delle de la seconde.
Tandis que, tie 187/1 k 1886, la moyennfe d'eau lombee enregistree par le
pluviomkre de Fticole d'agricolture est de o to* 767, cette moyenne ti'est
plus que de o m. 701 pendant la periode comprise etitre 1887 et i8gg.
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88
SECTION DES SCIENCES.
C'est done une diSi^rence de o rn. o56 entre les moyeoaes annueUes de ces
deux p^riodes. EHe nous d^montre que le mouvement descendant s'est
continue et que la quantite d'eau tomb^e k Montpellier depuis uq demi-
si^cle a diminu^ progressivement d'ann^ en ann^.
Pendant les onze derni^res ann^ surtout, les pluies tombfe sont tou-
jours rest^ au-dessous de la moyenne, et sou vent de beaucoup au-dessous.
Les arbres et les arbustes en ont g^n^ralement souffert, et 1^ ou ils ne
peuvent ^Ire arros^, bon nombre sont morts; d^autres ont perdu une
partie de leur cbarpente. EnGn, beaucoup d'arbres fruitiers, faute d'eau
suffisante, n'ont pas pu murir lenrs fruits.
Cbez la plupart des v^taux arboresceots , comme tout le monde le sait,
les rameaux s'allongent en se ramifiant pendant toute la p^riode d'activit^
ext^rieure de la v^g^talion. Chez la Vigne, par exemple, revolution du
bourgeon commence, dans le Midi, vers la fin du mois de mars ou au com-
mencement du mois d'avril. L'on voit alors le bourgeon s'allonger progres-
sivement en rameau et, dans les sols ferliUs, si la plan(e est livr^ h
eUe-m^me, ce rameau devient bient6t une veritable liane augmenlant con-
stamment en longueur jusqu'k Tautomne, en atteignant parfois jusqu'k 8
ou 1 metres de d^veloppement.
Chez d'autres v^^taux, au contraire, Tallongement du bourgeon se fait
tout en une fois,au printemps, et le rameau acquiert alors son en tier d^ve-
loppemenl dans Tespace de deux h trois semaines. Certaines esp^s de Pins
et la plupart des Sapins sont dans ce cas. Au conunencement d'avril, Toeil
ou bourgeon terminal na point encore donn^ signe de vie; mais bientAt
apr^, il se d^veloppe rapidement comme une asperge, et acquiert en
quinze ou vingt jours, un mois toat au plus, la totality de sa longueur. A
partu* de ce moment, toute Factivite de la vegetation se borne k lignifier le
bois, k nourrir les feuilles et k entretenir le v^g^tal. Gelui-ci restera dor^-
navant et k partir du commencement du mois de juin dans un ^tat de
developpement absolument slationnaire jusqu'a rann^e suivante.
I] est facile de comprendre que, dans les ann^es parliculi^rement s^bes,
les arbres qui ne sont pas arros^s fournissent un d^veloppement moins
considerable qu'a Tfaabitude. G'est Ik un fait d'observation qui est eiemen-
taire et reconnu par tout le monde. II etait interessant de savoir quelles
etaient les periodes de Tannee pendant lesquelles les pluies etaient les plus
efficaces pour favoriser cbez les arbres le developpement de la fl^he ou des
rameaux. H etait non moins utile de determiner la relation qui pouvait
exister entre la quantiie d'eau tombee pendant cette periode utile et Tin-
tensite plus ou moins grande de la vegetation qu'elle a facilitee. On pour-
rait juger par la du degre d'influence qu'exerce la secheresse sur les esp^ces
d'arbres qui nous ont foumi sous ce rapport des observations precieuses et
interessantes a consigner.
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CONGRi:S DES SOCI^T^S SAVANTES.
89
Parmi les nombreuses espies de Pins et de Sapins qui se Irouvent daos
notre arboretum de Lattes, pr^ Montpeliier, et que nous avons examines
atteativement pour I'objet de cette etude , nous nous bornerons k citer les
observations que nous avons faites sur deux d'entre elles. Ce son I ie Pin de
Corse {Pinus laricio) et ie Sapin de C^phalonie (Abies Cephalomca); nous
les avons choisies de prdftrence k plusieurs autres , parce que ces deux
esp^ces se rencontrent dans la piupart de nos jardins du Midi.
La croissancedu pin de Corse est assez rapide; son tronc est Ir^s droit,
et k la base de sa fl^be, qui se d^veloppe chaque printemps, prend nais-
sance un verticiiie de rameaux iat^raux qui deviennent ensuite ries
branches, en formant des Stages superpose, s^par^s chaque fois par la
longueur de cette fl^he. II est done tr^ facile d'y mesurer exactement,
m^me apr^ vingt ou vingt-cinq ans, la longueur r^elle de I'accroissemcnt
annuel en hauteur, s'il s'agil de la fl^che, ou en longueur, s'il s agit d'une
branche.
II en est de m^me chez le Sapin de C^phalonie. Ici la croissance est plus
lente , mais la longueur annuelie de la tige ou de ia branche est ^galement
tr^ bien marqu^.
En examinant attentivement la tige ou in^me une branche de ces deux
esp^ces d'arbres , il est facile de remarquer que leur allongement annuel
n'a pas toujours ^t^ le m^me et qu'il pr^ente sous ce rapport des inega-
\ii6s parfois tr^s iiuportantes.
Dans le tableau que j'en ai sous les yeux, je vois par exemple que pour
ie Pin de Corse, le dt^velopperaent en longueur exactement mesur^ pen-
dant ving'six ann^s a vari^ entre o m. 62 en 1876, et o m. is seule-
ment en 1 893.
Pour le Sapin de C^phalonie, le d^veloppement correspondant est de
o m. 99 en 1876, et de o m. o4 seulement en 1898.
Aquoipeut-on attribuer ces diif(^rences,a8sur^ment considerables, entre
ces deux ann^s extremes? Les observations ont 6i6 faites chaque fois non
seulement dans la m^me r^ion et dans le m^me terrain , mais encore tou-
jours sur les m^mes individus. Les conditions de milieu ^taient done abso-
lumenl les m^mes dans chaque cas.
Restent les autres agents atmosphi^riques dont Tinfluence a 6i4 n^cessai-
rement variable d'une ann^e a Tautre. Et sous ce rapport il convient d'en-
visager les exigences physiologiques et culturales des arbres observe, et
rinfluence que chacun de ces agents atinosph^riques a exerc^ sur leur
v^^tion.
En les etudiant avec soin les uns apr^s les autres, nous avons pu, dans
des Etudes pr^c^entes, montrer la part d'action que chacun d'eux pent
exercer sur la v^g^tation. Nous en avons m^me fait I'objet de plusieurs
communications ant^rieures au Congr^s des Soci^t^ savantes, particuli^-
rement dans celle ayant pour litre : Comparaison des climats du midi et du
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SECTION DBS SClBNGKfi.
sui-^st ik la France, datid tme autt*e oil notis eniutiuiiotis Im t^iffitunx
emsidi^rS^ comme thermm^tres ennfiBtteur9 et plus Hmnmmi dans une
^de r^ltflnt de trenle ann^s d'observatioiiB d'^xpi^riences ponrsni-
vies sur raeclitnatatioh par sitection de» esp^ces vigilakn* Nous avond montr^
chaque fois, ainsi que dans un travail de climatologie compart, public en
1 883 , sur Le lac Majenr et les ties Borromk, leur elimal earaetirtsS par leur
vegetation, combien les vdg^taux sont sensibles aux variations atmosph^-
riques et combien ii est int(ireftsant de constater k quel degt4 ils en sont
impressionn^t quand on connail par avtnee quelies sont les exigence
culturaies de chaeune des esp^ees.
Cotnme nous Tavons vu, eel to part d'action exero^ par ehaeun des dif-
f^rents agents atmosph^riques e^t plus ou moins grande, et il eonvieot de
tie pas en n^gliger Timportance.
N^nmoins, et apr^ examen attentif de la question, il nous a paru
qu'ici et dai)8 eel ordre d'id^es, la plus ou moins forte abondance des
pluies exer^ait rinfluence la plus grande et qu'elle ^tail m^me k pen pr^s
pr^pond^nte sur le d^veloppement de la v^g^tatiou;
Dressons done le tableau complel des quantit^s d'eau tombto mois par
mois, pendant les vingt-cinq dertii^res ann^^. Mettous ensuite en regard
les chiffi^s repr^i^enlant le d^veloppetnent annuel de la fl^he ou de la
brancbe ches le Pin de Corse ou le Sapib de Cdpbalonie.
Ge tableau est tr^s instructif en ce qu'd ttous montre la relation qui
existe entre la cause pr^umde et Teffet pi*oduit.
En examinaiit attentivemeut ce tableau oomparatif , il est facile d*en
tirer plusieurs enseignements.
D'abord le d^veloppement chez nos deux esp^ces se faisant tout en une
fois en avril et au Commetioertient du mois de mai, on con^dt que les
pluies survenues apr^s le mois d'avril el pendant tout V4i4 He peuvenl
exefcer qu'une faible influence sur le r^sultat.
Nous voyons ehsulte qiie les pluies d'automne sont utiles 4 pait^ qu*en
effet, k cette ^poqtie, si la v^g^lalion exl^riaire est arr^t^^ le syst^me ra-
diculaire cotitinue k se d^veloppei* pour preparer utilement Faliongettient
de la fl^fae et des branches au printemps sUitant.
Enfln, les pluies d'hiver en p^u^rant [irofonddment dans le sol« li une
^poque oil la d^perdition par T^vaporation est peu aelite, mftintiennent le
terrain frais pendant le prtntemps.
11 nous a done paru que les pluies les plus utiles k la t%dtatiofl du
Pin de Corse et du Sapin de C^phalonie, comme de toutes les esptos
qui pr^sentent des Caract^res Correspondants, sont ceHes de Tautomne, de
rhiter et du commencement du printemps, soil d'oclobre k avril indusi-
vetnent.
Nous voyons en effetque les plus fortes vegetations A4jk eit^es (0 m. 59
pour le Pin de Corse et o m. 99 pour le Sapin de G^phakmie), pendant
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CONGRfeS DES SOCllSTfiS SAVANTES.
Tanti^ 1876, correspondent k une chute d'eaii de m. 766 pendant les
sept mois (octobre 1876 k avril 1876).
Nous voyons, au contraire, que Tann^ 1878 n'a donn^ que o m. 919
d'eau pendant la m^me p^riode de sept mois. Gette grande s^heresse fl eu
pour r^suitat une v^g^lation tr^ faible de m. 1 1 seulement pour le Pin
de Corse et de m. o4 pour le Sapin de Wphalonie.
Les plus fortes v^tations correspondent aux ann^ 1876, 1879, 1889
et 1899, qui ont foiuni les plus grandes quantit^s d'eau (0 m. 766,
o m. 680, m. 795 et o m. 639) pendant la durde des sept tnois (o(S
tobre k avril).
Par contre, les plus faibles vegetations correspondent aux ann^es 1878,
1889, 1893 et 1894, qui n'ontre^uque m. 919, m. 344, om. I87
et o m. 964, pendant cette m^me p^riode de sept mois.
Les pluies d*octobre et de novembre, surtout quand elles sont torren-
tielles, exercent moins d'influence que celles de Janvier, de Kvrier, de mars
el d'avril. C'est ainsi, par exemple, que la vegetation en 1887 a ete moins
influencee relativement (o m. 98 pour le Pin de Corse et m. i4 pour le
Sapin de Cephalonie). Elle semble done former une exception k la r^gle.
Pourtant, on se Texplique facilement, parce que le mois d'odtobre 1886
avait donne k lui seul m. 985 sur les o m. 708 totnbes pendant les sept
raois. Cet exemple de pluie torrentielle en octobre ne s'est pas t^produit k
beaucoup pr^ pendant toute la serie des vingt-six derni^res atinees.
De mdme, nous voyons que la vegetation de 1889 (0 m. 43 pour le Pin
de Corse et o m. 93 pour le Sapin de Cephalonie) a ete influencee par de
fortes chutes d'eau survenues en novembre 1888 (om. 990), et surtout
en decembre 1888 (om. 997). Ces fortes chutes d'eau U'ont pas donne
tout leur eflet utile. Neanmoins leur influence a ete plus active que dans le
cas precedent. La somme d'eau tombee pendant les sept mois (0 m. 796)
a ete la plus itoportante de toute la serie des vingt-six demises annees.
Quoique cela , nous voyons que I'effet produit sur la vegetation a ete un
pen moins acceutue qu'en 187ft. L'dtinee 1876 avait ete, en effet, la plus
favorisee sous ce rapport i elle a donne m. 976 ett Janvier, m. 01 9 en
fevrier, m. 089 en mars, et m. i38 en avril, ce qUi donne uu total de
o m. 5 1 5 pour les quatre mois.
II i*estdte de ces diverges constatations que les pluies d'autbmne et
d'hiver deviennenl de plus en plus utiles au ftir et k mesure qu'on s'ap-
proche du printemps. De sorte qu'en examinant tr^s attentivement les
elFets produits par les chutes mensuelles de pluie pendant toute la serie des
vingt-six annees observees, nous pourrions representer la valeur utile de
ces elfets par des coefficients qui marqueraient pour cbaque moid Tiu-
flnence respective de la quantite de pluie tombee, sur la vegetation.
A Montpellier, le mois de Kvrier peut 6tre considere comme le plus pri-
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92
SECTION DES SCIENCES.
vil^^ sous ce rapporl. Les piuies tomb^ en mars n'ont pas le temps de
produire tout leur effet utile. A plus forte raison en est-ii ainsi de celles
tomb^ en avril , c'est-k-dire an moment oil la v<%^tation se met en mou-
vement; eiles paraissent exercer moins d'influence quo les piuies de Janvier,
de f^vrier el de mars. Ge sont celies-ci qui sont les plus actives. Les
ann^s 1881, 1888 et 1892 sont surtout caract^ristiques sous ce rapport.
Leurs mois de Janvier, de f^vrier et de mars r^unis ont donn^ o m. Uo\,
o m. 309 et o m. 393. La v^g^tation du Pin de Corse a ^t^ de o m. A6,
o m. &i et cm. 38. Quant k celle du Sapin de C^phalonie, elle a 4i6
de o m. 27, o m. 24 et de o m. 18, aussi, pour chacune de ces trois
ann^s.
Si nous donnons done k Kyner le coefficient 1 o , nous pourrions alors ,
comme r^ultant des explications pr^^enles , donner :
6 corame coefficient du mois d'octobre, 7 pour novembre, 8 pour d^
cembre, 9 pour Janvier, 10 pour f^vrier, 9 pour mars, 8 pour avril.
En multipliant chacun de ces coefficients par le chiffre de la quantity
d*eau tomb^ dans le mois , les sept produits r^unis repr^senterunt la va-
leur utile k la v^^tation de la pluie enregistr^e par le pluviom^tre , et ce
total correspondra proportionnellement a I'allongement annuel de la fl^che
ou de la brancbe.
11 y aurait encore k lenir compte d'un autre ^l^ment d'appr^ciation. La
faculty d'absorption par le sol est variable selon sa composition physique.
Au delk d'une certaine limite, et surtout avec les piuies torrentielles comme
il s'en produit sou vent dans le Midi , la partie exc^dante sera en grande
partie perdue pour la v^g^tation. G est souvent ce qui a lieu quand la quan-
tity d'eau tombe'e d^passe o m. o5o dans les 94 heures. II faudra done tenir
pen de compte de la quantity qui d^passera ce chiffire.
Comme onle voit, les ^l^ments d'apprdciation sont multiples. En tenant
de chacun d eux un compte respectif aussi exact que possible , nous pour-
rons alors appr^ier assez rigoureusement la relation qui existe entre la
vegetation, qui est Teflfet produit, et la cause, qui est la quantity d'eau
tomb^ pendant les sept mois ou elle pent exercer ici son influence utile.
Le nombre des feuilles plac^es sur la fl^che ou le rameau des Pins et
surtout des Sapins resle k pen pr^s le m^me , quel que puisse ^tre le deve-
loppement en longueur. On comprend d^ lors que les pousses correspon-
dant aux ann^ s^hes ou tr^ s^hes aient leurs feuilles beaucoup plus
rapproch^es les unes des autres relativement k leur insertion sur cette
fl^be ou sur ce rameau. On pent done les reconnaitre imm^diatement.
11 en r^sidte que chez les esp^s de Pin ou de Sapin se trouvant dans le
cas cite, on pent Juger a premiere vue quelles ont 6U les anuses s^es ou
tr^ s^hes et les ann^es plus ou moins pluvieuses. 11 suffit de suivre sur la
lige la longueur de chaque pai tie qui s^pare deux etagements, et comparer
entre elles ces diverses longueurs. On peut aussi faire cette observation en
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CONGRiS DES SOCB^T^S SAVANTES.
93
examinant attentivement I'une des plus longues branches el faisant la
m^me constatation sur chacune de ses parties. La separation entre les an-
n^ est facilement reconnaissable , et il suffit d'un pen d'habitnde ponr les
distinguer tr^s facilement les unes des autres.
Si cette constatation n'est pas rigourensement proportionndle k la quan-
tity de pluie enregistr^ par le pluviom^tre, elle s'en approchera beau-
coup, et nous avons vu qu'il est possible d'amver k une appr^k^iation
encore plus complete en tenant compte des calculs n^ssit^s par les consi-
derations que nous avons d^velopp^s. On peut dire ainsi que, dans une
certaine mesure, il est possible de consid^rer des v^g^taux sp^ialement
choisis k cet effet comme de v^ritables pluviom^tres enregistreurs.
VII
Protection des bnfants du premier age en EuRE-ET-LoiRy pendant
l'annee i8gg, par M. le docteur E. Barthes, inspecleur d^par-
temental du service des enfants assist^s, d^legue de la Society
internationale pour IMtude des questions d'assislance.
La fiche individuelle des enfants plac^ a ^t^ ^tablie conform^ment k la
circulaire minist^rielle du 25 aoAt 1896 d'apr^ huit groupes, savoir :
Ige.
I ok k jours.
n 5 4 9
III 10 4 19
IV 30 4 3o
V 3i4 60
VI 61 A i5o
Vn i5i4 365
VIII 366^730
Elle comporle tous les renseignements concemant lenfant, ses parents,
sa nourrice, ainsi que les divers lieux de placement, T^poque de sa nais-
sance, son ^tat civil et toutes les mutations auxquelles le nourrisson a donn^
lieu pendant la dur^e de son placement.
Cette fiche, je dois le d^larer hautement, a apporl^ la plus heureuse
modification dans la statistique infantile en permetiant un mode uniforme
pour tous les d^partements.
Le decompte du nombre des joumte passes dans le service au lieu du
decompte du nombre des enfants se rapproche le plus de la r^lit^ en con-
stituant une donn^ math^matique.
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SBGTION DES SGIENGBS.
D autre part, ce syst^e pannet d'^tablir ime oomparaisou entre la morr
talitd des enfants Aew^s au sein et celle des eafanU nourria au biberoa;
des naturels et des l^times, de ceux k la campagoe et de ceqx
la ville; des enfants envoy ^ en uourrice, en ^t^, en automne, en biver et
an piintemps; plac^ k la oampagne ou k la ville, cbes des nourrices c^-
bataires, mari^, veuves ou divorc^.
Sans doute, dans les d^partements nourriciers, tds que r^ure^t-Loir,
qui &h\e pr^s de mq milh enfanls dont plus da a, 600 de Paris, pour Tiu-
specteur des en&nts assist^ la t&che est ardue, exigeant une attentiou de
tons les instants en vue de 1 elaboration d'une statistique exacte. Mais com-
bien, en retour, cdle-ci facilite la recba*cbe des r^fonnes et am^oratioiis
que r^lame une hygiene infantile rationnelle I
G'est ce que je vais m'efforcer de d^montrer apr^ Texposition des ta-
bieux ci-apr^s. Le premier indique une vue d'ensemble :
OB
CO
i
i
H
6R0UPBS.
A
1
da
P<
B6
a
§
m
m
1
journ^es.
p. 0/0.
I...
( Legitimes. . . .
350
189
194
498
197,938
80
fl6o
4fl
49
i33
48,4o8
3o
11...
( Wgitimes
509
l32
60
74
2 43
95,104
98
aoi
36
95
38
102
36,479
38
III..
( Legitimes. . . .
369
84
39
^9
190
72,235
24
369
75
57
59
171
59,755
37
IV..
( Legitimes. . . .
a3i
39
25
21
i46
33,io4
29
197
36
22
36
io3
35,5i6
37
V. ..
( L^gilimes. . . .
316
77
27
93
89
36,290
33
265
46
46
36
137
44,790
29
VI..
( legitimes. . . .
203
64
3o
9
100
3/1,675
9
168
37
28
16
87
37,098
16
VII,.
( Legitimes. . . .
45
19
6
70
24,090
9
100
17
20
4
&9
19,987
7
VIII.
( Legitimes. . . .
37
19
9
1
i5
3,904
8
39
10
4
1
24
4,4i8
8
i,o84
649
538
9,167
789,914
Sur les 4.43i placA, il y a 167 placements multiples,
Sur les i,o84 retires, il y a i65 retraits muUipies,
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CONGRiS DES SOCIET^S SAVANTES. 96
li ressort de ces praniers renseignements que &,/i3i en&ats ont v^u
782,91 4 jouni^es , ce qui donne le nombre moyen de 1 86 pass^ pour chacun
d'eux dans ie service en 1 899.
En outre, 538 A6t^ ^nt survenus, la mortality g^n^rale ^tablie sur ie
nombre de journ^es foumit le pourcentage suivant :
538 X 365 X 100 ^ ^ ,
^ -. 35.95 p. 0/0.
782,914 ^ '
Quaire facteurs ont concouru k cette population de 4,A3i : 1° Paris;
la Seine; 3° TEupe-et-Loir; A** divers d^artements.
11 est Utile de eonnaitre exaetement la pai'ticipation de chaeun d'eux :
Paris a plac^. . , . . , 3,6i5nouni9,
Seine.., 559
Soit ({KNIT ie d^partement de la Seine). . , . . . 8,167
Eure-et-Loip 996
Autres d^partements . . , 368
Total egal 4,43 1
parmi lesquds 1,672 naturels dont 1,061 pour la seule ville de Paris.
Le second tableau indique le lieu et T^poque de la naissance :
6ROUPES.
I
II
Ill
IV
V
VI
VII
VIII
TOTAUX
93a
139
199
7a
79
54
38
16
759
VILLE.
344
159
9l4
196
135
109
60
i5
i,i55
i53
60
68
59
35
19
i5
8
4o3
34 1
177
306
109
111
83
5i
1,086
GAMPAGNE.
69
55
29
17
98
96
ai
8
946
ii4
4i
34
94
59
47
3o
5
354
64
3o
18
11
8
10
3
i44
91
5o
33
17
36
38
aa
3
990
i,4oi
710
734
498
48i
371
34o
76
4,43 1
Le troisi^e indique le lieu de placement soit k la viUe, soit k la cam-
pagne. LeVhef-lieu de canton a ^ consider^, dans ee tableau, eomme
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96
SECTION DES SQENCES.
ime vilie, puisque comme elle il possMe une commission locale de pro-
tection :
VILLE.
GAMPAGNE.
GROUPES.
s
H
K
«
s
M
e
•<
1
M
g
•IS
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H
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tB
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I
45
ia4
53
io3
*97
397
917
966
i,4oi
II
17
33
9
4o
i49
172
93
208
710
Ill
17
38
a5
4a
ii5
199
90
905
724
IV
a3
3i
11
i3
63
190
55
119
498
V
A5
]/i
35
76
i3o
49
118
48i
VI
17
a8
9
94
7*
*i9
^9
"84
371
VII
U
18
6
18
45
68
11
63
935
VIII
9
7
1
4
10
18
10
i5
76
TOTAIX..
i63
3i4
128
269
726
1,216
544
1,071
4,43i
Le quatri^me ^tablit la situation des nourrices
GRODPES.
I
II
Ill
IV ........
V
VI
VII
vm
TOTIUX.
NODRRICES.
G^LIBA-
TA1RB8 ^^K
YBUVBS
MARl^BS
93
45
i,ii3
16
34
45i
90
44
448
9
39
390
i3
94
499
96
19
206
i5
i4
900
7
7
69
199
916
3,292
DIYORG^BS.
(') 89 avaieot plus d^un enfant.
W 65 avaient plus d^un enfant.
690 avaient plus d^un enfant.
La mortality, d'apr^s le mode d'alimentation , le sexe et T^tat civil, est
indiqu^ par groupe, dans les 8 tableaux suivants :
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GONGR^ Diss SOOI^S SAVANTES.
97
r GROUPE.
SEiF
BIBERON.
M
BO
ilAl CIVIL.
4S
V
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M
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CO
POOICBHTAO
43
oS
M
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b
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P0URGBRTA6
p. 0/0
p. 0/0
_ - . . ( Garcons. . .
i8&
i3i
3o,389
37,805
i5
10
*7
19
436
4oo
75,871
64,!283
53
47
34
36
ToTAux des l^times .
3i5
57,784
35
i5
836
i4o,i54
99
31
N.tureb..i ^y'^--
60
ii,5io
7
39
74
11,187
17
h
5i
1 1,1 53
4
16
i4,6o4
i3
33
ToTiDX des naturefe. .
111
93,663
11
*9
i49
35,741
3o
43
ToTADX du I*' groupe.
Aa6
80,4/16
36
16
97^
165,895
133
37
CAUSES DES DECES.
Afleclions . . .
1* Legitimes]
au sein.
3' Ldgilimesi
au biberon.
3' Nalurels
cu sein.
4" Nalurels (
au biberon. j
\
SCIENGBS.
gastro-iiitestinales . .
piilmonaires
nerveuses
( exantli^matiques. . .
D^biliU cong^nitale
Non mentionn^es
Igastro-inlestinales. .
pulmonaircs
nerveuses
exantb^inatiques. . .
D^bOito cong^nitale
Affections sp^cifiques
Non mentionn^es
gastro-inteslinnlcs. .
pulmonaires
nerveuses
D^bilil^ cong^nitale
Non nientionnee
I gastru'intestinaics .
Affections . . . | puimonaires
( exanlbcmalique . . .
D^bili(^ coiig^nitalc
Non mentionndes
Affections . > .
10
4 ,
4
' ^ I
3
3
43
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19
4
19
3
10
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9
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1
39
1
1
3 '
3
35
99
3o
Digitized by Google
99
SECTION DPS SCIENCES,
ir GROUPE.
SBIN.
RIBERON.
BTAT CIVIL.
S
1
D
POUICBHTAOB. j
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POUBGBRTAOB.
p. 0/0
p. 0/0
( Gallons...
FiHes
35
5a
9,195
i4,39a
1
7
5
91
ai4
ao8
37,005
34,57a
37
39
35
a8
ToTAux des legitimes.
87
a3.447
8
i5
4a9
71,657
66
3a
Nalurels..! ^T""--'
4i
3
a3
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ia,5i6
16
46
35
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4
3a
65
10,931
i5
5a
ToTADx des naturels .
76
i3,oa5
7
19
195
a3,447
3i
48
ToTAux da II* groiipe.
i63
36,47a
i5
16
547
95,io4
97
35
CAUSES DES Dl^GBS.
1* L^Limes
ausein.
a° L^gitinies]
au biberon.
3** Naturels
au sein.
4'' Naturels
au biberon.
Affections. .
Aflections.
gastro-intestinales.
pulmonaires
nervenses
exaoth^matiques. .
gastro-inlestinales.
pulmonaires
nerveuses
D^bilil^ cong^nitale.
Non mentionn^s. . .
AfiectioDs.
gastro-intestinales. .
pulmonaires
D^ilit^ cong^nitale ,
Non mentionn^
Affections. .
gastro-intestinales. ,
pulmonaires
exantb^matiqucs. . .
nerveuses
D^bilit^ cong^nitaie
Non mentionnde
3
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1
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i5
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66
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CONGRte DES SOClAlfe SAVANTES.
99
lU* 6R0UPE.
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BIBERON.
ilAT CIVIL.
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POURCBRTAOB.
- , . ( Garcons. • .
^ ToTAQx des legitimes.
Nahird...! IT"^"'
I FiUes
Tot Aux des oatureli. .
ToTAozdalirgr....
91
9,i5i
5,454
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#
p. 0/0
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98,995
98,735
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p. 0/0
33
34
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999
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47
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9,o45
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i3
97
194
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90,887
9 1,33 1
36
93
44
39
17,537
10
90
956
49,918
49
94
49
39,049
i4
548
99*9^8
34
CAUSES DIS B^cis.
.•l^t«n«K*« jg..tnHnt«tinde.... ,
au seiD. 1
/ gastro-inteslindes. . . 94 1
/ AffeeboDs. . . ^ |
li^times 1 exanihteatiques. ... 3 j
. - ' ( gastro-intestinales. . . 3
3- Natawb Affecbonfl. • . j
gastro-intestinales . . 34 ^
/ AffecboDB. . . ^ 1
aubibepon. [ exanthtoatiquea. . . . sj
4
45
10
69
7-
Digitized by Google
too SECTION DES SGDENGES.
IV 6R0UPB.
SEIN.
BIBBRON.
iTAt CIVIL.
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19,669
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18
ToTAox des l^times.
57
6,8G3
4-
91
174
96,949
*7
91
N..*.j ST-
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3.683
1
10
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1 0,359
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3
91
9B
16,477
93
50
ToTAux des naturds.
49
8,687
4
16
i48
96,899
39
43
ToTAux du IV* gr. . .
106
1 5,549
8
18
399
53,079
49
33
CAUSES DBS BiCBS.
Ipulmonaires 1 \
nerveuBOfl. . if ,
exanlhemabques. ... t i
( Debilite congemtale 1 /
^ - . . . I intestinalcs i3 J
... . > Affections...! pulmonaires 3 > 17
au bibcron. \ .1 ' \
I nerveuses 1 )
Iintestinales 9
pulmoDalres 3 .
, 8
nerveuses 9
( Non mentionn^ 1
Iintestinales 17
pulmonaires 6
nerveuses 7
exanlh^maUques. ... 4
au biberon. \ D^iKt^ cong^taie 8
\ Non mentionn^ \ 7
Digitized by Google
GONGRiS DBS SOGI^i^ SAVANTES.
r 6R0UPB.
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SEIN.
BIBERON.
ijAT CIVIL.
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98
ToTADX de« l^times.
57
9,969
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96
6,691
5,496
5
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94
109
16,195
1 6,548
i3
i5
96
33
ToTAux des natoreb.
69
19,117
8
94
196
39,673
98
3i
ToTAui du V* groupe .
196
91,379
19
90
355
59,681
47
39
1* L^timeB
au sein.
9* L^ilimea]
airhiberon.
3* Natures
au sein.
4* Natarels
ai|f Inberon.
CAUSES DBS D^BS.
Affections intestiiialei 4
inteiti Dales 8
puloKmaires 3
9 '
9 I
Affections. .
nenreoses. • • • . •
exanth^matiques.
19
D^Ulit^ cong^itale 3 '
Non mentioon^ • • •
intestinales.
Affections.
pulmonaires 9
nerveoses 1
sp^cifiques 1
/ gastro-intesdnales. . • 19
pnlmonaires 6
nervenses 4
exaoth^matiqiies. ... 9
D^fit^ conginitale 3
Non mentionn^ 1 /
Affections. .
98
Digitized by Google
102
SECTION DES SCIENCES.
Vr GROUPE.
6tat civil.
L^times .
Gar^oni.
Filles
ToTAux des legitimes .
Nature]^
Carbons. . ,
FiUes. . . . .
ToTAux des naturels .
ToTiux dn VI' groupe.
do
17
47
SEIN.
3,5i5
5,596
6,363
4,o65
10,437
19,563
p. 0/0
10
i3
11
11
18
i3
i54
56
65
191
375
35,456
11,006
i5,65o
36,656
59,110
19
18
93
i4
i5
i3
1* L^i times
au sein.
9" Legitimes ^
aa biberon.
d"" Natareb
au sein.
4** Naturels
au biberon*
GAU8BS DBS D^G^.
Affections gastro^ntesdoaies 3
Affections.
I 3
gastrchintestinales.
nenreuses. ..«•.,
Ddlnlit^ cong^tale
Non mentionn^. • •
Affection... .1 8^*^^^
{ pulmonaires, • • • • ,
D^Oit^ cong^tde • • • .
/ gastro-iotestinales.
«M I puimonaires
Afftections. . . <
nerveuses
^^dfiques. .....
Non mentionn^e. •
Digitized by Google
CONGRte DES SOCI^TES SAVANTES.
103
Vn* GRODPE.
SEIN.
BIDERON.
ETAT GIVIL.
OB
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POURCBIITAOB.
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1 u,U7ij
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6
1,376
56
9^897
1
3
ToTAux des l^times.
19
3,5i/i
i
10
191
90,576
5
8
( Gallons. . .
Naturds. . {
1 Filies
9
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1,668
9, 4/10
M
1
M
16
60
66
8,636
6,765
9
1
9
5
ToTAux des naturels.
i6
3,908
1
9
86
15,379
3
6
ToTAuxdu VII* gr...
35
7,699
9
9
905
35,955
8
8
0AU8B8 DES D^SS.
1 Legitimes I ^ff^^^^ gastro-inteslinde 1 I 1
an 8ein. )
igastro-intestiiialeB. ... t \
r
piiiiDonaires 9 > 5
auWberon. | j^^^.^^ cong^nilaie 1 )
8 Naturels ) ^gp^tioD gaslro-intestiiiale... 1 I 1
au sein. ) ^
6* Nalards ) ( gastro-inlestinaie
[ Auections. • • { , . / 3
au biberoD. ) ( puimooaires 9
Digitized by Google
104
SECTION DBS SGIENGES.
Vlir GROUPE.
SEIN.
BIBERON.
Atat civil.
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1
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i
POUBGEHTAOB. ^
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1
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9
ToTAOx des legitimes.
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Nalurels. .
1 Gar^ons...
1
M
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91
i6
9^779
1,637
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a
8
TOTAUX
des nalurds.
1
3
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37
4,4 16
1
#
ToTAoxdu Vin*gr..
4
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K
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8,180
3
8
GAU8B8 DBS D^GBS.
1^ L^tiines aa sein.. . n
Si^ L^times aa biberon. . Affection pulmonaire 1
3* Natarels au sein .*.....• k
4** Naturds au biberon. • « Affection gastro-intestinale • • • i
Digitized by Google
CONGRiS DBS SOCI6t6s SAVANTES. 106
TABLEAU RESUME DE LA MORTALITY
SEIN.
BIBERON.
CROUPES.
Age.
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00
K
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iir . .
IV. . .
jours.
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5^9
10 ^ 19
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i63
176
106
8o,446
36,479
39,049
15,549
49
i5
i4
8
p. 0/0
16
16
i5
18
975
547
548
323
165,895
95,104
99»9^8
53,071
194
97
94
^9
p. 0/0
97
35
34
33
ToTADX du
mois.. . .
871
i64,5o9
79
16
3,393
4i4,oi8
364
3i
v....
VP. . .
VIIV.
mois.
1^9
3^5
6^11
ia6
96
35
31,379
19,563
7,429
19
7
9
90
i3
9
355
275
905
59,63i
59,110
35,955
47
18
8
39
i3
8
ToTAux de
1 1 mois. . . .
957
48.364
91
i5
835
147,696
73
19
VHP..
ans.
3
147
K
79
8,180
9
8
ToTAUX.
i,i3i
91 3,090
100
17
3,3o9
569,89^
438
96
Total g^n^bal db la
NOBTALIT^
538 X 365 X no . ^ ,
«= Q = 9495. p. 0/0.
789,914 " '
Par suite , sur ies 4 , 4 3 1 enfants figurant sur les registres de la protection,
en 1899, i,4oi ^taient au moment de ieur inscription de a 4 jours,
710, de 5 ^ 9 jours; 734, de 10 k 19 jours; 439, de 30 k 3o jours.
Soit 3,364 enfants avant le premier mois commence et n'ont pass^ que
176 jours dans le service, et ceux nourris au sein ont foumi le taux mor-
tuaire de 16 p. 100 et ceux dev^ au biberon 3i p. 100; tandis que les
nourrissons places du premier mois commence au onzi^me r^olu tont
restds 300 jours et n'ont perdu que i5 p. 100 au sein et 19 p. 100 seule-
ment au biberon.
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106
SECTION DBS SCIENCES.
line premiere condusion s'impose, que je fonnoie dans ies tennes sui-
vants ;
UehfaiU ne doit ttre envoye en wmrrice qu'apris k premier
D*autant plus que i*on pent constater, d apr^ le tableau des saisons de
placements, que les deux Here des nourrissons quittent leur &mille en hiver
et en 4i6, ^poques durant lesqudles s^ssent craellement les affections
gastro-intestinales et polmonaires ayant provoqu^ les qnatre sixi^es des
d^.
Le nombre des enfants naturds augmente dans des proportions tdles ,
qu'il ^ale et d^passe m^me celui des l^times dans certains groupes. lis
proviennenl surtout des arrondissements de Paris poss^dant des maternity,
le xiY* notamment qui a foumi 5 08 enfants, dont 396 l^times avec
31 d^c^ et 313 naturels avec 5o d^c^. Ne serait-il pas prudent, an sujet
de ces demiers, de suivre Texemple des nations voisines qui gardent les
nouveau-n& pendant plusieurs semaines, en les faisant allaiter par des
nourrices mercenaires dans le cas oil les iilles-mires ne peuvent ^tre con-
serve dans IMtablissement ?
Une de nos grandes villes induslrielles du Sud-Ouest, Bordeaux, est
entr^ dans cette voie et en retire d*excdlents r^sultats. J'ajoute que, lors
du Congr^ qui s'est tenu dans cette ville, en 1895 , j*ai visits Th^pital des
enfants, route de Bayonne, ou IMminenl chef de service, le docteur Rous-
seau-Saint-Philippe a bien voulu me faire assister au repas de ses jeunes
d^ves.
Paris ayant envoy^ en Eure-et-Loir 3,635 enfents, c'est-k-dire plus de
la moiti^ de Teffectif , il m*a pam utile de lui r&erver une place en vue
dans mon travaU par le taUeau suivant :
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CONGRfcS DBS SOCI^TES SAVANTES.
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Le nombre moyen des joum^ de s^jour ^tant de 996 pour les I^times
au sein , le poorcentage de mortdit^ est de :
365 X a8 X 100
99,456
Les I^times aa biberon, 160 jours
365 X i33 X too
3o7,48o
Les natnrels au sein, 303 jours :
365 X 66 X 100
90i»9*
Les natnrels au biberon, 1&6 jours ^
865 X t35 x too
. 86,960
10 p. 100.
= i5 p. too.
: 96 p. 100.
« 57 p. too.
Je constate tout d*abord que pris des deux tiers des d^, exaetement
901, appartiennent aux enfents naturels qui sont au nombre de i,o5i,
tandis que i ,66& i^times out perdu 169 des ieurs, d^oii un taux de mor*
tflilit^ double pour les piremiers.
D'autre part, ^tant donn^ que sur les 538 d^c^ aSo sont dus aux
affections gastro-intestinales, 88 aux mdadies respiratmres, 67 a Tappareil
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108
SECTION DES SCIENCES.
o^ro-spmd, 56 k la cMbifit^ oong^iitaie, 35 k Avmes affisctiohs €xaii-
flidmatiques et &3 sans cause connue, j'ai iromi qae, sur les 36 o petite
Parisiens, i8& avaient succombd aux mdadies de TappareS digestif,
65 aux complications polmonaires, &3 aux aflfections cdr^ro-spinales,
»3 exanthdmatiques, 6 qpdcifiques, 33 kla d^ilitd congdnitale et 19 de
cause inconnue.
La piupart de ces petites victimes de Tindustrie nourricik^ ne seraient
certes pas disparaes si Ton avait attendu pour leur exode de la capitale a la
campagne, une saison plus bvorable, une plus grande dose de r&istance
et surtout si dUes avaient 6i6 soign^ au d^ut de leur maladie. Je n*assonK
brirai pas le tableau ddjk si noir en disant que oes protigis de la ville de
lumi^ roeurent sans soins. Ce serait m^nnaitre f abn^tion du corps
tr6s honoraUe des m^ecins-inspecteurs. Je veux; en r^t^, fiiire ressortir
ce point, qui est capital dans Tdevage des nourrissons : h difmt assez Jre-
quemt du salaire nourrieter et Timpossibilitd, non moins frdquente chez la
fille-m^re ou la fenune mari^ d&ireuse de cacber une faute sans recourir
k Tabandon , de payer les honoraires m^caux et les foumitures pbarma*
eeutiques. Pour quel motif ne pas imposer aux ddparlements d*origine les
frais de maladie des jeunes enfiuits dont Tindigence de la mire ou des pa-
rents ou m^me TincUffdrence de ces demiers serait reconnue, sauf k en
poursuivre, plus tard, le recoiivrement sur la famille par les communes
intdress^ conform^ent k la loi du i5 juillet 1893 ?
Testime que si Ton veut que la loi Roussd devienne une veritable loi de
protection, il est de toute ndcessitd que lors de sa revision, qui ne saurait
tarder, on y incorpore Tobligation de Tassistance m^cale.
Toutefois, dans le cas ou Ton reconnaitrait que ladite loi doit rester dans
le domaine exdusif de lliygiine, qu'on se bAle de voter parall^ement k la
propbylaxie les mesures exig^ pour cause de maladie : transfert k Tbdpital
ou soins k domicile.
L*Administration de Tassistance publique de Paris trouverait ainsi le
moyen de restreindre ces abandons d'enfants dont le nombre augmentant
chaque ann^ p^ si lourdement sur le budget municipal.
II est ^[dement k remarquer que ce sont notamment les femmes de vil-
lage qui constituent la dientile privil^^ des trop nombreux bureaux de
placement de Paris. L'babitante de la viUe est plus rou^ et ne se laisse
pas facilement enj61er par un app&t trop souvent illusoire, surtout quand
die a 616 d^ exploit^.
En compr^ant m^e eomme viUes les vingt-qnatre che&-lieux de emton
.d'Eure-et-Loir, j*ai d^nontrd que 87^ nourrissons seuiement avaient M
insmts sur les registres de& c^^lieux du d^part^ent des arrondiss«nents
et des cantons, alors que 3,587 a^^^^i^^ figurd sur 1^ contrAles des mairies
de viflage. . - -
. 11 ne fau^ done pas s'^tonner de f inmiense majority des femmes mari^
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GONGRte DES SOGI^T^S SAVANTES. 109
comme nonrrioes, les mums libres des grandes viiles ^tant excessivement
rares au villag^e. Par eontre, il est on fait digne de remarque : le nombre
des veuves livrant k I'industrie nourrici^re s'^argit depuis la contagion
de l*idcoolisme dans les campagnes enlevant les hommes k la fleor de TAge,
contagion qni leur a M ]4ga4e par les villes. En guise de compensation,
celles-ci devraient bien rendre contagieax chez cdles-Ui les progr^ de Thy-
gi^ne de la rue et de Thabitation, Tinsalubrit^ domestique ^tant encore un
facteur tr^ notable de la mortdit^ infiintile. Les ^pid^mies qni ont s^vi en
$899 sur les nonrrissons et qui ont portd k 5S8 le chiffire mortnaire de
696 , en 1 898 , n*ont M graves que pour les campagnes ou la malpropret^
est permanente. Aussi ne saurais-je trop insister sur cette grave question
de la salubrity et de la voirie en r^amant la loi de la protection de la
sant^ publique fix^ sur le canevas pariementaire depms une dizaine d*an-
n^ et jamais tiss^ d^finitivement.
Pr^occup^ tr^ sinc^ment de rendre k leur famille le plus grand nombre
d'enfants soumis k mon inspection, j'ai pu, dq)uis quatre ans grftee k
la haute protection de mon zA6 et d^vou^ pr^et, M. Maitrot de Varenne,
r^diser en Eure-et-Loir les am^orations suivantes :
1* Interdiction non seidement du biberon i lube, mais aussi de cette tr^
ftcbeuse pratique d*attacher le biberon sans tube au berceau de fa^on que
Tenfant ne puisse Tavoir constamment dans la bouche;
3"* Emploi du lait st^rilis^ pendant la saison estivale;
3* Assimilation des en&nts naturels du premier ftge aux nonrrissons or-
dinaires en vue de les faire b^n^ficier du service m^cal;
&* Defense faite aux nourrices qui out deux enfants hg68 de moins de six
ans de se charger d'dever plus d'un nourrisson k la fois;
5"* Defense expresse aux nourrices d'avoir chez elles un biberon k lube
mime four leurs prapres enfants, mention en est fiute dans les camets;
G"* Distribution gratnite d*appareils k steriliser le lait d'un systime
simple et pratique aux deveuses des enfants assist^ prot^[&;
7** Mandatement des secours temporaires, directement k toute nourrice
^levant un enfont de fille-m^;
8'' Refus du certificat m^cal it toute femme trop miserable on dont le
logement est reconnu insalubre;
9"* Surveillance plus minutieuse des enfants par rinstitution de circon-
scriptions personnelles anx m^ecins-inspecteurs et de commissions locides
qui fonctionnent aujourdliui au chef-lieu du department ainsi qu'k cdui
d'arrondissement et de canton;
10"* Retevement du taux de la premiere visite m^dicde fix^e k 1 franc
plus fr. &o du kilometre k parcourir pour les communes situ^es en dehors
de la residence du m^decin;
11'' Deiivrance du ce*tificat m^dicd de dicks du nourrisson au taux de
la premiere visite;
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110
SECTION DBS SCIENCES.
I a* Pr^pond^ance des Dourrices au sein et de celles employant le lait
st^rilis^ dans la repartition des r^mpenses p^uniaires.
II reste n^anmoins- beaucoup k fidre, mais cela depend exelnsivanent de
la revision de la ioi Roussel, projet auqud j'ai collabor^, qui a paru dans la
Revue pkUanthropique du mois de Janvier 1 900, et dont je me bomerai k
citer les principaux artides :
A. Augmenter la responsabilit^ du m^edn-inspecteur par le droit qu il
aura seul dans sa etrcanseripuon bien dejmk de ddivrer h la nonrrice le cer-
tificat constatant ses aptitudes ainsi que T^tat de sdubrit^ de son logement.
B. Assurer d'une Ci^on obligatoire les soins m^icaux en cas de maladie.
C. Assurer le payement des salaires nourriders , des honoraires m^eaux
et des foumitures pharmaceiitiques.
D. Instituer une surveillance constante par la cr^tion au chef-lieu de
canton d'une commission pr^id^ par le juge de paix , dont feront partie ie
droit les m^ecins-inspecteu^ ainsi qu'un dd^^u^ par commune.
E. R^uire le plus posdU^e les retards apport^ tant aux renseignements
administratifs qu aux mesures sanitaires concemant les enfants et les nour-
rices, en pla^ant le service sous la responsabilit^ de Tinspecteur d^arte-
mental des enfants assist^.
YIII
Questions db salvbritb ubbaine et speculement de l^ambneb d^eau
PURE DANS LBS AGQLOuiBATioNS , par M. Julos RoBiN, ingenieur
civil.
La salubrity est T^tat d*un milieu; elle constoe kf eoocEfiEms dans les-
qudles vit un individu sain ou malade; dfe s'oeeupc^ aossi du milieu dans
lequel v^t , k s^our permanent, le tontjenoe enfant qui fr^uehte k creche «
Tadolescent qui est admis k r^ceie, le soldat qui vit k la caserne, le malade
qui est soignd k rbdpitai, le vieillard qui repose k rhospiee.
La salubrity n*existe pas sedement dans la maison et dans les milieux
que nous venons de citer : IMcoIe, rh6pital, Thospioe; elle est, encore k
consid^rer, au point de vue de Tagg^om^ration des invidus, de la vilie, et
nous prendrons pour exemple une ville qui possMe une population de
5o,ooo k 60,000 habitants.
A c6te des conditions essentielles de la salubrity que j'appelle bosptta-
li^re, ii est n^essaire d'essayer de connaitre ce que doit ^tre Thygi^ne dans
les maternity.
Toute cette dude a pour but la recherche des moyens prophylactiques
destines k pr^rver le plus grand nombre d'eiistences.
Je me restreindrai, dans cette communicotion k la Section des sciences
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CONGRte DES SOClirfo SAVANTES. Ill
m^cales et dliygi^ne, k I'^tude de la question d'amen^ d'eaux daas les
agglomerations, de leiu* distribution dans les viiles de 5o,ooo a 60,000
habitants, et surtout de leur repartition dans ]es maternites, les lyc^es, les
colleges, les h6pitaux et les hospices.
Taute depense faite au nom de ^hygihne, a dit Rochard, en 188&, au con-
gr^ d'hygi^ne de La Haye, est une econamie. 11 a dit aussi qu't7 n'y a rten
de plus dispendieua que la maladie, si ee n'est la mori.
Gest en vertu de ces principes, qui sont les bases de la veritable hygiene ,
que nous apportons au Congr^ des Societ^s savantes le r^sullat de nos
recherches.
Les etudes micrographiques ont fait connattre et nous apprennent jour-
nellement le nombre de bacteries, de microbes con(enus dans un centimetre
cube d'eau; les fleuves charrient en grande quantite ces microbes provenant
des usines construites sur leurs rives, surtout de ceiles qui traitent des
mati^res vegetales, animales, ou encore de celles dans lesquelles on ex-
ploite les dechets de la vie humaine. Les amidonneries, feculeries, pape-
teries et autres industries du meme genre employant des quantites consi-
derables d'eau et instaliees le plus souvent le long des cours d*eau, deversent
dans ces rivieres une eau meiangee de produits fermentesdbles et contenant
des microbes (fig. 1 ).
Les usines dans lesquelles on traite chimiquement les eadavres d ani-
maux deversent aussi dans les rivieres des eaux malsaines.
Les viiles, soudeuses de mettre k la disposition des habitants de la
viande saine et bonne k consommer, ont etabli des abattoirs municipaux et
ont interdit les tueries particuli^res; la salubrite de Tabattoir necessite une
quantite assez considerable d*eau pour enlever rapidement les dechets pro-
venant de Tabatage et, surtout, le sang des animaux abattus; il est essen-
tiel, en effet, d'obtenir, par la dilution et par f evacuation rapide, la sortie
hors de Tabattoir de cet element eminemment ferment^ible^ le sang.
U est k regretter que trop frequemment les abattoirs municipaux dans
les viiles de 5o,ooo h 60,000 habitants soient edifies en amont de la ri-
viere de la ville, ce^ qui rend impossible Tutilisation, pour la boisson, de
Teau de riviere.
Enfin, Temploi d'appareils fallacieux, tds que la tinette filtrante, a pour
resultat que, dans Tegout qui se deverse k la riviere, on envoie des dechets
de la vie humaine, c'est-a-dii*e des mati^res usees.
Dans certaines viiles, j'ai observe Tenvoi direct de Turine, des mati^res
fecales, etc., de la maison dans les rus qui les siilonnent, k la cote d'eii-
viron 1 1 o metres d'altitude.
L'etat du terrain cretace ou alluvionnaire fait que ces mati^res fecales
accumuiees provoquentun etat particuiier de colmatage et que, par suite '
de cet etat, de cette impr^ation du sol, les maladies virulentes et conta-
gieuses ne peuvent qu'evoluer.
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CONGRls DES SOCrfxIS SAVANTES.
Ea 1871, dans me viite, Troyes, ayant k oe moment une population de
^&,ooo hd>iUmts, ia fi^vre typho!de fit son apparition et provoqna «ne
moriaitt^ ^iev^. La popoiation n'avait h sa dispoMtion que l*eaa <fe Seine,
Teau da canal et Teau des raa anxqnels je faisais alhision pr^e^demment.
La n^cessit^ de eoncenlrer dans cette ville fine population mffiftaire pour
(touvrir nos nouvdles fronti^res, fit que Ton reehercfaa des terrains tor lea*
quels on p^t Mifier des eampements et jdus tard des easemes. C*est au
ncnrd-^st de ia ville que le g^nie militaire trouva des terrains disponiUes ;
c'^ient des terrains aicore mar^geux, contenant des prindpes nui-
sibks, des vibrions et des bact^ies, comme on disait It ce moment, mais
eontenant les bacilles que trduva Pasteur, bacilles de nocuit^, badUes qui
provoqu^rent une ^pid^mie formidable de fiivre ty[Aoide sor tonte la po-
pulation militaire qui s^jouma en cet endroit.
L'eau, dans sa nappe souterraine, servait k la boisson, elle ^t nui-
sible; le terrain , impr^gn^ lui-m^me, ^tait aussi le pr(^gatenr de ia fi^tre
typhoide.
L'^pid^mie n'^tait pas seulement limits a Farm^, elle atteignit les
^l^ves internes du lyc^.lessoldats habitant b caserne, pourtant coostruite
de vieille date, les enfants des orphdinats et, surtout, la population civile
hal»tant le long des rus se d^versant dans la Seine. Cette ^pid^ie de fi^re
typhoide fit son apparition k nouveau en i88q et en 1886.
L'^d^ie de i88d comprit 989 cas sur i^Sgi sddats de la gamison,
avec une mortality de 18.7 p. 100.
En 1886, 90 eas siu* un eflfectif de 1,086 hommes, ayant fanum une
mortality de iS.5 p. 100; or, ia mortality dans Tarm^ par fi^vre typhoide
a vari^ de iS.a p. 100 k p. 100 dans ces deux ann^ 1889-1886.
Nous avons done observe dans celte ville une mortality beaucoup plus dev^
par rapport a la mor!alit^ g^erale dans Tarm^ par la fi^re tyf^cnde;
c'est done une des raisons pour lesquelles les cheb de Tarm^ ont demands
h la municipality de cette ville de prendre les mesures n^cessaires pour as-
surer k la population militaire une quantity suffisante d'eau absolument
saine.
La fi^vre typhoide, d'apr^ bien des hygi^istes, n'est pas seulement
contagieuse par Teau, mais elie Test aussi par Fair, c'est-k-dire par lea
poussa^res des mati^res f^ales dess^h^ des typhiques, mati^^ qui ont
pour v^hicuk les poussi^es de Tair et eomme molenr le vent.
Je n*ai pas la competence pour traitor de ce mode de contagion, noais
j*attirerai Tattention des membres du Gongr^s sur ies conditions dans les-
qneiles sont reeueiliies les matins fi^les des habitants de la ville de Troyes.
Les latrineiB et ies cabinets d'aisaaces ^taient le fdos souveot installs dana
des conditions dtfectueuses; si encore les mati^res f^cales avaient ^ re-
etie3iies dans des fosses inches, on amit pu ne pas tentr compte des
mauvaises conditions ext^rieures d'installation des cabinets d'aisances; mais,
SCIBNGIS. 8
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114 SECTION DES SCIENCE^^.
malheureusement , les maii^res tombaient dans des fosses noh iinirees, ve-
ritables puisards d*oii ia portion liquide 8'^chappait par filtration poor
aller contaminer la nappe d'eau soulerraine; il restaitdonc, dans ces fosses
rarenient vid^es, un magma dpais de mali^res f(^les en fermentation. Au
moment ou la repletion de ces fosses n^essitait Top^ration de la vidange,
des gens, ie plus souvent maraichei*s des environs de la ville, venaient re-
eueillir et verser dans des tinettes ouvertes ces maii^res C^ales. Par mesure
d'^onomie , ils emplissaient completement ces tinettes et les pla^ient sur
lears voitures de culture. La r^pktion de ces r^ipients , iabsenoe de fer-
meture, les cahots du Irajet , faisaient qu'une partie du contenu se d^versait
sur la voie publique et que, mt^lang^ k la poussi^re de la rue, s^cb^
par le soleil et par le vent, ces mati^res de contagion dtaient disperses
dans Tatmosph^re de la ville.
En 1899, une these a et^ soulenue a la Faculty de m^ecine de Paris
par le docteur Edmond Berthier, sur Ips conditions de la contamination de
la fi^vre typhoide k Troyes.
La municipality avait depuis longtemps ordonn^ la cr^iiMi de tomies
d'aisances Stanches et Tamen^e d'eau de source; elle n a pu, a ce moment,
obtenir la realisation complete de son premier voeu, mais d^ 1894, elle
prenait les premieres dispositions pour apporter dans la ville dei e&ax de
source. *
L'amen^ des eaux de source ne consiste pas seufement dans la dMva-
tion d'un cours d'eau propre, il faut praliquer la captation de i'eau a la
source m^e, choisir les sources (Hoigndes de toute habitation, de toule
ferme, de toute mdtairie et il ne faut pas employer feau reeiK^le pto^ des
drains, pour augmenter la quantitt^ d'eau amenfe (fig. 9). . ! •
Je me permettrai de rappeler h votre souvemr les cas de fievr e typboide
observe k Paris dans la population civile ou militaire aliment^e m earn de
source par le reservoir de Montsouris , k Paris. Ce r^seiToir re^bh I'ean de
la Vanne; la quantity d'eau recueillie directemeul par la captation des
sources h leurs griffons ^tait augnienl^e de Teau recueillie par des drains
places le long des coilines sur la rive gauche de la Vanne ; Teau recueillie
par ces drains provenait done des coteaux, des ^tangs et aussi par filtration
dans le terrain cr^lace de Teau provenant des puisards des fermes; c'est
ainsi que cette eau, recueillie par les drains, a pu contenir les bacilles de
la fievre typhoide, k Rigny-le-F^ron, ou des cas de fievre typhoide avaient
M observes dans une ferme , ancien chateau domanial. L'emprise faite par
la ville de Sens sur la canalisation de la ville de Paris a d^montr^ par les
cas de fievre typhoide observe h la m^me epoque k Sens, que Teau re-
cueillie par les drains etait la seule coupable de la contamination. La de;s-
Imction des drains a provoqu^ imm^iatement la cessation des cas de fievre
typhoide k Sens et k Paris.
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GONGRte DKS SOCl^lfe SAVANTES.
115
11 est doac n^essaire de prendre des mesures spades pour la captation
des eaux de source.
Dans un travail recent, commuuique k i'Acad^mie de m^decine, M. le
docteur Thoinot a fait connaitre les m^faits des eaux de source prove-
nant des terrains cr^tac^; cetle ^tude, interessante au point de vue scien-
lifique, est d'une application difficile, surtout dans un d^partement comme
cetni de TAube, oil le lorrain cr^tac^ existe dans presque toule son ^tendue.
Fig. 2. — Canalisation d'amen^e d'eau dans une viiie.
La rechmhe d'eaux de source a faite aux coafins du d^pariement et
les eaux capt^ par la ville de Troyes proviennent des sources de Servigny
et de Fontaine-Morres.
Belgrand et Humblot avaiont indiqu^ les modes de captation de Teau de
source aux griffons m^mes; dans leurs travaux , ils ont montr^ les proc^^s
ii employer pour la captation des eaux de la Dhuis et de la Vanne, et plus
tard, des eaux de TAvre, du Loing et du Lunain.
! Retracer iei quelques-unes de ces m^odes me semble indiqu^ et je rap-
pdlerai le travail de M. Bechmann sur h captation des eaux.
8.
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116
SBOTION DES SCIKINGBS.
Le captage dee eaux peut se diviser ainsi :
I. Captage pour utilisation des eaux de pluie;
II. Gapiage pour utilisation des eaux de auperBeie (eaux de rivieres);
Hi. Captage pour util^ticm des eaux souterraines, qui se divisent dies-
mA»ies : 1** en eaux de puita; a** en eaux de source.
Dans le premier cas (eaux de pluie), on fiiit usage de citemes qui re-
solvent Teau provenant des toits des b^ments; ees citemes forraanl
r^ervoirs sont, ou creus^s dans le sol et rev^tues de parois d'argile, de
bois, de m^tal, ou construites en ma^onnerie.
Pour que Teau de ces citemes puisse iirc utiiis^ pour Tdimentation , il
faut d'abord ^viter la corruption par la stagnation ; de grandes pr^utions
doivent ^tre prises : il faut tout particuii^rement Eloigner les premieres eaux
de pluie qui sont toujours charg^ de toutes les souiSures entrain^ et
recueillies; seulement, les eaux relativement pures doiveiit ^Ire conduites
dans une deuxi^nie citerne dans laqudle elles passent par d^versemenl ;
cette derni^re est la citerne proprement dite; elle doit 6tre tout a fait
^tancbe afin d'^viter la p<$n^tralion de liquides contamin^ ou de gai insa-
lubres et constmite en mat^riaux inalt^rabies. La citerne doit ^tre plao&
dans Tobscurit^, son nettoiement doit en ^tre fr^uent et le enrage doit
souvent dtre effectu^.
II existe aussi des citernes tiltrantes qui sont de beaucoup pr^C^ables a
celies d^rites pr^e^emment : plusieurs modes de citemes filtrantes sont
employes.
Dans le second cas (eauxde superficie ou prises d'eau directes eu riviere),
deux cas se pr^ntent : si le d^bit total de la riviere dmt ^tre recueilli , on
^nstruit un barrage fixe k I'amont duquel est fhc^ I*origine de la dAri-
yafion; an contraire, quand une partie seulemeat de Teau de la rivi^ doit
4tre d^toum^, on divise le couraut en une portion d^termin^ corfespon-
dante k la quantity d^eau dont on a besoin.
De nombreuses dispositions de ces ouvrages de prises d'eau existent;
elles varient a Tinfini suivant la situation des lieux.
Des pr^autions sont ^galement ii prendre pour ies prises d'eau en
riviere : il faut tout d'abord puiser lean k Tendroil ou la riviere est la plus
pure, placer la prise loin de toutes causes de contamination, telles que
usines, lavoira, fosses d'aisanees, ^pouts, etc., de m^me qu'il but prendre
Fee^i en j^in coiirant de rivi^ et non la ou elle est k peu pr^ stagnante;
jamais elle ne doit dtre prise oil se produisent les remous, afin d*^viter d^en^
trainer les impuret^ aecumul^ en ees endroits.
Ponr les prises d'eau direotement en relation avee ks machines ^va-
toif'es, il faut installer une eenduite d'aspiration en fonte et poa^ en
Iranch^e dans le fond de la riviere; pour ^viter Tentr^ des saUes on autres
d^itus charri^s tr^ souvent par les rivieres, m pkce rprifice de Taapi-
ration k une ca*laine hauteur au-dessus du fond de la riviere et eet orifiee
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CONGRts DES SOCl^lfo SAVANTES.
117
doit tiMijoars printer vers Tavai; il es^t suinnbnt^ et convert d une
groB^ cage m^iUqiie, la crdpine prot%^ cooti'e les chocs par une esta-
cade en ebarpente*
Lorsque les conduites s'ensableni, on doit avoir recours h des chesses
puNsantes, en sens inverse de Taspiration d'eaa, pour en op^re^ efficace-
ment le nettoyage.
M. Bedimann, dans son onvrage Distribution d'eau, fait la th^rie de la
filtration nahir^ie des eanx de rivi^e d'une fa^on si claire, si precise etsi
int^ressMite, que je me pennettrai de vous la reproduire en supprimant
seulemetit qudques pa^ges tediniques a^ de ne pas vous efitralner
dans une desci^ption trop longue.
frLes troubles eonstituant Tinconv^nient le plus sensible des eaox de
riviere, on a cherch^ a s'y soustraire en puisant Teau non point dans le
lit du cours d'eau, mais dans les d^p6ts de gi*aviers perni^bies qui se
ferment en certains points sur tos rives , afin de la recueillir apr^ son pas-
sage Il tmvers un^ certaine ^paisseur de gravier et d'obtenir ce que Ton a
ffXdWM filtratiim mtnrMe,
"•Ge principe parait avoir ^te applique pour la premiere fois a Tou-
louse » par d'Anbuisson, en iBiiS-iSaS; on y obtint de Teau limpide et
fr^lche, d'une quality tr^ sup^rieure k ceHe des eaux sou vent boiieuses de
la Garonne. Le succ^s de la tentative provoqua de nombreuses imitations
a Lyon, N<mes, Angm^, Nevers, Kois, Fontainebleau.
'fOn sapposait naguere, a dit le professeur Nichols, qu'en pareil cas
Teau [^ovient de la riviere et se trouve filtr^ par un passi^ a trav^ le
sable et le gravfer. Sans doute, <hns certains cas, une proportion consi-
derable est atflsi d^riv^, mais, en r^gfe gAi^rale, c'est le contraire qui est
vrai.
^rBelgrand a d^ontr^, en effet, que Feau des gi*aviers 68t presque tou-
jours ^ Utt mreau plus ^ev^ que Teau de la rivi^e, qu'elle a une compo-
9ftiofi diff^rente et une temperature beaucoup plus constante : c'est, mani-
festement, Teau de la nappe soulei'raine provenant des coteaux et dont la
p>ente est dirig^e vei^s le thalweg. II est done hors de doute que si Ton se
conientait de prei^re i'ea^ dans les graviers sans abaisser le plan de Teau ,
on serait eertaiti de ne pas reeevoir une seule goutte d'eau provenant de la
riviere. On suppose, il est vrai, qu'en abaissant le niveau de IVau dans la
tranchee ouverte pr^ de la rive au^essous de ceiui de la riviere, on fait
un appd ^ I'eau de cette derni^re. Mais, 1^ encore, les faits retev^s par
Belgrand prouvent qu'ii n'en est pas ainsi ie pius souvent : sur les bords
de fe Sein^, par exemple, I'eau recu^llie dans les puits voisins, m^me avec
abaissement du plan de feau d'un mMre au-dessous de celui de la riviere,
a ete trouv^e absolument distincte de I'eau du fleuve, Tessai hydrotime-
trtque immt dans ces conditions A 6 degr^s h Port-h-r Anglais, i35 degr^s
k Austerlit^, aim's que Teau de la Seine marquait 19 degr^s; de m^me les
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SECTION DBS SCIENCES.
r^ultato de I'essai bydrotim^Urique ont permis de differencier iris nettemeiit
les eaux dee galeries de Lyon,de Never8,de Blois, qui titraieot 16 degr^,
5 degi^s et 8 degr^, de cdUes du Rh6ne ou de la Loire s qui marquaieoi
18 d^fi^, 30 degr^ et i& degr^.
(f II faut des circonstances toutes speciales pour obtenir r^kment par ce
procM^ de Teau de riviere fiitr^ : c'est ainsi que dans la plaine de Saint-
Julien, pr^ de Troyes, sorte d'lle comprise entre ia Seine et la Baise* non
loin du confluent, Couche a observe en 1880 un v^lable courant sou-
terrain analogue aux infiltrations d'un canal a flanc de coteau dont une
digue ne s^ait pas ^tanche : le titre hydrom^que est bien oelui rn^me de
a Seine et la tempdralure, sans eprouv^ de variations aussi prononcto
que cdles des eaux de la riviere, n'a pas non {dus la Constance ordinaire
de celle des eaux de nappe.
ffEn g^n^ral, ce sera done parmi les eaux souterraines quon devra
flasser celles qui proviennent des galeries creus^ au bord des rivieres.')
Les eaux des lacs et des Clangs sont aussi des eaux de superfide; leur
captage se £aiit d'une mani^re identique a celui des eaux de rivi^. Les pr^
cautions k prendre pour pouvoir faire usage de cette eau dans lalimeii-
tation sont grandes et exigent le plus grand soin , c(»nme pour Teau de
riviere, li est a souhaiter que cette cat^rie d eau ne soit jamais employ]^
pour Talimentation.
11 existe aussi des lacs artiBciels qui n ont d autre but que de recueillir
des eaux de jduie dans des conditions parfois tres difficiles, suivantles
lieux, et on sail que les lacs artiGcids ont donnd de norobreux m^mptes.
Nous arrivons au troisiime cas du captage des eaux , qui a trait aux eaux
souterraines ou eaux des puits, et dans cette mdme cat^rie rentre le
captage des eaux de source ; c'est sur ce dernier travail surtout que j'ap-
pellerai votre attention , c'est odui dont on fait usage le [dus souvent.
Le moyen le plus simple d*obtenir de Teau de puits est de creuser un
puits dans T^paisseur du sol ; on rencontre alors une premiere nappe d'eau.
Gomme voasle verrez phis loin, dans de grandes profondeurs ce raoyen
est dispendieux et quelquefois mdme impossible a pratiquer.
Les puits tubidaires consistent en un tube en fer de petit diamMre^perce
de trous dans sa partie infi^rieure et muni d'une pointe te plus souvent en
acier, afin de permeitre son entree dans le sol.
Les puits for^s sont ceux consti*uits au moyen de tiges en fer success! ves,
viss^s les unes aux autres, jusqu a ce que Ton ait atteint la nappe aquii^re ;
les puits for^ sont g^n^ralement rev^s de tubages. Ce syst^e est celui
le plus r^pandu dans la pratique ^et surtout employ^ lorsque la premiere
nappe est silu^ek une grande profondeur, Ik oil la construction d*un puits
devient dispendieuse et m^me impossible.
Enfln, les puits art^iens employes pour puiser les eaux des nappes pro-
fondes. Ce systkme, fort coi^teux, n'a donn^ en France que des r^ultals
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CONGRES DES SOCllETES SAVANTES.
119
m^ocres. Nous avons, a Paris, un de ces puits dans le quartier de Gre-^
ndle, construit de i833 a iSSa, et un autre k Passy; ia quantity deau
foumiepar ces puils ai't^siens n est pas en rapport avec les frais occasioiine^
parteur installation.
Sources. — Les sources Emergent ie plus souvent dans des bassins na-
tuii^ls ou s'^talerit leurs eaux; la v^^tation y est luxuriante. Quand la qua»^
tit^ d'eau donn^e i>ar la source est inferieure a celle dont on a besoin, oii
pratique une tranche dite saignee dans le bassin sourcicr, ou encore on y
introduit une conduite de prise sans que les dispositions naturelles soient
chang^. Ce nest pas la ce qu'pn appelle le captage; ce iiioyeu iudimeit^
taire ne jpeut ameper que des eaux contamin^es, chargees de uiatiere$
organiques provenant des plantes et des animaux qui vivent dans le bassin
sourcier; cette eau est de plus expos^ h de grandes varialions de tempe-
rature, en un mot elle remplit lootes les conditions d'impurett^.
Pour obtenir une plug grande quantiU^ d eau et une eau pure , il est lu-
dispensabie d avoir recours au captage ; c'est ainsi qu aux sources de Ser-
vigny et de Fonlaines-Morres les eaux ont e't^ recueillies.
- Le captage compread la recherche de filets naturels deau, lenr
d^^agement, leur parcoui*s etleur recueillement. Si ces fjlejs fournissent un
grand volume d'eau, on construit une galerie ou chambre en ma^onuerre
j)our le captage dun gi'oupe naturel de sources.
Les sotu'ces Emergent de diflKrentes fa^ons^, soit quelles s echappenl do
couches rocheu^s, ou du sol d'une faron verlicaje; dans le premier ca^^
on recueiHe Teau au ihoyen de conduits sou terrains; dans 1^ deuxi^me c«s,
on emprisonne les bouiflonneraents dans des chambres en mii^onnerie bien
ferm^ et bien couvertes. ]
- Je continuerai ma communication par la mani^re d'elabiir une canali-
sation du bassin de captage au reservoir d'arriv^ (fig. 3).
Du baasin de captage au reservoir d'arrivt^e devant alimeoter la ville,
comment sera ^tablie la candisalion? 11 m est arriv^ d'observer Tamen^e
des eaux dans une agglomeration urbaine du d^partement du Pas-de-
Calais. La^ la canalisation ciment^ est a air libre, au i-as du sol^ eL
par cons^uent, Teau pent ^tre contamin^ facilement par les poussi^res
atmosph(^riques ; ce n'est pas, proprement dit, une canalisation d amende
d'eau, c'est tine derivation, c'est un ruisseau canalise. Pour I'amene'e des^
eaux, il faut une canalisation absolunient ferm^e et ouverte jK)ar ainsij
dire dans les parties ou la canalisation se trouve construite a iine .hau-;
teur de i5 metres au-dessus du sol; et ni^me, pour assurer le bon eUit
del^eau, lui conserver sa fraicheur, il est esseutiel que cette canalisation^
elev^e soit couverte sur sa partie superieure par une voiite cintr^e en
ma9onncrie , recouverte elle-m^me d une couche de lerre sur laqucHe de^
graminees sont sem^es et se developpent. - '
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Fig. 3. — Adduclioii dVau de so'irce.
Travail pr^paratoire pour riustallatiou d^JU siphou.
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, k. — Adducliou d'eau de source (inslallatioii des siphons).
122
SECTION DES SCIENCES.
La canalisation d'amen^ d'eau pour la ville de Troyes est faite en ma-
^nnerie en aqueduc et en tuyaux en fonte, ces demiers ^tant sp^ialement
employ^ pour les passerelles, les siphons et le parcours de Verri^res,
^nt-Martin, Ci^rey, jusqu'au reservoir ou la pression est plus elev^ et la
charge plus grande'(6g. 4).
LVltitude des sources de Servigny et de Fontaine-Morres fiut qu*il u a
pas ii4 obligatoire d'installer des usines de i*el^vement de Teau conune pour
Vamen^ de Feau de la Vanne entre les sources et Paris ; on salt qu*^ Coar-
Ion, pr^s Sens, existe une usine de rd^vement de Teau de la Vanoe.
La pente entre les bassins de captage et ia ville de Troyes est peu con-
siderable et, malgr^ le nombre de siphons install^s sur Tetendue de cetle
candisation, feau arrive dans un r^rvoir ^tabli au lieu dit Haut-Gioe»,
situ^ sur la colline la plus ^levee de la ville de Troyes ; c'esl du i^te te
sevil endroit oii un reservoir pouvait ^tre efficacement construit.
Ce reservoir, d'uiie grande capacite , est reconvert suivant les priuctp^
que nous avons indiqu^ pr^cedemnient; Teau capt^ conserve sa fratcheur,
10 ^ 13 degr^s centigrades, et M^valion m^e du r^sei'voir assure a
cetle eau unie pi*ession suffisanle pour arriver aux e'tages les plus eiev& des
habitations de la ville de Troyes.
La construction m^me du reservoir, T^paisseur de ses niurs^ le rev^te-
nient int^rieur en ciment assurent rimpossibilit^ de pi^n<5tratioQ des eaux
des terrains environnants, des eaux de Gltration et, par cons^uent, per-
mettent d'affirmer que Teau conserve sa bonne quality et qu'elle est
exempte de toute contamination. Dans ce r^sCTvoir, I'eau est done coipme
elle doit 4tre toujours consei-v^, avant d'etre iivr^ a la consohima(ion ,
dans un nlilieu isol<^ et indemne de toute contagion, quoique auiour de ce
reservoir existent des champs de culture et une agglomdration d'individus
comme il y en a gdndralement auiour des grandes villes.
11 nous reste k dtudier niaintenant la canalisation entre le rt^rvoir et la
ville et la distribution de Teau dans les habitations (fig. 5),
A la sortie du reservoir, Teau pdn^tre dans des conduites en fonte de
fort diam^tre, qui constituent les principaux elements de la distribution pro-
prement dite. G'est par Tinterm^iaire de ce rdseau de conduites que Teau
parvient aux orifices destin^ a la rdpartir sur la voie publique et dans les
maisoiis.
Le r&eau se compose toujours d'un certain nombre de conduites mai-
Iresses qui sont chargdes de conduire de grandes masses d*6iau dans toules
les parties de la distribution, qui se divisent en conduites sec(mdaii*es
charg<fes d'alimenter elles-m^mes les conduites de service, sur iesquelles on
fait les prises des branchements et qui aboutissent aux orifices de puisage ,
c'est-a-dire aux appareils hydrauliques de lavage, darrosage,' boucbes
d'incendie, etc., et aux entr^s des immeubies. Le& diamMi*es des conduites
dependent de Timportance des eaux^ distribuer; les tuyaux en fonte'des
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C0N(5Ri;S DES SOGIBTiS 5AVANTES. 123
plus petits diameres en usage soat de 6 ceoiim^tres , 8 centim^res ou
lo centimetres. A Troves, les diam^tres des conduites en fonte servant a
la distribution des eaux de ]a viiie ont varie enlre $ centimetres et so centi-
metres.
Fig. 5. — Passerelle d'adduciion d^eau.
Le service xjui a et^ adopte dan&cette vffle est le servicie constant, c'est-
a-dire que les conduites sont constamment pieines et en pression.: il y a
done toujours de la charge sur les orifices, et les consommateurs ont,^ u
tout radment de- jour ou de nuit, Teau en pi'essiott h lenr disposition: Ce
service est de beaucoup preferable au service intermittent , qui a le ddfaut
de laisser ies conduites vides ou sans pression , ces conduiies n^tant ali-
ment^es que p^riodiquemfent.
II est bien entendu que toutes les conduites sont nmnies de tuyaux
d'^vents, de robinels d'aiT^t, afin de permcltre de faire des arrets d'eau
partids tout en ne privantque ies consommateurs aliment&j par la condaite
en reparation.
La premiere condition pour distribuer I'eau dans la maison avec une ou
plusieurs conduites int^rieures aux (Stages, diie^ colonnes mmtanteg, est
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SECTION DES SCIENCES.
d'avoir l ean en pression ; la distribution ext^eure doit done , pour
pondre h ce besoin , Atre ia9tall<^ comme je le disais pr^c^demmetit pour
la distribution d'eaa dans la viile, c'est^i-dire adopter le service constant.
11 existe, aussit6t la prise de branchement sur la voie publique, un ro-
binet d'arrftt et, de ce robinet, un tuyau g^n^ralement en plomb dont
le diain^tre n excMe pas 35 millimetres et en fonte pour les dtamMres
sup^ieui^s ; ce tuyau est termini par un robinet de jauge qui n^cessile un
r^rvoir a t'^tage sup^neur de la maison on un compteur suivant le mode
de vente de Teau; c'est ce dernier cas le plus pr^nis^ actudlement, sur-
tout dans les villes ; les unes emploient le compteur dit de vitem et d'autres
le compteur dit de volume.
En outre , on doit noter la concession d'eau k robinet libre , c'est4Hlire
que le prix de IVau fournie dans un immeuble est calculi d*apr^ Timpor-
tance de la maison et le nombre de ses locataires ; ce mode d'abonnement
est apppy a disparattre. Quand il est fait usage du robinet de jauge , la dis-
Iribntion dans Timmeuble se fait a IVtage du comble de la maison, au
depart du resenoir; ce moyen a de graves inconv^nienis, surtout pendant
rhiver, au moment des gel^.
Au coutraire, quand on fait usage du compteur, au dtfpart de cet nppa-
r*?il, qui est g^nA^lement plac^ dans une cave sp^cialement am^nag^ a
cet eflel, on y installe une nourrice ou boule de distribution sur laquelle
sont branch^ les robiuets commandant les divers services et le rolnnet de
vidange. Ces nourrices de distribution sont en cuivre fondu pour r^sisler
aux pressions diverses et souveot bnisques; elles sont garnies de boiw
robinets au-dessu4 desquels une plaque indicatiice, en caract^res tr^
lisibtes, indique ralTectation de chacun deux. Vous voyez que dans ces
conditions ou ^\ite tout danger de gel^ et le maniement de ces appareils
par des mains ^trang^res.
De ces robinets partent des colonnes montantes qui vont deshei*vir les
cuisines, ies salles de bains, les toilettes, les cabinets d'aisances, etc. A Tex-
tr^mitd de cbacune de ces colonnes montantes , il est indispeosaUe, surtout
quand on hit usage de rolunets a fermeture brusque, d'y ^acer desap-
pareils destine k ^viter les coups de b^lier dans les conduites ; ces appareils
s'appellent des r^ipients; ils sont en cuivre fondu, de forme ronde, et
mums de dapet ou boule en caoutchouc.
Voici d'une ia^ g^n^rale, sans rentrer dans des details techniques,
comment Teau doit se distribuer dans la maison :
Si^ a Paris, chaqoe habitant a ^ sa disposition environ 86 litres d'eau de
source, 1 19 litres d'eau de rivi^ et 67 litres d'eau d'Ourcq, Tutiiisation
perdonnelle est d'environ 19 a i5 litres, car dans cette donn<^ statistique
du service des eaux pendant la semaine du 90 au a 6 mai 1900, il feut
compter qu'une grande partie de Teau attribu^ a chaque habitant est em-
ploy^ pour les services publics, le nettoiement de la rue, les usines et les
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CONGRjfcS DES SOCI^Tfe SAVAMES.
125
fabriqiimt et surioul pour les services de I'Eiposiiioa ; je me penn[«iCrai
m^me de dire que le CMteau d^eau de I'Exposition en grand fonctionne-
meat n^cesnte Tamen^ par sceonde de i,4qo litres d'eau.
II n^en esl pas de m^me k Troyes , ou seule Teau de source est employ<^
par les haUtants eoouue eau d'alimentation , eau de toilette, eau de lavage.
Ces medores d*hygi^ne devaient'avoir un ^et imm^at k Troyes : I'eau
des rus n*^tant plus employee, la fi^vre typhoTde devait inun^iatement
diminuer.
En effet, en 1897, sur une population militaire de j ,^70 soldats, il n'y
a que &5 cas de fi^vre typhoi'de avec 8 dec^s; en 1898, sur la popidation
de 1,5 AS militaires, il n'y a que 6 cas de fi^vre typboide avec 1 d^cis, et,
pour la population civile, il n'y a que 87 d^^s en 1897 17 d^c^ en
^898.
11 resterait a ^taUir, ce qui nous est impossible, si cette affection
typhoide a et^ contract^ r^ltement dans la viUe de Troyes et s'il n*y a
|)a8 eu, comme le fait se pr^nte tr^ fr^uemment, intoxication typhoide
en dehors de la ville.
Une question se pose actuellement, c'est de savoir si toutes les villes de
5 0,000 k 60,000 habitants, et m^ie les villes k petite population, peuvent
trouver dans la captation des soui-ees environnantes une quantity d'eau
suflBsante pour la population et les services publics.
La disposition des terrains , le d^faut de sources , le peu cfe d^Ut de la
nappe d'eau soutmraine, raltilude des villes, toutes ces eonditiont font
que Tamen^ d'ean de source serait absolument insuffisante pour tous les
usages jpumaliers. Dans ce cas , il est absolument n^cessaire d'avoir recours
aux eaux des rivi^es, des canaux, des ^tangs et des lacs. Cest alors que
TutUisation de ces eaux, le plus sou vent malsaines, sera r^serv^e pour
les usines, les fabriqnes ne traitant pas des matieres alimentaires, au
lavage de la rue, au nettoyage des cabinets d^ai^ances et en g^n^al k
tous les usages qui ne mettront pas Teau en contact direct avec le corps
humain.
Par cons^uent, nous r^rverons les eaux de source pour la boisson ,
pour le nettoyage et la cnisson des aliments, pour les soins de propret^,
les bains et les douches ; il en d^ule la n^cessit^ , dans ces agglomeration?
iirbaines, d'avmr une double canalisation dont aucune des parties ne pourra
communiquer avec Tautre , et surtout , pour ne pas , comme dans la ville df^
Paris « faire passer dans la canalisation d'eau de source, par la manoeuvre
da robioets, de Teau de riviere qui vient infecter Teau de source. Cette
double canalisation est une n^essit^; elle sera dispendieuse pour les ag-
glomerations urbaines, mais elle diminuera la morlHlit^ et la mortality par
les affioctions tran»nises par Teau. Car faire passer de Teau de riviere ou
de eanal dans une canalisation d'eau de source, expose cette canalisation k
conserver pendant de longs mois des microbes nocifs et, par cons^Apient, k
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126 SECTION DES SCIENCES.
Fig. 6. — Galerie soulorraino de dislribulion d'eaa dans un b6pilal modHe.
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CONGRfeS DES 50GI^Tfo SAVANTES.
127
^tre eoMsminee el toAajie ftkite de VtSiU de source pui'e el saine m v^hicuie
de conlamiBatioii.
Si, par basard, les municipality ne voulaient pas consentirii Tinstal-
talioo de celte double canalisation, ii me parail n^nmoins obligatoire de
ne Uvrer a la consommaiion dans certains milieux que de Teau de source ;
c'est aiim que dans les b6pitaux, les hospices, les maternity, les lyc^,
les^coHiges, les institutions di verses, il ne devrait y avoir qu'une scule et
uni€[ue canalisation, celle de Teau de source.
Les mriades, les ^tudiants, les accouchees, sodt dans des conditions sp^
ciales qui font que, par la maladie, par Y^ge ou par T^tat de parturiante,
lis sont eapables d'etre contamid^ rapidement par les microbes nocifs con-
tenus dans Teau (Gg. 6).
Td eiBt, Messieurs, le desideratum que je me permets de printer a
voire appr^iatibn a Ja (in de ee travail ; permettez-moi aussi de vous pr^
senter les condusions suivantes :
1 * Les d^nses effectu^ par les municipality pour Tamen^ d'eau de
source dans les villes sont des d^penses d'utilit^ g^n^ale. Les sommes d^-
pens^ h cet effet ne poun*ont quaugmenter le bien-^tre des habitants,
les prof^r contre les maladies contagieuses par Teau, prolonger par eon-
s^uait la dur^ de la vie bumaine et augmenter la valeur du travail
hnmain;
9° Dans les ^blissements a |)opulalion concentre et h s^jour perma-
nent, eomme les casernes, lyc^s, colics, h6pitaux, maternity, Veau de
source seule devrait ^re mise en usage ;
3*^ II est n^essaire, par cons^uent, que dans les ^tablissement pr^ity
nne seule canalisation, celle de Teau de source, soil instaliy , que la puret^
des eaux employ^ soil r^ile et sure et qu*ii ne soil pas obligatoire d'em-
ployer des filtres poor assurer la puret^ et la potability des eaux de source.
IX
Sub la notation stmbtrique de vastigmatisme ,
par M. le docteur Ch. Dkcaux, de Lisieux.
L*astigmatisme est une anomalie de refraction due k lasym^rie de
couri)ure des divers myidiens de Toeil; il se traduit principalement par
fimpossilHlite de voir avec la mime nettet^ les traits horizontaux et ver-
ticaux, par exemple ceiix constituant les heures d*un cadran d'borloge.
Ii existe toujours dans Tastigmatisme r^fulier deux m^diens princi-
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128
SECTION DES SCIBlfCES.
paux, ayant Tun ie maximum de eonrbure (e*eet done le phia r^fru^nt)
et I'autre le minimum de courbm^ (le moins r^fringent). lis sont dtu^ a
angle droit 1 un par rapport k i^autre; les m^ridiens interm^iaires , pour
passer du m^ridien le plus r^friogent au moins r^fiingent, pr^ntent ausn
des courbures interm^diaires entre celles des denx m^rtdiens prineipanx.
La correction de Tastigmatisme, c'est-ii-dire T^lisation de la rtffrin-
genee de tous les m^ridiens de Toeil , se fait en employant les verres cylin-
driques, dont la r^fringence agit au maximum sur un dea m^ridiena prin-
cipaux , puis va en d^roissant r^guli^remenl jnsqu'k ce que celte action
soit devenue nuHe au niveau de Taulre m^ridien principal. H en r^ulte
qu'on doit dirigw Taxe du vm« cylindrique correcteur perpencKculai*
rement au m^ridien le plus r^fringent (ou parall^ement au m^ridien le
moins r^fringent, ce qui revient au m^me).
II faut done bien sp^ifier la direction exacte de ce m^ridien le moins
r^fringent pour que TopticiCTi puisse placer I'axe du cylindre cwrecteur
parall^lement a cette direction; on le fait en inscrivant en degr^ Tangle
qu*il fait avec Textr^mit^ d'un diamMre de Toeil pris pour point de depart.
Or il n'y a pas d entente sur Templacement de ce o d^^ initial, qui varie
non seulement dans les diff^rents pays, mais m^me dans un seul pays, ce
qui a de grands d^avantages dans la pratique. Uaecord est loin d*^e fait
parmi les opfatalmologtstes, dou une cause d'erreurs dans Tex^tion
d'une prescription de lunettes, etc.
Les uns placent le o degr^ sur le diam^re horizontal, k droite par
rapport au malade en comptant les degr^ par le has dans le sens des
aiguilles d'une monlre, ou k gauche en comptant par le baut (Parent).
Les autres le placent en haut du diam^tre vertical et comptent les degr^
en descendant k droite et dans te sens des aiguilles par ra{q>ort au malade
(Martin); d*autres en haut du diam^re vertical et comptent en descendant
des deux c6t^ k la fois et en notant alors le c6t^ nasal ou tanporal
(Landolt), etc.
Chacune de ces m^thodes pr^sente favantage de ne n^cessiter qu'une
m^me graduation pour chaque oeil, et par suite qu'une m^me division des
instruments et des cad pans horaires, mais elie ne tient pas compte de la
sym^trie d'orientation de Tastigmatisme, qui est presque constamment la
r^gle.
En elfel , si I'on consid^re les deux m^ridiens principaux non plus Tun
par rapport k Taulre sur le m4me oeil , mais bien chacun par rapport k
son semblable de I'autre oeil , on d^couvre que dans plus des trois quarts
des cas il y a sym^trie par rapport au plan m^ian du c(»*p8. Si le me-
ridien le plus reTringent d'un oeil est vertical (ce qui arrive huit tws 8»r
dix), cehii le plus r^fringent de Tautre oeil est aussi vertical. Si ce m^dien
s ^cai-te de la verticale dans un oeil, il s'^carte de m^me dans Tautre osil, de
fa^on que ces m^ridiens soient plac^ sym^lriquement par rapport ^ la
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GONGRilS DES SOGI^T^S SAVANTES. 129
iigne m^iane du corps. Knapp a constat^ que sur a,5po asligmates
examines , les m^ridiens ^taient sym^triqaes dans environ 80 p. 1 00 des
cas, le m^ridien le plus r^fringent ^tait vertical cinq fois sur six; enfin
quand ce dernier ^tant oblique , il ^tait situ^ deux fois sur trois du cAt^ nasal.
Martin a trouv^ que la sym^lrie existait aussi dans Torientation des me-
ridiens principaux de Tastigmatisme cristallinien; le plus r^fringent^iaat
horizontal environ dans la moiti^ des cas, les directions d^s chaqne ceil
seraient done perpendicidaires k celles observ^es dans Tastigmatisme cor-
n^n , mais en restant le plus souvent sym^triques par rapport k la ligne
m^iane.
Tons les organes doubles du corps sont sym^triques par rapport au
plan m^ian (yeux, narines, oreHles, mains, pieds); c*est4i-dire que les
points correspondants de ces organes sont situ^ k dgale distance du plan
m^ian , du corps ou de Torgane consid^r^. En^particulier, les divers m^i-
diens de chacun des yeux sont sym^triques par rapport au plan m&Lian du
corps. Par analogic , pla^ons les mains chacune devant un ceil, verticdement ,
en pronation et les doigts ^rt^s; nous pourrons ainsi orienter et noter les
m^ridiens^ do chaque oeil de la fa^n suivante : le pouce repr^ntera la
situation du o degr^ initial a Teitr^mite nasale du diam^trc horizontal, le
m^ius repr^entera celle de 90 degr^ k I'exlr^mit^ sup^rieure du dia-
m^tre vertical, etc., le i8o* degr^ ^tant k Textr^mit^ temporale du dia-
m^tre horizontal. C'est un syst^me propose par Knapp , que nous trouvons
ir^s logique puisqu'il est bas^ sur la sym^trie des yeux et des mains; il est
tr^ pratique pour se rappeler ais^ment la notation sym^lrique de I'as-
tigmatisme. Par rapport au sujet, Torientation en degr^ va done dans le
sens des aiguilles d*une montre pour Toeil droit et en sens inverse pour
Toeil gauche, en passant par le demi-cercle sup^rieur.
Pour r^pondre k ce syst^me de notation , les lunettes d'essai doivent iire
gradu^s de la fa^on suivante : le limbe gradu^ de la monture portera sur
son demi-cercle sup^rieur, pour chaque ceil , le o degr^ k Textr^mit^ nasale
du diam^re horizontal, le 90* degr^ k Textr^mit^ sup^rieure du diam^tre
vertical, le i8o* degr^ k Textrdmit^ temporale du diam^tre horizontal. Par
ScimcBs. 9
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130
SECTION DES SCIENCES,
consequent, pour Fobservateur, k graduation se fait dan» ie sens des
aiguilles d'une montre pour I'ceil gauehe et en sens inverse pour I'oeil droit
Fig. a.
11 &ut aussi modifier l^rement ie cadran horaire (fig. a) qui, plac^ k
5 metres du sujet, sert ordinairement h reconnattre subjectivement i'as-
tigmatisme . par le plus ou moins de nettet^ avec laquelie sont vues les
iignes horaires. 11 doit porter deux notations en degr^, une pour chaque
oeii, pour savoir imm^iatement quelle est la direction dans laquelie on
devra placer I'axe du verre c^indrique correcteur pour qu'il soit perpen-
diculaii*e hi la ligne horaire vue nettement A cet effet, pour la notation
de Toeil gauche, les chifires horaires de la moiti^ droite du cadran, de
XII k VI, porteront inscrits au-dessus d'eux les degr^ de o k i8o avec
rindication 06; pour la notation de Toeil droit, les chiffires horaires de la
moiti^ gauche du cadran , de VI ii Xll, porteront inscrits au^dessaiu d^eux
les degr^s (le o degr^ a XII) avec Tindication OD. Done, d^ que le sujet
examine aura indiqu^ la Ugne horaire qu'il voit la plus noire de Toeil droit ,
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GONGRtS DES SOGI^TlfcS SAVANTES. 131
il n'y aura quHh lire le chiffre en inscrit au-dessons de i'heure d*ou
part cette ligne, pour connaitre I'orientation k donner k i'axe du cyiindre
coirecteur; de m^me pour Toeii gauche en iisant ie chiffre des degr^s au-
dessus de Theure. On remarquera que les chiflres en degr^ ccmcemant
Toeil gauche occupent seuiement ia moiti^ droite du cadran, et eeux de
Tceii droit la moiii^ gauche.
Pour ^vitertoute erreur, il sera toujours utile, dans l^iuicription de la
for mule des lunettes correctrices, d'indiquer par deux traits de plume la
direction de Taxe des cylindres et la situation du diam^tre initial marqu^
o degr^, puis leur indinaison en d^n^s, enfin Toeil considdr^ et Templa-
cement du nez.
X
Les bnfants assistbs dai9s lb Pas-db^Calais avant bt pbudant lb
xiJ^ siBGLBy par M. Carlier , inspecteur d^partementai du service
des enfants assistbs du Pas-de-Calais, d^l6gu6 de TAcad^mie
d'Arras.
Au moment oil va commencer Ie xx* sik\e, 3 m*a sembM qu*il convenait
de rappder ce qui s'est paaa^ depuis Tann^ 1800 , de dresser, au point de
vne de Tassistance de Tenfanoe, rinvaataire des amdiorations et des progr^
r^alis^ dans notre d^partement pendant le si^e qui va finir.
J*ai done Thonneur de soumettre au Congr^ un court r^sum^ du travail
que j'ai entrepris.
M'inspirant de cette pensee de Valentin Smith, secretaire de la grande
Commission des enfants trouv^ de 1 869 , trqu'en toutes choses pour bien
jnger de ce qui pent ^tre , il &ut bien connaitre ce qui a ^t^ et ce qai estn,
j'ai cru devoir fidre de k question une ^tude complete et diviser mon travail
en trois parties principales.
Dans la premiere, j'^die les origines jusqu*en 1811 et je donne des
monographies sur Tassistance aux enfants trouv^ dans les principales
villes de TArtois. C'est une page des plus int^ressantes et des moins
connues de Thistoire de landenne France. A cette ^poque, Tassistance pu-
blique est presque enti^rement entre les mains du clerg^ et des congre-
gations charitables et a fiddement garde le caract^re d'une institution n^e
au moyen Age. Jusqu'k la Revolution, Tassistance infantile s'exerce en
Artois par les seigneurs hauts justiciers, en compensation des droits
dMpave, de confiscation, de d^herence, de bAtardise, etc., dont ils
jonissent; par les administrations hospitali^res et par les communautes
d'habitants.
9-
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SECTION DES SCIENCES.
Les bourses communes des pauvres, tables des pauvres, charity, con-
sacr^es par ic placard de Charles -Quint de i53i, tenaient, en France,
dans lancienne organisation de la charity, ia place de nos bureaux de
bicnfaisance et fonctionnaient dans un tr^ grand nombre de communes
des Flandres et de TArlois. Elles prenaient soin des orphelins, mis en
adjudication sur ia place de T^ise , d cri public et an mains offrant, J'ai
retrouv^ plusieurs proc^verbaux de ces curieuses adjudications dont
les cons^uences, on le con^oit ais^ment, devaient £tre parfois d^plo^
rabies.
Les cahiers de doldances des ^tats g^n^raux en Artois nous r^vMent
combien le mal, n^ de toutes les coutnmes qui suppl^ient k une oi*gani-
sation r^guli^re ^tait r^l et profond; les cahiers de la noblesse, ceux du
clerg^ et du tiers ^tat, des simples communaut^ on paroisses paiient le
m^me langage; tons demandent que Ton cr^ des maisons pour les enfanls
trouv^s.
La Revolution fran^ise posa le principe du droit de Tenfant k Tassis-
tance et lui donna les bases les plus larges. Ge n^est pas Tenfant seule-
ment, mais le vieillard, Tincurable, dont la soci^t^ a le devoir de prendre
la charge. On sait quelles n^cessit^S imp^neuses vihrent entraver Tex^
cuiion de ce vaste programme. Ce programme nous est cependant rest^
et c'est k reprendre la tradition interrompue que Ton s'applique aujour-
d'hui.
A parlir du d^cret-loi du 19 janvier 1811, le service des enfants trouve;^
est organise r^guii^rement et devient uniforme dans tout le d^partement.
Le tour est institu^ l^galement, les hospices des chefe-lieux d'arrondis-
sement sont d^lar^ hospices depositaires et, k ce titre, tenus de recevoir
les enfants abandonn^, de pourvoir k leur placement et de supporter en
grande partie les d^penses qu'iJs occasionnent. G^est le regime qu'on peut
appeier hospitalier, II dure jusqu'en 1870 et constitue la deuxi^me partie
de mon travail.
Avec les tours, les effectifs augmentent dans d'^normes proportions;
des enfants legitimes y sont port^ par des parents qui s attachent ensuite
a retrouver les nourrices et voient Sever leurs enfants, sous leurs yeux,
aux frais de T Assistance publique. On vent aviser, il le faut; le danger est
mena^apt. Et Ton ^hangera les en&nts trouv^s d'un d^partement avec
ceux des d^partements voisins. Les commissions hospitali^res, ^mues, font
entendre de courageuses protestations, et la mesure, qui paraissait immi-
nente en 1837, est ajourn^e. C'est en i835 que cette mesure re^oit dans
le Pas-de-Calais son execution, mais d'une fa^on restreinte; iMchange des
enfants trouv^s se fera entre les divers hospices du d^partement. Peu k
pen , les cons^uences du tour apparaissent telles qu'elles devaient ^tre : en-
couragement au vice , k Timmoralite et k Tabandon , popidation des enfants
trouv^s doubl^e en vingt ans , augmentation considerable de la mortaiit^.
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CONGRAS DES SOClfiTfo SAVANTES.
13S
L'institution est condamn^; un mouvement irr^stibie en am^ne la
disparidon; les derniers tours du Pas-de-Gaiais, ceux d'Arras et de Saint-
Omer, sont ferra^s en 1 8/i6.
Sous ce ri%ime hospitaller, d'^tranges petits abas avaient pu p^n^trer.
L'un de ceux qui durent bien des fois. peser sur {'existence des enfants
consistait dans les noms et ies pr^noms plus que bizarres dont on les
affnblait Dans ies regisires des deliberations de Thospice d' Arras, on
trouve les noms suivants : Imp^ratoire Brigitte, Persicaire Charles, Tri-
acanthos Euph^mie, Egapode Erasme, Aizedarac, Uvaria, Adragant, etc.
Pen nombrenx etaient ceux qui ^taient i'objet de {'attention touchante que
nous r^Y^le le billet suivant, trouv^ sur un enfant plac^ dans le tour de
Saint-Omer : rrOn prie que la porteuse soit appel^e L^toil ^tant arrivee en
ce monde ce jourd'hui assists de la iumi^re des etoilles.^i
Le placement k la campagne chez des nonrriders qui, peut-^tre, s'atta-
cheront k I'enfant, devient la r^e; les soins m^dicaux sont assures par-
tout; rinstruction primaire est donnde aux enfants; mais elle laisse fort k
d^irer jusqu'k la creation de Tinspection d^partementale en 1859.
A celte epoque , pr^ de la moiti^ des pupilles ayant plus de douze ans
etaient places dans des orphelinats priv^s. La situation change brus-
quement et ie placement individuel avcc traits, d^tenninant sur le mon-
tant des gages annneis la part des frats d'entretien et celle de la i^^serve de
la caisse d'epargne, est la r^te universellement suivie. Des liens d'affection
pourront sMtablir entre pupilles et patrons, et, en quelques cas, s'il n'y
a pas d'adoption, au sens 1^1 du mot, Tengagement que prennent les
nourriciers en est synonyme.
Que coutait un enfant abandonn^ aux diverses ^poques que nous avons
parcourues? Au temps de Vincent de Paid, il coutait 3o livres; en 179a ,
75 francs; en iSaS, laa fr. ai; en i858, i65 fr. 55; en 1869,
182 fr. 3h. •
Une innovation heureuse et f^conde en ses rdsultats apparait en cette
seconde p^riode. Le secours temporaire entre dans la pratique adminis-
trative. Ce secours est accords dans le Pas-de-Calais non seulement anx
nouveau-n^s que les m^res, dispos^es d'abord k ies abandonner, se
chargent d'^lever, mais k des orphelins recueillis par des parents, kdes
veuves et veufs indigents charges de fiamille, k des personnes charitables
ayant recueUli un enfant abandonn^. Les secours temporaires ont pris
une extension considerable dans le d^partement pendant ces derni^res
ann^es.
L'effectif des enfants secourus, qui etait de 38 en iSdk, de 3ii en
1870, s'eievait k 1,280 en 1898. La d^pense, qui etait de i5,ooo francs
en 1870, a atteint 85,ooo en 1898.
On le voit , la progression est enorme. Quant k la moyenne de la mor-
tdite, die est de 3,Ao p. 100 pour les pupilles de Tassistance et de
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134
SECTION DES SCIENCES.
3,17 p. 100 pour les en&nto secouras. Les uns ei les autres b^n^fident
d^une surveiUance assidue; f^cart, dans la mortality, ne saurait, par suite,
Aire tr^ AewL
Dans la troisi^me parUe, p^riode contemporaine, le service subii de
profondes nrodifications. L'organisatioa n'a pas chang^; mais iel qu'nn
arbre dont le tronc est rest^ le m^me et a pouss^ de nouveaux rameaux,
Tassistance in£mtile a pris une extension consid^ble.
La loi da joillet 1889 sor les enfants moralement abandonn^s et la
loi du 19 avril 1898 cr^nt de nouvdies eateries de pupiHes.
En m6me temps d'importantes r^cnrmes et am^orations sont r^alis^.
Snccessivement et en tr^ pen d'ann^, les tarife de pension ponr les
enfants de moins de trdze ans, le tarif des frais de s^joiir k Thospice sent
sensiblement rdev&. Les v^tures sont rendues plus completes et plus con-
ibrtables; des am^orations sont apport^ dans le sei*vice m^ical : les
pupilles atteints de scroiulose sont envoy^ au bord de la mer; les enfants
teigneux entrent dans un hospice sp^al. L'instruction ^t encourage par
des primes accord^ pour les &^yes qui obtiennent le certificat d'^tudes.
Les pupilles majeurs, mais incapables, en raison de teurs infirmity, de
pourvoir h tons leurs besoins, re^ivent des pensions exceptionndles;
r^rgne des pupilles qui, k leur majority, leur permettra de soutenir
seuls le rude combat pour Texistenoe, marque on progr^ d^isif et les
deniers pupillaires s*S^vent de 4,ooo firancs en 1869 k is, 000 francs en
1890 et iis d^passent 61,000 francs en 1898. Les fiUes, intern^ au cou-
v^t du Bon-Pasteur, en raison de leurs tendances vicieuses, resolvent elles-
m^mes une l^g^re retribution*
Mais les responsabilit^, on le con^oit, grandissent pour le p^^nnel
de rinspection; sa t&che sMtend, ses^ devoirs se multiplient; Teffectif de
toutes les cat^ories d'assist^ est, pour le d^partement du Pas-de-Galais,
de 3,1^7 en 1898 et la d^pense de 363,000 francs.
Que nous voilk loin des originesi Sans doute, ici comme partout, des
lacunes existent encore; depuis Tapplication de ia loi sur les moralement
abandonn^ , la cr^tion d^^les de r^forme ponr les en&nts vicieux est
surtout devenue une impdrieuse n^oessit^.
Malgr^ les incontestables progr^ r^lis^s pendant ia p^riode contem-
poraine, nous n'aurions garde d^afHrmer qu'il n'y ait pas d autres r^ultats
k obtenir. 11 reste et il restera toujours, peut-on dire, des abus k rdprimer,
des r^formes k accomplir. N'est-ce pas un pea d^ailleurs le sort commun
des institutions humaines? Mais a-t-on jamais vu comme k la fin de notre
XIX* si^cle tant d'efforts vers le bien, vers le mieux, le concert de tant de
bonnes volont^s pour Tam^lioration du sort des pauvres enfants aban-
donnas? Nos successeurs ne poiirront pas du moins, nous voulons le croire,
ne pas nous rendre cette justice lorsque, plus tard, ils marqueront les
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gon6r£:s des sogi^s savantes. 135
nouvdles Stapes franchies sor la Toie da'progr^ en ^nYant Thistoire des
enbnts assist^ pendant le xx* siMe,
XI
Sin ATOM A dUltitudm bt sanatokia mabins, par M. ^mile Bbrtrand,
architecte diplfim^ par. le Gouvernement.
A r^MNpie on chaque nation fait des eflforts pour combattre le fl&u per-
manent avee lecpiel noas vivons sans y prendre garde, la tnbercnlose, il est
vena k notre pens^ de rechercher dans chaque r^on de notre pays les sites
qui pourraient offrir des avanlages pour y ^tablir des ^tablissements de cure
maritime ou d^altitude.
Cest en Suisse et en Allemagne que nous avons vu pour la premiere
fois s'installer des sanatoria oil des r^idtals ont pn ^tre obtenus. C'est
en particulier vers les hautes dmes accessibles, k la lisi^re des for^ts, que
ces ^tabiissements ont 6i6 install^. En France, calaines oeuvres d'assis-
tance priv^ ont cr^ des ^tablissements du m^me genre sur divers points
du littoral, tant sur TOc^n ou la Manche que sur la M^terran^.
Les Grecs et les Romains, grands fondateurs de colonies, dont la puis^
sance expansive cr^ le plus grand nombre des viiies qui ^maillent le lit-
toral de la M^iterran^, de TAdriatique et de TArchipel, se pr^occupaient
tout d'abord de la poation topographique, des eaux et du sol, k roklroit
choisi pour y fonder une nouvdie ville. L*importance des Etudes topogra-
phiques, au point de vue m^ical, a 4ti6 signal^ de tout temps, et surtout
aux grandes ^poques scientifiques.
En 1691, Romazzini ^rivait : trtd air, tel sangn ; avant lui Hippocrate
avait dit : (rFair, cet alimemt de la vio. Louis XIV, par Torgane de son
ministre, le due de Choiseul, ordonna que les m^ecins et les chirurgiens
des bApitaux foumiraient des m^oires sm* la nature de Tair, des eaux .
du sol et autres circonstances du pays qu'ils habitaient, relativement k
ieurs effets pour la perte , la conservation et le r^tablissement de la sant^.
Je crois utile, dans ce travail sur un point presque inconnu, d^apporter
un ^^ment de plus k la topographic m^cale du littoral frangais.
La Franqui, plage situ^ sur la ligne du chemin de fer qui relie Narbonne
k Perpignan et TEspagne, hameau de la commune de Leucate, se trouve sur
le versaot Est-Nord-Est du plateau tertiaire 6merg4 formant la presqu'tle de
Leucate, rdi^ k TOuest avec la terre ferme k Tendroit ou se trouve la
station du chemin de fer. G'est k La Franqui que viennent couler toutes
les sources aliments par les eaux recueiUies sur le plateau de Leucate*
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SECTION DES SCIENCES.
qui filtrent au travers de plasieors coaches calcaires de s^ment, et arr^-
k moiti^ hauteur de la fidaise par une couche d'argile compacte. Ges
sources, dont les eaux sont retenues dans de grands r^rvoirs, servent k
I'arrosage avec pression et font de ce coin du littoral un nid de verdure qui
vient baigner dans la mer.
Le sol , form^ par les atterrissements provenant du retrait de la mer, est
permeable jusqu*^ une profondeur de ajn. 5o, ou r^ne une nappe d'eau
abondante et mobile. C*est k celte profondeur qu'en ex^utant un forage
instantan^, on a d^nvert une source ferrugineuse qui vient de la falaise,
coide sur un fond de gravier et d'algues marines, se dirigeant vers la mer
avec une vitesse assez grande. Ce fait n'offre rien d'anormal puisque sur le
versant Sud-Ouest du plateau de Leucate existent des filons ferrugineux
qui ont M exploit^ depuis la plus haute antiquild jusque vers i85o.
Sur tout le versant Est et Nord-Est, le plateau de Leucate est limits par
une falaise k pic variant entre 5o et 60 metres de hauteur. Gette confor-
mation du terrain , ainsi que les nombreuses plantations d'arbres, viennent
abriter La Franqui centre les vents du Nord-Ouest et permetlent en m^me
temps de jouir d'nn agr^le repos sous leurs frais ombrages, ou encore
de se livrer k d*agr^bles promenades en respirant Tair vivifiant de la mer.
Le y&ii dominant est cdui du Nord-Ouest, qui commence en Janvier
pour souffler jusqu^en mars. En mai et jnin, et qudquefois en juillet et
aout, il alleme avec le vent marin ou Sud-Est. On a remarqu^ que sur les
365 jours de Tann^ 18991 le Nord-Ouest souffle pendant aoo jours et le
Sud-Est i65 jours. Le vent du Nord-Ouest n^est pas moins salutaire k
rhomme que moins favorable k Tagricidture puisqu'il £ut la richesse viti-
cole de ce pays. L*air possMe un degr^ hygrom^trique tr^ faible.
La temperature moyenne de Tann^, d'apr^ les observations &ites sur
place depuis dnquante ans, serait au plus de 17 degr^ au printemps. Le
thermom^tre se maintient entre i5 et 17 degr^ dans le cours de la jour-
n^; V4l6, a3 degr&; fautomne, entre 17 et 18 degr^; Thiver, entre
8 et 10 degr&.
Ges observations se trouvent contrAl^ par les observations thermom^
triques du docteur Py, consign^ dans Touvrage de Trouv^, et &ites k
Narbonne au commencement du si^e.
Dans les parties de la r^on qui, contrairement k ce qui se produit k
La Franqui , sont exposes aux rafales du Nord-Ouest, Tagitation fir^quente
de Tatmosph^re rend les hivers bien plus froids que ne Tindique le ther-
mom^tre, malgrd Tinfluence bienfaisante du soleii, dont on est rarement
priv^. L^hiver ne commence que dans la deuxi^me moiti^ de d^mbre et
se prolonge au plus tard jusqu'k fin Janvier.
Le voisinage de la mer temp^rant les ardours de T^t^, le thermom^
ne s^d^ve pas proportionnellement aussi haut que dans le nord de la
France; la moyenne de la temp^tnre pendant V4i6 n'est pas au-dessous
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CONGRiS DES SOCrflfo SAVANTES. 137
de 90 degris, Ed juiilet le barom^tre vane faiblement. Le mercure est
ordinairement k la hauteur de 0,790; ses variatioDS r^uites k un terme
moyen scut, pour ie semestre hy^md, de o,o55 et, pendant ies chalenrs,
de quelques millimMres seidement.
. Le ciel est or4mairerDent beau et serein, quelquefois n^buleux; les
brouillards sont tr^ rares, jamais malsains, car iis viennent toujours de
la haute mer et n'arrivent jamais du c6t^ de la terre , ou ii n'existe pas de
surfaces d^^vaporation ou ils pourraient se former. Les orages sont rares et
ne se produisent qu'au printemps et en 6t6.
D'apr^ les observations du docteur Py, on compte que dans les 365 jours
d'une ann^ il y a :
XOUBS. JODaS.
Sans nuages 191 Pluie ou vent lo
Soleii pdle 16 Hole hi
Galmes , soieil vif , nuages . a 5 Piuie commen^ante 1 5
Gouverts par places 36 Brouillards li
Soleii par places 31 Grands nuages ^pais. .. . 16
La neige est tr^s rare ainsi que Ja glace; il n'y a gu^re que les eaux de
peu de profondeur qui se cong^ient enti^rement.
En r^um^, le climat de La Franqui, qui fait partie du climat m^terra-
n^n, d^une mani^re g^n^rale est r^ulier et sain. On n'y est pas incom-
mode pai* les successions atmosph^riques , centre tesquelles on est abrit^
et qui ne contribuent, d'autre part, qu'k la salubrity et a la suavity de son
ciel.
Le fait historique suivant en serait la meilleure preuve :
En 1 355 , le prince de Galles , fiirieux de n^avoir pas pu se rendre maitre
de Narbonne, d^touma le cours de la riviere de TAude en d^truisant une
des principales digues en amont de Narbonne. Le lit du fleuve laiss^ k sec
ruina son port et d^termina une nouvelle invasion dela peste noire, qui
d^vasta Narbonne qudques ann^es avant. Les habitants, d^sol^, furent
sur le point d^abandonner leur ville pour aller transporter leurs p^nates et
ieur commerce k La Franqui, ou ils retrouveraient tons les avaotages
perdus k Narbonne : fond d'eau, air pur et espoir d'une nouvelle vie.
Le voisinage de la mer mod^re les ardeurs de I'^t^ et en toutes saisons
fait ce climat essentiellement temp^r^. Sa position abrit^ au bord de la
mer, dans une atmosphere limpide et privee de poussi^res ou de sables en-
train^ par le vent, son sol permeable, lav^ de sources fraiches voisines
et abondantes m^me par les plus grandes s^cheresses, sont autant de con-
siderations favorables qui nous out engag^ k vous presenter cet expos^
utile et.contenant des renseigneraents n^cessaires pour Tetablissement de
la topographic m^dicale de notre htloral fran^ais.
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SECTION DES SCIENCES.
XII
Note sur unb tbrminaison bxcbptjonnbllb dbs Obbjllons^ par M. ie
docteur E. Loppe, de Saint-Mards-en-Othe (Aube), d^i^gu^ de
la Soci^te acad^mique de TAube.
n est de QotioD ^^mentaire en m^ecine et surtout en chirargie de
s'inqui^ter de ce que deviennent , dans ies inflammations des divers organes
ou tissus , les vaisseaux et particuli^rement ies ganglions lymphatiques tri-
butaires de la zone affect^.
Or, dans un cas sortant absoiament de la clinique ordinaire, j'ai cher>
ch^ vainement dans la plupart des traiies classiques et des articles ency-
clop^iques les complications dont pouvaient ^tre ie si^ les ganglions
lombaires cons^culivenient aux it^sions ou inflammations testiculaires.
On sait pourtant que parmi tous les organes glanduleux le testicide est,
comparativement k son volume, un de ceux qui ^mettent le plus grand
nombre de vaisseaux lymphatiques. Ceux-ci, ies uns superflciels, les autres
profonds, ^manant des conduits s^minif^res , du corps du tcsticule, de
IMpididyme ou du canal d^f(^rent, forment une dizaine de troncs volumineux
qui traversent le canal inguinal , entrent dans Tabdomen, montent jusqu'an
voisinage des vaisseaux du rein et se terminent dans les gangUons lombaires
qui, situ^ au-devantde Tinsertion des muscles psoas, en dehors deTaorte
et de la veine cave ascendante , forment de chaque c6t^ un groupe fort im-
portant ^tendu de la partie moyenne des vaisseaux iliaques pnmitifs k la
premiere verl^bre lombaire.
Or, c'est tout an plus si dans quelques artides ou m^moires on signde
comme complication de Torchite aigue la propagation de Tinflammation du
canal d^f^rent au p^ritoine qui le tapisse dans le petit bassin , expliquant de
la m^me fapon la production dun phlegmon sous-p^riton^ dont Fanau
a rapports plusieurs exemples. II s'agit bien piut6t \k de phlegmons iliaques
dus a rinflammation du tissu cellulaire qu'k la propagation lymphangitique
de rinflammation.
Si ces complications n'ont jamais 4i4 signal^s dans Forchite aigue ordi-
naire traumatique, blenorrhagique ou autre, k plus forte raison en ai-je
vainement cherch^ la relation dans un cas d'orchite consecutive aux oreii-
lons, comme celui qui fait le sujet de cetle note, et dont j'ai cru intdressant
de vous rapporter Tobservation.
R. . . Hyacinthe, 17 ans, habitant Nogent-en-Othe, me fait demander
le 2 5 Janvier 1897 k Toccasion de douleurs testiculaires vives. Ce jeune
homme, de constitution assez robuste, sans ant^dents h^r^ditaires ou per-
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CONGRfeS DES SOCrflfo SAVANTES. 139
sonnds dignes de remarque , ^it a3i^ nne quinzaine de jours aaparavant
passer quarante-hnit heur^ dans une commnne voisine , foyer d une petite
^pid^e onrlienne. An bout d'une dizaine de jours, la tum^&ction doulon-
reuse de la r^on parotidienne s'^tait d^velopp^, sans mouyement fi^rile
trop intense, du c6i6 droit d'abord, puis du c6i6 gauche; le jeune malade
s*^tait contents de quelques soins hygi^niques, repos et chaieur, et ie gon-
flement avait presque disparu. Mais , durant la nuit , la r^on scrotale avait
^ le si^e d*une certaine pesanteur; le matin, le lever avait 416 p^niUe et
en quelques heuresle testicule gauche, tr^ gonfl^, ^tait devenu douloureux
k Texc^s.
Les traces appar^tes du gonflement paroiidien, les comm^oratife ab-
sdument n^gatifs quant h une origine ur^thrale, ("absence de tout ^oule-
ment ou suintement ne laissaient aucun doute sur la nature de Taffection.
La douleur, tr^ vive, s'irradie du c6l4, du cordon; le scrotum tendu, d'un
rouge sombre, est tr^ sensible; on pent cependant sentir le testicule r^gu-
lier, sans bosselures, au moins deux fois plus volumineux que le testicule
du cAt6 oppos^, qui est k peine plus sensible et plus tendu qu'k T^tat
normal.
Du aS janvier au 3 (^vrier, le traitement banal de Forchite ouriienne :
repos absolu au lit, position Aey^e des bourses, fomentations ^mollientes,
cataplasmes par-dessus une l^re onction beiladon^, am^ne la station
babitudie des accidents testiculaires.
Le 3 f(^vrier, le malade , apr^ un pen de fatigue attribu^ au changement
de iit, appelle mon attention sur une l^re doideur dans la region des
reins du c6t^ gauche de la colonne lombaire, avec quelques irradiations en
c^nture le long du bord sup^rieur de Tos iliaque du c6t6 gauche. Le testi-
cule droit est redevenu tout k fait normal , le testicule gauche est encore
gonfl^ et douloureux; le trajet du cordon est sensiUe, surtoutau niveau
de Tanneau inguinal; la fi^vre, toujours mod^r^, se maintient entre 38**,!!
et 38%7. B y a un pen d'embarras gastrique persistant : administration
d*un ^^to-cathardque, en m^me temps onctions sur toute la r^on lorn-
baire gaudie avec un liniment laudanisd chloroform^.
Du 3 au 10 f(^er, les symptAmes locaux vont en s*accentuant du c6t^
de la r^on lombaire; la douleur, augment^epar la pression et les mouve-
m^ts communiques, exag^r^ par les eflforls, impose au malade le s^ur
continuel au lit et dans le decubitus dorsal. La fi^vre pr^nte chaque soir
une petite exacerbation; la constipation est habituelle, Turine rouge et
charg^, r^t g^^ral restant toujours assez satisfaisant. La palpation
m^me profonde ne d^notant pas encore de saiUie appr^iable dans la r^on
lombaire, les accidoits persistants sont attribu^ surtout soit k de la lom-
balgie simple, soit k des n^vralgies reflexes ayant pour point de depart
rinflammation testiculaiffe, et coniinuent k ^tre traii^ par des applications
calmantes. Toutefois ,|en prince des ph^nom^nes g^n^raux, lagers, il est
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SECTION DES SCIENCES.
vrai, mais persistants, en presence des pb^om^nes douloareox locanx, la
r^rve simposait d'autant pins que la complication ^tait plus inusit^.
Les jours suivants, en effet, nous commen^ns a voir ^volner gradaeHe-
ment un ensemble de symptdmes ne laissant plus de doutes sur la compli-
cation s^rieuse cr^ par Torchite onrlienne, si l)anale en apparence; la
douleur, d abord gourde et profonde, est devenue de plus en plus aigue, des
^lancements fr^uents g^nent et suppriment bient6t le repos du malade :
la fi^vre s*^veille, atteint 89 degr^, puis 39*,5, et se maintient, avec
quelques pouss^ suraigues coincidant avec une exacerbation des douleurs
et m^me des frissons et quelques naus^; Tinapp^tence est compile, el
malgr^ T^nergie du traitement interne tonique et antiseptique : extrait de
quinquina, potion de Todd, sulfate de quinine, acetate d'ammoniaque,
les sympt^mes d*un foyer suppurant deviennent de phis en plus nets; du
c6t^ gauche de la coionne vert^brale apparail un empitement d'abord pro-
fond et mal limits, puis envahissant toute la r^on lombaire, effa^nt
r^ancrure costo-iliaque; k la palpation, on constate la prince d*une
tum^faciion profonde, r^istante, diflScile k dSimiter. Pendant une quin-
zaine de jours, les ph^nom^nes profonds sont seuls appr^iables; les t^^-
ments, k peine oed^mati^, ne donnent aucune indication ext^rieure sur la
progression de Taffection.
Le 97 fi^vrier, k la suite d'une consultation avec un confr^e du voisi-
nage, nous d^idons le malade et sa famille, qui jusque-b avaient repouss^
toute id^ d'intervention, k accepter le principe d'une operation jug^ d*un
common accord absolument indispensable. La masse profonde devenait de
plus en plus r^nitente, les douleurs insupportables, et Tinsomnie habi-
tuelle ; la formation d'une masse purulente considerable ne pouvait plus
^tre discut^; restait k en determiner Torigine. Ge sera Tobjet des derni^res
considerations de cette courte note.
L*etat general du malade ayant permis encore quelques jours d'attente,
rincision ne fut pratiquee que le k mars; les t^fummits devenus plus ro-
s^s, le tissu cellulaire sous-cutane oedematie d*une mani^re plus notable
au niveau du triangle de J.-L. Petit indiquaient nettement la niarche de
la collection; aussi k la suite d'une simple aaesthesie au chlorure d*e(hyle,
une incision longue de o m. 08 , paraHMe k la masse sacro-Iombaire, donna
issue k plus d*un htre de pus phlegmoneux, louable, d'odeur f^c^oide
caracteristique. De grands lavages de la cavite k Teau bmquee furent pra-
tiques abondamment; une longue m^cbe de gaze iodoformee, contenant au
centre de sa masse un large drain , fut introduite pour pratiquer un tampon-
nement aussi complet que possible.
A partir de ce moment , les suites de la maladie prirent Failure normale
de toutes les collections purulentes ouvertes et en bonne voie de guerison.
La fiftvre disparut en quelques jours, Tappetit revint avec le repos et le
sommeil.
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GONGBilS DES SOGI^TiS SAVANTES. 141
Le pansement de la cavity : tamponnement k la gaze iodoform^ et
lavages Bntiseptiques, dut ^tre continue pendant six semaines; a la fin
d^avril, i) ne restait plus qn'un petit trajet, qui lui-m^me fat bient^t cica-
trise. En m^me temps que la gu^rison de la complication lombaire suivait
son cours r^lier, les ph^nom^nes du c6i6 du testicule gauche, qui en
avait 4i6 le point de depart, r^troc^daient rapidement. La g^ande, qui
^tait rest^ douloureuse et un pen volumineuse pendant toute la phase de
suppuration , reprit sa consistance et son volume normal.
La convalescence longue et un pen difficile fit place k un relour compiet
k la sante. J*ai pu suivre depuis ce malade et nulle trace de Taffection n*est
reside : le testicule gauche n'a point subi d'atrophie, ainsi qu'on eiit en
droit de le craindre apr^ une pouss^ aussi s^rieuse. LMnergie virile n*a
subi aucune diminution et le microscope d^le des spermatozoides en
quantity et vigueur normales. Du c6i6 de la r^on lombaire, aacune fai-
blesse, et le jeune homme, aujourd'hui artilleur dans un regiment de la
fronti^re, y fait preuve de toute la vigueur et de toute la resistance quon
exige des hommes de cette arme.
H me semble facile de d^duire de cette observation cette conclusion que
" les ganglions lombaires ont du jouer le principal , le seul r61e dans cette
complication impr^vue. Lorsqne les premiers ph^nom^nes f^briles appa-
rurent, m^me lorsque les premieres douleurs lombaires se fiirent mani-
festoes, n*etait-on pas en droit de supposer que Y6tat gOnOral, parfois
profondOment aitOre dans les oreillons k forme m^me l^^re, Otait
seul en cause : de Ik les hesitations du traitement chirurgical d^ le
debut. Lorsque s'accus^rent la fi^vre et des phenom^nes d*infection, une
revue serieuse de tons les organes ne permettait de rattacher k aucun les
sympt^mes graves s*accumulant chaque jour : le coeur etait reste absolu-
ment intact, les poumoos enti^rement sains, les reins fonctionnaient bien,
et si Turine etait rouge et un pen bourbeuse, sa quantite etait suffisante et
jamais Talbumine ne s'y dOcela. Du c^te du testicule, aucune trace de sup-
puration ou de reaction violente ne motivait Texageration febrile; Tappari-
tion de la collection purulente dans la r^on lombaire, oil elle est toujours
restee cantonnee sans envahir la fosse iliaque gauche , ne permettait pas
d'attribuer k Tinflammation les caract^s d'une affection du tissu cellulaire
debutant autour du cordon. La marche d'ensemble de la collection a bien
ete celle du phlegmon perinephretique, mais Tetiologie en etait trop dis-
semblable, les accidents et les circonstances du debut trop nets, pour
admettre une coincidence ou m^me une relation de cause a effet. Je n*ai
done cm pouvoir attribuer cette complication curieuse qa'k une adOnite
aigue des ganglions lombaires.
Quant k la cause intime de cette adOnite, je ne puis la rattacher qu'^ la
propriete d*arret que possMent les ganglions. Dans leur reticulum central
des bacteries ont du s'accumuler, d'oii stase lymphatique et tendance k la
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SECTION DES SCIENCES.
suppuration. Malheureusement les recherdies microbiennes, les inocu-
lations, les cultures, encore peu ^lucid^ aujourd'hui en ce qui tonceme
les oreillons , n'ont pu ^tre faites.
Quoi qu'il en soit, si la gen^ de cette complication particuli^ oflte
encore des points obscurs et discutabies, il n^en est pas moins vraique si,
diniquement, la marche a 6t6 celle d'un ptdegmon p^rin^phr^lique, le
point de depart a de grandes chances d'avoir plus les gang^ons que le
tissu cellulaire, qu'ensuite une veritable ad^nite lombaire, dani on a fort
peu parl^ et quon a du souvent confondre avec le phlegmon p^rin^phr^
tique proprement dit^ pent se manifester au mdme titre que des ad^tes
sxifiaires oa inguHudes. Dans le eas porticdi^, aucune porte d'aitr^ ex-
t^eure n'ayant pu ^tre trouv^e, il dut s*agir d^une intoiiei^tioa nocrfr-
bienne au mdme titre sans doute que certaines ad^nites c^vieales on
sous-maxillaires d^crites parfbis comme com^dications de parotidites our-
liennes.
En6n, la raret^ absolument exceptionndle de cette terminaison de la
fi^vre ouriienne m*a sembl^ k elle seule suffisante pour que, sans m'arrogei'
le droit de la discuter, je me borne k vous la rapporter.
XIII
Relations vascuuirms bntre la vesiculb biliaire bt lb foib, —
LaBTBBB crSTIQVE CEBZ L^ HOMME ET CHEZ QUBLQUBS MAMMIFERBS y
par M. le docteur Marcel Gavalie, professeur h Tlllcole de m6-
decine de Clermont t^).
La Y^icule biliaire, chez les mammiferes qui en sent possesseurs et
chez rhomme, est un r^rvoir appendu aux canaux excr^m^ de la bile,
par rinterm^aire du canal cystique. Ce dernier est accompagn^ par les
vaisseaux destines k la v^icule et qui partent du bile du foie ou s'y
rendent.
Le r^rvoir biliaire est fix^ k la face inf^eure du foie par le feuifiet
visceral du p^ritoine qui recouvre cette face.
Lorsque la s^euse passe directement du foie sur la v^icule , celle-ci se
trouve log^e dans une depression (fossette biliaire) et accoMe plus ou
moins intimement k la substance hepatique , sans interposition de p^ritoine.
Travail du laboratoire de M. le professeur Mathias-Duval el du laboratoire
de phydologie de I'Ecole de Clenoont.
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GONGR^lSj^DES SOCI^Tfo SAVANTES. U3
C'est ce qu on ob8erve'"chez le chien, le lapin, le boeuf, etc., et la plupart
du temps chez I'homme.
Dans d'autres cas, la v^icule n'est pas en contact direct avec le foie;
elle est flottante (cobaye, moulon, etc.) et le p^ritoine forme alors im
m^so, le m^cyste, qui joue le*r61e de ligament cystico-h^patique.
Fig. J.
Injection mercurielle de I'artdre h^patique apr^s ligature de tout le pe-
dicule cystique chez le chien. — Anastomoses art^rielles cystico-
h^patiques.
Entre ies deux feuillets du m^cyste , panni le tissu conjonctif l^che ,
il est facile de constater la prince de vaisseaux. De m^me , par la decor-
tication dela v^icule, (juand celle-ci s'est directement accolfe au foie, on
remarque des tractus plus r^istants que le tissu conjonctif avoisinant. Ce
sont des vaisseaux.
G*est par ces vaisseaux qu'entre la v^sicule et la substance h^patique voi-
sine, s'^tablissent de nombreuses relations vasculaires.
Douze a quinze petites veines naissent de la face adh^rente de la v^sicule
et p^n^trent dans le foie, k travers la fosselte biliaire
Lorsque nous avons pratiqu^ une injection, chez Thomme, soitparune
des veines cystiques au niveau du col de la v^sicule, soit par le tronc
porte , apr^s section et ligature des veines cystiques , les r^eaux veineux
h^patiques et v^culaires ont 4i6, chaquefois, rapidement remplis.
Voir Traitd d'anatomiB KwnaiM, par Poiubr et Gharpt, t* II, 3' fasc.
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SECTION DES SCIENCES.
A c6t6 des anastomoses veineusesj, il en existe eotre les lymphatiques
du foie et ceux du r^rvoir biiiaire; ies r^seaux iymphatiqaes de ce der-
nier et de la substance h^patique voisine se collectent en troncules com-
muns qui se rendent au ganglion du col.
Injectioii mercorielle de Tartire cystique el de ses trois branches de di-
vision chez le chien : i* branche v^iculaire; a* branches k cbacim
des deux lobes cystiques. ( Les autres ramifications de Tarl^re h6pa-
tique ontete li6es.)
Les teiritoires art^riels de la v^sicule et ceux du foie pr^seoteni enfin , *
entre eux, d'importantes relations* Nous les avons sp^ialement ^tudi^
chez rhomme et chez quelques mammii^res (chien, lapin, boenf, cobaye).
Nous avons pratiqu^, k cet effet, des injections nombreuses et vari^, sui-
vies d'examens radiographiques et de dissections k la loupe.
1* Relations arterielles entre la vesicule et le foie, chez rhomme, — L'ar-
t^re cystique , chez Thomme, est la princlpaie art^re de la v^icule biiiaire.
Issue g^n^ralement de la branche droite de bifurcation de Tart^re h^pa-
tique , elle se dirige vers le col de la vesicule , en abandonnant quelques
ramuscules aux gang^ons du hile, aux parois des divisions voisines de la
veine porte, au canal cyslique et au canal chol^doque enfin, ou elle s'ana-
stomose avec des rameaux ^man^s de I'artere h^patique.
L'arl^re cystique se bifurque en abordant la v^icule.
De ses deux branches, Tune, branche gauche, descend sur la face inf^
rieure hbre de la v^icule, en inclinant vers le bord lateral gauche, qu'elle
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GOiNGRiS DES SOGI^T^S SAVANTES. 1A6
atteint vers le tiers moyen de Torgaiie; die suit ensuite ce bord lateral
jusq[ii'aa p6ie inf(^rieur; elle serait sitn^ entre le p^ritoine et la tuniqQ^
moyenne da reservoir biliaire; mais, en r^lit^, elle est s^par^ du feuiUet
s^ux par on mince feniliet lamellenx qui parait se continoer, de chaque
cAi6 de la fossette biliaire, avec la capsule dn foie.
L'autre brancbe, droite, chemine d'abord sur la &ce sup^rienre, adh^
rente de la v^icule, entre celle-ci et le foie; puis eHe indine vers le bord
iat^rd droit et vient se terminer an pAle inf^eur.
Les deux branches de Tart^re cystique foumissent de nombrenx rameaux
v^sioulairea, richement anastomos^.
Ges rameaux forment trois series d*arcades superpos^es, sur la face libre
de la Y^icule :
Des arcades sous-p^riton^es tr^ fines;
Des arcades moyennes sous la capstde lamdleuse de la face libre de la
v^cule;
Des arcades sous-muqueuses.
Sur la face adh^rente qui n'est pas recouverte par la s^reuse, il n*y a
que les deux arcades moyenne et sous-muqueuse. ,
Les deux branches de Tartire cystique abandonnent, d*autre part, des
rameaux au lobe carr^ et au lobe droit (artk^s cystico-b^patiques), qui
peuvent ^tre group^ ^alement en trois ordres : sous-p^riton^ux; sous^
capsulaires; parenchymaleux.
Ges dernicrs s anastomosent plus particuli^rement que )^ autres aveo
les ramifications de Tart^re h^patiquc (espaces de Kieman marginaux).
La branche droite de division de Tart^re cystique, qui irrigue plus
sp^ialement la face adb^rente de la v^icule, envoie en outre quelqaes
arterioles au tissu h^patique de la fossette biliaire.
II suit de k que les portions marginales du lobe droit et du lobe carr^,
limitant lat^ralement la v^sicide, ainsi que la substance hepatique margin
nale de la fossette biliaire , font partie du territoire de distribution de Tai-tere
cystique, chez Thomme.
Une injection enfin, pouss^ soit par Tart^re cystique, soit par Tart^re
hepatique, apr^ section et ligature de Tart^re cystique, remplit k la fois
les deux syst^mes art^riels du foie et de la v^icule biliaire (fig. i).
2* RekUums arterielles entre la vmcule et le fine, chez le chien etchez le
lapin. — Chez le chien et chez le lapin, le foie est multiloba et la v^icule
biliaire est intimement accol^e k un des lobules infdrieurs (lapin) on bien
aux deux lobules inf^rieurs (chien), situ^s Tun k droite, Tautre a gauche
deHe.
Les branches art^ridles destin^ k la v^icule et k ces lobules du foie
proviennent d'un m^me tronc, qui se d^tache de Tart^re hepatique (fig. a )
Voir Comptei renduide la Seciele de Biologie, 18 mai 1900.
Sciences. 1 o
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U6 SECTION DBS SGIBNGfiS.
t** Chet le ehitn, parikaiikement, la v^ide Miaire re^it me artdre
prindpale venue dn trone oomman.
Me re^it, en outret nne art^ acoeasoire imaa^ de la branche art^
ri^ du lobult inf^riear droit.
L'art^re cyslique principde et I'aeoeasdre envoient des brandiei y^stm-
kires, d'nn abti, et de Taatre da nombreux rameanx k la aabsiance h^pa-
tiqne nuafpnale des deiu lobales mUnenn (art^res cyslieo*b^tic[iies).
Ces rameaux s'anastomoaent riebement avee lea ramifieatioiDMirt^rieBea de
oea deux lobidea (fig. i et a).
A iear tour, les branches art^rielles h^padqnes de oea deux lobidea en-
Yoienl dea rameaux ^ ia Y^icnle (art^rea b^pato-oystiquea), ee qui
blit un syst^me d'^changes art^rids enire la v^icule et le foie, ehez le
chien (fig. i et a).
9* CIm h lapin, H n*exiale pat d*art^ cyadqne acceaeoire; mais
Tunique art^re cystique envoie des rameaux au lobule h^patique voiahi , de
m^me que la branche art^rielle hdpatiqne de oe lobule en fonmit k la
v^ieuk.
1 est k remarqaer que la vMeole biliaire n'eat pas seulement en reia-
tion ^trcita avec le foie par aon ayaltoe art^rid, maia qn'dle Vest encore
par son r^aetu vdneux (duen.lapin) et p«> dea cananx Inliairea spMaox,
dita kepato^e^tiqum (chien).
.11 existe des veines cystico-h^patiques, comparaUeaaux art^res du m^me
nom et, de fdua, on yoit d^boucber aonvent k droite dans ia v^ieule,
cbea le chien, un canal biliaire ^an^ dn canal excr^teiu* prindpal d'un
dea deux lobulea infi^eurs. Ce canal excr^ur principd vient s^ouvrir lui-
m^me dans le cd de la v^icoie.
Par consequent, chez le chien, la vMcole eat li^ au foie an dodbie
point de vue vascidaire et bXaire, au pdnt de vue vascdaire senlement
diez le lapin*
Nous avons propoa^ d'appder loMeg eystiques les deux lobules inC^
rieurs adjacents k la v^sicule du cliien. De m^me le lobtde b^tique alte-
oani k la y^icule du lapin doit dtre condd^ comme un lobule cystique.
3* Relatuma arteridles entre U vSiieule et k f&ie, ekez ie hmuf, — ^ La
sicule chez le bceuf est intimement accol^ k k face infi^rieure du foie;
Tart^ cystique, comme chez Thomme, foumit deux branches principdes
de division, Tune drdte, Tautre gauche, qui envdent des rameaux dans
k substance b^patique voisine. Maia ici le foie n'est pas multiloba; s'il n'y
a pas de lobule cystique , la portion voisine du foie appartient au territoire
de Taii^re cystique.
h'' ReUttion$ arterieUes eiUrd h vdsieule et le foie, ckez le oobti^ et eket k
mouton, La vMcnk est fix^ au foie par un m^so-cyate; cepeodant pr^
(0 Voir Compitii r$niM d$ la SooM d$ BiohgU, 6 juin 1900.
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GONGRtS DES SOCf&rtS 8AVANTES. iil
du pAie infi^eur, la v^cule pr^nte une petite surfioce qui adhere h la
substance h^patique.
G'est k ce niveau que qudques divisions de l*art^ cystique , accompa-
gn^ de veinuies cystiques, partent du r^rvoir biliaire et s'enfoncent
dans le fbie«
XIV
A PM0P08 DB L^EiMooMARia Of ATA f Bu^f par M"* Marguerite BblUe,
membre de la Soci^ batanique ei mycologiqtte do Franoe^
Gette Gypiraee9 n'est indiqu^, dans les flores des environs de Paris,
qu'aux ^tangs de Saint-Hubert, et k Saint-L^r, pour la for^t de Ram-
booillet (Seine-et-Oise). Mais un i^tang de cette ibr^t, situ^ non loin de
McHifort-FAmaury (Seine-et-Oise), ceiul des Monies od de la Porte-Baudet,
en offire, certaines ann^es, de grandes quantity ^^K
Je Ty ai trouv^ pour la premie foit ati mois de s^tembre 187^1 et
depuis, jusqu*^ Tannfe derniire, je ne Tavais jamais revue en aussi grand
nombre. Ainsi TEleocharts ovata aurait, pour ainsi dire, disparu pendant
(das de dix ans, ear durant cette p^riode de temps je ne pus en trouver
que de rares peds.
Gette ann^, il avait senaiblement reparu, mais les ^baotillons ^taiedt
pelits, k ^pillets pauciflores, ayant un aspect maladif.
Lorsqu*il est abondant, il est toujours aecompagn^ de ; Cyperus fmeut,
Limosella aquatica, Bidens radiaUi, Myoiotis strigulosa, Veronica parmu-
laria. Peudant la disparitiou, la v^g^lation se compose surtout A^AgrosiU
canina et pumilla, Scirpm acicularts, Lythrum Salicaria (tr^ abondant)
RumeM marittmus (reslant aussi piusieurs ann^. introuvable), Gnaplia-
Hum hteo-album, Mentha aquatica et Ptdegtum, et surtout iiltlecehrum ver^
ttcillatum, ce dernier formant, certaines ann^es , un veritable tapis.
Es(-ce toutes ces plantes, pour la plupart ccespfteuses et eouvrant le sol,
(joi ^ufient les jeuoes germinations S'Eleocharis? Ou bien la hauteur des
eaux y est-elle pour quelque chose? Questions difficiles k r^soudre, car le
niveau de cet ^ng ne vane pas ^norm^ent ^^^^ et lorsqu'il est tris bas,
, Mir la vase dess^b^ ei craquel^, on voit apparaitre Ricda cryttallim et
la forme terrestre du CalUtriche aquatica, mtU avec PepUi porPula, preaque
toujours rougeA(re, microphylle, et fructifiant abondamment.
(0 Gette plante est toujours rare aux deoi locality di^es pftM bant.
9« bonde fuyant continutifteinenr.
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148
SECTION DES SCIENCES.
XV
Db la FlOBULB DBS CoNJUQuiBS DBS BNVIBONS DB ToULOUSB^
par M. Joseph CoMiRB, membre de la Soci^ttf botanique de France.
Les travaux public sur la floraie algologique des environs de Toulouse,
bien que peu nombreux, pr^ntent cependant une certaioe importance.
Arrondeau^*\ le premier, en 1861, a &rit one note sur les conferves de
notre r^on, dans laquelle, avec de nombrenses algues appartenant k dif-
f^rents groupes, il cite qudques esp^ces des genres Spin^gyra, Zygnema et
Mougeotia.
En i884 j'ai donn^ dans le Buttetm de la SociitS d'htsUnre naturdk
de Toulouse le premier Catalogue des Diatom^ r^lt^ autour de notre
ville, etM. H. Peragallo^^, peu de temps apr^, communiquait dans le m^me
recueil ses Diatomees dt^ midi de la France. Ces listes oot 4i6 compl^t^
plus tard, en 189a et en 1894, par mes Diatomees du bassm sous-pyre-
neen^^\ par celles des Pyr6i^e8^'\ et M. Pfe-Laby a fail parattre aussi,
en 1896 , une Flore analytique des Cryptogames cellulaires qui permet la de-
termination (ac3e de plusieurs de nos esp^ces.
Je ne saurais en6n passer sous silence la communication faite au Congr^
pour Tavancement des sciences, de Besan^n , sur la Vegetation aquatique des
gours, fontaines et cours d'eau du pays toulousam, par M. tmih BeHoc qui
a public ^galement, en 1887, une remarquable ^tude sur les Diatomees de
Luchon et.des Pyrenees centrales,
. En ce qui conCerne plus sp^cialement les Gonjugu^ , les esp^ces cit^
dans les travaux dont je viens de donner T^num^ration sont en tr^ petit
nombre et se r^uisent aux formes indiqu^s par Arrondean, Soit 6 Spiro-
gyra , 1 Zygnema et 1 Mouge^tia et h ce}les ^num^r^ dans la flore de
AiBONDBAu, Etude »ur les Conferves det envirom de Tcrtdouse (Soci^te linn,
de Bordeaux 1861).
J. CoMhiB, Catalogue des Diatomeet det environs de Toulouse (Bull. Soc. hist,
nat. Toulouse, 1886).
H. PBRAdALLO, Diatomdes du Midi de la France {idem, 1886).
J. CoM^RB, Diatomdes du bassin sous-pyrSneen (idem, 1893 et in-8^ Paris).
DiaUmdes des PyrSnSes (BulL de la Soc. Baymond, Bagndre^-de-Bigorre,
189/i).
E. PiB-LiBT, Flore analytique et descriptive des Cryptogames eeUulaires des
envii'ons de Toulouse. Toulouse, 1896.
Em. Bblloc, Sur la vdgStation aquatique des gours, cours d*eau et fontai$m
dupays toulousain (Association fran^ise pour ravancement des sciences, Congres
de Besan^on, 1893, t. I, p. a^a).
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CONGRiS DES SOCI^T^S SAVANTES. 149
M. P^Laby, qui comprennent 8 Spirogyra, a Mesoearpusy i Zygnma ti
3 Desmidi^ seulement.
Mes nbmbreuses herborisations dans les environs de notre vilie m'ont
permis d'aogmenter consid^blement la liste des espices trouv^es par
Arrondeau et par M. E. P^Laby, et j'ai dress^, en avril 1899 ,
BuUe^ de la Soeieti botanique de France^^\ ie catalogue des Conjugal
des environs de Tonionse, qui comprend plnsieors formes assez int^^
santes. Parmi edies-ci, je dterai en particolier le Closterinm Caloiparum
Lund., qni n'a 6t6 signal^ qu'en Islande, en SnMe elk la Nouvdle-ZemUe,
et le Pkurotmrnopstspseudoeonnataloig. , qui n*avait point ^t^ Encore trouv^
dans notre pays. Anx esp^oes nonvelles poor la flore fran^ise, il faut
ajouter aussi le Zygnema steUmum de Bary, qui, k ma connaissance, ne
figure pas dans la nomendature des algues de notre territoire que j'ai pu
avoir a ma disposition.
Tai propose aussi une esp^ nouvelle, la Spirogyra Tahsatuiy presqne
a regret il est vrai , car je suis loin d'etre partisan de la cr^tion de deno-
minations nonvelles lorsque le besoin ne s'en fait pas sentir, et j'avais eu
soin d'indiquer que celte forme se rapprodiait du Spirogyra HassaUii ( Jen-
ner) P. Petit. Uo examen plus approfondi et Tappr^iation de M. Paul
Petit, qui a eu la complaisance d'examiner mes ^bantillons, m'autorisent
k croire que le Spirogyra Tolomna se rapproche beaucoup , s'il n'est iden-
tique, du Spirogyra HassallU sous forme de Rhynekonema^*K
Les esp^ces de mon catalogue comprennent : a repr^ntants de iajsous-
famiUe des M^socarp^s, de la soUs-famiUe des Zygn^m^ et 48 de la
£am!lle des Desmidiees. Ges demi^res renferment 1 esp^ du genre Hya~
lotheea, 19 Closterium, 4 Penium, 5 Dysphinetium , 1 Tetmemorus, 1 Pleu-
roUmopsUy i3 Comariuniy 1 Euastrum et It 3 Staurastnm,
Le dimat et le r^fime sp^ial des eaux influent d*une mani^ particu*
li^re sur la distribution g^grapbique des algues d'eau douce dans le pays
toulousain. Nos environs sont assez pauvres en terrains aquatiques et le
Canal du Midi, que Ton peut consid^rer comme un grand r^smoir d'eaux
stagnantes, ne foumit pas beaucoup de Conjugu^. De ptus, les tour-
bi^res, qui constituent le s^jour de prelection des Desmidi^s, fontd^faul
dans les regions avoisinant Tocdouse. Les Zygn^^ et les Mesocarp^es
8*accommodent bien du r^fime bydrol(>gique et dimat^ique de noire plaine.
D^le debut du pidntemps, elles abondent dans les fosses d'eau sta^ante,
que le sd argileux retient en divers points de nos mvirons, y fructifient
et dbparaissent ensuile au commeicem^t de f6i6 lorsque le milieu leur
(1) BidL de la Soc. bot, de France, t. XLVI, 1899, p. 169.
P. Petit, Obeervatioht critique* eur les genres Spirogyra et Rfaynchonema
(Bull. Soc. bot. Fr., t. XXI, p. 38).
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160
SBGTION DES 8€IKNCES.
£iit Aihxi^ Attsfi noire Uite A^Spirogyrfi eit «imi oompt^te et rriativemeDt
int^ressante.
Nof Detmidi^, au eontniire, apptrtienmnt ao grande partie k des
formes paradtef rar les autrea alpiet et oeaaent de v^^ter avao dies pen-
dant la saifon chande. II ne reeCe k cette <$poque, eomme endroits bvorables
ata reoberdies, que les laisaes des eonrs d'ean et des eanaax d'irrigation.
Dans nos Pyr^n^, au oonlraire, oes microphytes, qal aiment 1m oanx
fraiehes et permanentes des r^ons Aev^, peiiplent abondamment les
iaea, les mares et les ruisseanx qui ne dessMient jamais on du moias tr^
rarenmt. fai firit aussi dans nos mootagnes qnelqoes r^cohes inte^rossantes
dont je me propose de paUier nlt^eorement les r^uhats.
Nous devons remarqaer anssi que la fbmle des Desmidi^ des environs
de Toidonse se fiiit remarqaer par la simplirit^ relative de ses fermei et ne
pr^sente point d'esp^ces admirabiement ornament^ oomme odles des pays
septentrionanx, et qae si Von rencontre dans les herborisations nne quan-
tity relativement assez grande de Clostmum^ de Cosmarium, on ner^oolte
que pen ou point A'EuM$trum, de Micra9teria$ et de Staurastrum.
Mea observattoQS m^ont permis de constater, de plus , que la constitntion
gMogique des terrains n'exer^it pas une influence bien marcpi^e sur la
diltribntion g^ographicpie des Gonjugu^s et que l*influence de Iff compo-
sition ehimique des eanx est moins grande que edie du dimat et du
regime des terrains aquatiques. Le sous-sol du territoire toulousain appar«
tient exdusivement aux ^eques tertiaire et quaternaire , les terrains ter-
tiaires les plus anoiens font partie de T^tage sup^rieur de T^oc^ne et se
montrent k Textr^ma limite du d^partement dans Tarrondissement de Ville-
franebe et les fonnations mioeines ooeupent le reste. U est facile de oonstater,
dans ces condi^ons, que Ton tronve plus de Desmidi^ dans les eanx de
ia partie argilo-siiiceuse de nos terrains provenant de la d^omposition des
cmiehes quatemaires que dans odles de la partie argikHsaleaire {uroduite
paries d^ts ^oe^nes et miooipes. Les Zygn^m^, au confraire, paraissent
Indiffi^rentes au point de vne de la composition du milieu qn'elles babitent.
Telies sent, en qudques mots, les donnas que nous poss^dons jusqn^li
ce jour sur la distribution g^igraphique des Conjugal dans les environs
de Toulouse. Je me propose de continuer me^ recberches et de les ^tendre,
de mani^re k printer nn tableau plus complet, comprenant le bassin su-
pMeur de la Garonne, la partie montngneuse do celni-ci et les r^ons de
TAri^ et des Hautes-Pyr^n^.
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CONGRte DES SOGlirtS SAV ANTES.
XVI
RbcMBBCHES SUR la nutrition DtS ThALLOPBYTBS a L^AIBE DBS NlTRILESp
par M. L. Lutz, membre de la Soci^trf botanique de France.
Ces redierches, complement de celies efleetu^ prdc^emment k I'aide
des alcalis orgamques ont ^1^ poursuivies sur un plan analogue.
L'acide cyanhydrique a cependant iii laiss^ de cftt^. Selon une fh^nrie
rdcente, ^mise notamment parTreab^'\ ceite substance serait Tan dea
termes de passage de i'azote de la fonue min^rale k la fornie albuminoide..
Dans ces conditions, uoe ^tude sp^ciaie s'impose; elie sera tentde ult^
rieurement.
Je diviserai ce travail en deux cliapitres, Tun relatif k la nutrition deai
alguet, Taotre k edle des champignons.
I. — Algues.
De m^me que dans les essais ant^riears, le milieu de cultare usil^ cotnme
type est le liquide de Molisch. Ge liquide a 4i6 mo lifi^ par substitution aux
o gr. 2 00 d'azotate de potasse de la quantity des nitriles k experimenter
renfermant le m^e poids d^azote. La diminution de la potasse resultant de
ce remplacement a M compens^e par Taddition k tons les liquides modifies
de o gr. 900 de sulfate de potasse.
U est inutile de dire que les plus grands soins ont apport^s k la pn^
rification des sels utilises afin de se mettre autant que possible k Tabri des
causes d'erreur.
Voici, r^sum^es en tableau, les fomules des liquides constitutes eii em-
ployant les nitrHes que j'ai pu me procurer :
L. LuTz , Recherches tur la nutrition des vegStaux a Vaid§ de 9ubMMfi» a«0lMI>
d*origine organique {Ann. de$ Sc. not. Bot., 1899, p. t). — Sur I'emploi de Vhy-
droxylamine comme $ource d' azote pour lee vigetaux {C. R. du Congrh Soc. sav,,
1899, p. i3o).
Treub, Sur la localisation, le transport et le rdlede Vacide cyanhydrique dan$
le Pangium ediile (Ann. Jard. Buitenzorg, vol. XIII, 1896-1896, p. 1).
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152
SECTION DES SCIENCES.
det
UQUIDBS.
M
S
M
=»8
PH08PHATI 1
SI
SULFATE 1
Dl CHAOX. 1
SULFATE 1
Dl FM. 1
SULFATE 1
Dl POTAMI. 1
NITBILB. 1
M .
S 8
1. Molisch, type.
2. Acdlonitrile. .
3. Propionitrile.
h, Butyronitrile.
5. Laclonitrile . .
6. Naphlonitrile.
7. Benzonitrile. .
1000
1000
1000
1000
1000
1000
1000
o,aoo
f
f
f
f
f
f
0,900
0»900
0,900
0,900
0,300
0,300
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,300
0,900
0,900
0,900
Trace.
Trace.
Trace.
Trace.
Trace.
Trace.
Trace.
f
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
0,900
f
o,o8i
0,1 o85
0,1 366
0,1 &o5
0,975
0,90/l
(•)
Q.S.
Q.S.
Q.S.
Q.S.
Q.S.
Q.S.
Q.S.
(M Quantity soffiaaote poor neatniittr.
Pour ia sterilisation de ces milieux de culture, des essais de tyiidaiisa-
tioD out effectu^s au pr^able k Taide de chauffes successives de vingt
minutes k 55°-6o*, r^^t^es h vingt-quatre heures d'intervalle. lis ont mon-
tre que Ton pent, par ce moyen, obtenir une sterilisation parfaite sans que
ia molecule des nitriles subisse de modification.
Les liquides, prepares ainsi qu il est dit plus haut, ont done ^ r^partis
dans des fioies d'EHenmeyer bouch^es au coton et soumis k la sterilisation
discontinue, lis ont ensuite ete ensemences avec une trace d'une cidture
pure et bien exempte de bacteries des alg^es snivantes : i** Pkwroeoceumi-
niatus; 3° Raphidium polymorphum
Les cultures ont ete plac^es pr^ d'une fen^tre k la temperature ordi-
naire. L'observation a ete prolongee un peu plus de deux mois (i5 jufllet
1899-ao septembre 1899).
Au bout d'une dizaine de jours, on pouvait dijk noter un debut mani-
feste de multiplication des algues dans les fioies portent les n**' 1, 3,3
et li , lesquelles n*ont pas tarde k devenir le si^e d*une vegetation active
de Tesp^ ensemencee.
La fiole n* 7 (benzonitrile) a montre une trace de developpement vers
le deuxi^me mois* Quant aux fioies 5 et 6 , les cellules deposees comme
semence n'ont pas tarde k y perir et plusieurs essais ulterieurs ont conduit
au m^me resultat.
Dans tons les cas, Texamen du liquide reste dans les flacons a ete fsdt 2i
Ces cultured ont ete obtenues k Tetat pur par une s^rie d^ensemenceinents
sur liquide de Molisdi.
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CONGRte DES SOCI*T*S 5AVANTES. 153
la fill de Texp^rience, au double point de vue de sa st^rilit^ bact^rienne
et de Fabsence de sds ammoniacanx. Ges essais se sont toujours iftonir^s
On peat done admettre que les algues ^tudi^ oot pu v^ter, sans qu'il
y ait eu modijieatwn prialable du milieu, en prince des nitriles infi^rieurs
de la s^rie acyclique, les autres nitriles se montrant impropres k leur d^-
vdoppement
11. — Champighons.
De m^me que dans le cas des autres compost azot^, les recherches sur
la nutrition des champignons au moyen des nitriles ont effectu^s k
Taide de modifications du iiquide de Raulin telles que la composition ete-
merUaire des milieux iut constante, quelle que soit la source d'azote em-
ploy^.
A cet effet, la quantity d azote contenue dans le Iiquide de Raulin a ^t^
calculi ainsi que le poids de chacun des nitriles correspondants k ceite
quantity. Le carbone en exc^, provenant de ces nitriles, a ^t^ d^dait du
Sucre candi. Enfin, pour que tons les liquides aient une reaction neutre,
f acide tartrique a 616 remplac^ dans chacun des milieux , y compris le Ii-
quide type, par du tartrate neutre de potasse dans la proportion de 6 gr. 5o
pour i,5oo de Iiquide; la neutrality parfaile a 6i6 obtenue par Todjonction
d*une faiUe quantity de carbonate de diaux.
Voici, sous forme de tableau, la composition de ces. divers liquides de
culture :
BASE
des
LIQUIDES.
EAU 1
DI8TIU.il. 1
- s
g i
si
PHOSPHATE i
Dl P0TA8U. 1
d s
l\
SULFATE II
Dl mo. 1
SS
ri
« s
RITRILB.
%\
CQ «
3 2
Bauhnmodifi^.
i5oo
70,000
6,5o
4,5o
0,60
0,^0
0,95
0,07
0,07
0,07
U
Q. S.
Ac^tomtrile.. •
i5oo
63,587
6,5o
a
0,60
0,/io
0,95
0,07
0,07
0,07
A,6i95
Q. S.
Propionitrile. .
i5oo
6o,38i
6,5o
K
0,60
0,/io
0,35
0,07
0,07
0,07
6,1875
Q.S.
Butyrooitrile. .
i5oo
57,175
6,5o
M
0,60
0,^0
0,95
0,07
0,07
0,07
7,7695
Q. S.
Benzonitrile . *
i5oo
47,556
6,5o
a
0,60
o,Ao
0,95
0,07
0,07
0,07
11^5875
Q. S.
Naphtonilrile .
i5oo
37,937
6,5o
n
0,60
0,&0
0,95
0,07
0,07
0,07
15,6875
Q. S.
Lactonitrile. . .
i5oo
6o,38i
6,5o
a
0,60
0,&0
0,9 5
0,07
0,07
0,07
7^9875
Q.S.
Digitized by
SBGTION DCS SGISIfCES.
Cm liquidei, rdpartis daos deg floles d'Erienmeyer, a raison da iSocea-
timMroft cube9 par fiole, out 6i6 st^rilis^ par tyndaKiation (chafes de
vingt minutes k 55°-6o°, k vingt-quatre heures d'intervalle). Qtiatre
experiences com^utives oat 06 bites : deax avec VA^^ergilks repm$, one
avec de VAtpergillus niger, une avec du Penieillium gkuernn.
Pour les tnns premium , les 6oles , aprte enfemeiioeroeiit , oot ^ port^
k r^tuve ^38 d^^; pour la demi^, elles out ^t^ maintenues k ia tern-*
p^ature ordinaire.
Pour plus de simplicity , je vais r^unir en un seul tableau les r^sullats de
ces (juatre experiences :
BASE
des
POIDS DE CHAMPIGNONS
nOIIIIU.lt k9lA» DBMIOOATIOH.
ASPBUGtLLVS
BBPMNS,
(6 juiii-
Sjtullet 1899.)
•* BXPniBMCB.
ASPEM0ILLU8
RBPMNS.
•9 joiliet 1899.)
3* IXPIBIBRCI.
A8PEBG1LLC8
BIGBM*
•9 juillet 1899.)
4* HPBBIBIICI.
PBIftCTLUnM
5 oov. 1899.)
RauUn modifie type.
1*897
2' 07 a
0*996
Traces.'
Traces.
Traces.
Traces.
Traces.
• Traces.
Traces.
Traces.
Traces.
Traces.
NaphtonitrUe « , • . •
Lactonitnle
Traces.
Ces^resiiltats montrent d'une mani^re indubitable que les nitriles se
conduisent, vis-ii-vis des champignons tout au moins comma des sub-
stances inassimilables.
Laissant de e^ii la cpestion des nitrites k noyau aromatiqne qui, dans
une prochaine communication , sera trait^e comparativement aux autres
composes organiques appartenant k la m^me s^rie, j'ai appUqu^ k celles
de eei substances qui se rattachent k la s^rie grasse les proc^d^s babituels
destines k chercher si elles sont toxiques ou simplement inassimilables.
Une certaine quantity de liquide de Raulin modifie a 6t6 r^partie dans
un nombre conYaaableda-fioks d'£rleameyer, pais, tandis que Tun dt«at>
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OONGRte DBS SOCI^T^S SAVANTES.
155
conserve comme type, les autres ^taient additionn^s d'un poids determine
des nitriles dont on voulait connaitre Tactioii.
Les milieux suivants ont, par exemple, 4i4 pr^par^ :
LIQUIDS DB RAULIIf MODIFI^.
1 100 CC.
2 1 00 CC. 4- ac^tonibile o' 5o
3.. • . • • • •«.«•••••• too CC. •<{- propionitrile o"^ 5o
4.. t • too CC. 4- butyronitrile o^5o
5 1 00 CC. ]acto]iitrile o^ 5o
Ges Ji(}uide9, sl^rilis^s par tyndalisation h SS^'-Go", out 6U eosemen-
c& le 5 octobre 1899, avec quelques spores d'A$pergillus niger pr^levfe
aseptiquement et places k I'^luve k 38 degr^s, L'exp^rieuce a pris fin le
a3 octobre. Les champignons ont ii6 recueillis sur des filtres tards, lav^ a
I'eau distill^e, s^diis et pes^s. Voici Jes r^snitats obteniw ;
BASS D£S I^IQUIOeS.
POIDS
Urn
GP4VPIOI02f9.
GAIN
nt
III TYPi.
PERT!
for
grammes.
grammes.
grammes.
1 lUo
//
//
9. Raulin modifi^ -f* ac^tonitiile . . .
1 988
798
3. BauUnmodifie-f-pn^pionitriie.,
X 933
793
M
A. Raulin modifi^ -f butyronitrile. .
1 808
6^8
H
5. Banliaroodifi^ + l«etomtrSe,.»
a
1 >Ao
D'autres s^es d'exp^rienees ont donn^ des r^nltats du m^me ordre.
Sauf le lactonitrile, qui parait ainsi se condnire comme una substance toxi-
que , les autres nitriles essay^s sont seulemant inassimilables. Bien plus , il
semble se rqproduire ici, quoique avec une intensity beaucoup moindre,
ies j^^om^nes d^'k observe pour les alcaloides et eertainet amines en
presence des sels ammoniacaux , a savoir Tassimilation grAee aux seU ammo-
qiacaox de substauces acot^^s assioulablc^ lorsqu'dles soat saules
Travail fait a«i laboratoire det Hantea-l^adef (Botaniqae) da r^<M>l« sap^-
rieure de pharmacie de Paris.
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156
SECTION DES SCIENCES.
XVII
La CVLTiJRB DU MAIS BN FrANCE DATE-T-ELLB DB LA DECOUVBRTE DD
Perou? par M. A. Vidil, correspondant du Minist^rede rinstruc-
tion publique.
li est admis , h peu pr^ comme artidc de foi , qae 1e mais est une c^r^e
venue d'Am^rique; que son introductiofn en Enrope date de la conqu^te du
P^rou, par suite des premieres ann'^ du xvi* siMeV
Nous avons sous la main des documents si nombreux qui ^tablissent
Texistence, trois si^des avant cette ^poque, d'une c^r^ale appelfe, comme
aujourd'hui, mil, dans la langue vulgaire, qu'avec nous on se demandera
si ce n'est pas la une h^r^ie historique.
Meyen, dans son rapport sur les travaux botaniques de i834^*\ ^crit
cette phrase : (rll n'y a aujourd'hui rien de plus certain en geographic
botanique que ce fait que le mais est originaire du Nouveau-Monde.n Apr^
TaflBrmation si cat^gorique de cette haute autorit^ , il semble qu*il n*y aurait
qu'a s'incliner. Mais si GaUien dit oui, Hippocrate dit non. Bonafous, une
autre autorit^ en sciences naturelles, contredit formellcment Meyen; il
admet bien que le mais ^tait cultiv^ en Am^rique lorsque les Europdens
y p^n^tr^rent a la fin du xv* si^cle, mais il ajoute que cette c^r^e ^tait en
pleine culture dans Tlnde k une ^poque ant^rieure k la d^ouverte du Nou-
veau-Monde. Le Traite d'histoire natureUe Ae Li-tchi-tchin , kiii vers le mi-
lieu du xvi' si^le, dtablit Texistence en Asie du mats h une ^poque telle
qu'on ne pent rapporter k la d^uverte' de TAmMque I'introduction de
cette cdr^te en Chine. Enfin le maas aurait 4U cultiv^, trente on qua-
rante sidles avant^l'^re chr^tienne , en Afrique, puisque Rifaud, en 1819,
en aurait trouv^ un grain dans le cercueil d'iine momie, k Thebes
11 ne faut pas perdre de vue que les relations de TEurope avec I'Asie et
r Afrique n'ont gu^re 6t6 interrompues, depuis les croisades surtout, tandis
que le P^ou, d'ou certains auteurs font venir le maid, n'est connu que
depuis les premieres ann^s du xvi* si^Ie. 11 est cependant probable, et
c'est I'opinion de M. d'Orbigny^'\ que la conqu^te de Pizarre nous valut
une nouvelle introduction en Europe de la pr^ieuse c^r^le, et surtout
une plus juste appreciation de son importance agricole, et, par suite, une
culture plus etendue.
Voir ia traduction de ce rapport dans les Annales de$ sciences naturellc9, '
a* s^rie, vol. IV, p. 36a.
Ydir : Note 'sur une nouvdle esphe de mats, dans les AnnaUs des sciences natu-
relles, i^s^rie, vol. XVIII, p. i56.
Dictionnaire universel ^histoire naturelle, au mot Afat«.
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CONGRis DBS SOCrfrfe SAVANTES. 1$7
Geei la th^ de M. d'Qri)igny qae noas adlons reprendre et que nous
etayerons d'argnments moranx et de preuves mat^ridles. Dans tous les do-
cuments du moyen lige appartenant k VMbigeok, au GaiHacois, au Van-
rais, dont nous avons Cut one ^tnde sp^iale, noas constatons la culture
du pore sor one grande ^elle. D'apr^ les Candies cmuulaires d'Albi de
i35g-iS6o que nous venous d'^ter^*\ le cadeau le plus fr^ent, apr^
la cure, fait paries oonsdsaux personnes qui out rendu ou peuvent rendre
des services k la ville, consiste en viande de pore; la earn salaia &mt,
alors comme aujourd'hui, la base de la nourriture; die ^tait m^me, par
i*dpport k la viande fraiche, d un bon march^ peu ordinaire; t8 deniers
de viande sal^ suffisent k la consommalion de dix personnes, alors qu'dles
absorbait pour ai sous 6 deniers de viande fraiche
Les SuUuts et ks cautumes de la Comnumderie de Samt-Andre de GaiUac^^^
mentionnent, presque k chaque page, la viande de pore comme nourriture
des fibres. Dans les nombreux testaments du xv* Ahde de la r^on vau-
raise, que nous avons relev^, il n*en est gu^ ou le mari ne ligue a sa
veuve une rente en viande de pore
Or ce n'est certainement pas avec le gland que Ton engraissait cet animal;
les for^ts ^taient fort rares daos le Vaurais et le Gaillacois. Nous avons pu
^tablir, en effet, que sur les bords de TAgout, vers Saint-Paul-Cap-de-Joux,
les bois formaient les ii p. loo de la surface du sol^^^; dans le Gailla-
cois, renomm^ par ses vignobles d^ le haut moyen Age, on con^it que le
bois n'entr&t pas pour grand*chose dans la culture. Dans TAlbigeois seul ,
les forftts ^ent assez nombreuses, et le ^md ^tait, k Albi, Tobjet dun
commerce; U figure, en effet, dans le tarif du pontanage de is 45 ^'^K
Ge n'est pas da vantage avec la chlitaigne , qui n'^tait et n'est encore ri-
coiOe que dans la partie monlagneuse de TM^igeois.
II est vrai que, dans la longue p^riode d*avilissement du prix du bl^ dont
on n^est pas encore sorti , on n'a pas hisiii k se servir du froment pour
I'engraissement du pore. Mais il ne faut pas oublier de quel respect, il n'y
a pas encore un si^le , on entourait le pain et le bl^. Nous avons gard^ le
souvenir du culte — le mot n'est pas exag^r^ — que Ton avait pour le
pain dans notre propre famille. Notre p^re nous disait souvent que les en-
fants qui le gaspillaient ^taient condamn^, apr^ lenr mort, k revenir sur
terre pour le recneillir et Tentasser dans un panier sans fond. Ge tonneau
BibliotlUque meridionaley 1 900 , ^ouard Prival, editeur 4 Toulouse ; Alphonse
Picard, k Paris.
N** 31 des Compt. cons.
Cf. Revue des languee romane$, t. XLUI, annde 1899, p. aoi -aSi.
W Gf. Le Chapitre coUegial de Smnt-PaulrCap-deJoux (Revue du Tarn, vol. XV,
p. 81).
On lit a rarticle a 6 : (rMieia quartieira de gian, mealha, e la saumada,
1 denier. »
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158
SECTION DBS SOBNCffiS*
dm Danaides d'oo naaYeaa genre n*^it oertmnemetit pat da sod inven-
tion«
Done , hormis d*admettra qo'M existait tme eMale aiyoiird'hiu £qMroe et
qiii avait la propria d'amener le pore k ee baot degrtf d'eDgndssemeiit qui
la fait tant appr^er, ime teuie condasion s^impoflo : e'ost que )• mm ^teit
connu et tsalM dans k region Tarnaise bien avant la conqoiHa du P&xm^^l
11 est rrai quo oe n'est qa*uii argmnent mond, et le moiodre doco^
meat feraii mieax raffrire de la critique* Or, lea do^medti dl)oiidmt, «t
ccnniiie e'eat pr^isdment eette abondanee, eette masse de textes, qoi pei:^
seide bire p^^Urer la conYietion dans lea esprits, dous aHons noos per-
Hiettre de les ctter tons.
Vers 1 1 85 , Bernard Abati£Hs« oomtnandear des TempUera de OMtres et
de Mairesttn , bailie k eens la terre de Bietde aa prb; de i6 sous ntdgoriens
et de d setiers de m\^*K On potiiTait objeeler que lea ^teun du Cam-
lain d$$ TmnpJms de Vomit ont mal In; mids robjection est sans tideor
poor eettt qui connaissent la sdenee et la oonsei^iee de MM. Portal et
Cabi<^ , tous deux sords de Tl^le des Chartea et lea Erudite les pins coimos
de rAlbigeois.
Mais admettona que oe texte tie prouve nen, que la le^ de MM. Porld
et Cabi^ n'est pas saine, que le mot mil ne peut se tindtiire par mM. Noas
avona qaaittiy de testes dent nous ponvons garaotir la leettira et dans li»-
quds cette tradnctioii s'impoee.
Le r^fistre des A^Mf^tm du conseii eommniial d'Albt, de 1871
k i88a , contient an grand nomhre de proe^verbanx d'expertises des eW-
g4ts caas^ aui r^Hes sur pied , soit par des gens , soit par des aaimaax^^^
O'^taieot les jur^ de la vffle qui , sur 1 ordre des consols^ eoastataieni ces
deglits et estimaient les domniages^ Or, panm ces r^edtes , le figure trte
soffTent
nVm 1874 et le 6 d'octobre, Amaud Lombarl et GuiUaome Catede,
jur^ snsdita, npport^rent qne, du mand^ent d'Amaut GbatbeH, consid
Ls d«a!e objection que Too pouiratt faire k notre raisonfiment, c^est qtt*(Jn
n^engrsiMiit pas le pore. Or les lextes protnretit feitttence d6 la grttlsse de poreau
xui* sikk. On lit, en ^et, dam le tarif dti pontanage d^AIbi qui date de is45 :
ff] tay que pese ifi iieoras, meaiban (art. too). L^article 101 porta : <riii lisoras
de say fundut, mealhan. On salt que $ay signi6e ffgraisse, paooeT).
^> If Noiom nt quco Bemata Abauzita, que era comniefidaire de la maio de Gas-
tras et de Mairessin. . . traiz de peinz de XLviij sol de melg. tola la tenra de Bhiie,
dels vallatz en fora, que fo d'en Amein Cinfre, d'en Hogo Brail f et do ses-
liei*s de rail; de tot aqueat avef aobredig ae teuc per pagata Ug del Broil dels ftaires
del Temple. » Gariukire de$ Tmplier$ di Vaow, p. 80, ^dit^ par MM. Cb. Porlal
et Ed. Gabie, dans les Archives historiquet de VAlbigeoi$ que pubiie la SocM dm
Seimem^ Ari$ et BtU-'Lmm du Tmrm.
B.B. 16.
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CONGRftS DBS SOCl^Tfe SAVANTES.
de Tan ft^emt, ik ^taient ali^ roir un d^tfatt k nne qnantit^ de mais
stir une terre de Jean Defons, sise h Monteil, canfrontant avec la terre de
G»%mre Lanrs, lequd dommage a 4i6 cans^ par des bcenfs. Us Teiti-
m^rent k une ^mine de maia; ponr ]eur salaire, $ aoud^'^tr
La reproduction in extenso de docnroentd semblables finirait par fetiguer ;
noua noufl contenterons done de lea analyier.
Le 3o aoM 1376, conslatatioii d*un nouvean d^t caus^ ^ un ehamp
de maiia; le dommage eat ^valn^ h un quarteron et demi de mais.
Le 1*' aoAt iS^ft, GabMe et Debert eonstatent le m^me d^t, commis
par dea animaux, sor une terre aitu^ k Guiae; ils donnent la m^me eati-
mation pour te dommi^e.
Le 17 dn m^me mois, nouvelle eatimation de dommage aur une terre
silu^ k Raygade; it est d'une ^mine et deml-earti^re de mala.
Le 28 aout 1 877, les joi*^ Blanc et Albert dreswenl deux proc^Twiwux
de d^ta snr deux champs de mals situ^s, fun k Raygade, Tautre k Messac.
Pour le premier, le dommage est ^valu^ a une cartiire de mals ; pour le
second, k trois carti^res.
Albert et CabMe se fransportOTt, le 1 3 septembre 1 879 , en una mlhieira,
c'est4i-dire a un champ de mais assis an gu^ de Lescure, pour estimer les
d^ta commis par des animaux. Les dommages aont de trois qnarterons
de mais.
Le mot mtlkmra si caract^ristique, et qui sert encore k d^gner un
champ de mais, reparatt dans denx proc^s-rerbaux de d^gkts drew^s les 9
et 3o aoAt 1882, par les jur^ Blanc et Albert. Les deux champs sont
aittt^ snr les rives du ruisseau de Bondid&r dont , sans respect pour T^ty-
mologie, on a fait Manbidoft. Dans la premie mtlkteira, le dommage est
d'un quarteron de mais , dans la seconde d'une ^ine.
Sans doute que I'^nde des autres registres des dffib^ations d'AIbi nous
fournirait d'autres proc^verbaux de m^me nature. Mais nona pouvons
arr^r Ik nos citations; elles prouvent enq^ment qu'une plante appd(^e
miih cultiv^ sur le territoire d'Albi; que les fnilkieiras y latent nom-
brenses et oitu^ un pen stu* tonte la surface du consulat ; en effet , la Ray-
gade, Messac et Guise se trouvent sur ie chemin deFauch, au sud d'Albi;
le Bondid^r se jette dans le Tarn k I'ouest de la ville; le go^ de Lescnre est
frL*an dcssot (1^7/1), a yj d'octombre. Am. Lambart e G* Gabede, jural [z]
sobredig», feiro relacio que, de rnandameii d'en Ar. Ghatberi, coasol df a\'>n pre
sen, eU ero anatz vezer una tala facbu en una quanlitat de milh que era en una
terra de Johan Defons, asetiada al Monlelh, que 8te am la terra de Gorgori Laurs;
laqual tala era estada facha per buous; laqual estimero ad una emyna de milh,
e per lor salari, ij b.t)
Notons, pour ne plus y revenir, que le seller, mesure d*Albi, ^gale lai Hires.
Le selier se dirise efi emina, cartieira ou carta, demi-cartietfa , carto, boissel;
i'umU iaf^rieure vaut deux fob moins que Tunil^ inf>m6diatement sup^rieare.
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160
SECTION DES SCIENCES.
au Nord. Chose digne de remarque, la plapart de ces miOueinu sonl fiitu^
le loog des cours d'eau — Guise est un ruisseau, tout comme Bimdidor, et
le gn6 de Lescure est sor le Tarn — et par cons^ent sur ks meiilenres
terres, celies que fertilisent ies apports sucoessifs d^aiiuvions.
Peut-OQ faire dire k milk et k milhieira autre chose que mais et champ
de mais? En effet, ii semble impossible d'admettre que ces deux vocables
romans , qui n*ont pas encore disparu de ia langue vulgaire, aient , au cours
des cinq si^es qui nous s^parent de iSSs, diang^ de signification; ce
serait, croyons-nous, le seul cas de ce genre. Saob <k>ute, ies mots peuvent
modifier, profond^ment m^me, leur physionomie primitive — exemple, le
Mmbidou de tout k Theure — et parfois le philologue doit mettre en oeuvre
toute sa sagacity pour retrouver, dans le mot actuel, le mot originel. Dans
Tespice , rien de semblable ; le mot est rest^ intact et nous T^vons aujour-
d'hui , k ia finale pr^ , comme on Tecrivait au uy* si^Ie.
Mais , dira~t-on , le milh pourrait d&igner une c^r^e disparue , ou mieux
ce qu'on appdle encore aujourd'hui le mil balaiso, une plante de la m^e
famille que le mais. II parait absurde d'admettre la diq>arition d'une c^
r^e dont Tutilit^ avait appr^i^, alors surtout qu'on pent suivre,
comme pour le mats, son existence k travers ies si^es. Le mot s'^tant
maintenu dans ia langue, il serait plus qu'^trange que la chose n'edt pas
eu le m^me sort.
La plante qui produit le mil balatso porte, xlans la langue vulgaire, ce
m^me nom; on la met encore en bordure le long des champs de mais; sa
tige s'^panouit en une multitude de brins longs et t^nus formant panache
et que Ton r^unit en faisceaux pour en fabriquer des baiais. Cette plante ,
qui atteint, dans le Tarn, plus de a metres de hauteur, est cultiv^ en
grand dans les plaines du Qucrcy, surtout le long de la Garonne. Dans
cette region, la &brication des baiais est Tindustrie locale. L'extr^mit^ des
brins est gamie de nombreuses graines fort menues.
L'agriculture ne tire aucun profit de ces graines, qui servent uniquement
a la nourriture des oiseaux en cage. II est certain qu*on ne i'uttlisait pas
davantage au xiv* si^le, hormis d'admetlre, ce qui serait absurde, que le
secret de son utilisation a disparu.
Le milh, cultiv^ dans TAlbigeois d^ le xu* si^e, est done bien le mais
d aujourd'hui.
Autre argument qui nous parait irrefutable. Le milh halatto, la seule
graine qui, par sa denomination, rappelle le milh, est, avons-nous dit,
d*une excessive petitesse. Ii faudrait done des champs entiers de plantes
pour produire une ^mine, soit 60 1, 5o de graines. Pour si voraces que
Ton suppose les boeufs et les pores . tes seuls conpables des digkis con-
stat& par les proems- verbaux, on ne pent admettre qu'ils aient pu, sans
^tre deranges ou mourir d*indigestion , d^vorer une quantity de plantes ca-
pabies de donner une ^mine de graines.
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CONGRiS DES SOClixfo SAVANTES.
161
Get argument, d^ja si fort, ^ se troaver singuli^remeiit fortifi^ par les
documents qu*U nous reste k produire. Nous les empruntons aux Comptes
consulaires de la viUe de Riscle de li^i d i5oj, idiUs par MM. Paui Par-
fouru et J. de Carsalade du Pont, dans les Archives historiqves de la Gas-
eogne^^K L'archiviste du Gers et T^v^ue actud de Perpignan, qui ont fait
preuve dans leiu* ouvrage d'une vaste et sure Erudition, ne semblent pas
avoir soup^onn^ importance historiqne du mot milh, ou, s'ils Tout soup-
gonn^, ils ne s'en sont pas pr^occup^. Comme nous, ils le traduisent par
crmaiST), et trmSietn quelquefois; mais c'est bien le mais qu'ils enlcndent
par ce mot. lis se contentent de relever le prix de cette cdr^le, n'envisa-
geant que le point de vue ^onomique. Or, ce sont les Comptes consulaires
de Riscle qui vont nous donner la solution definitive du probl^me bistoiique
qui nous occupe.
n faut partir de ce prlncipe, qui nous semble acquis, k savoir que la
vdeur commercial du milh balatso est nulle, que ni Tagriculture, ni Tin-
dnstrie ne Tutilisent ni ne Tout jamais utilise. Par suite , si nous trouvons
ie mt A employ^ en quantity telle que nous puissions dire, d'une fn^on
absolument certaine, qu'il ne pouvait servii" k la nourriture des serins ou
des ehardonnerels, nous sommes bien oblig^ de conclure que nous sommes
en prince du mais d'aujoiird'hui.
Nous traduirons littdralement tous les articles des comptes oil le milh
est mentionn^; c^est, nous Tavons dijk dit, de I'abondance des textes que
doit jaillir la conviction.
crNous moQlrons que nous avons re^u pour cent conques de mais, que
le seigneur de Camorter^ avait pr^t^ a la ville, et qui furent vendus
pour payer le fouage k Monseigneur le Comte (d'Armagnac) ainsi que
les gens d'armes, cbaqne conque au prix de 5 sous et demi^'^ . . . n
Gent conques de milh font un joli las; en effet, la conque de Riscle vaut,
en mesures dusyst^me ni<^trique, lit. oaS, cequi donne a 4 hectolitres
3 litres, 5 d^alitres au total. Mais nous trouverons encore mieux. Pour-
suivons le d^pouillement des comptes.
fflls (les consuls de Riscle) ont re^u des susdits (le recteur de Bill^se et
fir^re Mathieu) mais et gesses, 69 quarts
Poursuivons toujours. En 1 497, le consefl d^de qu^on ^rira au cha-
noine Gastillon, recteur de Riscle en residence k Auch, pour le prier de
to Fascicule XII, 1896, Paris, Hooor^ Champion, et Auch, Cocharaux fibres,
critem, mostram que aben recebut, per cent conquas de milh que io senhor de
Gamorteras abe prestat a ia vila, que fon bendudas, per pagar lo fogatge a mos-
senhor lo comte e las gens d'armas, cascuoa con qua au pretz de sinq sos e meg.n
— Ann^e i/i5i, p. 67, n" 5.
(ritem, recebon, deus susditz, milh e eyssia, lxix quartz 9. — ^^Ann^ 1/176^
p. i63, A.
SCI£KGB8. 1 1
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169
SECTION DES SGISNGBS.
pritor h la viUe bl^ et mais qu'il aTsit dans ses greniArs, k Risde mtme,
Le Conseil se proposait d'en faire argent pour les besoins de la ville^^^.
Sans doute que les ndgociations arec Castillon n avaient pa abouiir, car,
qnelques jours apr^, les consuls de Riscle ^voient Jean Fargue k Nogaro
et k Maneiot pour prier le davaire de oette demi^re ville de consentir un
prAt de m^me nature. Us ^houent encore lis sont plus heureux auprig
d*un pr^tre de Sion, qui lenr prMe erat quarts ou conques de mais — les
deux mots sont synonymes, si Ton s*en rapporte aux Miteurs des comptei
consulaires de Riscle — au prix de 4 sous ie quart La ville revendit le
mais emprunt^ el trouva ie moyen de perdre a liards sur chaque conqne,
soit une perte tolale de i ^u i5 sous & deniers.
Nous avons r^rv^ pour la fin les articles les plus probants; ils appar-
tiennent aux comptes de 1 483. La ville de Riscle, toujours press^ dn \mom
d'argent , sVtait adress^ k M. de Maumosson pour lui emprunter i oo quarts
de bl^. A Maumusson, on apprend, par Remard du Dmihet, que le bar-
bier d*Aydia, locataire de oe dernier, avis^ de Tintention des consuls, leor
propose un pr^t de too sacs de mais qu'il a k Nay, en R^m; si la ville
les vent, il les tient k sa disposition ^^K
Le Conseil de la communauttf est saiti de ces offim; il dMde Temprunt
du mais, au prix de lo sous Ie quart, les firais de transport restant k la
charge de la ville. Les too sacs s*^taient rMuits k i68 quarts, mesure de
Nay, et 1 Ao , mesure de Risde. Tout compte fait, le quart revient k i a sous
k Uards. Enfin le Conseil d^ide la vente du mais emprunt^ pour payer le
coliecteur des taiUes^*^.
Mais la ville ne trouve pas preneur. Ici nous aliens traduire litt^le-
ment: Tarticle de d^pense qui suit est le pins important par les cods^
quences qu'on en pent tirer : trR fut ordonn^, attendn que les dits consuls
ne peuvent vendre le susdit mais, que le dit mais soit pr^t^ aux habitants
('^ Page 690, ag. — II ne faut pas s^elonner de ces emprunts en nature, lis
^ienl nocesdt^s par la rarei^ du numeraire. Tous les comptes consulaires que
nous avons dtudi^ — et ils sont norobreux — abondent en exemples d*empnmts
de cette sorte. Les consuls d'Aibi empruntent du bid, du drap, du sel, du pastel
sur pied mdme, etc.
<«) Page 491, 35.
ccDequi en fora tiran a Sion a bun caperan aperat mossenh Bernat de Las
Batz, qui nos presta eenl quartz de milh a iiij'" sos quart. » — M^me annee,
p. /igS, n*^ A 9.
(T . . . Deque aqui diso Bernat deu Drulhet, que aqui era io barbe d*Aydia,
auquai et Tabe ausit dise, que et abe ausit que la biia bole malhebar bltt, e ai et
ne agessa sabut, hogt jom[8} ha, et agora prestat a la dila vila sent saxs de Mat,
mas au present Ion abe enbiat, mas abe en torn de sent saxs de milh a Nay e.i
Beam, que A la bila ios bole, que et ne fera plaser.» Page 97 «, n° i5.
Voir pour cette affaire les articles i5 4 ao.
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CONGRte DE8 SOCrtX^S SAVANTES. m
en la forme et mani^ qae la vflle s'^t enfrag^ [tis-ii-yis da barbier]
et qae eehii qoi prendra da mais [ainsi pr^] 8*oUige enren la yille^'li)
De cat article on pent tirer la conclusion que le mai's ^tait d*un usage
commun, dans le bassin de TAdoor tout aa moins. On ne peat expliquer
cctte livraison aat habitants que de deax mani^res : oa hieo. le mafs ser-
tait, comme aujoardliui, it Fengraissement dn poro, des oies et des ca-
nards, on bien mime 3 ^t utffis^ ponr la noorritnre de Tbomme.
En presence de testes si eat^goriqnes, est-il pos^e d'h^ter? On ne
pent admettre que , dans les Gomptes de Risde pas pins qne dans ie r^[istre
des d^ib^rations d*Albi, 3 s'agit dn mil baktso, la seale gndne, r^pAons-
le, qui, par sa d^omination, paisse iiau*e ^carter noire traduction par
trmmn da mot miA, On n'entasse pas dans ses greniers, eomme le barbier
d'Aydia, one cenfaine de sacs d*ane gratne que les seals oiseaux encagft
consomment; les consuls de Risde n^anraient pas emprunt^ nne marehan-
dtse d^un placement impossible, alors qa% ^ient press& parle besoin
d'argent; les Albigeois n*anraient pas perdu leur temps h ensemencer des
champs entiers en mil halatso ponr Funique plaisir d'en roller la graine;
inutSiiaUe.
IKra4-on qne par mtlh il £iut entendre one c^r^e qoi ne noas est plun
eonnne?Mais one cdr^e qui afait ses prenres, qui a d^onlr^ son incon-
testable utUit^, ne disparalt pas ainsi sans laisser quelques traces. La con-
doaion ^ done forc^ ; c*est M. d*Orbigny qui a raison contre Meyen.
Nous anricms pu iUToquer d*autres textes k Fappni de notre th^. Le mats
^tait cnftir^ sur le9 bords de FH^ult comme sur tes bords du Tarn et de
FAdonr. II est mentionn^, an moins une fois, dans un docnment htin, non
dat^, il est vrai, mais qui est incontestablement, si Ton en juge parF^ri-
tore, des enrirons de 1 3oo. H est conserve dans les si riches archives com-
munsdes de Montagnae (H^rault), que personne n*a encmre inrentori^ et
qae nous arons eu le plaisir de d^pooifler en grande partie. Une enqu^te
Aait ouverte contre Oilier (Orgerius dans le tcxte), bayle de cctte TiHe,
accost de malrersations et d'abus de pouToir. Un t^moin dAJare qa*Orgier
86 fit Hvrer par une panvre femme imKtrm quatwr sestarios. Or, Da Cange
traduit milhim et miietmn par rrmafs, mfllettt. Loi-m^me cite, liFappai de
aa traduction, les textes qid snireni: frDedma febarum, pisoram, race-
moram , mileti , canabi et totios aJterius minuti bladi9> (i ho8) Et encore :
(rLe suppfiant de Tarbe en Bigorre loaa les jnmens oa eques de Raymond
ft¥o ordenat, atenot qae kw dil« cosseihs diton que na podea hmt to snsdit
miih , que iodit milh fossa prestat aus abitans de ]a dita biia en ia fortna e ma-
gneyra que ia dita biia era obligada, e que lo dit miih prengosa se ohligasa a
ia biia. 7)
n ne fant pas perdre de rtse qa^k eette ^poqae, et mime an xni* si^le, ie
mot by itaiil UQ fenne g^n^riqae senrant k designer tootes sortes de cMades. li
Skagit done bien du mais dans ce texte.
1 1 .
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164
SECTION DES SCIENCES.
de Fort de B^am pour piqner ou batre son mil ou hUn (i385). Et cet
autre : ffLesquelx par une nuit gardoieot une mili^ joignant ledit molinn
(i4ta)t*).
Nous croyons done notre th^ irr^futaUe. G'est avec une grande l^^^ret^
que ies auteurs out avanc^ que le mais nous est venu du P^u. Les textes
que nou6 avons cit^s et ceux dont nous ignorons Texistence les contredisent
fonnellement. Nous sommes convaincu que si Fattention des ^rudits ^tait
appd^ sur ce point, ils verseraient au d^bat des documents si nombreux
que ia question en serait plac^ hors de toute discussion.
Certes, nous ne nous en exag^rons pas Timportance; mais enfin c'estune
erreur historique, ayant cours dans les plus savants comme dans les plus
modestes ouyrages de sciences naturelles^'^ Or, nous sommes de ceux qui
ne peuvent rencontrer une erreur historiqne frsans tirer dessusn.
Depuis renvoi de notre travail au Comity des travaux historiques , nous
avons trouv^ dans ies Comptes consulaires d'AUn un certain nombre de
mentions de milk. On nous permettra de les citer.
Dans les comptes de iSyi, page 38a, on lit : frA'n GuShem Esteve,
per una emina e mieg carto de milh que bailee a'n G*^ Bamene q[ue Ihi
fon promes per los senhors quant pres las mezuras ad adrechurar que ialli
donero am que escandelhes las mezuras; monta, a for de lxxv s. lo ses-
tier, XXXIX s. x d.
Get article de d^pense pent se traduire ainsi : fr Je donnai a Guillaume
Esteve une ^mine et demi quarteron de mais k lui promis par les consuls
lorsqu*il se chargea de redresser les mesures [publiques]; ils le lui don-
n^rent, pom* que, avec, il jaugel^t les mesures; k raison de 76 sous le
setier, ia d^pense est de 89 sous 1 deniers.n
Les comptes dei38i-i38a nous foumissent d^autres textes aussi pro-
bants que ceux que nous avons utilises.
En i38i, les Anglais et les compagnies oecupaient tout TAlbigeois; on
nMtait gu^e en surety que dans les villes, ou les habitants des campagnes
venaient se r^fiigier avec leurs r^ltes et leurs effets les plus pr^eux. Les
consuls d'Albi ^tablirent un imp6t sur tons les objets introduits dans lenr
ville k la suite de cet exode des paysans. Lo ku del stranhatge — e'est le
nom donne h cet imp6t — occupe 67 pages de ces Comptes. L'impAt ^tait:
de 7 deniers, maille par setier de froment ou de moussole; de 5 deniers par
setier de tout autre bl^, Tavoine except^; de 3 barsalos par setier d'avoine;
de 1 5 deniers par charge de vin et de 1 deniers par livre des autres biens ,
qudle que fit leur nature , et apr^ estimation bite,
Glottarium medim et infima latinitatU, Paris, Firmin Didot, 18^0.
On lit dans la nouvdle Flore Jrangaise, de MM. Gillet et J. H. Magne , doot ia
cinqui^e edition , qui date de i883 , indique ia grande vogue, au mot Zea, mai& :
cultiv^y originaire de VAmSrique meridianale.
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GONGRte DES SOGI^^S SAVANTES.
165
Or, panni les denr^ introduites k Albi dans ces circonstaDces , ie mlh
se rencontre un certain nomI»% de fois. Nous rdevons :
Bernard Chatgier de Saint-Sernin-l^Mailhoc, i setier de milh,
Guiihaume Balmas du m^me lieu, entre panmoule, ftves et mais, la se-
tiers, 1 ^mine.
Raymond Durand, de Tarssac, enlre seig^e, f^es et mais, a6 setiers,
1 ^mine.
II est Evident que si ce milh n'avait servi qn'k la nourriture des oiseaux,
ces expatri& ne se seraient pas donn^ ia peine de I'apporter avec eux dans
leur d^m^nagement.
Un document de i448, que M. TabW Pradi^, vicaire k Castelnaudary,
a bien voulu nous communiqner, nous montre le milh dans TAude. II est
extrait d'un inventaire des biens laiss^ par trPeyre, Ramon MaureU, no-
taire du Bourg de Carcassonne. On y lit :
Eq la sala d^amont :
xviij sesties de froment;
Plus Tiiij sesties de mossola;
Plus xij sesties de civada ;
Pius iiij seslies de milh.
Nos anc^tres ont-ils connu le millas? Toujours dans les comptes d'Albi,
on trouve un document qui rend la chose probable , nous n'osons pas dire
certaine. Un Albigeois est souvent d^ign^ par son sumom de milhaeier.
Or, dans la langue vulgaire, ce mot signifie (rtas de tiges de mais)) et (rman-
gear de millas 9. Dans Tesp^e, la traduction de milhaeier par trmangeui^
de millas 7) semble toute naturelle, dautant plus naturdle qu*fl s'agit non
pas dW nom, mais d'un sumom.
Cq>endant nous devons avouer que ce sumom ne pent servir de base
bien sdide k une argumentation; tout au jdus peut-on le noter k titre d*in-
dication.
XVIII
Sun V!9 NOVVBL HYBBIDB ARTIFICIBL .* OnOTHBRA SUAYEOLENS X BIENNIS,
par M. F. Gagnepain, pr^parateur au Laboratoire des Hautes-
l^tudes botaniques du Museum.
La double prince de TOnagre odorant et de TOnagi'e Usannuel dans
notre jardinet ^tait une occasion d'op^rer enlre eux la fi^condation crois^e.
A la fin de juin 1 898 , les deux plantes se trouvaient en pleine floraison. Des
fleurs de Onothera smveolens furent choisies k la veiUe de Tanth^, avant
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SBGTION DES SaENGfiS.
la d^hifcenoe de» loges sUminAles. Ayanft en maia de nombreiuea Amines
d^iscentes de 0. bieimii, en dirigeant un souffle persistant sur ies fleurs
ainei choisids de 0. tuaveolem, il fut possible de les ^anooir, de couvrir des
pollens aran^ux de 0, bietmii les sligmates gluants de son fr^re odorant.
Ainsi i'abiation des Staminas n'^tait point op^r^, ce qui rapprocbait
Texp^rienoe des conditions ordinaires et ce qui permettra de tirer one
conclusion qui aura son importance.
Par ce procM^ et dans conditions indiqu^ , one dizaine de fleurs de
0. $ua»eoleni avaient re^u les granides fondants et elles furent soigneuse-
nient marquees par un index en fil qui, I&chement nou^, ne pouvaitg^ner
b eroissance des firuits.
A leor maturity, les graines fiirent sem^ en pots et, auprintemps de
1899 » les (danlules s'^taient d^velopp^ en amples rosettes radicales qui
donn^rent de nombreux individus adultes. Mais les centaines de plantoles
obtenues de semis ne se ressemblaient point d^s Tapparition des deux pre-
mieres feuilles. Les 9/10, avec des prdfeuilles longues bord^es de denti-
cules rougefttres tr^s apparente, devaient ^tre des individus de 0, suaveolens,
et Texamen attentif des plantes adultes a pleinement confirm^ cette pr^
vision. Le reste des plantules, soit 1/10, portaient des pr^feuilles ovales k
nervures tr^s apparentes, sans denticules sensibies. Ges sujets, devenus
iididtes, ont ^t^ reoonnus appartenir h 0. suaveokM x hi&mi$ d'apr^ Ten-
komble de leurs caraot^res.
IMjk, U est important de romarquer le fait suivant, it savoir : que mal-
grtf una fi^ndation crois^, pr^lable et abondante, le pdlen de 0.
hoUm wtm<& ensuite sur son propre stigmate a eu sur son concurrent les
9/1 de I'avantage, Get avantage ^tait-il dA h Tinopportunit^ de la f(ieon-
dation arlificielle et crois^ arriv^e trop t6t sur un stigmale mal prtfpar^,
on k la pr^pond^nce propre du pollen 0. suaoeohu sur son stigmate
mime? G*est ce qull est k peu prte impossible de pr^iser, bien que nous
pencbions beaucoup vers la secoude hypoth^se.
Le a4 juin 1899, trois groupes i'Onothera adulte se trouvaient enpleine
floraison. lis ont donne lieu aux trois descriptions suivantes prises sar le
vtf et compl^t^es par les diagnoses de plusieurs auteurs.
Onothbra biennis L.
f^ciae pivotante , longue, peu ou pas rameuse.
Tige de 6-10 d^im^tres, ferme, poilue, parfok rameuse au sommet; a
botii'geonf axillaires presque avmii$ (3-4 miUim^tres de long).
Feuilles wtdu laneeoUei ou eUiptiques {h cent. X 1 9 ), obtum, lAchement
9imti99-dentdi$9 k la base, iubvertteaks, k nervures secondaires souvent op-
pose; limbe d*nn vert pAle,
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GONGRte DES SOGI^I^ SAVANTES. 167
Galice k tube jamiAtre, k kbes tanmn^s par quatre mnetou^dmr^ftiUi
avant Tanth^. PAaies de 96 miUiin^tres de haut et de lai^, obcordA,
moiti^ plus courts que k tube du calioe. Etamines plus courtes que lea p^
tales, peu dejetim par rapport k Taxe floral. Pdlea tingoue aran^ux de
75 fA d'aogle k angle. Fleurs sans odeur d'orangar.
Capsules m^ns plus grundes que fet fiuilles fimrnks.
Onothera suaveolens Desf. = 0. granoiflora Ait.
Racioe pivotante, nmrntf.
Tige de 9-16 d^mMres, droite, ferine (pftrfois tr^ rameuae d^ ia
base) au moins k bourgeons axiliairas mi pan dhebitppk (so millimetres).
Fediles UmdoUes (9 cent 5 x la) tr^ smuees k la base, parfins <tf-
<mpim jusqu'4 la edte, k dents aigues, iimbe kmizmtal d'un vert find.
Calice k mucrons cmnivents ou parallhhs, P^tales de Ao miliim^trea de
long et de large, l^tamines et styles dqetis par rapp(xrt k Taie floral. Pol-
len aran^ox, trigone, 88 ft d*angle k angle. Odeur trde nette de fleur
d'onmger*
Capsubsmh^ dipmies ptur hs/mdilesjhral$s»
OlfOTBERA 8UAVB0LBN8 X BIENNIS.
Racine pivotante, unpeu rameuse.
Tige 5*9 d^im^tres, droite, ferme; bourgeons axiflaires d^veioppA k
la base, encore de 10 millimtoes au milieu de la tige.
Feuilles ovales laneeolSes {3 cent. 5 x 11)^^^ dentd^ k la base, k dents
assez nombreuses, un peu denties vers le sommet; limbe hmzontd, vert,
Calice k mucrona terminaux divergeuts, P^les de 39 miUifntoeB de
largeur et de hauteur. Staminas et style d^etis. Pollens 76 ia d*angl6 it
angle sur les fertiles, les auli^ plus petits, d^form^, flasques. M^e dans
les grains f(artiles, les leucites sont jdus minces que dans 0. suaveolens.
Odeur figaee de fleur i'oranget*
Fruits plus courts que les/euilbs florahs*
Ainsi Thy bride se rapprocba de la m^, 0. suavecieus par sa radne
rameuse, hi grandeur, VhorizmiaHti et la cobratiou des feuiiies, son apti«
tude k donner des bourgeons axillaires dks la base, f*in^gulariti de Tan-
droc^, IWetir^ la longueur des feuill^ floralds. U est intermMiaire par
la dentelure foliaire, par ses pitales. — II se rapproche du fkire par iofirme
des feuilles, les mucrons calicinaux, le diamktre des pollens fer^ilis. D
^ Las dimensions doan^ dans les dsscriptions sont das mpyeones ao des rapports
^tablissant la forme de iWgane (3.5 X 1 1 ) peut done 8e]iraUrgBur/iongM9<&/i 1.
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168
SECTION DES SCIENCES.
8*^ioigne des parents par la taille , infi^eure k oelie du p^re , qui est le plus
petit, bien que Thydride prdsente nne assez grande vitidit^.
Ainsi Dotre hybride est interm^diaire entre les parents, sans que Ton
puisse voir de prime abord avec lequel 11 a le plus d'a£Snit^. Bien que les
produits adult^rins se rapprochent davantage de la mkre que du p^, il
est ici impossible de pr^iser et Ton pent admettre sans risque que Tby-
bride occupe le moyen terme entre les deux.
Mais il est un point sur lequd il est bon d'insister, c^est que dans 0. sua-
veolens x biennis, il n*y a aucune juxtaposition de caract^re en ce sens
qu'nne partie bien tranche du produit n'appartient point exdnsivement a
la m^, le reste pr^saitant uniquement les caractkes du pire, comme sll
y avait greffie de Tun sur Fautre. Au contraire, les caract^res sont fusion-
n^s , rnari^ , combines h qudque degr^ dans diaque organe , et ce n'est
pas seulement dans Tensemble que Thybride est interm^diaire entre les
procr^teurs.
Nous sommes done bien loin de Fopinion deM. L^veill^^^\ mais plus loin
encore de cdie de Linn^ qui pensait qu'une bybride ressanUe au porte-
graines on k la m^ par les organes de la reproduction et au p^ par le
syst^me v^tatif. D'autre part , si , ^ propos de Lychnis dhtma x vesperiina,
nous avons pench^ vers les appr^iations de Herbert d; de GandoUe, qui
pensent que ce sont les parties v^f^tives qui rappdlent la m^, tandis
que les organes floraux viendraient du pire , il faut bien convenir qu*ici
il n'est rien de tel et que ni Tune ni Tautre des opinions divergentes n^est
int^ralement applicable.
Une derni^re question se pose : avons-nous affiiire k un isogine ou k un
hybride vrai? La solution depend ^videmment de la valeur sp^ifique de
Tun et de Tautre des procr^teurs. lioyd et Foucaud, dans leur Flore
de rOuest, M. Migout, (kns sa Flore de I'AlHer, Asa Gray, dans le Manual
of the botany of the Northern United States, subordonnent 0. suaveolens k 0.
biennis, Champman , dans sa Fhre du Sud des itats-ilms, ne le mentionne
avec 0. muricata que comme une vari^ de 0. biennis, Enfin M. L^veill^,
dont Topinion fait autorit^, ne le consid^ pas davantage comme esp^ et
il faut convenir que la ressemblance entre les parents et notre hybride est
frappante, que leurs caract^res distinctife ne portent que sur le pins et le
moins, qu*ils deviennent quantitatifs et non qualificatijs. Et nous arrivons k
cette condusion que le produit obtenu est isoghe.
Mais la fiedble proportion des hybrides obtenus dans les conditions de
Texp^rience, i/io seulement, le rapport des pollens fertiles de Thybride
Il ses pollens averts , la comparaison de ces fsiits avec les analogues d'autres
hybrides peuvent porter la lumi^ sur la hierarchic des parents.
H. Lirsiiii, Hybrides en gdniral et EpUobes hybrides de France {AcadSmie
de gSographie botaniquef lirage k part, p. 6 , S III).
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GONGRte DES SOGIlhliS SAVANTES. 169
Ainsi Lyekms iiuma et veipertim et son frk^ inverse sont toujonrs don^
d*une grande fertility et le nombre de leurs pollens avort^ est pratiqae-
menl n^fligeable. Dans 0. suaveoletux biennis, la moiti^ seulement des
pollens sont fertiles et i/io sedement des ovules out re^u Taction des gra-
nules fondants de 0. biennis. Ces faits prouvent que les deux Onothera
sont plus ^loign^ que les deux Lychnis; et si on comprend L. iiuma comme
one vari^t^ de L. vesperiina, il faut done s^parer davantage 0. suaveolens
de 0, biennis et en feire non plus nne vari^t^ mais une sous-esp^.
L*^tude approfondie des hybrides, de leurs caract^res, de leur fertility,
de la proportion des pollens normaux compart aux pollens avort^ pour-
raient, entre autres avantages, jeter un jour tout nonveau sur la hi^rarchie
rationnelle de leurs parents respectifs. Gette^tude serait, semble-t-il , d'un
haut int^r^t, et nous serous tr^ reconnaissant aux personnes d^vou^s h
la botanique qui, par des envois de pollens firais d'hybrides, eonsentiront
k augmenter obligeamment les mat^riaux que nous avons d^h r^unis k ce
sujet.
XIX
Sob lbs hybridbs bt lbs mbtis db la florb indigenb PRANgAisB, par
M. le docteur X. Gillot, vice-president de la Societe d'histoire
naturelle d'Autun.
La notion d^hybridit^, k peine accept^ en botanique, il y a un denii-
siMe, s*est singuli^remaat accr^dit^, surtout apr^ les essais d'exp^ri-
mentation de Godron, Ch. Naudin, Bomet, etc., tout en reslant encore
pendant longtemps con6n^ plus particuli^rement dans le domaine de Thor-
ticulture, les hybrides spontan^ ^tant consid^r^s comme tout k fait excep-
tionnels. La connaissance plus parfaite de la flore indigene et les obser-
vations ou experiences instituees de toute part out modiB^ cette opinion du
tout au tout, et, par un exc^ en sens contraire, les floristes actuels se-
raient tenths d^expliquer dans bon nombre de cas, par une hybridation
hypothetique, certaines diflScultes de taxinomie. II suffit pour s*en con-
vaincre de parcourir qudques livres de date recenle^'\ et surtout la statis-
tique complete des hybrides de la flore fran^ise pr^sent^e au Congr^ des
Societ^s savantes, en 1898, par M. G. Camus et developp^e par lui
W. 0. FocKE, Die pelauzen^Mitchlingf, Berlin, 1881. — Nobgeti el Peter,
Die Hieracien Mittel-Europat, Monographi$che Bearbeitung ie$ Pi loielloiien, Miin-
chen, i885.
G. Gamus, Suuistique iet plante» kybriiet tignale$i ians VSUniue de la flore
Jiranfaite {Comptet reniue du Congrit des Socidtis tavantee, 1898, p. 197)*
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170
SECTION DES SCIENCES.
dans le Jwnnud de B0Umiqu$, ding^ par L. Morot (1898-19009 en cours
de publicatioD). La d^uverte et I'^da de qudqoes hybridea apontan^
de la flora fraoQaiae m'ont augg^rtf, au paint do vne phytografddque,
qudques r^flexiona que je r^umerai bri^vement.
En paroourant lea liatea dreaa^ avec tant de soin par M. G. Gamoa,
on eat frapp^, de prime abord, par Tin^ale repartition dea hybridea soi-
vant lea CBunillee, dont une grande partie n'en ont encore offert ancon
exemplot et advant lea genres, dont qodqaea-una paraiaaent tout particu*
li^rement affects d'hybridomanie : Viola p CtMsp Ruiu$p Rotm, EpUoUum,
CtiUaurea, Hieraciim, Verboicum, Saliai, OrekU, etc. Tons cea genres aont
ricbes en esp^ces tr^ floriferea, k fleura grandea et cokirte on k cbalona
saiilanta et pnSfdiairea, pourvuea de nectairea on acoompagnto de nom-
breuses ^taminea, roervaUeusement adapts, par conai^qlieat, k la C^con-
dation crois^ par lea insectes. Ceox-ci paraiaaent done lea fecteura prin-
cipaux de la fertility de cea esp^cea, pour la plupart ubiquistea et tr^
r^pandues, aux formes nombreuses, et par Ik mime des croisemeots
frequents entre ces espies et ieurs formes, croisements qui semblent
m^e destines k favoriser la multiplication de Tesp^ cbez beaucoup de
plantes herraapbrodites , dont la fertilisation est plus considerable et plus
assur^ par la f^ndation dichogamiqne que par Tautofi^ndation.
U est k remarquer, en outre, que la plupart de ces genres, k esp^ces
pr^pond^rantes dans notre flore indigene, offi^nt des particularity bien
propres k assurer leur multiplication , aussi bien dans les types sp^ifiques
que dans leurs produits de croiseraent. Les Viola, Epilobium, Rosa,
PHoseUa, Mentha, etc., sent souvent mania de stolons on rejeta vivaces
qui en &cilitent et en maiotiennent la propagation et constituent, autoor
d'un individu initial, des colonies parfoia trte ^tendues. li en eat de m^ma
dana le genre Rubus, dont la plupart des espies s'enraciuent £ioilement
par le sommet des tigea; et j'ai pu constater souvent dans les montagnes
du Morvan, riches en roncea, des eq)aces immenaea envabis par lea co-
lonies d'un Rubui manifestement bybride, au point de donner Tilluaion
d une eapice l^time et pr^pond^rante, observation contr61^ et confirm^
par Tun des rubologistes fran^is les plus auloris^, M. Tabb^ Boulay.
Dans d'autres genrea, Ciniwn, Hieracium, Salix, etc., lea grainea munies
d'aigrettes diss^minent abondamment, et parfoia au loin, la aemence, et
pen vent ainsi propager des formes by brides dans on p^rim^tre ^tendu,
parfois m^me tr^ ^oign^ de leurs parents. Pour d'autres, Vuboiewn, Li'
naria, etc. , c'est Tabondance et la t^nuit^ des graines qui sent le principal
^yment de dispersion, en outre que la constitution anatomique des or-
ganes fioraux, anlb^res, pistils, facilite la fi^condation. D'autres enfin,
Orchidees, se fixent par leurs tubercules et peuvent se retrouver ind^fi-'
niment dans les m^mes locality.
La plupart des genres ci-dessus semblent d*origine r^nte dana le
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GONGRiS DES SOGI^T^ SAVANTES. 171
monde v^td, ei griee aux paiticolaritds pr^t^, leiirs espkes pul-
luleot et 86 substituent aux eap^ces moios proUGqaes ou moins bien adap-
ts aax fooctioas de la £^ndatioQ. Sans entrer dans one discussion phi-
losophiqne hors de propos, je crois, en dehors de I'opioion erron^ et
just^nent oondamii^ de la transformatioii des esp^ces, k iapparitioii sue-
ceasive de types v^^ux, dont una des propri^t^ biologiques essentidles
est de suUr une ^voiutioa paralMe daus ies limites restreiates de ieur
anatomie et de leur morphdogie phyl^tiques, assez ^tendues eependant
pour en divmi6er ks formes et oonstituer ce que nous appdons des e9phc€9
aeiuelle§ rempla^t d'autres esp^ces ou d'autres groupes successivement
^tdnts. G'est la vie de Vesf^ qui mdrite d*4tre considt^ , tout comme la
vie de Tindividu. On comprend d^ lors que des types en voie d*^vdution^
d<mt r^nei^ie vitde dd>orde, pour ainsi dire, modifi^ par Tadaptation
aux influences ambiantes, se diversifient, mais, il est vrai, avec une
ienteur qui nous ^tonne et dont nous ne pouvons pas Aire t^moins, en de
nombreuses esptees , el cdle^-ci en formes ou races plus nombreuses encore.
Un des caract^res de oes esp^ces, dont Torigine, d'une soucbe commune,
est encore retativement rapproch^, sera ia facility des croisements, d'une
part, entre les espioes Gx^ ou bien dilBiirenci^, ce seront ies vAitables
h^brides; d'auire part, entre les formes secondaires encore flottantes et
variaUes, ies race$ en un mot, ce seront ies metis. Ceux-d, plus que ceux-
possMent des graines plus ou moins fertiles, en cons^uence la facility
de ae reproduire , la tendance hereditaire au plus haut degr^. Us sont souvent
plus vigonreux que leurs anteurs, qu*ils peuYCnt mime sup{danter k la
loogue et, quand ia trace en sera perdue, ils arriveront forci^ment k Atre
coDaid^ comme des types speeijiques d'aetualiti; ou bien, se eroisant les
una avec les autres, ils produiront, comme les races animales, des m^tis-
sages au quart, au huiti^me de sang, etc., aboutissant k un chaos inextri-
cable de formes passag^res, impossibles k classer et destines, les uoes k
s'^puiser promptement , les autres k retoumer plus ou moins vile au type.
Tons 088 croisements, du reste, ne varient que de particularity quan-
titalives de plus en plus att^nu^, et ies beaux travaux histoiogiques de
M. P. Parmentier ont d^monir^ qu'ils ^taient sans action sur les caract^res
fiondamentaux et quaiificati& de Tesptee. Les exemples les plus probants
nous sont fimmis par le genre Rosa^ ou l*hybridittf , d*abord mise en doute,
a si bien ^tudi^ par M. F. Grtfpin et oil les esp^oes firan^aises sedes,
g^Mement admises, ont d^'li foumi k la statistiqne trente-denx combi-
naisons hybrides avec plus de cent formes diSS^rentes ; par le genre Rubus,
o& les croisements sont encore plus nombreux et md ^tudi&; ils pro-
cr&nt tant de formes croisrfes k diff^rents degr^ et que, faute de tenni-
(0 F. CUnn, R^m kyffrida (Bui/* Soe. roy. hot. d$ B$lgiqu$, XXX,
p. ifig).
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172
SECTION DES SCIENCES.
noiogie sp^aie, noas sommes oblig^ d'englober sous le nom d'hybrides,
qvLim anteor eomp^nt, J. Harmand, a pa ^re : crEn dehors des Rubut
saxatilis est idwua, tons les Rubut proviennent d'une m^me souche primi-
tive ^^^y* Le genre MenAa a d^k sogg^ des r^exions analogues a
M. E. Malinvaud, le savant monographe et exp^mentateur de oe genre^'^
L*app]ication des considerations pr^oMentes dans T^de des hybrides
pent nous pennettre d'appr^er la vaieur relative des genres et des esp^ces
et leur subordination. Je prendrai, par exemple, quelques hybrides rares
on du moins rarement observe que j*ai signal^ ou refronv^ dans le
centre de la France. J*ai public, en 1876, la trouvaille k Saint^emin-du-
Bois (Sa6ne-et-Loire) de x MetpUus SnUthii Ser. ( Gratmgus oxyacantho-
germaniea Gillot » Mespilus germamea x Crotmgus oxyacaniha qn'au
lieu de consid^rer comme un hybride big^n^que je regarde comme d^
montrant le rapprochement tr^ ^troit des genres MnpUus et CraUBgw, et
le bien fond^ de leur reunion en nn seul genre, k Tinstar de nomtu^x
botanistes. B en est de m^me pour x Geum BiUided GiUot {Geum rwale
X iftofitofitmt), du Mont-D(M*e, dont j*ai obtenu la rejnroduction de ses
propres graines fertiles, et qui ajoute une raison p^mptoire k la reunion
du pr^tendu genre Sieversia W3d. {Sieversia montana Spr.) an genre
Geum^*^^. 11 y aurait lieu de reviser ^[alement les coupes g^n^ques
rentes des Orchids, et de r^unir de nouveau, k mon avis, dans le
genre OrMs, largement con^, les sou&^nres d^tach^ Gymnadenia,
Nigritella, etc., dont les hybrides sont nombreux et dont j'ai d^t
Tun des moins connus, dans les Alpes gapen^aises, le x GymmgriteUa
Girodi Gillot (Nigriiella angustifoUa x Gymnadenia conopea^^^). Le x Sele-
rantkus intennedius Schur (5. annum xperennis)^ rencontrd aux environs
d*AuCun et de Moulins-sur-Aflier ainsi que le x CeniranAus Gilhii Gi-
J. Harm AND, Detcriytton dei dijerentet formes du genre Rubus obterveei dan9
le departement de Meurthe-et-Motelle {Retme de Botamque, V, 1886-1887, p. 33a).
E. Maliryaud, Sur le genre Mentha {Comptes rendui du Congrh dee Societh
tavantet, i la Sor bonne, en i8g8 , p. 917. — Docteur X. Gillot, Let Menthet
hybridet d^aprh let travaux de M, Malinvaud (Bull. Auoc. fran^aite de botanique,
firmer 1900). • •
Docteur X. Gillot, Etude eur un hybride det Me^iius germanica L, et Cra-
tegus oxyacantha L. (Crategus oxyacaDtho-gennanica) [Bull. Soc, bat. de Fnmee,
XXm, 1876, sesaion extraordinaire d Lyon, p. lay],
W Docteur X. Gillot, Obtervationt $ur quelquee plantet critifuee de la France
{Bull. Soc. bot. de France, XXXIII, 1896, p. 568).
t*) G. Camus, Monographie det OrchidSet de France, iSgZ. — Docteur X. Gillot,
Contribution ii Vitude det Orchiddet, Le Mans, 1898 , 99 p. (ext. du Bull. Attoc.
frangaite de botanique, I, 1898, p. 63).
Docteur X. Gillot, Note tur le Sderanthut intehnediut Schur {Ann, Soc. bot.
de Lyon, XIX, 1896, p. 1 14; et Revue tdenUfique du Bourhonnaii et du centre de
la France, VIII, 1896, p. 97).
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GONGRiS DES SOGlMs SAVANTES. 173
raudias (C. ruber x anguitifoUus^^^) ^ assez fr^qaent stir les coteaux cal-
caires de SaAne-et-Ldre et de la Cdte-d^Oi', m*ont d^ontr^ par la
variation de leurs organes, de leurs formes intom^aires ^tablissani
comme une s^rie ininterrompne entre ks CentranAus ruber Dc (C. lati-
foUus Duf.) et C. angwHfolius Dc, Torigine commune et rdativement
oente de ces deux esp^ces actuelles, comme des Scbrantkus annuus L. et
S, perennis L. ; et les andyses histologiques de M. Parmentier ont confirm^
ceUe opinion qu'il a, poor sa part, accept^ et expos^ avec toute sa com-
petence de botaniste et d'anatomisle et T4svani6e dans cette phrase :
ffFunite de structure indique I'unil^ d'origine
II en est de m^me pour x Orekis alda Fleury (0. mono x Uuciflara),
si r^pandu dans un grand nombre de d^Murtem^ts, notanmient dans le
d^paiiement de Sa6ne-el- Loire : Givry-pr^-rOrbize, Mouthier-en-
Br^se, etc. , que j'ai cm devoir, dans un m^moire datant d^k de qudques
ann^ consid^rer cet Ordiis comme une veritable esp^ morpholo-
gique , ou tout au moins comme une forme d'un groupe sp^dfique com-
prenant les 0. morio L., ahUa fleury, laxjflora Lam., palustris Jacq., etc.
De nouvdles observations, corrolxur^ par T^tude anatomique, que mon
savant ami el collaborateur, M. P. Parmentier, a bien voulu Csdre de tons
ces Orchis, m*ont fait revenir sur cette opinion enron^ et admettre la
nature hybride d'OrchU data, dont les parents sont s^par^ par des carac-
t^res anatomiques distinclifs si peu nombreux et si pen sp^fiques qu'il
pourrait bien se &ire qu'ils fussent de simples sous-esp^oes d'un m^me
type n en est encore vraisemblablement de mdme pour le groupe de
nos Primev^res indigenes, d^ign^ par linn^ sous le nom de Primula veris
avec trois vari^t^ a officinalis, j3 doAor, y aeaulis (L. Sp. plant, 4i. a,
p. 30&), et dont on a fait autant d'esp^ces. Je suis enti^rement d*avis de
continuer k d^crire dans les flores ces trois esp^ces actuelles de Primev^res,
mais comme issues, dans la s^rie phyl^tique du type Primula, d'une souche
ou stirpe commun, dont dies se sont ^4srend6es peu k peu. Ten frouve
la preuve dans leurs variations extdrieures (formes acaufes, caidescentes,
Centranuthus GUktH (Hraadias {Bull. Ai$oe. pyrSnettme pour VSchange d$s
plantes, a* ann^e, 1891-1891, p. 94).
P. Paimbhtub, Du r6le de I'anatomie pour la distinction de$ sspkss criiiqusi
ou litigisuses (Extrait des Ann, des Sc, nat, Botanique, 1896, 36 p.).
P. Pabmeiitibb, Recherches taxinomiquse sur les Gnarellss de France (publi-
cation de riDstitut botanique de Besan^n, aodt 1899, p. 7)*
Docteur X. Gulot, Note sur TOrehis alata Fleury (Bull. Soc. bot. de France,
XXVIII, 1891, p. 307).
W P. Pabmbntibb et Docteur X. Gillot, Orchis alata Fleury. Morphologie et
anatomie (Le Monde des plantes, 7* aiin^e, 1898, n** 100, p. 93, et Contribution
a VStude des OrchidSes, 1898, p. 3, ext du BuU. Atsoc. franfoise de botanique,
I, p. 66).
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174
SECTION DBS SCIENCES.
mixtes), h cok>ratioD de lean eorvAes, etc., eC dans les hybrides spontan^
qu^eHes out fonn^, et qu'il est possiUe de retronver presque partoot ah
cm esp^oes, adapts h des eonditioos an peu diflKrentcs do sol, de dimat
d^expositioii, etc., se trouTent ea contact T^moin le x Prtmula media
P^terman (P. cffidnaUs x eIs(ior), qai passe poor rare, maia dont les sta-
liofis deviennent de plas en phis nombreuses en Fhmee, mgaMes par
M. P. Gi^fnepain, dans la Ni^vre : Egfreafl, prte Aonay-en-Bazoia, Quon-
pievois, pr^ Gercy-la-Toar**^, et toot r^oemment (8 mai 1900), retrooY^
par moi dans on pr^ de la montagne de Drerin, commnne de Saint-Pierre-
de-Varenne (Sa6ne-et-Loire).
Dans ees citations, qall sendt lacBe de malti[A!er, je me sois send de
la notation ad<^t^ par on grand nombre d^aotears, entre aotres M. G. Cat-
inos, e^esMnlire la d^omination binominide des bybrides pr fe^d^ da
sine X et soivie, entre parendiiaes, des mnnfl des parmits. 11 serait du-
rable de Yoir Aablir nne terminologie et ane notation bien denies poor
dMgner les bybrides, les m^tis. Taction r^proqne de leors fitctem^ elcL;
mais les divergences d*opinion des botanistes snr la Yaleor de l*esp^ ne le
pennel ga^ en ee moment, et je me reserve d^affieors de rerenir sor
eetle qaestion.
XX
CuumCiTfOlX PBS gSPMCMS ET EfMMlDMS DO UBUME MbNTBA, par M. Et-
neat Mauiivao», secretaire general de la Soci^le de botanique de
France.
SiGNBS D^HYBRimTi liNS LB 6SHBB MeNTHA ^^K
Noat afong ea llioDiiear de commnniqaer an Gongr^ dea Soci^^ sa-
vantes, en 1898, une pi^emi^re note snr le genre Mentha, Le caract^ de
oenveaut^ ei ia hardieMe, an moina apptrmite, des oondaaioiia de eette
etude biologique ont attir^ snr elle, aaaes geoendement, f attention des
botanistes. Aiudys^ en Fhince et k Tetranger dans plosiears moes scien-
tifiques , eile a ^ m^sne dans qoeiqaes-nnes reprodoite m extento
R. Hubert, iVoa iViwi a^i (Bull, me, i^kmi^ dee «mmm ntOmtUm J'Blkmtf,
XVII, 1898, p. 6t).
F. Gagnepain, Topographiebotanique des environs de Gfr^4«>IW*(iVi^vrt),
Voir ia premie partie de cette ^iide mr le gsnre Memtkm, dans let Cemflee
remUt» At Cemgrk dee SeeMs unmUe em tSpS. — Sdcnccs.
Le texte ftran^ais a 4U ioi^gralemeni reproduit dans le Malptghim^ joumal
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CONGRtS DES SOClArtS SAVANTES.
175
La pr^nte communication fiiisant soite k celle d*3 y a dem am, nous
rappdUerons bri^vement Tobjet principal de celle-d, afin d'^taUir le lien
qui rattache Tnne k Tautre.
Texposais en 1898 que les esp^ces ditea eardmahs dxnB le genre Mentha
sont au nombre de cinq et rdi^ entre elles par dee formes de transition
dont on grand nombre avaient 4i4 oonsid^r^ et d^tes par divers auteurs
comme de v^ritables esp^ees. Cette erreur de jugement rendait insaisis-
sable ia notion des types spMflques rMs, et la dassifieation ralionnelle dn
groupe ^it k bon droit ri^put^ un probl^me insoluble. La solution qui
86 d^robait apparatt, au contraire, avec ^dence si, an lieu d^dever les
productions interm^aires au rang d*esp^, on reeonnait en dies des
plantes hybrides, par suite, sujettes an polynMNrphisme qui est une des
marques de leur doubie origine. GrAee k eette Tue, vMfi^ par la preuve
exp^rimenlale, les difficult^ nagu^ insurmontables sont aplanies, ia con-
fusion et Tobscurit^ font place k une dart^ inattendue.
Une objection a M faite, k laquelle nous aliens r^pombre*
On nous a dit : Vous ne contestez pas que beaucoup de ees fonnes in*-
term^'aires qui embarrassent le dassiiScateur sont stables et se oomportent
dans la nature comme de vraies esp^s au point de fiure illasion aux ob-
servateurs les pins comp^ents. Comment peut-on d^gager la notion dliy*
bridit^ de ces types ^ivoques, en attendant la preuYO exp^rimentale qni
souventfera d^faul?
Cette notion ressort nettement, dans ia grande majority des cas, de
Texamen des caract^res que pr^sente la plante hybride :
i' On observe, dans les Eummlkm, trois modes tr^ distincts de i'in-
florescence sur lesquels a 4i6 fond^ la subdivision Linn^nne en Sptcatee,
Capitaim, Vertmllata^^K Or, ^observation apprend et I'expAimentation con-
firme que dans les Menthes ^itimes le earaet^ de rioflorascenoe est
invariable. Done toute inflorescence mixte, c'esMhdire ofirani sor k m^e
individu une combinaison ou un mdange des modes d-dessus, sera un
signe d'hybridit^, lequd est asses frequent avec trois inflorescences pour
einqesp^ees;
9* Les feuSles caulinaires sont subsessiles dans les Sfie^m, nettement
botamqne italien public! GAxm^ ami. IlUi il • M traduit m •simMo en aqglais
dans ie Journal of Botany britith and foreign, num^ro de mai 1900. Voir aussi
Tartide intitule : Lee Menthes hyhrides d'aprh lee travaux de M, Malinvaud, par le
D' 611LOT, in Bulletin de rAseoeiatien fran^e de hotanifue, f4ynw 1 900, etc.
Les termes Linn^ens Spieatee et VerticiUatee ne sont pts rigourettsement
exacts, c^est le iangage des apparences. En fait, ii s^agii de faux ^pis (Spieaetrum)
et de faux vertidltes (vertic^trum), et Ton devrdt dire Spieaitree^ 9i Verticil''
lestrew.
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176
SECTION DES SCIENCES.
p^tiol^ dans aquatiea et arveiuis rinterversion de ces caract^res sera
one autre marqoe d*hybridit^;
3* La face interne da tube de la corolle est constamment glabre daiis
les formes l^times des trois SpieaUB et plus ou moins vdue dans aquatiea
et arvenais toute excq)tioQ k cette r^e sera un criterium d'hybriditt^;
A** I^a base du calice est toujours plus ou moius velue ou pubescente
dans les VerticiUaUe l^times; une parfaite nudity en ce point, coinci-
dant presque toujours avec la ^Bbr&H de la face interne de la corolle,
provient d*un croisement entre ks Menika arvetuis et mridU;
5* Quand on voit sur une VertieiUata, en dehors de tout ^t pathoio-
gique ou t^tologique, une abr^viation des feuilles caulinaires moyennes,
rdativement aux sup^rieures aussi bien qu'aux inf^eures, d'oii r&ulte
dans Tensemble un aspect dariforme, on peut condure k Tintervention
d'une Spicata, prindpalement du rotundifoUa,
Nous pourrions indiqu^ beaucoup d'autres signes d'hybridite, les pr^
c&lents su£Ssent k notre demonstration. Sans doule, on doit toujours s*at-
tendre k rencontrer des cas embarrassants parmi les ph^nom^nes dliybri-
dation, et sous ce rapport les Menthes ne font point exception. Mais le plus
souvent, Thybridit^ est reconnaissabie k des signes certains, et il en est un
peu de cette pr^tendue difficult^ comme de cdle qui a rendu cd^bre This-
toire de Toeuf de Colomb : la solution est focile, mais il feut y pens^r.
XXI
SVB UNE SOVVBLLB INTBBPRETATION DBS PHBHOMESES BBPBODUCTEUBS
cBBz LBS Phanbbogambs , par M. Dangbard, professeur de bota-
nique k la Faculty des sciences de Poitiers.
Je dois tout d'abord rappeler mes id^ sur la reproduction sexudle
en g^n^ral. Les gametes ne different des zoospores asexu^ qu'en ce qu'ils
sont incapables, dans les conditions ordinaires, d'^voiuer et de continuer le
d^veloppement de Tesp^ : ils manquent d'^nergie. Cette Anergic n'est pas
caract^ris^ sexnellement, il n'existe pas d'^nergie spedale k la reproduc-
Les caract^res des feuilles doivent toujours ^tre d^nis sur Taxe prindpal.
On doit au botaniste prus«ien Wirtgen la d^ouverte de celle importante
note diff^rentielle.
(s) Les surfaces glabres, dans les Meothes, soot, par centre, ie plus souveot ri-
diement glanduleuses.
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CONGRfeS DBS SOCI^Tfo SAVANTES. 177
tion : c'est ce qui explique la grande vari^t^ des ph^nom^nes de f(^n-
La reproduction sexuelle doit recevoir des noms diffi^rents snivant ia
fa^n dont IMnergie est communique aux gametes.
Lorsque T^nergie est rendue aux gametes par une cause d'ordre phy-
sique ou chimique, sans intervention d'autres gametes, il y dipartheno-
genkse,
Lorsque T^nergie est rendue aux gametes par Tunion avec d'autres ga-
metes fii y a autophagie sexuelle,
L autophagic sexuelle comprend : Vautophagie primitive ou protogamie,
dans iaquelle ies gametes se fusionnent sans m^ange des noyaux; Vauto-
phagie ordinaire on hologamie, qui comporte, outre i'union des cytoplasmes ,
la copulation des noyaux, et enfin Vautaphagie reduite ou merogamie, qui
n'exige pas la participation complete d'nn second gamete', mais seulement
celle de son cytoplasme ou de son noyau.
Ces considerations seront d^vdopp^ prochainement : on pent d^jk pr^
voir les modifications profondes qu'elies entratnent dans la fa^on d'envi-
sager la reproduction des animaux v^taux.
Je me bomerai ici k condd^rer Tun des cas les plus complexes, celui
de la f(^condation des Phan^rogames.
Le sac embryonnaire des Phan^rogames contient d'ordinaire huit cel-
lules : la triade sup^rieure comprend \009phhre et les deux synergides; la
Iriade infi^rieure est compost de trois antipodes; on pent d^igner sous le
nom nouveau de mesodes les deux cellules c[ui occupent le milieu du sac.
Dans la theorie r^nante, les antipodes tout an moins sont consid^rfe
comme des cellules de nature endospermique et beaucoup d'auteurs attri-
buent la m^me valeur aux synergides.
On pent cependant envisager la chose autrement : les huit cellules du
sac embryonnaire ont la valeiu* de gametes; la macrospore des Phan^-
rogames germe direclement en un gam^tange femelle, sans Tintermekliaire
d'un appareil prothallien; cela n'a rien dmvraisemblable, ^lant donn^
qu*on observe une r^uction analogue dans la germination de la micro-
spore.
Gette interpretation entraine un certain nombre de consequences.
Actuellement, I'expression d* albumen est pour la plupart des botanistes
synonyme d'endosperme ; beaucoup m^me n'emploient que cette derni^re
expression; or Talbumen ne swait, dans mon hypoth^se, qu'un embryon
monstre provenant de Tunion de deux gametes femelles et d un gamete
mMe ; revolution du phenom^ne aurait ete le suivant :
1° L'oeuf feconde se developpe aux depens des autres gametes;
Le Botanitte, 6* serie (theorie de ia sexualite).
Mieo (vau milieu oS6s cr routes.
SciBRGBs. 1 9
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178
SECTION DES SCIENCES.
a"" Queiques-uns de ces gametes, situ^ (kvorablement, au point de vue
de ia nutrition, se segmentent parth^nog^netiquement et fournissent un
supplement d^aiiment k rembryon (antipodes des Compost);
S"" Deux gametes femelles, les m^sodes, associent leur en^ie pour
foumir Taibumen;
h'' Le second gamble mdie s*unit aux m^sodes et Taibumen devient alors
capable d*un d^veloppement important
U est a pr^voir que si cette opinion est exacte, on retrouvera encore ces
divers stades dans la s^rie des Phan^rogames.
La nouvelie interpretation permet encore de coraprendre le d^vdoppe-
ment des synergides et des antipodes en embryons sans le conconrs d'un
noyau mftie et sans parthenog^n^.
Dans les exp^ences de Ddage sur les Oursins, i/3o d^oeuf anud^e
uni k un gam^ mMe suffit pour foumir un embryon : si le gamete mMe
peut ^tre f^cond^ par du cytoplasroe femdle, rien n'emp^he, il semble,
qu'uu gamete femelle puisse ^tre f^oonde egalement par un fragment de
cytoplasme mftle : ainsi s'explique peut-^tre Texistence des embryons sur-
numeraires dans le Mimosa Denkardi, le Lilium Martoffon, V Allium odo-
rum, etc.; ce sont sans doute des cas Sautophagie reduite, de merogamie.
XXII
SVR LA DIVBRSITE DU TRAVAIL DES BaCTERIACEES FOSSILES , par M. B. RE-
NAULT, correspondant du Minist^re de rinstruction publique,
president de la Societd d'histoire naturelle d'Autun.
Malgre les simflitudes de formes et de dimensions qui existent entre cer-
taines Bacteriac^es vivantes, les ph^nom^es de decomposition et de secre-
tion qu'eiles engendrent sont souvent, comme on sait, fort difierents, et
c est seulement sur les variations de leurs fonctions chimiques et biolo-
giques dans divers milieux qu'est basee leur distinction specifique definitive.
Les Bacteriacees fossiles ne peuvent etre soumises k cette metbode expe-
rimentale, de sorte qu*il r^nera toujours qudques doutes sur la valeur
reelle des esp^s qui auront ete cre^.
Les paieobotanistes n*ont k leur disposition que les caract^res foumis par :
1* La nature des debris vegetaux on animaux au milieu desquds se ren-
contrent les Bacteriacees; 2' I'etat residuel de ces debris qui indique le
genre de travail auquel elles etaient occupees quand dies ont ete minera-
lisees; 3"* ia forme et les dimensions des microorganismes; A** T^ge des
terrains dans lesquels se trouvent les restes organiques qui les contienneni
La plupart des formes de Bacteriacees vivantes (Microcoques, Bacilles,
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CONGRilS DES SOCUfeTES SAVANTES.
179
Streptocoques, etc.) ont et6 retrouv^es a T^tat fossile, r^parties dans les
difii^rentes assises s^mentaires, au sein de tissus aoimaux et veg^taux , niais
seulement lorsque ces tissus ont ^t^ prot^g^s contre une destruction com-
plete par certains modes de fossilisation. Nous n'avons jamais trouv^ de
Bact^iac^s dans les fragments d'os, de carapaces, ou de vdg^taux, non
p^n^trds d'une substance min^ralisante telle que : silice , phosphate ou car-
bonate de chaux , etc. On con^oit facilement que toute substance demeuree
poreuse, expos^ k Inaction de Teau et de Fair, a du perdre peu k pen les
traces des microorganismes qui y ont sdjoume. On est done assur^ que
ceux qu*on y observe ont emprisonn^ lors de la fossilisation et qu'iis
n'y ont pas ^t^ introduits depuis accidenteliement.
Nous gallons citer quelques exemples de travail bact^rien.
BACT^RIACEKS DES COPROLITHES^*^
Les coprolithes r enferment , presque tons , de nombreuses Bacteriac^es on-
tenues : les unes, dans les fragmpnts d'os, d'^cailles, de dents plus ou moins
alt^r^s; les aulres, dans les r^sidus de la digestion qui entourent ces debris.
Fig. J — A. Fragment d'os contenu dans un coproHthe d^Igorriay pres Autuu. 900/1.
a. Canalicale de Havers; b. Mtcrococcus lepidophagua var. c; c, Micro-
coques r^unis en chalnettes ou diss^ines; d. Micrococcus Upidopha-
gw var. a. de dimensions plus petites.
La maii^re mineralisanle est ici dii phosphate de chaux.
19.
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180 SECTION DES SCIENCES.
Les Microcoques coutenus dans ies fragments d*os varieot entre ofA,& et
3fA,a en diaro^tre; nous avons d^ign^ les vari^t^ extremes sous le nom
de Micrococcus lepidophoffus var. a et M, lepidophagus var. c,
Ges diverses vari^t^s apparaissent successivement ; ia plus petite s'engage
dans les fins canalicules des cellules des os ou de Tivoire; les autres y p^-
ntoent quand le diam^tre des canalicules s'est agrandi sous Tinfluence du
travail des plus petits microbes. Au bout d'un certain temps, les cellules
osseuses et celles de Tivoire ont 6i6 ramollies et rendues pour ainsi dire
diffluentes, et d'aulres esp^ces de Bact^riac^es ont alors apparu; c'est ainsi
que ron distingue plusieurs esp^ces de Bacilles tels que le B. lepidophagus, c,
Gg. 2 : lepidophagus arcuatus, d; B, lepidophagus arcuatus en forme d'S, c.
Kig. a. — Fragment osseux grossi ^oo fois, de la m^me provetiaiice.
a. Mirrorocais lepidophagtt^ var. a ; h. Microcoques cn voie de division,
r. Bacillus lepidophagus; d. Bacillus arcuatus;. e. forme en spiriile ou
en 9 du m^me.
Le B, arcuatus mesure k fx eutre ses deux extr^raiit^s; la fi^che de cour-
bure ^tant h peu pr^s de ^2 fx , son diam^tre atteint a peine i ; quelque-
fois deux articles de ce Bacille restent sondes et conmie les courbures sont de
sens contraire, ils simulent un Bacille recourb^ en S, e, fig. a , ou en Spiriile.
MiHer a d^crit comme causant la carie des dents : des Cocci isol^s ou en
chainette de tallies diverses , voisines de celles que nous avons indiqnfe
plus haut; des Bacilles en virgule, pouvant donner, lorsqu'ils ne se sdpa-
rent pas de suite , des formes en S ou tordues en Spirilles.
Galippe et Vignal ont rencontr^ , dans la carie dela dentine ou de Tivoire,
des Microcoques et des Bacilles de diffl^rentes dimensions; ridendification
de ces Bact^riacdes avec celles qui nous avons signal^s ^ Ti^tat fossile ne
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CONGRfeS DBS SOCIETES SAVANTES.
181
peut ^tre rigoareuse; nous n'essayerons pas de la faire; toutefois nous
pouvons conclure que la destruction des os , des plaques ^bum^ et des
dents , aux temps primaires , s'effectuait par le travail de Microcoques et de
Bacilles dont la forme et les dimensions se rapprochent d'une fa^on remar-
quable de ceiles des Bact^riac^s c[ui, de nos jours, sont la cause de la carie
des OS et des dents. La destruction des diffi^rentes parties du squelette se
produisait de la m^me mani^re aux ^poques anciennes et a notre ^poque ;
il y a une specialisation remarquable qui ne s'est pas interrompue.
Les r^sidus qui entourent les fragments osseux proviennent sans aucun
doule de la digestion des chairs , des tendons , etc. Ce milieu ^tait essen-
tiellemenl favorable au developpement des Bact^riac^s , aussi en trouvons-
nous difli^rentes esp^ces; nous n^ligerons les formes cocco'ides qui peuvent
^Ire confondues avec des formes analogues, mais min^rales, pour ne relenir
que les formes en bStonnets.
Fig. 3. — Bacillus lallyensis des coprolithes d^Igornay.
a. Bacilles Isolds ou group^. — 6. Bacilles r^unis en chalnette.
Les Bacilles que nous avons observes existant seulement dans les copro-
lithes sont : le B, permiensis, qui affecle la forme d'un b^tonnet longde i a
h 1 5 fi , large de i ,3 ^ i ,5 arrondi aux deux bouts ; la gaine mesure ofi.h
en ^paisseur.
Le Bacillus granosus se pr^sente en articles rectilignes isol^s, longs de
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182
SECTION DES SCIKNCES.
9 a 10 fi, r^unis par deux ou par trois, longs dans ces cas de 1 o et 98 ji,
larges de 1 f*,6 ayant une membrane cellulaire ^paisse de o f£,5 ; ie proto-
plasme est continu ou , au moment de la reproduction , divis^ en masses
sph^riques mesurant o f*,5 pour former des spores.
Le Bacillus lallyensis, fig. 3, se compose de Mtonnets isol^, longs de
1 9 larges de 3 ft, arrondis aux deux extr^mit^; Tenveloppe de la cellule
est noii'e, ^paisse de o(a,4; le contenu est jaune, transparent; on ne voit
aucune granulation. Fr^quemment, les articles restent soud^ entre eux et
on trouve des chainettes formes de deux et trois articles; les doisons com-
munes peuvent avoir disparu. Les coprolithes renfermant ce Bacille ont
recueillis dans les schistes permiens de Lally.
Le Bacillus flaccidus se pr^sente en articles isoles, longs de to fi environ
et larges de 9 ft , 5 ; les parois, tr^s minces, sont g^n^ralement affaiss^es et
coion^s en brun ; leur contenu est transparent sans granulations. Les artides
restaient assez longtemps r^unis , formant des chainettes xle six a sept Ba-
cilles , sinueuses , compos^es d'individus d^form^ et aplatis.
Nous n'avons rencontre ces divers Bacilles que dans la partic r^siduelle
de la digestion entourant les fragments d os, ou m^me en Tabsence de ces
fragments. Leurs dimensions sont beaucoup plus grandes que celles des
Bacilles des os et des dents; ils eii sont ind^pendanls et peuvent ^tre re-
gardes com me les Bact^riac^es affeclees sp^cialement k la destruction des
parties charnues ayant ^chapp^ an travail de la dioreslion.
BACTERIACEES DES GUTICULES.
Les plantes, comme les animaux, paraissent avoir ^te envahies apr^
leur mort par diverses Bact^riac^es qui se sont attaqu^es respectivement k
chacun de leurs tissus, les transformaut selon les conditions de milieu en
produits varies , ou les faisant compl^tement disparaitre.
Dans le bassin de Moscou, k Tovarkowo, k Malevka, il existe une couche
de combustible d'une vingtaine de centimetres d'^paisseur s'^tendant sur
une surface de plusieurs kilometres cari'ds, form^e de cuticules d'une Lyco-
podiac^e (Bothrodendron) superpos^es. Ces membranes v^g^tales, qui ont
conserve leur souplesse et leur composition chimique , sont s^par^es par une
substance noire friable (acide ulmique); d^barrass^es par Tammoniaque
des produits idmiques, elles se montrent, sous le microscope, couvertes de
Bacteriac^es, Microcoques et Bacilles. Les Microcoques forment deux variet^s
mesurant, Tune o /x,5 environ M, Zeillert, var. a; Tautre 1 (i, var. b,
Les Bacilles sont longs, Tun de 2 fx, 5 et larges de o ^1,7, Bacillus mosco-
wflnMs/1 autre, de 9 (x et o f*, 3, Bacillus exiguus.
Ces Bact^riac^es sont logics dans des cavit^s circulaires ou elliptiques,
qu'elles ont creusees dans T^paisseur de la membrane , qui apparait quelque-
fois comme troupe de part en part.
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CONGRES DES SOCI^TES SAVANTES.
183
11 ne reste maintenaDt de la plante primitive que les cuticules ayant
apparlenu aux rameaux et aux tiges; tous les autres tisisus vasculaires et
parenchymeteux ont ^t^ d^truits ou Irnasformds partiellement en produits
ulmiques, sous rinfiuence d'une fermentation palud^nne. L'acide ulmique
dissous dans Tammoniaque examine au microscope tient en suspension une
quantity considerable d'organismes de forme coccoide et bacillaire animes
souvent de mouvements browniens et qui, peut-^tre, repr^sentent les ^tres
ayant determine cetle fermentation palud^enne des tissus.
Fig. h, — Cuticules de Vige du Culm couvertes de Microcoques el de Bacilies
vues sous un grossissement de i coo fois.
a,ht e, Bacillus nioscovianm ; d,e,J, Micrococcus ZeiUeri ; g , Bacillus exigttus,
Les cuticules elles-m^mes auraient fini par disparaitre, conune le font
soup^onner les erosions de la surface, si Taccumulation des produits ui-
miques n'avait pas rendule milieu inhabitable pour les Bacl^riac^s elles-
m^mes.
Sous rinfluence du travail bact^rien , la composition chimique des cuti-
cules n'a pas cbang^; elle reprdsente sensibiement, k Tanalyse, celle des
cuticules actuelles; par consequent, la substance v^g^tale n'a pas subi de
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m SECTION DES SCIENCES.
transformations analogues h celle que pr^genteat les Bogheads et ies Houiiles.
Nous avons affaire par consequent k des Bact^riac^ sp^ales.
BAGTERIAGEES DES BOGHEADS.
Les Bogheads sonl, comme on sait, formes par raccumulatioii d^Algues
njici*oscopiques creuses qui ont v^u a la surface de cerlains lacs permiens,
houillers et plus anciens encore, h la mani^re decertaines Algues actuelles
qui se d^veloppent a la surface des eaiix tranquilles et qui formpnt ce que
I'on d^signe sous le nom de fleurs d'eau.
Fig. 5. — Algues du Boghead d^Autun dont ies paroisfdes cellules sont figur^es
par des chapelets de Micrococeus petrolei, grossies 65 o" fois.
a. Thalle globuleux d^organis6 de PUa bibractensis , les Microcoques for-
ment un r^seau a mailles poiy^driques ;b, c. Microcofpies diss^inines
dans la masse desorganisee.
Les Algues submerge par les vents pouvaient, lant qu'elles ^taienl
vivantes , revenir k la surface grAce k quelques bulles de gaz s^cr^t^ et
emraagasin^es dans la cavity circonscrite par le thalle sph^rique; mais apres
leur mort elles tombaient lenlement au fond du lac, on elles ont form^
des lits parall^les, superposes, de combustible mesurant souvent plus d'un
m^tre de puissance.
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G0N6R&S DES SOGIETES SAVANTES.
185
G^Q^ralementon nereDcoDtre dans one couche de Boghead qu'une seule
esfhee d* Algae. Cette esp^ se trouve encore dans les couches superpose
ou plus ou moins ^loign^ entre elles d'un m^me bassin.
Les Aigaes qui constituent les Bogheads dans i'h^misph^re austral vien-
nent se grouper autoui* du type Reinschia ; cdles qui ont form^ les Bogheads
de rh^isph^re bor^ se rangent , an contraire , dans le Genre Pila ; quelques
aulres genres moins r^pandus, comme les genres Cladiscotkallus, Thylax, etc.,
caract^risent cependant quelques Bogheads russes, am^ricains ou anglais.
Dans un grand nombre de cas , il est possible, d'apr^ la nature des genres et
des esp^ces d'Algues, d*indiquer la provenance du B(^head que Ton examine.
Tous les Bogheads renferment un nombre immense de Bact^riac^, plus
sp^ialement des Microcoques dont les dimensions sont de o f£, 5 et i ft; les
plus petits occupent actueflement la place des membranes communes des
cellules, a, fig. 5, quand un ^rasement n'a pas d^truit Tagencement pri-
mitif des cellules ; les plus volumineux , qui ont dissous les ^paississements
des parois, sont diss^min^ un pen au hasard; il en est de m4me des plus
petits quand les thalies ont subi un ^crasement ou une disorganisation
plug complete. On pent admettre comme tr^s vraisemblabie que les Bogheads
r^ultent d*une maceration microbienne dans les lacs assez profonds mais
de peu d'itendue, qui a eu pour r^ultat de transformer la gdose et la cel-
lulose des thalies en une substance phytozyme qui a monU et pinitri ce qui
n'a pas 6ii compl^tement disorganisi ; les membranes communes ont iti at-
taqu^ et dissoutes en dernier lieu. Les Microcoques des Bogheads ont 6i6
group^ autour du Micrococcus petrolei, comprenant deux sous-espkes qui
mesurent o fx , 5 , i f£ de diam^tre ; plusieurs autres vari^^ ont iti cri^ k
cause de la difii^rence d'kge des diverses couches de ce combustible.
Les analyses de divers Bogheads conduisent k la formule approch^ C'H'.
La transformation de la cellulose en Boghead est done le r^ultat d'une
d&hydrogination partielle, accompagn^ d*une d^xygination presque
complete qu'on pourrait exprimer par la formule suivante :
CiijjioOio _ 2((;iHsj _^ 5(co«) + 3(CH*) + aH.
Tous les produits iliminis sont gazeux et se d^agent dans un certain
nombre de fermentations actueHes.
Comme le Micrococcus petrolei et ses variitis ont 4l4 rencontres dans tons
les Bogheads examines, on pent les considirer comme ayant iti, dans des
conditions ditermin^, les agents principaux de la transformation de la
cdlulose des Algues microscopiques giiatineuses en la substance qui forme
ces combustibles.
BACTERIACEES DE LA fiOUILLE.
Les Houilles du terrain houfller supirieur, Saint-!^tienne, Gommentry,
Decazeville, Montceau, etc., sont form^ de d^ris de v^itaux altir^,
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186 SECTION DES SCIENCES.
provenant de Foug^res, de Lycopodiac^s, de Cordaites, de Calamoden-
dron, Arthropitus , etc., tous ces fragments sont peupl^s de Bactdriae^
r^parties soit dans ies fragments qui ont conserve queiques traces d orga-
nisation, soit dans la mati^ amorphe (phytozyme) qui ies entoure et qui
provient des tissus ies plus dt^rables transform^ en premier lieu.
Les Bact^riac^s les plus nombreuses appartiennent h la Famille des Mi-
crocoques; les Bacilles sont moins frequents.
Fig. 6. — Coupe faite dans un bois d"" Arthropitus houillifie grossi 65o fois.
a. BaciUus Carbo iboU ; b. Bacillus Carbo r^unis en chalnette ; c. Micro-
coccus Carbo dissemin^s dans la houille; e, d. vacuoles de forme et de
grandeur varices contenant les gaz produits par la fermentation.
Les Microcoques de la Houille ont d^ign^ sous le nom de Micrococ-
cus Carbo, c, fig. 6 , comprenant ia vari^t^ A, qui mesure o /x, 5 , et la va-
ri^t^B,dont le diam^tre atteint i a i f£,5. Les Bacilles, quoique moins
nombreux , renferment le B. Carbo, var. A, var. B, var. G, dont les dimen-
sions respectives sont i|*,5, 3jx et if*, a, b, fig. 6; ces Bacilles se ren-
conlrent dans la Houille qui remplit des lacunes form(^es par la destruction
des parois d'un ceitain nombre de cellules. Les Microcoques, dans un
fragment de bois houillifie , se voient tr^s nettement dans la Houille forra^
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CONGRfeS DES SOClETfo SAVANTES.
par les membranes moyennes, quiesiassez transparaite; its se dislinguent
bien plus difficilement dans la Houille provenantdes ^paississements; celle-
ci est plus fonc^, plus opacpie; die remplitles espaces circonscrits par les
membranes moyeones; cependant, quand on parvient a T^daircir, on re-
cannait la prince, en grand nombre, des Microcoques composant la plus
petite vari^t^. Toutes ces Bact^riac^s ont du succomber au milieu des pro-
duits de leurs actes vitaux.
En transformant la mati^re organique v^^tale en Houille, les Bacl^^
riac^es ont feit perdre les 4/5 de la substance primitive, perte due k la
formation de produits gazeux tels que Tacide carbonique , Thydrog^ne et le
form^ne; le i/5 restant est dela houille; la formule suivante exprime, k
pen pr^s, la nalure des reactions qui ont du se produire par le travail des
divers microorganismes que nous, venous de citer :
-C*H*0 + 7(CH*) + 8(G0*) + 3H*0.
Le compost solide G'H*0 est la formule d'une Houille pure de bois de
Cordaite. Les produits gazeux ^num^r^s se forment dans un grand nombre
de fei-mentations actuelles. En se transformant en Houille, les diffi^rents.
lissus v^^taux ont subi, suivant leur nalure et la compression ^prouv^,
nne diminution de volume comprise entre ii/iss et 29/80 du volume pri-
railif; la houiHification des substances v^g^tales pent ^tre regards comme
une desoxygenation et une deshydrogenation provoqu^s par Taction simul-
lan^ de Microcoques et de Bacilles ana^robies travnillant en eau profonde.
Dans la plupart des cas, les gaz acide carbonique et hydrog^ne carbone
ont pu se d^ager plus ou moins completement en dehors des fragments
v^g^taux houillifi^; mais il est arriv<^ fr^quemment qu une portion de ces
gaz est rest^ a Tint^rieur ou entre ces fragments, retenus soit par une
sorte d'affinit^ capillaire, soit dans des cavit^s microscopiques (f^ fig. 6,
sous forme de bulies irr^guii^res qui u'ont pu s'^chapper a cause de la vis-
cosity de la mati^re. L mtdrieur de ces vacuoles est transparent et ne ren-
ferme que des gaz; ceux-ci, produits lors de la fermentation provoqu^ par
les Bact^riac^ que Ton distingue encore dans la Houille qu'ils ont form^,
sont rest^ emprisonn^ lors de son durcissement. On ne doit done pas
s'c^tonner que ce combustible laisse entendre des cr^pitements quand on le
brise en fhigments, ou d^gage des quantit^s notables de grisou et d*acide
carbonique quand on le pulverise.
BAGTBRUCBES GONSERY^ES PAR LA SILIGE.
Le nombre des Bact^riac^s p^trifi^ par la silice est considerable; elles sont
g^n^ralement bien conserv^es ; cependant il semble que les eaux , probable-
ment diaudes et alcalines , aient eu , dans certains cas , une action destructive
sur les enveloppes qui paraissent contract^es et quelquefois assez alt^r^.
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188
SECTION DES SCIENCES.
Jjbs principales formes coccoides viennent se grouper soivant leurs di-
mensions dans deax sections ; l*ane renferme ies Microcoques dont la taille
est sup^rieure h i ft, comme le Micrococcus Guignardi, M. esnostensis,
M. devonicus, Var. A.
La fonction de ces Microcoques paralt avoir de dissoudre ies couches
d^^paissis ement d^pos^ sur les parois des cellules et des vaisseaux.
La deuxi^me section contient les Microcoques dont la taille est comprise
entre o f<, 9 et o fx, A ; ces microorganismes s'altaquaient aux membranes
moyennes, aux ornements ray^ et ponctu^ ; ce sont : le Micrococcus hyme-
nophagus, M.priscus, M. devonicus, var. B.
Fig. 7. — Portion de dssu orcup^ par le Micrococcus Guignardi grossi 65o fois.
a. Parois des cellules; b. Micrococcus Guignardi el If. hymenopkagus
adherents aux parois ; e. Groupe de Micrococcus Guignardi se pr6pa-
rant a former une zoogl^e.
La figure 7, qui repr^nte une section faite dans un tissu cdiulaire,
sous un grossissement de 65 0/1, laisse voir de nombreux Microcoque?
encore fix^ aux restes des membranes des cellules. lA on les ^paississe-
ments ont disparu , on remarqne sur les membranes communes le Af . ht/me-
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GONGRlte DES SOGEST^S SAYANTES. 189
naphagus; oil ib existent encore, le M. Guignardi se tronve en plus
grande abondance. La premie de ces esp^ees ne mesore go^ qae o fii , &
^ o fi,5; ia seconde atteint ^ (t,3 h i (i; on peat soitre, gi^<^ ^ ses plas
grandes dimensions, tontes les phases du d^eloppement de cette int^res-
sante Bactdriac^; Tenteloppe est tres nette; souvent le protoplasme parait
rassembl^ en nne sorle de noyau spb^riqae r^firingent mesurant i fA,s. Qaand
ie Microeoqne se prepare h se diviser, le noyan devient dliptique ainsi que
Tenveloppe: cbez qoelques individus, on distingue deux noyaux proTenant
de oette division ; une cloison les s^re chez d*autres individus plus avano^ ;
enfin il n'est pas rare d'en observer sous forme de Diplocoques, chacunedes
moiti^ renfermant un noyau et prdte k se separer de sa compagne.
D est Evident que la colonie de Micrococcus Guignardi dont nous venous
de parler a ^te surprise par ]es eaux p^trifiantes et conserve en l*^tat de
d^veloppement que cheque individu poss^it lors de leur arriv^.
Si Taction de ces deux esp^ces de Microcoques sur les v^^taux n'a pas
^t^ interrompue, les ^paississements des cellules et des vaisseaux disparais-
sant, en m^me temps que les membranes moyennes, il n*est plus rien
rest^ des tissus; tout a disparu, soit k T^tat liquide, soit a T^tat gazeux;
quelques flocons renfermant un certain nombre de Bact^riac^ sont l^s
seules traces actuellement visibles du travail microbien.
BACT^RIAG^BS DES SP0BAN6ES DE FOUOkBBS.
Parmi les lissus v^^taux il y en a , comme nous Tavons vu k propos
des cuticules de Bothrodendron, qui pr^ntent une r^istance considerable
k la destruction. Nous pouvoos encore en donner quelques exemples : c'esl
ainsi que dans la Houille, en m^me temps que des cuticules, on rencontre
fr^uemment des enveloppes le spores, macrospores, microspores, des
epidermes de sporanges, des grains de pollen; les tiges et les racines on I
fourni des cellules d'^piderrae, d'endoderme, de tissus sub^reux, etc. En
g^n^ral, ces restes ne sont accompagn^s que de Micrococcus hymenophagus
et de ses vari^t^s; ces microorganisraes paraissent avoir suffi pour determiner
la disparition compile de la substance v^g^tale. i^^is il est d'autres Bact^-
liac^es qui, pour la decomposition de certains organes, semblent avoir ete
en quelque sorte indispensables, car nous ne les avons rencoutrees epic la
et non dans d'autres tissus.
La figure 8 montre des spores de Foug^res silicifi^es du terrain houiller
de Grand'Croix, encore contenues dans leurs sporanges; leur surface est
couverte de fines asp^rites, a. En plus de microcoques de petite taille {M.
^ hymenophagus), se voient de nombreux Bacillus Gramma, Les artides
rcstent le plus souvent soud^s par deux, trois, quatre; comme ils ne sont
pas dans le prolongement les uns des autres , mais font entre eux des angles
variables , si deux articles seulement restent r^unis , ils se disposent en V ^
branches plus on moins ecartees(A, fig. 8). S^ils sont group^s par trois, ils
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190 SECTION DES SCIENCES.
peuvent simuier un Z ou an U, d etc. , ii est facile de retroiiver dans une
oolonie de ce Bacille la forme d'un grand nombre de caraclk^ graphiques;
de Ui le nom que nous lui avons donn^.
Un Mtonnet isoi^ mesure likiifi,5de longueur; sa iargeur est de o fi, 5
k f£, 7 ; la membrane est extr^mement mince el le protoplasme se divise de
bonne heure en quatre ou cinq sph^ruleamesurant o f£,5 , qui deviennent au-
tant de spores; quelques-unes prennent un d^veloppement plus considerable
et atteignent o f£ , 7 ; cdles-ci germent et donnent naissance h un b&tonnet de
m^me dimension que le premier et qui se divisera lui-m^me en sporoles.
Fig. 8. — Coupe faite dans un sporange de Fougere Pecopteris detmfolia,
Saint-Etienne. Grossi 800 fois.
A. Spores couvertes de fines asp^riiis ; b. Bdtonnets de BaciUiu Gramtna,
d. Formes diverses representant des caract^res graphiques varies.
Le BaeiBus ozodeus, fig. 9, est ^alement un Bacille qui n'a ^ ren-
contr^ jusqu'ici que dans les sporanges de certaines Foug^res {Pecopteris
asterotheca) du terrain houUler de Grand'Groix. 11 se pr^sente sous la forme
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CONGRte DES SOCI^T^S SAVANTES. 191
de Mtonnets longs de 4 a 5 ft, rectiiignes, rarement courWs en arc; la
membrane, tr^s mince, a peine visible, raesure 0|*,3; le protoplasme se
divise promptement en masses distincies qui formeront des spores ; on en
compte quatre, quelquefois cinq, dont le diam^lre est 0|x,5 h Of£,6. La
iai^eur du Baciile est de ofi^j a Ofi,S; fr^quemment la spore teiminale
prend nn d^velogpement plus considerable que les autres et pent atleindre
1 |x de lai^eur; le Baciile poss^dealors un faux air du Baciile de la dipht^rie
de Loffler. Les articles peuvent former des cbainettes compost de trois oa
quatre BaciUes dispose en ligne bris^e; chacun d'eux montre quatre ou cinq
nodosity correspondant aux spores incluses.
Fig. 9. — Bacillus oiodeus formant une coionie a la surface interne d'un sporange.
a. Bacilles se divisant en spores.
b , r. Batonnets dans lesquels les spores sont reunis en chapelet.
Une esp^ce de Baciile plus rare est celle que nous avons d^sign^ sous
le nom de Bacillus gomphosoideus h cause de son aspect daviforme (fig. 10).
A Tetat adulte, il mesure 5f*,4 environ de longueur; Tenveloppe est
mince , h peine distincte ; le protoplasme se divise de bonne heure en quatre
ou cinq masses irr^guli^res^^' destinies peut-^tre, dans certains cas, h con-
stituer des spores Ir^s petiles mesuraut ft, 4 ; Tune d eUes , celle qui est k
Textrc^mite, prend g^n^ralement aux d^pens des autres un d^veloppement
t*) La forme est moins reguli^re, le|pIus^souvent , qne celle donnce sur la figure
par le desainatear.
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192 SECTION DES SCIENCES.
plas considerable ei atteint i f£, 8 k q ft , le Baci&e rappdle sous cette forme a
le Baciile du t^tanos.
Quelquefois deux spores se d^eloppent c6te h c6te k I'extr^inite b, c,
Ces spores peuvent germer et produire nne sorte de Bact^e biforqu^, e.
Lorsque la spore tenninale*a pris son d^vdoppement complet,les masses
protoplasmiques irr^guli^res^dont nous avons pari^ ont Dotablemenl dimi-
nu^ et n'ont plus Taspect globuleux indiqu^ siir la figure; il semble qu'eiles
ont conlribu^ pour beaucoup k I'daboration des spores temiinales*
Fig. 10 — Bacillus gomphotoideua dans un sporange de Foug^re. Grossi i,4oo fok
a, d. Baciile isole avec une spore terminale. 6, c. Bacilies teniiin^es par deux spores.
e, Baciile dont les deux spores termioales out g^erm^.
Cette esp^ce ne peut ^tre confondue m avec le B. Gramma, ni avec le
B. ozodeus. La Bact^rie de la cellulose d^rite par M. Omdyanski est plus
Comptei rendus de VAcademie des sciences, 6 decembre 1897.
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CONGRilS DES SOGI^T^S SAVANTES. 193
loDgue, plus gr^le, et ne porte h son exti-^mit^ qu'une seule spore mesu-
rant i (i.
Le B, gomphasoideus , comme les deux esp^ces pr^^entes, n*a 4i6 ren-
contre que dans les finictiOcalions de Foug^res , k la surface de r^piderrne
interne des sporanges et contre ia raembrRue des spores; quand les spores
ont eie d^sorganisees, il reste quelquefois une masse mucilagineuse amorphe
contenant, sous forme de zoogl^, un certain nombre de Bacilles.
De ce qui pr^c^de on peut conclure que ces trois espies de Bacilles ont
eu pour fonction de d^truire F^piderme interne des sporanges et I'enve-
loppe externe plus ou moins omementde des spores.
Conclusions, — A tontes les ^poques g^ologiques , Tair, le sol , les eaux ,
surtout quand elies ^laient sta^nantes, ont renferme a profusion des micro-
organismes; le nombre de ces pelils ^tres qui vivent encore aujourd'hui,
leur parasilisme , la resistance des spores k la destruction , leur r61e dans
r^conomie du monde actuel permellaient de supposer qu'ils n avaient pas
apparu subitement sur le globe h une ^poqiie recenle; tout portalt k croire,
au conlraire, qu'ils derivaienl d'anc^tres lointains apparus en m^me lemps
que les premiers ^Ircs organises; peut-^tre ni^me ont-ils pu vivre aux d^-
pens de la mati^re organique avant que celle-ci ait pris une forme deler-
min^e et individuelle. Quoi qu'il en soit, nous les avons rencontres partout
oil il y avail qudque mati^re organis^e en decomposition et nos recherches
jnstifient pleinement ces hypotb^s.
L'utiliie des Bacteriacees est incontestable; apr^sleur mort, les animaux
et les vegeiaux , dont laccumulalion aurait rendu depuis longt^mps -^otrc
globe inhabitable, sont envahis par des legions innombrables de ces inti-
nimeut petits et finissent par disparattre souvent sans laisser de traces,
fpiisant rentrer, cotnme on ! & dit justement, dans la circulation genorale,
sous forme de combinaisons plus simples, les eienirnls engages monieata-
n^ment, sous Tinfluence de la \ie, dans des combinaisons plus complexes
qui constituent les ^tres organises.
Les Microcoques et les Bacilles que nous avons decrits en dernier lieu,
et que la silice nous a conserves, coux des coprolilhes, peuvent rentrer
dans la section des Bacteriacees dont le r6le est d'assainir le Monde en
eiiminant les restes des ^ires qui y ont vecu.
Mais les microorganismes n'ont pas tons ete d utiles destructeurs ; il y
en a beaucoup d'aulres, tels que: les Micrococcus lignitum, M, pebolei,
M, Carbo, etc., qui, operant k Tabri de Tair, ont amene la mati^re orga-
nique des vegetaux et animaux morts non pas a une destt uclion com
pl^te, mais a une composition qui varie snivant le mdieu ou ils 0!it opere,
et que representent actuellement les couches de Lignite, de Boghead, de
Houille, el m^me celles des couches de schistes bilumineux ou Ton n'a
observe que des restes animaux.
Sciences. i3
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m
SECTION DES SCIENCES.
La diff^noe des travaux ex^ut^ par les Bact^riac^ fossiles, maigr^
leur forme et leurs dimensions, sou vent semblables , indique comma de nos
jours une sp^ialisation dans ieurs fonctions; nous en axons donn^ de
nombreux exemples.
S'ii y a eu, ce qui est probable, et s'il y a encore des Microbes redoa-
tables contre lesquels la science lutte avec un succ^ marqu^, il y en a une
<imi6 d'autres qui ont rendu possible la continuation de la vie sor le
^obe, et ont pr^pard les combustibles fostiles, ^^ments indispensables de
la puissance et de la civilisation actudles.
XXIIl
Du MODS DB RBMPLIS8AQS DBS CAVBBNBS (^),
parM. E.-A. Martel , secretaire g^n^ral de la Soci6t6 de spfl^ologie.
Dans de savantes Notes sur le remplissage des cavemes {V Anthropoiogie ,
1899, p. 19), M. M. Boule a justemenl fait le proems aux grands d^
luges universels de Buckland, Schmeiiing, de Serres, C. Pr^ost,
admis Tant^riorit^ g^n^nde du creusement des vall^s h cdui des grottes
et mis bien en relief Timportance de Tarriv^ de terre des hauts plateaux
par les fissures des voAtes de cavemes. Ses dairvoyantes observations de
pal^ntologue peuvent 6tre confirm^ etcompl^tdes par celles de fhydro-
logue, lirte de r^entes explorations de cavernes et abimes, examine au
point de vue du r^ime et de Taction des eaux.
Parmi les causes du remplissage des cavernes, on s'accorde maintenant
a reconnaitre celles ^num^r^ ci-apr^s, mais on n'a peut-^tre pas encore
suffisamment bien proc^^ k lem* classification, k la diffi^renciation de
leurs caract^res. Je crois r^pondre a la question du programme en pro-
posant les dislinctions suivantes , bas^s sur les plus nouveaux faits v6y&6s
et avant tout sur la classification hydrologique des cavity natureiles do
sol.
Gette classification doit ^tre, selon moi, la suivante :
1° Abimes ou absorptions de cours d'eau, morts ou encore en activity,
ayant servi ou servant toujours a engloutir les eaux atmosph^riques : leurs
formes sont plus ou moins vastes et compliqu^es, leur inclinaison est plus
ou moins grande, depuis la verticalit^ absolue des vrais gou&es, jusqu'ii
la quasi horizontalit^ des pertes ne presentant que ie minimum de pente
n^essaire pour T^ulement de Teau.
R^ponse a la quatri^nie question du programme de la section.
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CONGRfeS DES SOGI^T^S SAVANTES.
195
9- Grottes allongees, a pentes plus ou moins rapides Element, vrais
lits de rivieres : a, permanentes; h, temporaires; c. dess^h^.
3** Points de reapparition des eaux soulerraines , faussement appel^es
sources — mieux dites fontaines et encore mieux resurgences,
4" Grottes diverses : a. de dissolution (gypses el sel gemme); b, volca-
niqnes (d'explosion et de retrait par refroidissement); c, d'entratnement
(par ^videment des matieres sableuses); d, d'^boulement (dans les inter-
stices des chaos et giissements).
Geci pos^ et si nous examtnons i'une apr^s I'autre ies diverses causes
dn rempiissage , de I'obstruction des cavity naturelles du sol , nous trou-
verons qu'elies doivent ^tre enumerfe dans Tordre que voici, selon leur
importance, c'esl-a-dire selon le degre de fir^uence de leur application :
1° Apports exterieurs (argiles, sables, cailloux, par les fissures des
mutes, — C'est le cas qui se pr^sente le plus souvent (sinon celui qui a
produit les plus grands effets), puisque, sauf de tr^ rares exceptions, les
cavemes sent avant tout form^es par T^argissement des fissures pr^xis-
tantes du sol. Si ce n'est dans de rares grottes d'entrainement , ^vid^ par
exemple au milieu de dolomies conipactes, il serait a peu pr^s impossible
de citer des voutes exemptes de toute fissuration, et par consequent d'ap-
ports exterieurs.
2* Delitement, effritement des roches encaissantes, — Pi'Dvoqu^e par les
moindres infiltrations deau, subordonn^e aussi a la fissuration, cette
destruction, par menus fragments, des parois des cavernes est une cause
de rempiissage aussi fr^quente que la premiere.
3° II en est presque de m^me des ajjaissements , effondrements , decolle-
menis, par grandes masses, qui se produisent aussi bien dans les porte a
faux trop etendus des cavernes dess^chees que dans celles oii se continue
i'oeuvre de sape des rivieres souterraines. Cependant beaucoup de chemi-
n^es d'abimes, actuellement hors de fonclions, sont si ^troites et si hautes^
si stables par consequent , cpie leurs parois ne subissent plus de changement
actud faute de chutes d'eau pour ies produire : aussi ce facteur ne vient^ii
qu'en troisi^me iigne.
4* Ija decalcification ou decomposition chimique du caicaire par Teau
chargee d'acide carbonique , qui dissout la chaux et met en liberie Targile
pour en faire des bouchons ou tampons obturateurs, est fonction de
i'abondance de Teau d'infiltration et ne se rencontre que dans les cavemes
humides ou h courants.
5* Les concrkions (stalactites et stalagmites), qui obstruent si souvent
les parties retrecies des voutes 011 galeries, ne se ferment que dans les
gi'ottes ou I'eau suinte lentement de fissures : les rivieres souterraines en
raienlissent, en principe, la formation, h cause du lavage incessant auquel
elles soumettent leurs conduites inierieures.
i3.
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196
SECTION DES SCIENCES.
6° L'enti'ainemenl volumineux des alluvions, materiaux detritiques, re-
sidus animaux et vegelaux n'a lieu que dans ies joints d' absorption (abimes
et perles) encore en aclivit^. Cerlaines de ces pertes (katavothres du Pdo-
pon^se, b^tolres et enionnoirs de bassins fermes) sont en contre-bas des
valle^es qu'elles prolongent et , par une exception plus frequente qu'on ne le
croit, quelquefois creus^s plus anciennemenl et plus bas que ies vailfo
environnantes , etc.
7** Les lufs ne se forment gu^re qu'aux r^urgences , qu'ils r^tr^issent
paifois consid^rablement.
8*" Les glaces et neiges obstruent tant6t en permanence , tant6t tempo-
rairement les glaci^res naturelles et les puils a neige du Jura, des Alpes,
des Balkans, etc.
9* Enfin le jet ou la chute d*animaux (morls ou vifs) est a pen pres
limits aux abimes verticaux.
Tel est Tordi'e d'importance des ^l^ments de remplissage des cavemes.
Quant k leui* kge relatif , il est essenliellement subordonn^ aux dispositions
infiniment varices de la topograpbie, de la g^logie, de Thydrologie, etc.
XXIV
Regime et trace des cours d^ea€ [inondations , alluvions)^ par
M. Vauthier, ing^nieur des Fonts et Chauss^es, membra de la
Societe de stalistique de Paris.
Les deux questions du programme ci-dessus reproduites ont entre elies
une ^troite connexit^.
Le regime des cours d eau ressort h Thydraulique et leur trac^, en sa
forme purement ext^rieure, h la geographic; mais comment s'expliquer
ce trace, si Ton ne connait pas les conditions qui r^g^ementent le r^me?
G'est cette consideration qui m'a conduit a rapprocher les deux ques-
tions et k les trailer ensemble.
Quant a la secoude , le c6i6 historique cpii s'y rattache pent donner lieu
a des considerations d un baut int^r^t. Gomme la mer, plus que la mer
peut ^li'e, les cours deau ont aide k Tavanc^ment de la civilisation des
populations vivant sur leurs bords. Mais c'est aux bistoriens cpi'ii appar-
tient de mettre en iumi^re cette face du probl^me. Je ne m'en occuperai pas.
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CONGRES DES SOCIETIES SAVANTES.
197
I
Lais mecaniques qui reglmt la marche des cours d'eau, — Tant qu'elle
est k I'^tat liquide, I'eau, qui, k peu pr^ incompressible sous Taction de
forces ext^rieures, se dilate par la chaleur et se contracte par le froid, oWit
dans son repos, dans ses mouvements et dans les reactions que ceux-ci
provocpient, a des lois extr^mement simples dont les effels ne sont pas moins
diversifi^ k Imfini.
La mobility de ses particules fait que , dans une masse liquide en repos ,
dont la temperature ne Varie pas, la surface libre s'^lablit normalement k
la direction de la gravity et qu'il y a ^galit^ de pression en tous les points
de chaque tranche int^rieure. Quant a celte pression, elle crottavec la pro-
fondeur; k mesure qu'on s'^loigne de la surface, Teau presse de plus en
plus les parois qui la contiennenl: et, si Ton perce ces parois, elle s'^happe
avec la vitesse que prendrait, dans ie vide, un corps tombant d'une hau-
teur ^ale k celle qui s^pare Torifice du niveau supdrieur. Engag^ enfin
dans un lit ou elle s'^coule, Teau n'y pent, dune fa^on g^n^rale, cheminer
sans qu'il y ait pente de surface de Tamont a Taval, quoiqu'elle puisse,
exc^tionneUement, se maintenir de niveau ou m^me se relever dans les
points de ce lit ou, passant d'une section moindre a une section plus ample,
sa vitesse et la force vive qui y correspond subissent, de ce chef, une re-
duction suffisante.
Ajoutons que, soumise aux lois de la chute des graves, lean, dont les
molecules ont entre elles une certaine cohesion , adhere aux parois qu'elle
mouiUe aussi bien qu'k la surface des corps qu'elle enveloppe, propriety
d'ou r^sultent k la fois, en dehors de la capUlarite dont nous n'avons pas
k nous occuper ici, la force retardatrice qui mod^re r^coulement des veines
fluides, si puissantes qu'eUes soient, la resistance qu'opposent les masses
liqpi<les aux corps qui se d^placent tant a leur surface que dans leur in-
lerieur, et, correiativement, la puissance vive en vertu de laquelle Teau
anim^e d'une vitesse sufBsante est capable non seulement d'entralner, mais
de tenir en suspension les corps plus denses qu'elle qui y sont ploughs.
C'est en raison de ces propriet^s, dont la mobility de ses particules est
la principale, que Teau meteorique tomb^e sm* la face dela plan^te enlraine
tumultueusement, dans les thalwegs des hautes chalnes, les blocs enormes
arraches aux parois des cirques od les torrents se forment; qu'elle roule
ces blocs, les mde aux autres mat^riaux provenant des berges attaqu^es
qui s'ecroulent, triture et broie le tout en chemin, r^duit les blocs en ga-
lets, les galets en graviers, le gravier en sable plus ou moins fin; puis, k
mesure que, par Tadoucissement des pentes, la vitesse se mod^re, qu'elle
cesse successivement de charrier les elements les plus iourds, n'exerce son
action que sur les plus t^nus, ne conserve plus en suspension que les al-
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SECTION DES SCIENCES.
luvions presque imponderables, et porte finaJemenl, a i'^lat de vase im-
palpable , ces ey menls de T^corce solide du globe aux mei-s dans lesquelles
eile se diverse, mers ou ces vases, en Tabsence de marges, encombrent de
delias les embouchures, tandis que dans celles c[ue de puissantes marees
soulevent et abaissent, ces m^mes vases embarrassent de barres les esiuaires ,
jusqu'a ce que les jusants, les entrainant dans les profondeurs, les aient k
jamais soustraites a ragitation des vagues.
Dans ce parcours, des sonunets d'ou elle vient aux mers oh elle tombe,
Teau chemine sous les aspects les plus difKrenls. Ce sont, ici, de tumui-
tueuses cataractes, des ^coulements torrentiels d'une rapidity vertigineuse;
111 , des nappes paisibles , presque dormantes , dont la vitesse est a peine
perceptible. Et, cependant, c'est toujours par les m^mes lois que ces mou-
vements si divers sont reg^^.
La ou Teau coule dans un lit r<^ulier et rectiligne , son mouvement est
uniforme, sa vitesse moyenne la m^me en tons les points du parcours, et
la pente de surface parall^le a celle du fond. Dans un lit, au contraire, si-
nueux et irr^lier, il n existe plus aucun lien de parall^lisme entre Tune et
Tautre pente; c'est dans les pentes de surface seules que se lisent les con-
ditions du mouvement; fortes dans les sections ^troites, faibles quand la
section s amplifie, variables aussi avec la fa^on dont les sections de diverses
grandeurs se succMent, ces pentes paiient, nalurdlement, saus que les
lois d'^coulement changent pour cela , un langage plus compliqu^. Mais ce
qui est surtout a relenir, au milieu de ces aspects si divers du ph^no-
m^ne, c'est la relation intime qui existe, d'une part, entre la pente et la
vitesse, de Tautre, entre cette vitesse et les dimensions absolues du lit.
En premier lieu, dans le m^me lit, sous la m^me section, la vitesse
moyenne, et par suite le d^bit du courant qui s'y rattache, au lieu de
croitre proportionnellement avec la pente, augmente seulementen raison de
la raeine carr^ de celle-ci. Mais , d autre part , quand , sous la meme pente, les
dimensions absolues de la section s'accroissent, les vitesses, bien loin de
rester constantes, augmentenl, au contraire, d'intensit^ dans des propor-
tions extrdmement rapides et r^guli^rement ^chelonn^s , quoique l^^re-
ment variables avec les dimensions absolues compart dles-m^mes. C'est
ainsi que , dans des lits de m^me forme , dont les dimensions correspon-
dantes varieraient de lo centimetres a i m^tre, a lo metres et & loo m^
tres, la vitesse croitrait de i a 7.7; 33.3 et 11 6.3, — ce qui, eu ^ard
a I'augmentation des sections, ferait varier les debits de 1 ^ 770; 33o,ooo
et ii5,3oo,ooo.
Dans les cas naturels, la progression n'est g^ntJralement pas aussi ra-
pide, parce que les lits de grande dimension ont presque toujours, quant
k leur largeur, une profondeur proportionnellement moindre que les lits
des cours d'eau moins importants. II n en est pas moins vrai que la marche
de la progression est toujours tr^ accenlu^e et qu'il en faut tenir grand
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CONGRiS DBS SOCrt'rtS SAVANTES. 199
compte lorsque, en cette mati^re, ies oomparaisoDs vont du petit au
grand.
Ges notions de ia m^nique des eaux courantes sont de cdles qui ne
doivent pas ^Ire perdues de vue; et leur r61e est de premiere importance
dans les consid^lions se rattadiant it ia g^)graphie descriptive.
II
Les lois hydrauUques etaient-eliBS , dans le passi, diffhtnies de ee qu'ellen
sont aujourd'hui? — Les iois cosmiques dont nous venons de d^rire ra-
pidement ies effets g^n^raux actuds sur ie mouvement des eaux courantes
ont-elies ^t^ diffi^rentes autrefois de ce qu'eiies sont aujourd'Iiui? Rien n'au-
torise k ie supposer. Ce qui est certain seuiement, c'est que i'amplitude de
i^ action a ^t^, dans ie pass^ g^oiogique de la plan^te, ^norm^ment
plus conffld^rabie que de nos jours.
Sans remonter aux ^poques ant^rienres aux soul^vements cr^tac^, pen* *
dant iesqueiies, dans certaines r^ons exceptionndles, telles quele Sahara,
d'immenses masses d'eau douce d^posaient des quantity coiossales de ma*
ti^res d'origine continentale, dont le volume effraye I'imagination , faite
pourtant au grandiose, des g^iogues eux-m^mes, les dUuviums post^-
rieiurs, pas plus que les courants quaternaires, relativement r^cents, ne
s^nblent avoir, liydrauliquement, oMi, dans leur ^ouiement, k d'autres
circonstances locales que celies des pontes existant alors sur les eontinents
en formation ; et ce qu*on sait des traces de leur passage que ces courants
ont laiss^ n'est nullement contradictoire avec ce que nous observons de
nos jours.
Les masses alluvionnaires k travers iesqueiies serpente ia Seine k i*aval
de Paris, cdies analogues ou, modifiant si souvent son lit, la Garonne cou*
iait k i'amont de Bordeaux, s'y ^taient d^pos^ comme se d^posent au^^
jourd'hui, dans ie lit de nos fleuves, ies bancs de gravier que les crues d^
{dacent. Dans la vall^ du Rhdne supdrieur, en amont du lac de Geneve,
iequd s'^tendait jadis beaucoup plus haul, d*^normes alluvions ont rempli
ie fond triangulaire d'une large vail^ de fracture, etcr^, sous unefaibie
pente g^nMe, une piaine dont ia surface n*est accident^ que par ies
d^ections transversades de torrents fonctionnant encore aujourd'hui. Lk,
comme aiiieurs, ies forces en jeu ^taient, dans le pass^, d*une puissance
bien sup^rieure k celies actuellement agissantes, mais ies effets sont de
m^me ordre, et, comme dans ies deltas marins, les alluvions modernesque
charrie le Rh6ne sup^rieur ne cessent de s'^tendre dans Ies eaux du grand
lac, dont le fond se colmate, lentement, de plus en plus.
La seule diff(^rence essenlielle du pass^ avec le present , c'esl que les val-
i^ quaternaires dont nous pouvons ^tudier ies traces sont, partout oi^
dies n'ont pasrencontr^ d'obstacles g^logiques infranchissables, plus iar*
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SECTION DES SCIENCES.
gement ouvertes et plus reclilignes que ies thalwegs moderaes qa*y ont
creases les couraots actuels. Et c'est encore la une marque nouvelle de riden-
til^ persistante des lois bydrauliques, car, de nos jours, dans les crues, nos
cours d'eau tendent k se rectifier.
Tout rend done probable que , malgr^ ies difii^rences d'dchelle et de pro-
portion, les lois cosmiques continuent k fonctionner dans le pr^nt ainsi
qu elles fonctionnaient dans ie pass^.
Dans quelle mesure rhomme peut-il intervenir dans ce fonctionne-
ment? C est ce que nous aliens rechercber.
Ill
Des limites de V action de rhomme quant a Vecoukment des eauxpltwiales. —
Solidarite des habitants d'un meme bassin fluvial, — La chaleur solaire ab-
sorbe par Evaporation les vapeurs aqueuses; les vents transportent ces va-
peurs sous forme de nuages, et les distribuent sur la face des continents ,
ou le refroidissemenl de Fatmospb^re les pr^ipite en pluies qui , par tous
les tbalwegs, s'^oulent vers la mer, pour y ^tre reprises de nouveau et
reformer des images dans un incessant mouvement circulatoire.
Ce grand processus, Tbomme est h pen pr^s impuissant k le modifier en
quoi que ce soit. II n'a action ni sur la chaleur solaire, ni sur les mouve-
ments an^nom^triques, et il est douteux qu'il en ait une marqu^ sur la
precipitation locale des pluies. Son action ne pent done s'exercer que sur
les eaux m^t^riques une fois tomb^ et sui* les courants qui en procMent.
Ces courants, inutile de le dire, accomplissent leur fonction avec Taveugle
imperturbability des forces de la nature , sans nulle intention mauvaise centre
rhomme, mais nul souci non plus de ses besoins. Quoi qu'ii en soit, c*est
Ik seulement que fhomme peul intervenir. Dans cette sphere restreinte,
cest k lui qu'ii appaitient, dans la mesuie du possible, d'Eviter la d^l^
rioration de la plan^te par Teau charg^ d'alluvions qui draine les bassins
fluviaux , de conjurer les d^ts et ravages que cette eau y occasionne et de
tirer parti , s*ii le pent , eu les disciplinant , de forces dont il est contraint
de subir la domination.
Dans cette lutte intelligente, existe-t-il, entre tous les habitants de la
plan^te, une solidarit<^ eiTective? Ce ne serait pas impossible. Une partie
de Teau m^tEorique pEn^tre, sur certains points, dans les profondeurs des
couches g^ologiques. Une fraction de cetle eau absorb^ reparait au jour,
mais y re\ient-elie toule? Une portion n'est-elle pas irrc^vocablemenl per-
due, et .ia quantitd des vapeurs aqueuses que le soleil pompe ne va-t-elle
pas en diminuanl? Ce soot la des questions qui nous int^ressent tous. Mais
sur elles le doute plane, et, le mal fut-il certain, le remede nous ^hap-
perait. Et quant k 1 entrainement continu des mati^res s»lides dans les
oc^ns, s'il peut, pour i'avenir, en r^uUer quelque dommage, le danger
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CONGRfeS DES SOCI^T^S SAVANTES.
201
paratt si lointain qu'S est permis, tout ea y songeant, de fermer iongtemps
les yeux sor les mesures propres k s'y opposer.
11 y aurait done, pour le moment, quelque exag^ration k ^tendre aux
ph^nom^nes se raltachant a T^coulement des eaux pluviales Tid^e d'une
solidarity universeile. Par centre, cette solidarity s'impose impyralivement
k tons les habitants d un m^me bassin. Parmi eux , il n'en est pas un qui
n'ait k b^neficier ou k fkiir de la fa^n dont s'^coulent les eaux mytyoriques
que le bassin revolt; et quand Thomme, victime de ses qu^dles, de son
^isme, de sa sottise et de sa paresse, aura enfin conquis, si cela arrive
jamais, la dignity d'nn ^tre raisonnable, partout ou ses forces et ses res-
sources le lui parmettront, Tamynagement int^fral et rationnel des bassins
flaviaux, qu'ii a jnsqu'k ce jour, dans son incurie ou son imprudence, plu-
i6i dyt^rior^ que perfectionnys, s*impos^ comme la premie des n^-
cessit^s.
Quelles sont les mesures k prendre a cet effel? C'est ce que nous essaye-
rons d*indiquer.
IV
Definition d'un bassin fluvial et situation dans laqtteUe ces bassins se
trouvent. — Tout bassin fluvial se d^vdoppe au sein des continents comme
nne sorte de valve piriforme k bords rdev^s, plus ou moins pro^minents
et irryguliers, que strient dans sa concavity, sous un dessin rappelant le
branchage d*un arbre coucb^ , des canndures, thalwegs des cours d'eau en
drainant la surface, qui s anastomosent de proche en proche et se rat-
lachent finalement toutes k un tronc commun aboutissant k la mer par la
partie la plus ^troite du contour de la valve.
Ces bassins out chacun une constitution g^oiogique qui les diversifie; et
cette constitution , qui pr^sente : ici, des terrains cr^tac^s perm^ables, dans
lesquds p^n^trent et syjoummit les eaux myt^oriques; Ik, des roches pri-
mitives et des terrains anciens, sur lesquels ces eaux g^issent, est Toeuvre
d'un pass^ auquel Thomme n'appartient pas. Pas plus que sur la chaleur
solaire et les grands courants atmosph^riques , il n'a d'action sur cette con-
stitution intime. C'est de la surface seule qu'ii dispose, et cette surface, il a
du la prendre telle que la lui ont livr^e les ph^nom^nes quaternaires. Dans
^ qudytatl'a-trilre^ued'eux?
Quant aux dispositions plastiques du sol, fait capital au point de vue du
mouvement des eaux courantes actudles , les bassins fluviaux ont 6t6 mieux
pr^par^s qu'on ne pourrait croire par les grands courants alluvionnaires
qui ont lav^, avant Tarrivde de Thomme, la face des continents. Coulant en
masses puissantes, anim^es par cda seui de vitesses ^normes, ces derni^res
eaux g^ologiques ont, a pen pr^ partout, dans renchev^trement compli-
qu^ des soul^vements montagneux , tout en traversant des d^fil^s nombreux ,
ouvert aux maigres rivieres qui devaient leur succ^der, des valines relative-
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SECTION DES SCIENCES.
ment larges et relativement rectilignes , pr^sentant , des Bommets p^ipb^
riques k la mer, une succession de pentes continues aliant graduellemmt
en s'adoucissant dans leur marcbe descendanle. G'est \k un Mi capital de
la plus haute importance. 11 existe des exceptions k cette loi, mais dies sont
rares. Ce ne sont pas quelques lacs , dus k des obstades que les courants
quatemaires n'ont pu d^truire, qui infirment la r^e. Ce ne sont pas da-
vantage les quelques fleuves, tds que le Congo afiicain, qui, apr^ avoir
arrest paisiblement de hautes plaines, prennent, au voisinage de la mer,
une pente torrentidle, pour traverser un puissant massif montagneux inter-
pose. Malgr^ les cataractes qa*oflfrent de nombreux courB d*eau, malgr^ les
rapides suivis de sections k plus faible pente qu'ils offrent presque tous, ia
r^gle est g^ndrale comme expression d'ensemble; et, en ce qui conceme ia
France notamment, les profils longitudinaux des thalwegs de quelque im-
portance ont entre eux tant d*analogie qu'ils semblent renlrer uniform^
ment tous dans un m^me type g^m^trique, les variations ne dependant
gu^re, pOur chacun, que du d^veloppement qu'ii possMe et de Taltitude a
laquelle il preud naissance. D*une horizontalit^ presque parfaite, k partir
de la mer, les pentes faibles se prolongent, en g^n^ral, daulant plus loin
que le d^bit est plus fort et Taltitude k lac[udle le thalweg doit parvenir
moins considerable, comme, inversement, ces pentes se raidissent Bucces-
sivement d'autant plus que le niveau auqud le thalweg parvient est plus
deve.
Cette coordination des pentes est loin d'etre, dans chaque baMin^ sans
rapport avec la constitution gdologique. Plus faible dans les formations
cretaoees moins r^sistantes, les pentes croissent dans les formations secon-
daires, s'accentuent dans les terrains primaires et prennent enfin toute
leur raideur dans les terrains cristdlograpbiques et les roches ^ruptives. D
serait diffidle de se rendre, hydrauliquement^ eompte du rAle que les eaux
quatemaires ont jou^ dans cette disposition si Ton n'envisageait isol^ment
qu'un seul bassin et que Ton considMt toutes les eaux arrivant de la p^ri-
ph^rie comme s'y etant maintenues en totality. Mais il n'a pu en ^tre ainsi.
Les limites qui s^parent les bassins principaut des bassins lat^raux secon-
daires et tertiaires qui les accompagnent s'abaissent le plus souv^t au voi-
sinage de la mer. Les courants quatemaires franchissaient ces limites. Loin
de se concentrer en descendant, les eaux allaient en s'^panouissant. Leur
Vitesse et leur puissance d'entrainement diminuaient, ainsi qu'en portent
t^moignage les dep6ts d'ailuvions abandonn^s par elles, et c'est encore k
un phdnom^ne aveugle qu on doit ce qu'on pourrait prendre pour une bar-
monie naturelle pr^etablie.
La piastique g^n^rale des bassins fluviaux indiqu^e, comment ^taientre-
v^tues les surfaces ainsi model^es? 11 y aurait certes exag^ration k ne voir
partout, m^me dans nos regions temp^r^es , lors de Tapparition de Thomme
pr^historique, que forto verdoy antes et tapis de verdure, les premieres r^-
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CONGRiS DBS SOCl^T^S SAVANTES. 203
gnlarisant , au moins dans utie certaine zone aimosph^rique, ia pr^ipitation
des pluies, la v^g^talion herbac^, d autre part, donnant au sol de ia consis-
tance par ia multipiicit^ de ses racinea. II devait bien y avoir, dans les re-
gions ^v^es, des roclies ddnud^, et, dans ies basses vali^, des ^ten-
dues mar^geuses d^pourvues de v^^tation, comme i'etaient, ii n y a pas
iongtemps encore, les ^tangs fi^vreux de ia Soiogne. Mai^ on ne peut md-
connaitre que i'homme , pour ses besoins muitipies , a dd s'attaquer k cette
parure natui-eiie de ia v^g^tation ari)orescenle; et quand on a vu, sur
i'autre rive de i' AUanlique , dans les regions intertropicaies , de quelle fa^on
ia for^t vierge disparait devant la canne k sucre et le cafi^ier, il est difficiie
d admetti*e que nos anc^tres n'aient pas abus^ des moyens trop faciies de
destruction que ie feu mettait dans ieurs mains. A mesure que ia popuia*
tion s'accroissait , ies d^fricbemenls exig^s par la culture exposaient sans
abri des ^tendues de plus en plus considerables de roches d^omposabies fi
Taction des agents atmosph^riques , et substituaient, a des surfaces que
n'attaquaient pas ies eaux piuviales, des terres volontairement d^agreg^
que ces eaux enlrainaient. Puis, plus tard, des besoins industrids venaient
reudre encore ia destruction plus rapide.
La d^uverte et 1 empioi des combustibles fossiles a , dans une certaine
mesure, enray^ le raal, mais sans 1 arr^ter. Et, sans remonter k des ^poques
doigtt^es, qui ne serappelie, parmi ceux dont les souvenirs peuvent fran-
chir un demi-si^le en arri^re, le changement profond qu*ont subi des re-
gions aiors si ridiement boisies que ia fabrication du fer au bois, subsistant
encore k cette ^poqne, a presque totaiement priv^ d'arbres aujourd'hui?
Eniin, la ou ce n'est plus comme combustible que cette richesse natu-
Telle a disparu , c'est k d'autres liesoins des chantiers de Texpioitation mi-
ni^ qu'^e a ^6 sacrifi^.
Dans quelle iimite oes destructions ont^dies pr^judici^ k ia situation des
i)a8sin8 fluviaux? C'est ce que nous examinerons plus loin. Mais le md est
loin de s'arr^ter la. II a d*autres feces.
L'eau est apte k rendre directement des services industrieis, comme force
motrice. Cela a ^1^ reconnu depuis un pass^ d^jk iointain, et ii n'a pas
manqu^ d'etre tir^ parti de cette propriety pr^ieuse. Au risque d'en d^
t^orer le regime g^^rd, d'en bouievers^ ies rives et le fond et de com-
promettre, ou mime d*annuler, ies services qu'Us pouvaient rendi*e comme
voies de navigation, de nombreux cours d'eau, parmi lesquels piusieurs de
grande importance, ^taient coup^ de barrages en vue d'en utiiiser ia chute.
Lk ou des dei>ordements nuisibles aux cultures ou meua^ants pour les habi-
tations se produisaient iors des grandes crues, dtaient devfes, pour se d^
fendre contre eux, des digues iongitudinaies qui, parfois surmont^s, ne
faisaient que rendre plus terrible Tirruption accidenteiie des eaux. L'^tat
iui-m^e, la ou il ^tait constitu^, en faisait autunt pour r^tabiissement des
chauss&s publiques, sans s'inqui^ter de Tinfluence fkheuse que pouvaient
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SECTION DBS SCIENCES.
avoir ces ouvrages sur Texhaussement du lit. Enfin , dans ies piaines sub-
mersibles pouvant ^tre baign^ saos danger par ies eaux d*inondalion £^
condantes, s'^levaient, de loutes parte, des barrages transversaux destines
k mod^rer ies courants et favoriser le colmatage. Et tout cela s'effectuait
anarchiqiTement, en dehors de toute vue d ensemble, de loule mesure g6-
n^rale, ies parliculiers ou Ies groupes agissante pr^ccup^s de ieur int^r^t,
sans nul souci de i'int^r^t comman.
V
Bases de Vamenagemenl methodique d*un bassin fluvial, — Sans nous ap-
pesantir davantage sur ies considerations qui pr^Ment, il tomt)e sous ie
sens que, sauf exceptions, dont pas une ne briiie dans nos annaies, ies
bassins fluviaux , depuis que i'homme en a ia geslion , ioin de s'^tre am^
iior^ en ce qui touche au c6t^ hydradique de ieur fonctionnement, se
sont plutdt progressivement d^t^rior^. Rien n a ^t^ fait pour rMiiire, tout
fait au contraire pour augmenter, par la destruction des for^te pr^serva-
trices , Tentralnement dans ies iite des cours d'eau des mat^riaux qui les
encombrent, les exhaussent et viennent, apres le broyage, obstruer ies
embouchures maritimes de d^pAte d'aliuvions. Par ia m^me cause , i'irr^gu-
larit^ des debits, d'ou proviennent les inondations d^streuses, s'estpiut6t
aggrav^ quamoindrie, et des mesures preventives n'ont, nulie part, 6i6
syst^matiquement prises pour en ^viter le fl^au. La navigation seuie, depuis
une ^poque reiativement r^ente, a 6i6 Tobjet de preoccupations. Mais
ceiles-ci ont plutdt port^ sur ia creation de voies navigabies artificielles que sur
la conservation ou i'amelioration des conditions natureiies de ia navigability
fluviale. Aux canaux k point de partage que la nature n'avait pas donn^,
et que seuie la main de i'homrne pouvait r^aiiser, ont succ^de ies canaux
iat^raux, rempla^ant comme voies de transport des cours d'eau dont on re-
non^ait k tirer parti, et, quant a ia navigation maintenue en lit de riviere,
c'est exciusivement par des moyens artificiels, barrages et ^duses, qu'on a
suppled k rinsuflSsance croissante des tirante d'eau.
II serait difficile de donner la mesure exacte de deteriorations progres-
sives dont la f&cheuse realite n'est pas contestable; et ii convient m^me
de se defendre, k cet egard, centre certaines exagerations appuyees sur de
vagues indices. Ce ne sont pas ies idgendes faisant remonter, ii y a dix
sidles, ies barques de Roiion jusqu'k Paris qui peuvent nous dire qud
etait, k celte epoque, ie mouillage de ia Seine, comparativement a celui
d'il y a cinquante anndes. Ce n'est pas ce qu'on raconle du ravitaiiiement
d'Orieans par le fleuve, apr^s sa reprise par Jeanne d'Arc, qui pent nous
renseigner avec precision sur ce qu'etaient dors ies conditions de navigabi-
iite de ia I^oire; pas plus que les recits vagues, sans chilfres k Tappui, des
desastres causes dans le passe par ies grands debordements des fleuves,
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CONGRiS DES SOClMs SAVANTES. 205
ne nous permettent de mesorer exactemenl les deteriorations progressives
que nous d^non^ons.
Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, ce qui importe c'est de prendre, aujour-
d'hui, le probl^me dans sa complexity avec tous ies termes qu'il comporte,
et de determiner ce qu'il serait bon de faire pour substituer dans ies bas-
sins fluviaux lordre au d^sordre, en tirant parti , pour le bien de Tesp^e,
de forces qui, jusqu'k ce jour, lui ont 4t6 inutiles ou nuisibies.
Les d^sordres, nous en connaissons ies causes. C'est, d'une part, ia
trop grande al)ondance des mat^riaux entrain^s; de Tautre, Texcessive irr^-
guiarite d'aiimentation des thalwegs qui, tant6t restent priv^s d'eau, tant6t
debordent sous Tafflux excessif de masses liquides trop considerables.
D'autre part, les services que peuvent rendre k Thomme ies eaux fluviaies
se pr^sentent sous un triple aspect. Ces eaux j3euverit, par irrigation,
augmenter puissamment la productivity du sol; elles peuvent ^tre utiUsees
comme forces motrices; enfin, servir aux besoins de ia navigation. Et il a
6i6 demontre, en 1889, Levant un congr^s special tenu alors k Paris,
que, si l'on veut dasser ces empiois de Teau seion ieur degr4 d'imporlance
remuneratrice, c'est dans i'ordre ou nous les avons enumeres qu'il faut
ies placer.
Quelle que soit ia v^ite sur ce dernier point, ce qui est certain, c'est
qu'il n'existe, en principe, aucune contradiction entre Tinnocuite k imposer
aux eaux courantes et ieur aflfectation simuitanee ou successive k ces divers
empiois. Tout semble m^me se r^sumer dans une formuie unique : en
reguiariser ie debit.
Ce qui precede nous foumit done ies bases de 1 amenagement metho-
dique que nous poursuivons. Avant d'en rechercher ies voies et moyens, ii
nous reste une observation a presenter.
Au point de vue des travaux qu'ils exigent de la prevision humaine,
il y a deux sortes distinctes de bassins, separees par beaucoup de nuances.
Ce sont, d'une part, les bassins dont ie sous-sol geologique est compose
lout entier de terrains permeables: de i'autre, ies bassins formes exciusi-
vement de terrains oil I'eau ne pent penetrer, avec, entre eux, comme
mixtes, ies bassins oil les deux natures de roches existent k ia fois, en pro-
portions differentes. Un fait capital, par le c6te qui nous interesse , diiffe-
rencie ces deux categories de bassins fluviaux, c'est i'ecart plus ou moins
grand qui exisle pour leurs principaux thalwegs, notamnient pour celui du
fleuve iui-meme, entre ie volume ordinaire des eaux d'eiiageet ie volume
des grandes crues. Merae dans les cas les plus favorables , cet ecart est con-
siderable. Pour la Seine, ce type, en France, des cours d'eau paisibles,
IMcart va, k ia hauteur de Paris, de t a 5o. Mais, pour ia Loire, dont ie
bassin superieur n'est cependant que partieilement impermeable, i'ecart,
k ia hauteur d'Orieans, s'ei^ve de 1 k 600.
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SECTION DES SCIENCES.
Une premiere congruence de cette gimple constatation, c'esi que le
volume des grandes crues est tel, qu'il y aura toujours, qnoi qu'on fasse,
beaucoup d'eau m^tdorique utiiisable qui se perdra. Une seconde, e'est
que, s'il y a lieu partout de prendre des mesures de bon am^nageroent,
c'est toutefois pour les bassins k coefficients torrentids ^ev^ que ces me-
sures s'imposent plus impMeusement. Nous admettrons, dans ce qui va
suivre, que c'est d'un cas particuiier de ce genre qu'ii s'agit.
VI
Progratmne d'amenagetnent d'un bassin fluvial, — L'homme, nousfavons
d^jk remarqu^ , ne gouveme pas la repartition g^n^le des pluies. Y arri-
vera-t-il jamais? L'avenir le dira. Pour le moment 3 n'y songe m^me pas,
et Ton sait bien pen de chose des lois auxqudles cette repartition ob^it.
Toutefois, Tobservation a ^tabii, quant k la quantity d'eau devers^e, qae,
si , dans un m^me lieu , la hauteur de pluie recueillie diminue avec M^va-
tion au-dessus du sol du vase r^cepteur, inversement, s'il s^agit de localit^s
diflKrentes d'une m^me r^on, c'est dans cdle de plus forte altitude que la
hauteur annuelle de pluie tombde est la plus considerable.
Quoique les altitudes du massif central fran^ais n'aient rien d'excessif ,
la loi qui vient d'etre indiqu^e s^y vMfie assez dairement Alors que la
moyenne pluvi<Hnetrique annuelle est, en France, de o m. 5o k o m. 60
environ, ces moyennes atteignent 1 m. 5o dans la Haute-Lcnre, ie Puy-de-
D6rae et TArd^he. Quelques annees sp^ciales donnent k Tudom^tre, dans
ces regions, des hauteurs de 2 m. io, et Ton trouve des cas particuliers
ou certains mois fournissent une hauteur de pluie d^passant k elle seule la
quantity annudle constat^e dans Tensemble du territoire. En outre, m^me
dans cette region spdciale, il existe, d'une ann^e k Tautre, ea taot
qu'abondance, des diiBFerences enormes.
La pluie est done, par essence, un phdnom^ne extr^emeot in^fal en
intensiie. On a tente de d^couvrir une loi de succession de p^riodes s^hes
et de pe'riodes humides s'appliquant k des terriloires plus ou moins eten-
dus. On n'est parvenu, sous ce rapport, k rien de conciuant.
Dans cet etat de choses, quelle peut ^tre, au point de vne qui nous oc-
cupe, i'intervention des for^ls? Peuvent-elles gouvemer les grands mouve-
ments atmospheriques? II serait absolument t^m^ire de le pretendre.
Quant k Taction locale qu'elles peuvent, k certains moments, exercer sur la
precipitation des pluies, en tant que brise-vent ou organes conducteurs de
reiectricite almospherique , cela est encore plut^t k I'etat d'hypoth^ opti-
miste que de realite demontree. Dans tous les cas, la mesure de cette
influence est bien loin d'etre chiffree.
D'autre part, on ne peut nier Tinfluence de la vegetation arboresoente
sur la fertilisation du sol sous-jacent, pas plus que contester celle qu'exeree,
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CONGRiS DES SOGI^T^S SAVAiNTES. 207
combing avec die, ia \eg6iaXion herbac^, pour la fixation du terrain et la
production deThumus.
Le reboisement et le gazonnement, qui ont fait si largement leurs
preuves pour Textinction , partielle tout au moins , complete quelquefois ,
de certains torrents des grandes chaioes , doivent done figurer n^cessaire^
ment dans un programme g^n^ral d'am^nagemeot d'un bassin fluvial dont
les parties sup^rieures ont ^6 d^nud^; et cela se justifie d'autant mieux,
pour Top^ration du reboisement, qu'ii est d^montr^, k peu pr^ partout
on ies produits iigneux ont k proiimitd un d^boudi^ industriei, que cette
operation constitue une entreprise agricole, financi^rement r^mun^ratrice,
sur laqueHe il suffit d'attirer Tattention des capitanx particuliers pour
qu'dle soit r^iis^ sans sacrifices de ia communaut^.
Mais, oeia dit, quelle est au juste la port^ hydraulique du reboisement?
Snppose-tron que, pour avoir ainsi r^luit I'^vaporation dans une certaine
mesure, et reconvert des portions du sol jadis d^nud^, d'un tapis spon-
gieux ralentissant T^couiement des eaux vers les thalwegs, on aura exerc^
une influence appreciable sur la r^gularisation des debits? Ce serait,
semble-t-il, une grave erreur que de Tesp^rer. Pour les chutes piuviales
peu abondantes survenant apres une grande s^heresse, il pent y avoir,
sous ce rapport, queique diffl^rence entre un terrain nu et un terrain
bois^; mais, pour des chutes abondantes et de longue dur^, iorsque
toutes les couches superficielies du terrain sont fortement imbibes d'eau ,
la difii^rence de situation est faible on nulle. L'am^lioration introduite par
le reboisement ne porte jamais d ailleurs que sur des fractions reiativement
minimes de ia surface totaie du bassin, et, quant au regime des ernes,
disons m^me des ^tiages, la constitution g^ologique du sol conserve toute
sa preponderance caractenstique.
Le service r^ei rendu par un reboisement intelligent et, a son defaut,
par le gazonnement des pontes abruptes denudees, c'est de soustraire a ia
decomposition par ies agents atmospheriques des roches attaquables, et
de reduire Fentrainement par ies eaux dans ies thalwegs des materiaux qui
les eneombrent et produisent, en outre, au debouche des ravines ies plus
raides, des c6nes de dejection envahissant et steriiisant des terrains culti-
vables. Mais cette efficacite ne s*etend pas sensiblement au del^.
A ce point de vue, d ailleurs, 6e ne sont pas seidement sur ies plus
hautes regions du bassin que I'attention doit se porter. Les courants geolo-
giques ont souvent iaisse en chemin , entre ies sommets et ia mer, de vastes
dep6ts d'aUuvions k travers lesquels ies courants actueis se sont ouvert un
lit, mobile le plus souvent, dont ies berges corrodees par ies hautes eaux
foumissent k 1 entrainement des volumes plus on moins considerables de
materiaux , en partie rouies dejk.
D'apr^ cela, pour rendre possible le bon amenagement int^ai du
Imssin, tout en sauvegardant des interets agricoles plus on moins impor-
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208
SECTION DBS SCIENCES.
tants, il importe que ces sections changeanles du cours d'eau principal et
de ses affluents soient rendues stables et leui*8 berges consolid^.
Mais cet ensemble de mesures, simpiement preparatoires — dout la
realisation n'implique Temploi d ancun moyen qui ne soit connu — n'in-
flue que tr^ peu sur le r^^e hydraulique proprement dit L irr^^larit^
des ^coulemenls n en subsiste pas moins. Les thaiw^ navigables ne
sont pas mieux aliment^ a T^tiage. Une ^norme quantity d'eau s'^coide
sans ^tre utilise ; et, pendant les crues, les eaux surabondantes dont
il est difficile d'^viter la perte , n'ont pas cess^ de causer de terribles ra-
vages.
Contre les attaques de ce dernier ordre , rhomme n est, sans doute, pas
reste conipl^tement inactif. Des digues ont ^te le long des fleuves
soumis k des d^bordements dangereux. La Loire, en France, en est un
exemple. Mais si, dans ce cas special, on n'a pas de cette fagon port^ au
mai un remkle absolu, si Ton a m^me, par endroits, expos^ les riverains
k de plus grands p^iis ^ventuels, on na pas, du moins, trop fortement
compromis la situation gendrale de T^ulement, tandis qu ailieurs ce pro-
c^de curatif a conduit aux r^ullats les plus d^plorables, en exhaussant
outre mesure le lit des cours d'eaux endigu^. C'est ainsi, pour n'en citer
que deux exemples , que, sur certaines brandies infi^eures du P6 , le fond du
fleuve est notablement an-dessus des terres avoisinantes, le sonunet des
digues de d^feuse dt^passant la hauteur du toit des maisons des villages
riverains, et que, sur le Rhin snperieur, en amont du lac de Constance, ie
fond du lit domine de plusieurs mMres, sur de longs parcours, le niveau
de la vall^.
En dehors de ces mesures r^pressives, dont les r^ultats ne sont pas,
ainsi quon le voit, merveiileux, rien ou presque rien na 6t6 fait nulle
part pour un am^nagement m^thodique assurant, a la fois, la n^partiiion
des eaux m^t^riques entre les divers usages auxquels elle est propre , tout
en ]ui edevant, du m^me coup, le caract^re dangereux naissant, par
moments, de son excessive surabondance.
A cet ellet, quels sont les moyens auxquels recourir? L'homme ne peut
rien, on le sait, sur la constitution g^logique des bassins; il est contraint,
d autre part, d^accepter la pluie telle que les nuages la lui donnent Quelle
issue lui reste-t-il done? On n'en voit qu'une. G'est d'emmagasiner artifi-
ciellement une assez forte quantity de Teau plnviale, pour en tirer inteUi-
gemmen les services voulus, en r^uisant suffisamment le volume des
grandes crues pour qu'il n y ait plus rien k craindre d'elles.
Un tel proc^de est-il utopique, ainsi qu*il peut sembler au premier
abord? C'est ce que nous allons examiner. On ne peut, dans aucun cas, se
dissimuler que ce soit un probieme ardu, une vaste enlreprise, exigeant un
effort considerable. Get effort ne doit et ne peut ^tre envisage, ici, que
d une fa^n g^n^ale. II serait hors de propos de tracer k cette place, ne
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CONGRiS DES SOCI^T^S SAVANTES.
209
fat-ce que tr^ approximativement, les grandes lignes d'un projet d^fini
qudconqae. Mais, pour un simple canevas m^me, des chiflfres sont indis-
peosabies, et de tels chiffi*es ne peuvent ^tre pnis& que dans un cas par-
ticnlier d6fii examine. G'est pourquoi, profitant dMtudes d^k faites d'un
point de vue moins g^n^ral que cefaii auqud nous nous plagons, nous
aflons appliquer au bassin de la Loire les d^veloppements qui vont suivre.
VII
DevelappemenU touckant la partie la plus impartante de ce programme, —
Le volume d'eau que verse h la mer, dans une ann^, un bassin fluvial de
quelque importance est ^norme.
Malgr^ Futility primordiale d'une pareiUe donn^, et nonobstant les
^udes que ces questions ont provoqu^ dans la demi^re moiti^ de ce si^cle,
il ne faudrait pas croire qu'on possMe, k ce sujet, des cbiffres arr^t^ pour
tous les bassins francs. Ce ne pourraient ^tre, dans aucun cas, des chifires
immuables, eu 4g9rd k la variability de la cbute des pluies; et la moyenne
seule serait susceptible de quelque flxit^.
Pour la Loire, k Taide de divers modes d*yva]uation, nous sommes arriv^
k admettre que le volume total d'eau annuellement d^vers^ par elle varie
entre ao et 55 milliards de metres cubes, et que la moyenne de ces vo-
lumes annuels pent ^tre de 3o milliards de m^res cubes environ. Ce der-
nier nombre, pour un bassin de ii5,ooo kilometres carr^, suppose une
tranche moyenne d'eau de o m. q6 fournie par chaque m^tre carr^ de Is
surface, ce qui, pour une hauteur initiale de o m. 5o environ d'eau m^
t^rique recueiUie par les udom^ires , implique que , defalcation faite de
r^vaporalion aunueUe en route, des ^ulements souterrains possibles et
de Tabsorption par le sol, il ne s^^uie gu^re finalement, par les thalwegs
qn^une moiti^ de Teau pluviale tomb^e.
En face de ce chiflre, un peu hypoth^tique, on peut heureusement pla-
cer des chifiFres ^tablis d'apr^s des bases assez certaines quant aux volumes
d'eau debits par les grandes crues. Le bassin de la Loire est, sous ce rap-
port, dans des conditions particali^res dont nous ne pouvons nous dis-
penser de dire un mot. Ce bassin se compose, k part quelques cours d'eau
de volume n^gligeable, de trois bassins partiels : le bassin d*amont, compre-
nant la Loire sup^rieure et i' Allier, puis , k Taval , deux bassins , Tun de
rive gauche, Hautre de riye droite, h premier amenant presque au m^me
point les eaux du Cher, de I'Indre et de la Vienne; le second, le produit
de tous les affluents se d^versant dans la Maine. D'apr^ cette disposition,
qui n'a rien d'absolument anormal , les grandes crues peuvent provenir de
Tabondance simultan^ des eaux fournies par deux de ces bassins partiels
ou par tous les trois ensemble. Le bassin de la Maine, qui ne comprend
que des terrains d assez fsiible altitude, en prescpe totality perm^bles, et
SCIEKCBS. I h
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210
SECTION DBS SGIENGBS.
dont la superfioie ne repr^ente que les a/9 da tout , ue joue le plus g^ii^-
ralement dans le drame hydraulique qu un r^le subordouu^. Mais le bassin
parliel de gauche, dont la superGcie d^passe celle du bassin d'amont, et
qui porle des cours deau prenant, pour la plupart, leur source a d'assez
grandes altitudes, sur les contreforts Quest du massif central, peat, an
contraire, amener au fleuve , entre Tours et Saumur, un volume d'eau assez
considerable pour produire , k lui seul , des crues d'aval inqui^tantes. Tou-
tefois, le rAle preponderant dans les inondations de la Loire appartient au
bassin partiel damont, dont la superficie d^passe peu cependant un tiers
du tout, mais qui comprend , pour une forte fraction, des terrains imper-
m^ables de grande altitude, k versants abrupls, et qui fournit par instants,
k lui seul , au confluent de la Loire et de TAllier, un vcdume d'eau s'^evant
de 9»ooo a 10,000 metres de d^it k la seconder
Ces fortes crues d'amont, dans leur parcours de 3oo kilometres entre
le bee d'AUier ei les embouchum, tr^ voisines les unes des autres, du
Cher, de Tlndre et de la Vieone, s'^talent naturdlement un peu dans le
long couloir, presque i4nv^ de tout affluent, qu'dles out k suiinre, et
perdent, en outre, une partie de leur d^bit en sMpandant dans les vds
latdraux par suite de la rupture — si d^sastreuse k d'autres ^ards — des
digues de defense qu'elles sormontent* On comprend, n^anmoins, la diffi^
rence de situation qu'il y a pour i'aval, ou les pentes sont d^jk tr^ faibles,
suivant que la crue d'amont, attenU^e, rencontre le fleuve k peine cbarg^
d'eau ou d^jk gonfl^, au contraire, par ses puissanls affluents de gauche* De
Ik , dans les crues hisloriques de la Loire , une grande vari^te d'aspect. Telle
crue, d^sastreuse k Tamont, ne produit a Taval que des ravages minimes.
Telle autre, qui no pr^sente k Tamont aucun caract^re exceptionnel, est
cause, a laval, d'^normes d^sastres. Ajoutons que, dans le bassin partid
d'amont lui-m^me , des differences considerables peuvent naitre de k con-
cordance ou de la discordance du grossissement des eaux dans la Loire su-
perieure et dans TAllier. Et sans nous appesantir davantage sur les faits
speciaux k la Loiie, disons enfin, en th^ generale, pour que la question
soit bien posee, que le mal dont une crue est la cause, resulte moins du
volume total d*eau exceptionnel qu*elle debite que du chiffre maximum
quatteint, k un moment donne, le volume debite; de telle soiie que le
danger vient plut6t de la fa^on dont le volume d'une crue s'ecoule que de
rimportance absolue de ce volume.
C'est k ce dernier point de vue que s'etait place Tingenieur eminent
qui, en i860 , avait dirige les etudes propres k enlever aux inondations de
la Loii*e leur caract^re dommageable et perilleux* Apr^ un examen appro-
fondi de Tetat des choses dans le present et dans le passe, apr^ avoir dis-
cute et ecarte les divers syst^mes protecteurs des ptaines et valiees riverainet.
Feu M. rinspccteup general des prats et chaussees Goraoy.
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CONGRKS DES SOCI^TiS SAVANTES. 211
taut k I'aide du rel^vement et de la i^gularisation syst^matique des^digues
que de I'^biissement, dans ces digues, de d^versoirs propres k saigner le
fleu\e, en inondant saDB danger les vals iat^raux, il arriv^ k conclore
— et c*est tt ce que nous Youlons en retenir — ^ ia cr^tion de vastes
reservoirs plac^ dans les gorges flev^s oil prennent leuf source la Loire
et TAllieTi Ces r^rvoirg« ad nombre de 85 « deslin^, non k emmagasiiier
un Toliime d'eau determine, mais settlement k modifier le cotirs des afflux
torrentiels, de fa^on k r^uire le d^it maximum foumi par eux, n'en de-
vaient pas moins avoir, ensemble, T^norme capacity de 679 millions de
metres cubes, jAm d*un soixantitoe de ce k quoi nous ^aluons le d^bit
annud moyen dn fleuve. La d^pense totale de ces ouvrages ^ait estim^
devoir s'^ever k 65 millions de francs environ, soit un peujplus de fr. 1 1
par metre cube de ieur capacity. C est Ik pour nous le point capital de
cette ^tude, faite par de nombreux ing^nieurs de haute capacity, dirigfe
par un chef ^inent.
Dans le syst^me d idoes pr^sidant a la cr^tion de ces r^rvoirs , leur
4tia% normal permanent ^it de se trouver toujours vides, et ils ^taient
mttnis^ k cet effet, de perluis infi^rieurs d'^mis^on, constamment ouverts,
calcnl^ de fac^on k d^biter pendant la p^riode de croissance de la plus forte
cruepouvant, hypoth^tiquement, passer par cbaque r^ervoir, moins]d'eau
que la crue dle-mAme, jusqu'k compiet remplissage, le perluis assurant,
inmiMiatement apr^ , le vidage du reservoir.
De teBes dispositions, parfaitement logiques en ce qui concerne I'att^
nuation des inondations, ne correspondent qu'k un seul des articles du
pi'ogramme k quadruple but que nous avons assign^ k Tam^agement int^
grai d'un bassin flnvisd. D reste done k pourvoir aux Irois autres. Mais
nous devons remarquer — le syst^me d'emmagasinement d'un volume
d'eaii suffisant une fois admis — que 4 dans le nombre de ces articles, il en
est dent dont le caract^ est absolument facultatif.
Qttdque notaUes que soient, en g^n^ral, les avantages de Ttfrigation,
Us varient loutefois d'une region k Tautre, et n*ont rigoureusement, nidle
part , rien d'oHigatoire. La convenance d'y recourir et de les ^tendre plus
. ou moins r^de, en cbaque cas, dans le rapport qui sMtablit entre le b^
n^fice que procure un m^tre cube d'eau employ^ k cet usage et la d^nse
qu^occasionne Temmagasinement et la distribution de ce m^tre cube. Nous
avons vu ci dessus qu'k cbaque m^tre de capacity d'emmagasinement cor-
respondait une d^pense de ofr. 11. En adoptant ce point de depart, y
ajoutant fr. 02 pour d^nse de distribution, soit en lout o fr. i3, et
supposant de plus qu'il s'agit dun capital rapportant 4 p. 0/0 d'int^r^t,
rirrigation , k la dose dassique d'un litre par seconde et par hectare, coAte-
rait, pour les 3i,5oo,ooo secondes de Tann^ et par hectare, i64 francs.
Ge serait ^vldemment Ik un chiffre fort dev^; et, si les dispositions locales
ne permetfaient pas de tirer successivement parti plusieurs fois de la^m^me
i4.
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212
SECTION DES SCIENCES.
eau, ce n*est que dans des situatious sp^iaies, pour des cultures inten-
sives, h port^ de popuieux centres de consommation , que rirrigation par
de i'eau emmagasin^ aussi ch^ment pourrait s appliquer.
Un caicui analogue portant sur Tutilisation comme force motrice mon-
trerait, dans chaque cas, s'il est eip^ent ou non d'avoir reconrs pour
cet usage k de Teau emmagasin^. En ce qui touche cet emploi sp^al , les
differences de niveau considerables dont on dispose dansies hautes vali^,
la possibility d'utiliser plusieurs fois un poids donn^ d'eau, par une suc-
cession de chutes ^hdonn^, et les moyens nouveaux enfin cpe donne le
transport ^nomique par r^lectricite de la force h distance, tons ces
ments r^unis penvent permettre au m^tre cube d'eau emmagasin^ d at-
teindre un taux assez 4\ey6 sans que ce mode d'emploi cesse d'etre pra-
tique.
Mais c'est surtout ce qui a trait h la navigation qui m^te, en termi-
nant, d'appeler Tattention.
Nous avons indiqu^ ci-dessus quel ^cart ^norme il y a, pour certains
cours d'eau, entre le d^bit en crue et le d^bit h T^tiage. A Orleans, ou la
grande crue de i856 faisait passer, par seconde, un volume d'eau exc^
dant 8,000 metres cubes, le d^bit de T^tiage s'abaisse, parfois, durant de
longs mois, ^ is metres dans la m^me unit^ de temps. Ce sont 1^ deux
fl^ux d'ordre inverse, aussi redoutables Tun que I'autre. De la m& a
Origans, et m^me au delh, jusqu^aux environs du bee d*Allier, k plus de
5oo kilometres de Tembouchure, les pentes qui, dans leur marchepro-
g^sive, n'arrivent pas a exc^er o m. ^6 par kilomMre, sont assez
faibles pour que la navigation en fleuve libre n'y soit pas impossible, si
Teau ne manque pas. On aurait, sans doute, k la remonte, un courant a
refouler, mais il ressort d'une ^tude sp^iale, dont le detail ne sanrait
trouver place ici, qu'en restreignant, k Tamonl, au strict n^cessaire d'une
cinquantaine de metres la largeur dn lit mineur des basses eaux , on arri-
verait a procurer jusque-i^ , k la batellerie, un mouillage d'un metre,
beaucoup plus fort a Taval, sans que la vitesse au fil de Teau d^passlit
1 m^tre, si Ton pouvait, au volume d'eau naturel d'^tiage, ajouter nn
volume artificiel de 3o metres cubes par seconde.
Or, k cette disponibilit^ d un volume additionnel de 3o m^es cubes
par seconde, durant une p^riode de loo jours de s^cheresse, correspond
Tobligation d'un emmagasinement d'eau de a6o millions de metres a tr^
peu pr^s. La capacity n^cessaire n'est pas la moiti^ de celle des r^rvoirs
de M. Gomoy. Au m^me taux de o fr. 1 1 par m^tre , c'est une d^pense
de 98,600,000 francs qui, dut-elle ^tre absolument distincte de celle aflG^
rente aux reservoirs d'att^nuation des crues, ne sort pas, quant k son
^helle, dela mesure des sacrifices que les pouvoirs publics n^h^itentpas
a demander au pays pour ram^lioration de la navigation.
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GONGRfeS DES SOCl^T^S SAVANTES. 213
Ges sacrifices, r^ard^s comnie admissibles, en ce qui touche ia partie
moyenne de la Loire, de 4oo kilometres environ de d^veloppement entre
Briare et Nantes , — pour lacpelle rien encore n a 6t6 fait , — correspondent
k des chiffres bien autrement ^lev^. II ne sagirait pas, pour un canal la-
teral, de moins de 160 millions de d^penseet, pour une navigation en
lit de riviere, avec barrages Mns^s, de moins de 877 k 961 millions,
suivant le mode qui serait adopts pour Tacc^s de la batdlerie aux
Closes ^^K
On voit r^norme marge qui reste entre de pareils chifi5res et celui
auquel nous sommes arriv^. II est vrai qu'k la d^pense des reservoirs
d'^tiage devrait s'ajouter celle de la mise en ^tat du lit naturel, propre a
rendre ce lit apte k donner, sans bouleversement, passage k tons les de-
gr^s de debit du fleuve. Mais fallut-il d^penser, pour cda, par kilometre,
la somme extr^mement eiev^e de 1 90,000 francs h laquelle ont conduit
de r^centes Etudes, faites en ce sens, entre Angm et Nantes, qu on n'arri-
verait encore, pour le tout, qvCk un total bien pen superieur ^100 mil-
lions.
Le syst^me de la navigation libre en lit de riviere, sans barrages, est
done, d'apr^ cet exemple, au point de vue financier, pratiquement admis-
sible 1^ oil, comme dans la Loire, les pentes ne d^passent pas une cer-
taine limite, sur une grande ^tendne. Un seul point reslerait k discuter,
c'est la valeur technique d'un syst^me de voie navigable en eau courante
de faible vitesse, comportant un mouillage expos^ k ne pas d^passer
UQ m^tre sur une pariie du parcours, avec des syst^mes enti^rement ou
partiellement artificiels donnant, en eau morte ou pres€[ue morte, un
mouillage uniforme plus Aey6. Du premier cas aux deux autres, les dis-
positions des appareils flottants doivent diff^rer. Mais, quant an fonction-
nement de ceux-ci, il est loin d'etre d^montre qu'entre certaines limites
Tavantage pratique appartienne aux bateaux exclusivement faits, en dehors
de toutes conditions nautiques , pour des eaux absolument tranquilleQ. On
sait combien, dans un cansd de section r^duite, la propulsion rencontre
plus de resistance qu'en eau libre. Quant a Tobstade qu'un courant de
vitesse mod^r^e oppose k la remonte, elle est, terme pour terme, exactement
compensee par le concours que ce courant pr^te a la descente; et ce n*est,
enfin, que pour des voies k trafic commercial extr^mement considerable
que Tavantage d'un mouillage plus ^eve pent etre mis en balance avec
rinconvenient et les frais r^ultant de nombreuses eduses k franchir et
d'autant de barrages k manoeuvrer.
Le choix entre les divers syst^mes constitue done une question d'esp^
toujours discutable.
(1) Ges chiffres sont empruntes k une note minist^rielle ins^ree au numero
d'avrii 1 898 da journal la Loire navigable.
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214
SECTION DKS SCIENCES.
VIII
Coiuhsums qumt d Vaminagement meAodique de$ bassins Jluviaux. —
Nou8 avons essay tf, dans les rapides d^veloppements qui pr^c^dent, de
mettre en lumi^re importance de la Fomentation m^thodique de T^u-
lement des eaux m^t^ricpes dans ies thalw^ des bassins flnviaax, et
nous avons montr^ les iinutes restreintes de Taction humaine sur les pM*
nom^nes natureis qui pr^idenl k la chute des pluies et k leur desoente
yen les mers.
L'homme est la en prince de forces presque toujours difficilement
disciplinables, qaH ne peut, a Timage de ce qui est pos^le pour le cas
des mar^, faire directement travailler pour lui, k Faction desquelles il ne
lui est gahre permis d'opperar que des mesures d^fi^ives, et qui cepen-
dant sont, pour la plan^te, un dement primordial de sa vitality. II y a
Ik autant de motids qui impriment an r^ime des eaux courantes un cadiet
de supreme importance. Ces motifs ne pourront avec le temps que prendre
plus de force.
Le genre humain a trouv^, dans les entrailles du sol qu'il foule, des
reserves de combustible provenant d'une vegetation d'£^ g^ologiqne , a la
puissance de laquelle rien ne peut ^tre aujourd'hui compart. Ce sont oes
reserves qui, pour une large part, out contribu^ au d^vdoppement de la
phase industrielle que rhumanit^ traverse. Mais on tenterait vainement de
croire que cette ressource est in^puisable. La fa^on dont elle est r^par je
entre les div^^ r^ons du g^obe ne se borne pas k exercer une influence
considerable sur la preponderance dont jouissent et jouiront les nations
richement dotees on desheritees dans ce partage. A mesure qu'elle s'epui-
sera , il faudra que Tesp^ tout enti^re trouve un moyen d y suppieer.
La combinaison du carbone avec Toxyg^ne n'est sans doute pas la seiile
source de chaleur, par suite de force mecanique, que Thomme ait a sa
disposition; et il serait bien temeraire de poser, d^ a present, des limites
au genie inventif. II n en est pas moins vrai que, pour I heure, la reaction
chimique qui vient d^^tre visee est la seule cpii ait une veritable valeur
pratique et c'est k cette reaction (pie la fee eiectricite dle-m^me emprunte
son pouvoir. A o6te done des changements profonds que Tappauvrissement
an combustible mineral determinei^a , la tendance k se preoccuper de
Temploi des forces toutes creees di^onibles ne peut que s'accroitre; et
Tamenagement de plus en plus parfait des bassins iluviaux, en vue de
rutiiiiation de toutes les ressources qu'ils sont aptes k foumir, augmentera
certainement de jour en jour.
Dans cet ordre d'idees, ii n'est peut-^ire pas inutile, comme suite aux
braves considerations ci-dessus presentees, de chiflrer lai^^ent en quoi
ces ressources consistent.
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GONGRte DBS SOGI^T^S SAVANTES.
315
Nous avons pris poor exemple le bassin de la Loire et nous avons dit
qae ies eaux pluviales, doni une fraction si consid^bie se perd, non sans
prodoire d'affireux ravages, pouvaient ^tre utilise comme foree motrice,
comme moyen d'irrigation agricole et pour am^orer ia navigation. Exami-
Bons , sous ees trois aspeeU , ies services qu'on poorrait th^oriquement en tirer.
Le volume moyen annuel de piuie re^u par le bassin de ia l^om est,
d*apr^ ies donn^ ci^essus admises, de 60 milliards de metres cubes
environ, oorrespondant k une tranche d'eau de o m. 5a, uniform^ment
r^^pandue rar toute ia surface du bassin. Un tel vdume eorrespond, par
seconde, k un peu plus de 1,900 mMres cui)es qui, tombant de 160 m^res,
altitude moyenne du bassin, repr^senteraient une foree m^nique de
3,800,000 chevaux, ^gale k cdie de dix-muf mille locomotives moyennes,
travaiiiant sans nul repos. Or, ce dernier nombre est plus cpie double de
celui cpi'atteignaient, en 1897, apparails de ce nom en service dans Ies
six grands r^eaux conc^d^, qui les tiennent certainement remis^ bien
phis de la moiti^ du temps.
Sans doute, Tutilisation int^raie du volume total de la pluie tmnb^e
est chose irr^sable. Toutefois Tindication qui prickle donne une ^h^
de proportion qui pent sugg^rer des reflexions utiles.
Passons a Virrigation. Les bases ^mentaires que nous avons indiqu&s
plus haut, k ce sujet, conduisent k faire passor annueliemeot suf le terrain
arros^ une tranche d'eau de 3 m. i5 dMpaisseur. Dans cas tonnes, si Teau
d'irrigation ne pouvait '^tre employee qu'une fois et se perdre ensuita,
comme la tranche d'eau piuviale nest, en moyenne, que de m. 6ft,
cette eau ne pourrait irriguer que la sixi^me partie de la surface totale du
basfin. Mais il est de toute Evidence qu en pent 4tra ^ulremeai Le ser-
vice rendu pourrait done avoir beaucoup {)lus d'extension. Et qu'il aeus
soit permis, a ce propos, nous laissant aller un instant k Timagination, de
faire entrevoir, si Fhomme arrivait k prendre s^rieusement en main la
gestion de la plan^te, quds moyens il aurait, par des operations grandioses
ayant Tirrigation pour base, de changer la face des continents. D'entre-
prenants esprits ont, jadis, longtemps poursuivi le projet de cr^er, au
reversde TAur^s, dans les chotts . alg^riens de i'Est, un centre d'^vapo-
ration en y amenant les eaux salves du goife de Gab^s. D'autres, par des
forages art^siens, sent parvenus k amener k la surface quelques metres
cubes d'eau ferlilisante. Mais que serait-ce el cpiels r^sultats superieiu*s on
atteindrait dans cetle mysierieuse Afrique qui nous reserve taut de sur-
prises, si Ton entreprenait de conduire dans le Sahara non plus des eaux
salves, mais les eaux douces qui croupissent sans utility dans les hauts
mar^cages du Bahr-el-Ghazal et ont si fort retard^ la marche du glorieux
Marchand? Ne changerait-on pas profond^ment, k la fois, le climat et le
sol, et ne ferait-on pas, avec Feau, la chaleur solaire et Tombrage, la plus
deiicieuse contr^e du monde de ces regions d^sol^es?
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216
SECTION DES SCIENCES.
Arrivons en6a k la navigation, Sur cette face de la cpiestion, nous
sommes d6]k entr^ dans queiques details. 11 n est pas inutile d'y donnar
un pen plus de dc^veloppement. Avec une pr^fi^rence marqu^, quand oda
est possible, pour la navigation iibre sur la navigation artificidle, nous
avons indiqu^ comment on pourrait, par une augmentation du volume des
^tiages, parvenir, pour la Loire, k y cr^ ou y r^tablir une navigation
fluviale d'une certaine ^tendue. Mais, pour cet emploi, la n^cessit^ de
s'adapter aux pentes du thalweg combing avec celle d'un mouillage suf-
fisant ne permet pas d'envisager le probl^me sous un aspect aussi g^n^ral
que le comportent les applications pr^^entes.
Nous allons, en consequence, nous bomer k envisager, en Tappliquant
k la Loire, le problkne d'une voie navigable libre sous les deux aspects
restreints correspondant aux questions suivantes :
En premier lieu, qudles seraient, eu 4g«rd aux pentes effectives que
jHr^ntent les diverses sections du thdw^, les distances, en amont de
Nantes, auxquelles pourrait parvenir la navigation libre, dans deux lits
d'^tiage ayant au plafond deux largeurs diff^ntes d^termin^, sous la
reserve (pie la vitesse du courant k refouler ne d^passe pas deux chiffres
^iement determines; et quels seraient, dans ces divers cas, les debits
variables dont il faudrait pouvoir disposer?
En second lieu, cpiels seraient, eu ^ard aux m^mes pentes, pour deux
debits determines, dans un lit d'une certaine largeur au plafond, la
s^ie des mouillages successifs (pi'on obtiendrait et les vitesses correspon-
dantes du courant?
Le tableau A repond k la premie (piestion; le tableau B a la seconde.
Voici ces tableaux :
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CONGR^S DES SOCI^TiS SAVANTES.
217
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218
SBGTION DES SaENGKS.
Moyennant les indicatioas oontenues dans la colonne d'obsorvations, ie
Tableau A parie de lui-m^me. C'est, eu ^gard aux penlw dont les vaieiirs
sont donn^es dans le troisi^me groupe de quatre colonnes que, si Ton dis-
posait des debits indiqu^, pour chacpie mouiilage, dans le deuxi^me
groupe, on pourrait amener la navigation aux distances respectives con-
tenues dans le premier groupe. Et pour s'en rendre compte, il suffil de
remarquer les relations qui existent entre les pentes calculi ou Lh^oriques
du troisi^me groupe et les pentes relies port^ h la colonne d'obser-
rations. G'est ainsi, par exemple, que si Ton pent, dans le cas ou la
vitesse k refouler (colonne i) ne d^passepas i m^tre, arriver toujours,
avec un mouiilage de 3 mMres, de Nantes k i embouchure de la Maine, a
condition de disposer respectivement, sdon la largeur du lit consid^r^,
des debits de 169 metres et 809 metres, cela tient k ce que,^pour le
mouiilage dont il s*agit, la pente tb^rique n'est pas infi^neure a o m. i/t
(troisi^me groupe, lignes horizontales 1 et 3). Et c'est encore ainsi que,
en m^me temps qu'on ne pent, pour ie mouiilage de 9 metres, re-
monter plus haul qu'avec le mouiilage de 3 metres, tant que la vitesse k
refouler ne d^passe pas 1 m^lre, tandis que Ton pent, au contraire, re-
monter, avec le m^me mouiilage , jusqu a Roanne, en refoulant une vitesse
de 2 metres, pourvu que Ton dispose respectivement de debits ^gaux
^208 metres dans un cas et a /toB mMres dans Tautre, les deux fails
s'expliquent : le premier, par ce motif que les pentei th^oriques (troi-
ai^me groupe) correspondant audit mouiilage, pour la vitesse k refouler
de 1 m^tre (o m. 26 et m. 24) sont toutes deux inf^ieures a la
pente o m. 3o qui existe en amont de Tembouchure de la Maine; le se-
cond, par cette circonstance que, pour la vitesse k refouler de 9 metres,
les pentes th^oriques (1 m. 01 et o m* 96, troisi^me groupe) sont Tuneet
Tautre sup^rieures k la pente m. 85 qui, jusqu'k Roanne n'est pas depass^e.
Faisong bien remarquer, d'aiileurs, que nous ne sommes pas assez
certain des pentes kilom^triques , figurant dans la colonne d'observations
pour garantir d une facon absolue ia r<^aiit^ des possibilit^s enregistrto
au Tableau; et n'oublions pas, en outre, que ces posiibilit^s sont inli-
mement li^es k celle de disposer, pour chaque cas , des dAits port^s aux
colonnes du deuxi^me groupe , ce qui exigerait , m^rae pour les debits les
moins 4\ey4s , des emmagasinements d'eau bien sup^rieui^s au volume de
t6o millions de metres cubes auquel nous sommes arriv^ pour un sup-
plement de foumiture d'eau artificielie de 3o metres k IVtiage,
Quoi qu'il en soit, le Tableau A nous parait montrer comment on pour-
rait, k Taide d'emmagasinements ne sortant pas de liraitef pratiques,
cr^r, dans bien des cas, des navigations fluviaies ^tendues en eau libra,
k la condition de se servir judicieuseniant de ce m^canisme hydraulique
Qompliqud oil jouent k la fois un r6ie les largeurs du lit, les pentes du
thalweg, les debits disponibles el les vitesses du courant a refouler.
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CONGRte DES SOCrtT^S SAVANTES. 219
Tableau B.
DBS MOUILLAGBS ET VITB8SKS DE GOURANT QUI EXI8TBRA1ENT DANS LES
SECTIONS GI-D8SS0US, LE UT D*BTIAGE ATANT 5o METRES AU PLAFOND,
POUR DES DEBITS DE 5o ET iOO METRES CUBES.
SECTIONS.
POINTS BXTBI^MBS.
Monistrol
Rivas
Roanne.
Digoin
Briare (5^ amont) . . .
Cburge, pr^ Ambobe,
Gbouze* pr^ Saumur.
Maiae (eiolM)ucbure),
Naotes, «..,,.,,,..
/i8'
75
56
193
178
69
64
83
1 08
o 87
o /16
o 43
o 34
o 3o
o i4
D^BIT
50-.
0-7/1
0.86
93
1 10
1 1 9
1 ao5
1 *i45
1 54
1-34
1 i4
1 06
o 89
o 87
o 81
o 78
o 63
too-.
"i5
98
36
64
67
78
1 84
9 39
1 70
1 59
1 43
1 18
1 16
1 08
1 o5
o 89
OBSERVATIONS.
* En amont de Mo-
nistrol , la p«nte
du thai wr^ est de
par kflo-
vHre.
Le Tableaa B ci-desmis , beauooup plus simple que ie TaUeaii A , ei t
loin, en revanche, de printer le m^me int^r^t que ee dernier. II nous
parait tontrfois int^pessant en ce qu*il montre de quelle fa^on jouent,
dans un lit d^rmin^ et pour un d^bit donn^, les mouillagei et les
vitesses k rrfouler avec ies pentes da thalw^. Dans son ensemble , sons
une forme di0)$rente, il oorrobore d'ailleurs, pour le lit de 5o metres de
largeor an plafond, les indications dn Tableaa A en ee qui touche les
distances que edui-ci a pour principal objet d*indiquer. Par ce ebti^ il
compile utilement le Tableau A , et rapp^lle incidemment, par les r^snltats
qu'U eontient, une question qui, au commencement de ce nMe, a donn^
lieu h des discussions hydrauliques int^ressantes. L'jng^nieur oharg^ de
dresser le projet du canal de TOurcq, qui, dans les intentions d'alors, de-
vait ^tre k la fois un canal d'alimentation d*eaa et un canal de navigation ,
avait traits Tcau courante comme un corps solide et , pour assurer h V4eou-
lement une vitesse uniforme en m^me temps que le m^me mouillage en
tons les points, il avait trac4 le proHl suivant one courbe parabolicpie, pr^-
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220
SECTION DES SCIENCES.
sentant en amont des pentes plas fortes qu'en avai. U entendait emp^cher
ainsi t'acc^l^ration de vitesse qu'ii redoutait et obtenir i'oniforimt^ de mou-
vement voulae. li commettait 1^ une erreur; {'observation montre qae c'est,
dans un lit k pente rectiiigne, ayant partout la m^me section, que, apr^
un tr^ faible parcours, lean prend une vitesse constante. Seuleraent, s'il
arrivait qu'avec un d^bit d^termin^ on voulut, pour satisfaire a certaines
conditions, avoir, dans un Ht de forme donn^, des profondeurs croissantes
de I'amont k Taval , le Tableau B montre qae c*est bien comme f avait fait
Fauteur du projet du canal de TOurcq qu'il faudrait proc^der.
En definitive, comme conclusion g^n^rale confirmant ce qui a ^ dit
ci-dessus relativement k Tam^nagement integral des bassins fluviaux,
nous pensons qu'il y a, entre certaines limites, comme utilisation des
cours d'eau naturels pour la navigation libre , autre chose k faire partout
que des barrages ^clus^s, et que renunagasinement de volumes d'ean
propres k augmenter artificiellement le d^it des ^iages naturels offre des
i*essources dont on ne s'est pas , jusqu'^ ce jour, sufHsamment pr^occup^.
IX
Considerations geographiques, — I^a g^graphie ne pent ^videmment
pas, en ce qui touche les cours d'eau, p^n^trer k fond dans toutes les
considerations que leur ^coulement soul^ve. Elle sortirait, en le faisant, de
son caract^re et de ses attributions sp^cialement descriptives. Toutefois, k
ce point de vue restreint, elle pent tirer un parti eminemment utile des
faits principaux qui r^glementent le mouvement des eaux courantes.
La description complete du sol comporte I'emploi de trois coordonn^es,
deux horizontales , la troisi^me verticale. Les deux premieres ne sont pas
egalement faciles k determiner. La latitude est celle qui pr^sente le moins
de difficulte; la longitude exige, en dehors des observations astronomiques,
des comparaisons horaires, ce qui complique la cpiestion. L'altitude exige
des comparaisons plus nombreuses encore conduisant, en outre, k des
r^sultats moins ceiiains. C*e$t de \k quit vient que la cartographie est
restee, sous ce rapport, dans un etat d'indigence lien marquee. On con-
nait Taltitude de points singuliers remarquables; sur les meiileures cartes,
la plastique du sol est donn^e par des courbes de niveau. Mais, en ce qui
touche les pays mal explores jusqu'k ce jour, ce qu'on sait des reliefs du
sol est purement conjectural. Les cartes les plus parfaites d'Afriqne, par
exemple, sont, k ce point de vue, dans un etat d^inf^riorite deplorable. Et
cependant Taltitude du sol exerce une influence capitale sur les clima-
.tures, et Ton ne sait vraiment rien d'un pays sous ce rapport si Ton n'en
connait pas les reliefs.
Dans quelle mesure les notions sur le mouvement des eaux courantes
donnent-elies le moyen de suppieer k des determinations precises?
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CONGR^S DES SOCl^T^S SAVANTES. 221
Gette mesure est assur^ment tres hih\e. Toutefois, lorsqu'on a sous les
yeux la disposition g^ographiqae des cours d'eau natureis, ii suffit de
savoir que, pour que l*eau coule, ii ini faut de ia petite et des pentes qui
croissent lorsque son volume diminue, pour acqu^rir, par une vue d'en-
semble, une id^ approximative de la plastique g^n^raie du sol.
En Asie, par exemple, ne sut-on rien de Texistence de ce haut plateau
central qui contient ie g^nt orographique du monde, on ne pourrait
douter de la prince, dans une direction presque Est -Quest, vers le
milieu de ce continent, d'une chaine plus ou moins ^ev^, k la vue des
deux puissants faisceaux de fleuves qui coulent Tun au Sud vers la mer
d'Oman, le goife du Bengale el la mer de Chine; i'autre, au Nord, vers
Tocean Glacial arctique.
Dans i'Am^rique du Nord, la chaine des Montagues Rocheuses, for-
tement rejetee vers Toc^ Pacifique, n'est pas moins clairement indiqu^
par Tensembie de ces puissants cours d'eau qui , prenant tons leur source
a I'Ouest, s'^panouissent du Nord-Est au Sud, et allant, du golfe du
Mexique a la baie d'Hudson, m^ler leurs eaux k celles de TAdantique,
drainent les territoires des fitats-Unis et du Canada.
11 en est de m4me enfin et d'une fa^n plus frappante encore, dans
r Amerique du Sud , pour la chaine des Cordill^res.
Pour i'Europe et TAfrique, les r^suitats d'un examen d'ensemble
frappent moins facilement les yeux , et les impressions sont plus confuses.
N^nmoins, en Europe, le massif des Alpes, ou prennent leur source tant
de fleuves importants coulant dans toutes les directions , ne pent ^happer k
Fattention. Mais les dispositions hydrographiques seules ne caract^risent
pas, d*une fagon marquee, la chaine des Carpathes non plus que celle des
Balkans. Et quant k I'Afrique, lorsqu'on n'entre pas, par une ^tude
approfondie, dans les details, en dehors du massif qui, k partir du
i5' d^r^ de latitude Nord, s'^tend vers le Sud dans la direction d'un
m^ridien soutenant le haut Nil et les grands lacs, tout le resle est assez
mal d^termin^ : seul , le petit massif Quest , ou prennent leur source le
S^n^gai et ie Niger, ne pent ^chapper a i attention.
En poursuivant cetle ^tude sur les diverses contr^es de TEurope, on
obtiendrait des r^sullats analogues. En France, par exemple, apr^s avoir
reconnu I'exislence n^cessaire du massif Central , ou prennent leur source la
Loire, ses principaux affluents de gauche et de si nombreux et importants
affluents de droite de la Garonne, il serai t impossible de ne pas discerner,
malgr^ quelques coupures, d'apr^s les dispositions hydrographiques seules,
la s^rie de hauteurs qui, par les monts du Morvan et le plateau de Lan-
gres, relie ce massif k la chaine des Vosges. Pour i'Espagne enfin, et ce
sera Ik notre demi^re constatation, il est impossible de ne pas saisir,
d apr^ la disposition des cours d eau coulant k la M^diterran^e et k I'Qc^an
dans toutes les directions, Texistence certaine du plateau des Castilles, oil
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^2
SSGTION DBS SGlKNGfiS.
Madrid, dtfendue au Nord^Ouest par la ehaine da Goadarrama, est ^biie
k i'altitade de plus de 600 mMres.
Gas indications g^n^raie« peuvent, d'ailieors, itre comjUMm par des
circonstanoea se rattadiant de plus pr^ aiix notions sar ie r^me des
eaux courantes qui ont ^t^ indiqa^ ci-dessus.
Nonobstant Tincertitude qui plane sur les faits udom^triques , on sait,
cependant, d'une fa^n g^n^ale, quavec des degr^ irhs variables de r4-
gularil^ d^une saison k Tautre, les quantity annuelles de pluie sont plus
fortes dans les r^ons chaudes que dans les r^ons temp<^r^ et froides;
ett dans la m^me r^on, a d^&ut d'une determination precise, il est
permis de consid^r^* la hauteur de piuie annueUe eomme une quantity
constanle. La surface du bassin des fleuves, dement rdaliv^nent fadie k
connaitre« foumit donci de Tun k Tautre, une ^cbeile de proportion ap-
proximative quant k la quantity annudle d'eau qu ils d^bitent^ Or, saof
des cas partiooliers « les pentes des cours d'eau naturds sont d autant plus
faiblea^ aux approches de icur embouchure « que leitrs debits sont plus
consid^bles. De |dus, ii est deux autres lois qui caract^risent la courbe
g^^rale des thalwegs.
Jusqu'k une certaine distance de Tembouchure, ies pentes vont en crois-
sant, suivant une ^helle de {nroportion ea rdation avee la distance, mais
qui est repr^nt^ pour une puissance de oette distance d'autant plus
faible que la pente voisine de Tembouchui'e est plus faibie dle-m^me. Sett-
lement, cette ^hdle ne s'applicpie que jusqu'^ une certaine distance^ Au
ddk, Taugmentation en altitude croit plus rapidement, suivant une pro-
gression notablement plus f(»*te. De la Ie moyen de tirer des consid^ratiims
hydrographiques, des renseignements un peu plus pr^is, quant aux
reliefs du sol.
Ces faits sont, croyous-nous, asset g^n^raux et asse* int^ressants pour
que nous en eitions deux exem|des :
Pour la Loire , jusqu'a Rivas , k 7 1 8 kiloniMres de Nantes (altitude Big) ,
la s^rie des altitudes intermiMiaires est, approximativement, asses bien
repr^nt^e pai* la relation analytique : x*=ay dans laquelle w exprime
les distances compiles horizbatalement et y ies altitudes. Mais au delk de
Rivas , les elevations du thalweg s accenluent beaucoup plus fortement. Par
la formule precedente on n'arriverait, pour Taltitude de la source places
a la distance 868 kilometres, qu'au chiffre de 44o metres, tandis queTal-
titude effective de la Loire k son origine est de pr^s de i,5oo metres
(exactement 1,^74 metres), ce k quoi il convient dajouter que, k moitie
de la distance part'elle de Rivas a la source, Taltitude, au lieu d'etre une
('^ Plus vtactemtnt 1 47'**»*=»«y»
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CONGRte DES SOCI^rtS SAVANTES.
223
moyeime entre 3 69 et 1,474, c'estra-dire 942 m^ti^, est seukment
5i8 metres.
La Garonne ofire an ph^nom^ne tout k fait analogue. Jasqu'^ Toulouse,
k partir dc Bordeaux, sur 956 kiiom^es une relabon de la forme x^^ay,
dans lacpielle m ^gale a tr^s peu pres a (exaclement 1,916), donne avec
une exactitude tr^ approch^e la s^rie des altitudes du thaiw^. Mais au
dela, la raideur des penles saccrolt tr^ rapidement. Selon la courbe
donn^ par la fonnule k la distance de Bordeaux oh est situ^ la source
(493 kilometres), on narriverait qn'h Taltitude 349 metres, tandis que
Taltitude reelle est 85o metres environ.
Le profil de TAllier, ceux de tons les affluents de gauche de la Loire , le
profil de la Dordogne, celui de la Seine, eelui enfin du Rh<^ne en aval du
lac de Geneve ont le m^me caracl^re, avec des traits plus on moins ac-
cuse. II est permis de consid^rer, a titre provisoire, les deux lois qui
viennent d'etre indiqu^es comme fort g^n^rales, sinon universeHes.
G'est la premiere de oes lois qui explique comment le Nil« avec son oours
de 6,000 kilometres et son colossal d^bit, estpresque horizontal sur une
si grande ^tendue et comment il en est de m^me des gigantesques fleuves
de FAmazone et du Mississipi, sans compter ie Volga et autres grands
fleuves de la Russie et du continent asiatique.
A ce point de vue, deux fleuves d'Afrique pr^ntent une diffi^noe ca-
ract^liqne qui rn^rite d appeler Tattention. Le Niger« dont le cours est
de 3,700 kilometres, n'arrive k g,ioo kilometres de son embouchure, en
face de Tombouctou, qu'^ une altitude infi^rieure a 9 4o metres, ce qui lui
donue an plus, de 1^ jusqu'a la mer, une pente moyenne de o m. 1 1 4 par
kilometre, conp^ en outre, on le sait, par des rapides, ce qui diminue
encore la valeur de cette pente moyenne d4jk tres faible pour une si
grande ^tendue. Au lieu de cela, quand on se reporte au Congo, dont le
cours est de 3, 000 kilometres et qui possede un bassin d'une ^ndue
^norme, bien sup^rieiu^ kla superficie de celui du Niger, on voit que, sur
5oo kilometres environ de d^veloppement, de Brazeaville k la mer, il
descend de 33o metres, ce k quoi correspond une pente moyenne de
o m. 66 par kilometre, pente absolument torrentielle pour un cours d'eau
qui doit avoir un si puissant d^bit.
N'eut-on aucune notion de Texistence du massif montagneux qui, dans
son souievemeut, a si puissamment relev^ le terrain a TEst de Brazzaville,
qu'on acquerrait la certitude de ce fait g^logique, en constatant que le
grand fleuve qui , jusque-la sur de longs parconrs , pr^ente des krgeurs
^normes allant jusqu'k 3o kilometres, se pr^cipite, apres avoir d^pass^
Brazzaville et Stanley-Pool, dans des gorges on ia largeur de son lit ne
d^asse nulle part 4oo metres. Gomme efiet torrentid, ce doit ^tre pitto-
resquement magnifique.
Gette revue pourrait s'^tendre a une foule d'autre circonstances g^ra-
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224
SECTION DES SCIENCES.
phiques d'un haut int^r^t. Notre but ^tait de montrer de quel avantage
peuvent ^tre , dans ce champ d'investigalion , les ressources qui sont aptes
a fourair les notions de Thydraulique. Nous croyons en avoir assez dit poor
appeler lattention sur ce point et ne fatiguerons pas Tattention en allant
plus loin.
XXV
Role de la magnetite et de l^ alios dans la classification geologique
Du TERRAIN LANDAis, par M. Charlcs Ddffart, officicp d'acad^mie,
secretaire de la Soci^t^ de g^ographie commerciale de Bor-
deaux.
On a attribu^ aux sables dils sables des Landes une origine commune
et une date g^lc^cpe erronees.
D convient , avant tout , de dissiper plusieurs erreurs a cause desqudles
r^tude des transformations du littoral gascon n'a pu g^o^ralement 4tre
men^ k bien et aussi d'expliquer le r61e de la magnetite dans revaluation
de Y&ge des divers terrains tertiaires et quatemaires landais.
En premier lieu, dans les sables des Landes, il faut distinguer ceux des
couches inferieures qui appartiennent aux ^poques tertiaires et plus parli-
culi^rement au Pliocene, et ne contiennent pas originairement de magne-
tite, de ceux qui, mdangds avec des graviers fort petits, apportes par les
courants diluviens quatemaires, les recouvrent quelcpefois de leurs
couches tr^s ^paisses, dans lesquelles ]a magnetite se rencontre abondam-
ment.
Enfin ces deux formations sont souvent elles-mimes recouvertes par les
apports eoliens postglaciaires venus du littoral, depuis T^poque glaciaire,
sous la forme de dunes continentales que j'ai explor^es et class^es geogra-
phiquement et geologiquement dans une etude intituiee : Distribution geo-
grapkique des dunes continentales de Gascogne (Bordeaux, 1898).
Ces dunes out laisse derri^re elles une partie de leurs materiaux , qu on
a pris k tort pour des sables du Pliocene. En resume, la presence de la ma-
gnetite dans les sables des dunes continentales et dans les sables diluviens,
demontre de maniere scientifique certaine leur modernite , puisque Torigioe
de la magnetite qu'on y rencontre est connue.
11 y a lieu de s'arreter, je crois , k la classiQcation suivante du terrain
quaternaire landais qui repose sur le tertiaire :
1" itage appurtenant d I'epoque glaciere, — Les sables graveleux, sables,
argiles et graviers dits Depot cailhuteux de Ventre-deux mers, du Medoc et
du Blayais;
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CONGRfes DES SOGIET^S SAVANTES.
225
a" titage appartenant d Vepoque postglactaire et prehistorique. — Les
dunes anciennes conlinentales d^rites dans Distrihutton geograpUque des
dunes continentales de Gascogne (Bordeaux, 1898);
3*" 6tage appartenant d Vepoque anctenne historique. — Les dunes an-
ciennes littorales et diverses dunes continentales du 5* massif, d^rites dans
mes Etudes mr les embouchures et anciens lits de VAdour (Bordeaux, 1897),
et la distribution geographique des dunes continentales,
4° itage appartenant d Vepoque contemporaine, — Les dunes littorales
modernes fix^s an commencement du xix* si^e et ayant contribu^ k la
fermelure definitive des baies de ia cAte gasconne et k la formation des
etangs et lacs littoraux; les dunes en cours de formation.
L'^tage appartenant a IMpoque glaciaire aurait ^t^ pr^c^d^ sur le sol Ian-
dais d'une ^oque de formations eoliennes tertiaires, dont je crois avoir
retrouv^ les traces non ^uivocfues dans les sabli^res d'Ariac et de Saint-
Augustin, pr^ de Bordeaux. J ai dejk signad^ cette d^uverte dans une
etude r^ompens^ par TAcad^mie de Bordeaux en 1898. Ces sables ne
contiennent, — dans leur partie sup^rieure seulement, — que quelques
grains ^ar^s de magnetite, descendus de la couche de glaciaire reposant
sur eux.
J'ai trouv^ la magnetite dans les sables graveleux et dans ceux des
dunes anciennes et modernes, et enfin dans les sables purs de tout
mdange graveleux , mais n'appartenant pas , apparemment , a des dunes
anciennes.
D'apr^ M. Thoulet, le gisement special de la magnetite est dans les
roches crislailines basiques abondamment dislribu^s le long des monts
Canlabres, et il r^uUe des travaux de MM. de Folin, P^rier, Hautreux,
Thoulet et de moi-m^nie , que la magnetite rencontr^e dans la region lan-
daise est transport^e, d'une part, par les rivieres descendant des Pyr^n^es
(Garonne et tributaires, Adour et tributaires) et, d'autre part, par les
rivieres descendues des monts Gantabres dans le golfe de Gascogne, puis,
abandonnee aux courants de la mer, tranyportee le long des c6tes du golfe,
deposL^e sur les fonds et intimement m^lee avec eux.
L'absence de ce mineral dans les sables de I'^poque terdaire, d^s qu'ils
sont suffisaniment agglom^r^s pour s'opposer k son introduction dans les
interstices Imssf^s entre eux, introduction souvent facilit^e en raison du
poids ^norme de ]a magnetite, par rapport k la density plus faible des
aulres mint^raux, indique, pour les sables appartenant a celte ^poque g^o-
logique, une origine tout a fail difl(^rente de celle des sables de I'age qua-
ternaire, reposant en stratification bien n<'tte sur les prenners, soit sous la
forrae de sables graveleux ou iion de Tapport diluvien, soit sous la forme
de dunes ou de debris de celles-ci, formes depuis cette epoque.
SCIBNCES. I 5
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225 SECTION DES SCIENCES.
En cons^uonte , la magtiMte ne se re&contraiit r^dkmeat datis notre
t^gion que da&B tes formalions quateraaii^ ou modenies, ii apporait iMe&
que les sabies qui la recAmt sont les d^6ts des grandli oouraoU dilnvieQi
et fluviattx veuus ded Pyr^n^, et ies apports ^Itena worn forma de
duties ^ mus, depuis l'^)oqae glaciaira, des hauts-^fdnds liUoraui cr4h
pat led cottraati qualmiaireB — ^ hanta^bnds aojoard^hm eti partie derate
— et recevant encore le tnbnt dee eouranta fldviaui qui se d^erseot dans
le golfe de Gascogne.
De ced dMuctions il r^ulte que la loi de raffaissemetit da (dateau ian-
dak, comine point de d^pail et cause de la formation des dunes, doit ^
rei^gu^ au second plan, car si ni raffaiss^ment ancien, ni Taffaissem^
lent et modeme ne peuvent se nier, pas plus que ne pent se nier leur
ac^n en Tabseniie de preuves contfaires et de relev^ atiffisatoment exacts
des altitudes depuis au inoius dedx sidles, lis n'ont pas eu el ne peuvttit
avoir rimportance qu'oti leur a donn^, et s^ils ont ooncouM k la formatioD
d^ dunes eoutinetitales et modernes, ce qui est possible, cette formatian
a eu auHout les MUses suivautes :
1* La destruction dea hauts^^tids cl^ par les apports dikttie&s de
r^poque gku^aire;
9* L'^rosion modeme d'une partie du sol sous-marin de la cAle gai*
eoune par les eoiirants marins signals et d^ts par MM. Thoulet, Hautr^ux
*t ino}*-tntee^*^
J'ai dit plus haut que la magnetite pouvait se rencontrer dans les
sables de T^tage supe'rieur du Tertiaire , fortement agit^ par les courants
quatettiaires.
En effet, la density de la magn^ite (i.g k 5.q) la dasse parmi les mia^
raux lourds. Son extr^e finesse, sa structure et son poids lui facilitentla
chute dans le sable et sa descente dans les parties les plus basses , snrtout
dans les dunes. Son passage du Quatemaire au Twtiaire lui est facile toutes
les fois que celui-ei n'est pas exoessiYement compact, ce qui arrive assei
fi^quemment. Mais ce passage lui est impossible dans les gf^ , tes argfles et
les sables argilo-tnameux, dans lesquels je ne I'ai pas rencontr^"^.
Une autre cause d'erreurs dans la dassifieation des sables landais est la
prince de I'alios dans les sables et grovters des landes et m^e sur les
(1) Oni^oat des sables ayant contribu^ aux fonnatieos Venues quateraaires qui
earacUriBent le plateau landais et la o6ie de Grascogne , par M. Ch. Dufiart (BuiUtm
de ^eo^apkie kistorique et detcripUve n"* a, 1B99).
La magnetite est un spinelle de fer Fe* 0* =-= Fe -f Fe* 0^, con tenant 74.4
de fer et 37.6 d^oxyg^ne. Elle est leg^rement soluble dans racide chlorhydrique
et, par dtomposition, se transforme en oxyde de fer hydrate. EHe resiste avec
^nergie h la decomposition. Sa duret^ est de 6 4 7; sa cassure est conchoidal6;sa
density varie de 6*9 h 5.s; elle est fortement attirable au bareau aimant^; enfin
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CONGRiS DES SOCI^T^S SAVANTES.
227
dunes contineotales. Des travaux r^nts et irr^futables ont prouv^ que
I'alios ii'a pas une origine g^logique fort ancienne.
n parait cependant s*6tre toujours form^ de Taiios dans ia lande , m^me
h r^poque terdaire, et la (rpierre guerluche') rencontr^ dans les sables
tertiaires n'est autre chose (pie de Tsdios solidement ag^om^*^.
L'alios se forme eucore de nos jours; il se reforme m^me apr^ sa des-
truction si les causes qui concourent k sa formation n'ont pas disparu. Sa
prince dans le sable des landes est due k la nature da sol , aux divers el^
ments qui le constituent et k la flore qui le recouvre.
Sa formation, d*apr^ M. Faye, r^ulte de la d^mposition et de la
dissolution des matieres organiques de la surface , qui sont ensuite entrai-
nees a travers la couche superficielle de sable et viennent, en ^te, se con-
centrer a un niveau constant, par suite de F^vaporation de la nappe
souterraine d'infiltration.
Aujourd^hui toutes les hypotb^es mises en avant pour expliquer au
moyen de Talios la formation ou Torigine da terrain landais ont 616 reje-
tees ; Talios n'y joue aucun r61e actif. II n'a pu arr^ter les dunes continen-
tales et ne s'est form^ sur elles qu'apr^s leur fixation et peut-^tre assez
r^mment^*^
eUe appaiiJeiit au syst^me cubique, mais son transport par les courants marins,
fluvianx ou eoliens I'use et Tarrondit et lui donne la forme sph^rique sous laquelle
elle apparait dans les sables des dunes.
Au sujet de Talios, voir les travaui de M. Faye et de M. le docteur F. La-
iesque.
i5.
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TROISlilME PARTIE.
RAPPORT.
Lbs Vbrtbbrbs du tbrbain Kimmbridgibn supbribub db Fumbl (Lot-
bt-Garonnb), par M. E. Sauyagb, membre non residant du Co-
mity des travaux historiques et scientifiques. — M. L^on Vail-
LAiiT, rapporteur.
Dans une locality du d^partement du Lot-et-Garonne , Fumel , existent
des carri^res d'un calcaire mameux exploit^ pour la fabrication du ciment.
Ces couches, qu'on rapporte aux zones k Aspidoceras langispinus. Sow., et
Thracia suprajurenm , Deshayes, c*est-^-dire au Kinuneridgien sup^rieur,
renferment un tr^ grand nombre de fossiles , parmi lesquels des debris ap-
partenant k la classe des Poissons et k celle des Reptiles, recueillis autrefois
par Combes , qui se trouvent aujourd'hui dans le mus^ de la ville d'Agen.
M. Sauvage, directeur du mus^ de Boulogne-sur-Mer, que sa compe-
tence en ce qui conceme T^tude des Vert^r^ de T^poque secondaire d^
signait naturellement pour un semblable travail, a bien voulu examiner ces
pieces, et la note manuscrite qu'il soumet au Comity donne le n^tat de ses
recherches.
Comme il le fait remarquer, cette ^tude ^tait d'autant plus int^ressante,
que les documents sur ces animaux pour les terrains jurassiques sup^rieurs
du Sud-Ouest de la France sont jusqu'ici, pourrait-on dire, nuls.
dependant f auteur n'a pas reconnu moins de 1 3 Poissons et de 8 Rep-
tiles. Les premiers appartiennent aux S^aciens {Cestracumtidte Lamnidw)
aux Holoc^phales {ChitMmdm), ceux-ci plut6t rares, conlrairement k ce
qu'oD observe pour ce m^me niveau dans d'autres locality, le Boidonnais
par exemple. Les Pycnodontid^ sont plus largement repr^nt^ par sept
esp^ces appartenant aux genres Mesodon, Microdan, Arthrodon et Gyrodus;
quatre ou^^dnq sont nouvdies. II en serait de m^e d'un Caturus, d*un
Hypsoeormus , de deux Lepidotus, Poissons appartenant k d'autres fmiiUes.
Quant aux Reptiles, outre des vert^bres de Pl^iosaure, des d^ris un
peu plus importants d*un Ichlyosaure de taille gigantesque, puis de di-
vers ossements de Ghdonien, dont un f<^mur fort curieux, rapport^ avec
grande vraisemblance au genre Plesioehelys , M. Sauvage a pu ajouter cer-
tains details int^ressants au peu qui nous ^tait connu sur Tost^logie de
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230
SECTION DES SCIENCES.
deux Emydosauriens , Machimosaurus Hugii, Meyer, el Dacosaurus Maxiwus,
Quensted.
L'int^rtt particulier de cette recherche est que, gr^ce k sa connaissaace
approfondie des faunes analogues fran^aises et ^irang^s, Fauteur a pu
^tablir Tidentit^ d'un certain nombre d'asp^cet et let affinit^s directes de
quelcpies autres, avec celles connues dans le Boulonnais, au Havre, en An-
^eterre, en Suisse, en HanoYTOi «n Portugal, etc., et fixer ainsi avec
une grande exactitude ie niveau de ces terrains jurassiques de FumeL
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INDEX ALPHABETIQUE
DES AUTEURS DES COMMUNICATIONS
FAITES AU CONGRES.
BaRRAL, p. 10.
BarthI^s, p. i6, 93.
Bkl^ze, p. 91, 1/17.
Bbrard, p. 7.
Bergbon, p. 13, 18.
Bbrtrand, p. 30, i35.
Gablibr, p. 17, i3i.
CAYAU^tp. 16, 90, 1A2.
Cohere, p. 99, ikS.
GOULON, p. i5.
GOZETTB, p. 17.
DarGBABD, p. 9 9, 176.
Datanne , p. 1 .
Dbbrdn, p. 9 , kl.
Degaux, p. 17, 197.
Degboix, p. i3.
Delobbl, p. 17.
Dbneute, p. 7.
DONGIER, p. 5.
DuBOIN , p. 11.
DUFFART, p. 95, 9 9 A.
Fabrb, p. 5.
Ferrah , p. 6 , 5 1 .
FOUBNIBR, p. 95.
FouQui, p. 93.
GaGNEPAIR, p. 99, 16 5.
Gaumort, p. U,
Gbhtbessb, p. 9.
GiLLOT, p. 93, 169.
Girod, p. 93.
Granger, p. 9.
HOCDAILLB, p. 30, fib.
JOBERT, p. 6 , 16.
KOBTZ, p. 19.
L^DK, p. 18, 90.
Loppi, p. 90, i38.
LuM liRE fr^res , p. 9, 33.
LUTZ, p. 99 , l5l.
MalIRYADD, p. 99, 17/i.
Marage, p. 9.
Martel, p. 35, 98, igti.
Martonne (Db), p. 97.
MOSNIER, p. 10.
Oppret, p. 1 1 .
Plancouard, p. 18.
Ramond, p. 99.
RaTMOIVD, p. 91.
Renault, p. 98, 178
Robin, p. i5, 110.
Sabatier, p. 8.
Sahut, p. 6, 86.
Sarban d^Allard , p. a 8.
Sbtbwitz, p. 9, 33.
Teisskrbnc db Bort, p. 3o.
Trubebt, p. 10.
Trutat, p. 5, 49.
Vauthibr, p. 99, 196.
ViDAL, p. aa, i56.
ViLLENBT, p. 11.
ViNOT, p. 5.
Wallon, p. ll.
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TABLE DES MATIERES.
PRBIIIERE PABTIE. PROGES-YBRBAUX DES SEANCES.
Piiges.
Photographie i
Sciences math^matiques 5-
Physique et a^ronauUque 6
Ghimie et min^nilogie. 8
Sciences mMicales et hygiene i a
Zoologie a 1
Botanique a i
G^logie a 3
Seance generale 3o
DEUXIEME PARTIE. NOTES ET MBMOiRES.
I. Les affaiblisseurs des images argentiques, par MM. Lumi^re fr^res et
Setewitz 33
II. De quelques perfectionnements apport^s aux methodes st^r^osco-
piques, par M. Dbbrdr Ut
III. L^enseignement photograpbique, par M. Trutat 4 a
IV. M^thode d'essai d'un r^velateur et d'une dmulsion photographique,
par M. HoDDAiLLE
V. Expos^ sommaire des pbdnom^nes m^t^rplogiques survenus,' aux
XVII* et XYiii* sidles, dans les anciens dioceses de Pamiers, Mire-
poix, Gouserans, Rieux et Alet, par M. Tabbc £. Ferran 5]
VI. Sur ies veg^taux consid^res comme piuviom^tres enregistreurs , par
M. Sahut 86
VII. Protection des enfants du premier 4ge en Eure-el-Loir, pendant i'an-
n^ 1B99, P^'* ^* ^* Barth^s 93
VIII. Questions de saiubritd urbaine et sp^cialement de I'amende d'eau
pure dans les agglomerations, par M. J. Robin. 110
IX. Sur la notation sym^trique de Tastygmatisme , par M. F. Degaux. ... 137
X. Les enfants assisl^s dans le Pas-de-Calais avant et pendant le xix' si^cle,
par M. Garlier i3i
XI. Sanatoria d'altitude ct sanatoria marins, par M. E. Bertband i35
XII. Note sur une lerminaison exceptionneile des oreilions, par M. le D"
E. LoppE 1 38
XIII. Relations vasculaires entre la v^sicule biliaire et le foie. — L'art^re
cysiique cbez Thomme et chez quelques mammifi^res, par M. le
M. Garli^ lAa
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234 TABLE DES MATlilRES.
XIY. A propob de VEleochari$ ovata, par M"' M. Bel^zb 1^7
XV. De ia florole des conjuguto des environs de Toulouse, par M. J. Go-
MBRB 1^8
XVI. Recberches sur I4 notrilioo des Thaltophytes 4 Paid* <)e8 nitriles, par
M. L. LuTz i5i
XVII. La culture du mais en France date-t-elle de la decouverte du P^rou,
par M. A. Vidal i56
XVIII. Sur un nouvel hybride artificiel : Onothera suaveolern X biennis, par
M. F. GiGflEPAur i65
XIX* Sur les bybrides et les metis de la Acre indigene fran^aise, par M. le
X. GiLLOT , . • . . tdg
XX. Glassification des esp^ces et bybrides du genre M$ntha, p«r M, E.
Mauktaud fjk
XXI. Sur une nouvelle interpretation des pb^omeues reproducteura thoi
les Pban^rogames, par M. Dahgbabd , • 176
XXII. Sur la diversity du travail des Bact^riacto fossiles, par M. B. Re-
nault 178
XXIII. Du mode de rempiissage Hes cavemes, par M. Mabtil 19A
XXIV. Regime et trace des cours d'eau (inondations , alluvions) , par M. Vao-
THiBR 196
XXV. R6ie de la magnetite et de Talios dans la classification g^ologique
du terrain landait, par M. G. Dcfpam aa6
TROISlillB PARTIB. RAPPORT.
Rapport de M. L. Vaillant sur un travail de M. E. Sauvau, intitule : Les
verUbres du terrain kimm^ridgien fi^imnir de Pumel ( Le^t-Omnmits) , . a 219
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MM. FouQD^, membre de Tfnstitut, professeur au College de France, rue
Humbddt, 93.
Haton de la GoupiLLikBB, membre de Tlnstitut, directeur de rficole
nationale siip^rieure des inioes , boulevard Saint-Michel , 60.
Lacroix (A.), professeur au Museum d'bistoire naturelle, quai
Henri IV, 8.
Lede (le docteur Fernand) , membre du Comiti^ supei ieur de protection
des enfants du premier kge^ quai aux Fleurs, 19".
MoissAN, membre de Tlnstitut, professeur a l*6cole sup^rieure de
pharmacie, rue Vauquelin, 7.
" Regnabd (le docteur), membre de TAcad^mie de m^ecine, profes-
seur k rinstitut national agronomique, boulevard Saint-Germain,
29^. ;
Renoo, directeur k Fficple des hautes etudes, avenues de la Tourelle
et des Sapins, au Parc-Saint-Maur.
Sebbrt ( le g^n^ral ) , membre . de i'lnstilut , rue Br^montier , 1 h .
Tboost, membre de Tlnsiitut, professeur a la Faculty des sciences,
me Bonaparte , 84.
Wolf, membre de Tlnstitut, professeur k la Faculty des sciences, rue
des Feu ilia ntines, 1.
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4
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